Crânes rasés, croix celtiques et chants identitaires. Chaque année, nationalistes et néonazis investissent les rues de Paris pour défiler de la station Port-Royal à la rue des Chartreux via le boulevard Montparnasse, la rue de Rennes et la rue d’Assas. Tout de noir vêtus, au rythme du slogan « Europe, Jeunesse, Révolution », ils sont plusieurs centaines à marcher au pas dans les rues de la capitale à l’appel du « C9M », pour Comité du 9-Mai.
Créée après la mort du militant nationaliste Sébastien Deyzieu, le 7 mai 1994, décédé en tombant d’un toit alors qu’il était poursuivi par la police, cette commémoration annuelle est devenue le rendez-vous incontournable de l’ultradroite hexagonale.
Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris, a pris mercredi 7 mai une série d’arrêtés d’« interdiction de manifester », visant à la fois le défilé nationaliste prévu ce samedi 10 mai, mais également l’installation d’un « village antifasciste » place du Panthéon et une contre-manifestation « antifasciste et antiraciste » empruntant le même parcours que celui du C9M. L’année dernière, le préfet avait vu ses arrêtés retoqués par le tribunal administratif, les juges estimant qu’ils portaient « une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifester », permettant à quelque 500 nationalistes de battre le pavé parisien.
Une porosité entre le RN et l’ultradroite
Selon la Préfecture, cette année, la manifestation « est organisée en sous-main par des membres de l’ex-GUD ayant des accointances avec les mouvements néonazis et néofascistes européens ». Une information confirmée par une source au sein du milieu antifasciste parisien : « On retrouve essentiellement des ex-gudards qui ont créé un nouveau groupe, les Hussards Paris, après leur dissolution en 2024. Ils sont appuyés aussi par des hooligans de Jeunesse Boulogne et le groupuscule néofasciste Luminis. »
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