À 71 ans, Mumia va-t-il mourir en prison ? La volonté des autorités de Pennsylvanie semble claire. Le 25 mars 2025, la Cour suprême de cet État de l’Est américain, a définitivement écarté tout recours contre la condamnation de ce journaliste qui a toujours nié le meurtre d’un policier blanc dont il est accusé depuis 1981.
En septembre 2024, cette plus haute juridiction de Pennsylvanie qui l’avait déjà condamné à mort en 1982, avait déjà rejeté sa requête sans examiner les nouvelles preuves d’innocence. Ces dernières corroboraient le caractère raciste dont ont fait preuve, tout au long des procédures judiciaires, les magistrats et les juges. Sous la pression de la police corrompue de Philadelphie et des dirigeants politiques de Pennsylvanie, ils ont refusé d’examiner la requête au motif qu’elle était hors délai, alors que de nouvelles preuves n’ont été découvertes que tout récemment.
Une condamnation à mourir en prison
Pour autant, la solidarité n’a de cesse de se poursuivre en faveur de l’un plus anciens prisonniers politiques au monde. Condamné à la peine capitale, il a été incarcéré pendant 29 ans dans le couloir de la mort. Deux fois sur le point d’être exécuté, il ne doit la vie sauve qu’à une forte mobilisation dans le monde entier. En 2011, sa peine de mort a été commuée en prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle.
Autrement dit, une condamnation à mourir en prison. Malgré ce traitement injuste et inhumain, bien qu’affaibli par la maladie, Mumia poursuit inlassablement à écrire, à étudier (il prépare une nouvelle thèse de doctorat) et à prodiguer ses conseils aux prisonniers pour leur défense.
Les mobilisations se poursuivent en France et aux États-Unis, afin de rendre la liberté à ce journaliste afro-américain. San Francisco, Oakland et San Jose ont tenu avec son fils aîné Jamal de grandes protestations. D’autres initiatives auront lieu à Philadelphie, à Houston et dans le monde (Mexico et Berlin).
En France, une délégation américaine de défense et de soutien à Mumia Abu-Jamal sera de passage à Paris samedi 3 mai, où elle participera à une rencontre publique à 14 heures au siège du MRAP (43 Bd de Magenta) pour un échange sur sa situation. Cette délégation se rendra ensuite à Genève du 5 au 9 mai à la session du Comité des droits de l’homme de l’ONU, où elle a été officiellement invitée pour parler de la situation de Mumia et de la question de « l’incarcération de masse à perpétuité », une autre peine de mort selon l’expression de Mumia.
Comme chaque premier mercredi du mois, un rassemblement sera organisé le 7 mai (18 heures) place de la Concorde à proximité de l’ambassade des États-Unis. Une délégation du Collectif français « Libérons Mumia » lui rendra visite le 22 mai à la prison de Mahanoy.
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