mercredi 20 novembre 2024

Communiqué presse CGT


 

Épinglé dans le livre « Les Ogres » de Victor Castanet, le groupe de crèches privées People & Baby visé par une enquête judiciaire

Le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert une enquête contre People & Baby suite à une plainte de l’association Anticor. Le groupe de crèches privées est, entre autres, accusé de « faits d’escroqueries au préjudice d’une personne publique ou d’un organisme chargé d’une mission de service public ».

La condamnation, fin septembre, d’une directrice et d’une infirmière, toutes deux d’anciennes salariées du groupe de crèches privées People & Baby, pour « violence sans incapacité sur mineur de 15 ans par une personne ayant autorité sur la victime » était un rappel des conditions de travail dans le groupe. « Ce n’est pas le procès de People and Baby mais de deux personnes physiques », rappelait alors Maître Alexandre Schmitzberger, l’avocat d’une famille dont l’enfant, âgé de deux ans, était revenu de la crèche avec des « griffures à la base du cou » et des « traces digitiformes laissant penser à une main d’adulte, sur le bras et le tronc ».

C’est maintenant au tour du groupe de crèches privées, dans son ensemble, d’être dans le viseur de la justice. Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris, suite à une plainte de l’association Anticor, pour « des faits d’escroqueries au préjudice d’une personne publique ou d’un organisme chargé d’une mission de service public, de détournements de fonds publics, d’abus de biens sociaux, d’abus de confiance, de complicité de fraude fiscale, potentiellement imputable aux crèches People & Baby ». L’enquête a été confiée à la direction de la police judiciaire, le jeudi 14 novembre.

« Le point de départ de cette affaire, c’est le livre de Victor Castanet »

« Devant l’inertie des pouvoirs publics, il nous a paru nécessaire d’agir », a expliqué Paul Cassia, président d’Anticor, lors d’une conférence de presse organisée le mardi 12 novembre, où il a annoncé le dépôt de plainte. Le groupe People and Baby est au centre de l’attention depuis le 18 septembre, date de publication du dernier ouvrage en date du journaliste d’investigation Victor Castanet : Les Ogres (éditions Flammarion). Un livre-enquête dense où l’auteur démontre comment People & Baby n’a pas hésité à précariser la situation de ses salariés, mais aussi de mettre les enfants gardés en danger, par « voracité » et quête du profit financier.

« Le point de départ de cette affaire, c’est le livre de Victor Castanet sur la gestion d’une société qui gère des crèches privées », a expliqué Paul Cassia, pour justifier la plainte d’Anticor. L’avocat de l’association, Maître Vincent Brengarth, a quant à lui rappelé le contexte particulier qui entoure cette affaire : soit des crèches privées « qui bénéficient (…) d’aides publiques de l’État » et une « carence du nombre de places en crèche ».

La France compte 460 000 places d’accueil en collectif, dont 50 % au sein de crèches publiques, 27 % au sein de crèches privées – People & Baby, donc, mais aussi Les Petits Chaperons rouges ou Babilou – et 23 % au sein de crèches associatives. « L’ouverture au privé, elle se fait parce qu’il y a une défaillance des pouvoirs publics », fustigeait Victor Castanet dans un entretien pour la chaîne Twitch de l’Humanité, fin octobre.

L’instabilité du secteur, conjugué à la forte demande, a ainsi permis aux entreprises privées d’outrepasser leurs obligations et de privilégier leurs profits. Selon Anticor, le montant de l’argent détourné par People & Baby serait « de 2,1 millions d’euros a minima, un chiffrage qui ne concerne que la fraude à l’aide au chômage partiel ».

Le groupe de crèches privées réfutait déjà ces accusations en septembre, en réaction au tollé créé par Les Ogres : « les pratiques décrites dans l’ouvrage sont en total décalage avec les valeurs que nous portons aujourd’hui. » La nouvelle direction du groupe – le fondateur, Christophe Durieux, a été évincé de son poste de directeur au printemps dernier – affirmait avoir « entamé une transformation profonde » avec la nomination d’un nouveau dirigeant et promettait de corriger « sans délai » tout « dysfonctionnement qui pourrait être identifié ». Pas de quoi satisfaire la justice, comme le champ associatif, alors que de potentielles victimes demandent des comptes.

 

mardi 19 novembre 2024

Jarrie. Les Vencorex chez Framatome, avant la venue de Poutou à Pont-de-Claix

L'intersyndicale de Vencorex, vendredi 15 novembre, devant Framatome, sur la plateforme chimique voisine de Jarrie. © Martine Briot
Les représentants syndicaux de Vencorex ont distribué des tracts, vendredi 15 novembre, devant Framatome, sur la plateforme chimique de Jarrie. Des entreprises dont les activités sont fortement interdépendantes, à l'instar de l'ensemble de la chimie du sud grenoblois. Les salariés de Vencorex accueilleront par ailleurs ce lundi 18 novembre Philippe Poutou, qui viendra les soutenir sur le piquet de grève, à Pont-de-Claix.

À l’occasion des « portes ouvertes » de l’entreprise Framatome, ce vendredi 15 novembre, l’intersyndicale de Vencorex (CGT, CFDT, CFE-CGC) s’est rendue sur le site, sur la plateforme chimique voisine de Jarrie. Au menu : distribution de tracts et rencontre des salariés.

Malgré l’ouverture au public, l’entrée d’usine est désertique et les visiteurs immédiatement accueillis par un binôme « équipe maîtrise et pilotage » venu aux renseignements. Si Framatome semble continuer ses investissements, les informations divulguées sont très parcellaires. Néanmoins, l’entreprise n’a pas été choisie au hasard pour cette action, loin de là !

Les salariés de Vencorex élargissent leur mouvement à toute la filière

Les salariés de Vencorex, en grève illimitée depuis le 23 octobre à Pont-de-Claix, élargissent en effet leur mouvement à toute la filière chimie, concernée par la production du groupe. De fait, l’ensemble des activités des différents acteurs de l’industrie chimique iséroise sont totalement interdépendantes.

Distribution de tracts des syndicats de Vencorex devant l’entrée de Framatome. © Martine Briot

Ainsi, sur la plateforme chimique de Jarrie, Framatome produit du zirconium, utilisé pour le gainage des réacteurs nucléaires, et se fournit pour cela en chlore auprès de sa voisine Arkema. Laquelle produit, elle, le perchlorate indispensable à la fabrication du carburant des fusées Ariane. Perchlorate qui dépend lui-même de l’approvisionnement en sels, produits par Vencorex sur la plateforme de Pont-de-Claix.

Avec des liens aussi étroits, les conséquences se sont donc très vite répercutées sur les deux sites du sud grenoblois. Sans surprise, les salariés de Framatome subissent ainsi, à l’heure actuelle, des périodes de chômage technique.

Du côté de Vencorex, l’inquiétude est toujours aussi grande. La première réunion du PSE a été l’occasion pour les syndicats de faire valoir leurs exigences. Le groupe thaïlandais PTT-GC, actionnaire majoritaire, n’a toujours pas communiqué la prochaine date de réunion !

La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet était venue soutenir les salariés de Vencorex à Pont-de-Claix, le 7 novembre. © Manuel Pavard

Un planning de décontamination du site à réaliser d’ici fin mars a par ailleurs été publié . Une échéance impossible à respecter, soulignent les salariés. La possibilité d’une reprise ne leur semble en outre possible que sur une partie de la production, car les investissements nécessaires sont lourds financièrement.

Philippe Poutou sur le piquet de grève

Pourtant, les salariés de Vencorex ne lâchent rien ! L’intersyndicale lance un appel à la solidarité, que ce soit par une visite sur les lieux (entrée nord de la plateforme chimique, rue Lavoisier, sortie d’autoroute n°7) ou par un soutien matériel ou financier. C’est d’ailleurs sur le piquet de grève qu’est attendu Philippe Poutou ce lundi 18 novembre.

Philippe Poutou, ici lors de la grève contre le projet de réforme des retraites en janvier 2020 à Bordeaux, se rendra à Pont-de-Claix pour soutenir les salariés de Vencorex lundi 18 novembre 2024. © Patrice Calatayu, CC BY-SA 2.0, via Wikimedia Commons

Après la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet le 7 novembre, le porte-parole du NPA-l’Anticapitaliste se rendra à son tour devant la plateforme chimique de Pont-de-Claix, pour y rencontrer et soutenir les salariés mobilisés de Vencorex, a annoncé son parti. Philippe Poutou y prendra la parole à deux reprises, d’abord via une allocution devant les grévistes, vers 16h45, puis lors d’une conférence de presse, prévue sur place à 17h.

 

Refusons l’accord avec le Mercosur et bâtissons des convergences entre les agriculteurs et le reste des travailleurs


 Après une récolte de céréales parmi les plus faibles de ces quarante dernières années, des épidémies de fièvre catarrhale ovine (FCO), maladie hémorragique épizootique (MHE) ou encore influenza aviaire et des prix qui ne couvrent toujours pas les coûts de production, la signature de l’accord commercial avec les pays du Mercosur serait la goutte d’eau qui ferait déborder le vase.

Cet accord porterait un nouveau coup de semonce à l’élevage bovin allaitant, déjà en grande difficulté, du fait d’une faible création de valeur ajoutée et d’un revenu agricole peu élevé, extrêmement dépendant aux soutiens publics. Alors que cette production se retrouve à la croisée des chemins, la signature d’un traité de libre-échange avec le Mercosur se traduirait bel et bien par une insulte faite à des milliers d’éleveurs. En premier lieu, cet accord continuerait à tirer les prix vers le bas, dans un contexte où, en France, le prix du gros bovin a baissé de moitié depuis le début des années 1970. Ainsi, que dire de l’ouverture d’un nouveau contingent tarifaire de presque 100 000 tonnes équivalent carcasse sur 6 ans à droits de douane réduits ? Cette hausse des volumes autorisés se double d’une suppression totale des droits de douane sur le contingent Hilton, étendue aux préparations de viandes bovines cuites (à horizon 4 ans) et sur les bovins vivants (horizon 10 ans). Ce traité commercial se traduirait par une plus grande concurrence entre éleveurs européens et sud-américains. Ainsi, l’élevage bovin allaitant constituerait une variable d’ajustement, voire une « corbeille de mariée » pour permettre l’accès d’entreprises européennes aux marchés publics canadiens et sud-américains.

L'adversaire de l’agriculteur n'est ni l'administration, ni l'immigré, ni l'écologiste, mais bien le libéralisme. A l’heure où reprennent les manifestations d’agriculteurs, l’heure n’est plus à la tergiversation : le Parti communiste français exige que la France et l’Europe refusent clairement le traité de libre-échange avec les pays du Mercosur. Défenseurs de longue date d’une exception agricole dans les accords commerciaux, les communistes sont convaincus que les biens agricoles ne sont pas des marchandises comme les autres. Prônant la coopération entre les peuples, le PCF s’oppose viscéralement à la mise en concurrence des travailleurs. C’est en ce sens que les sénateurs communistes du groupe CRCE-K ont obtenu la non-ratification du CETA par le Sénat au mois de mars dernier. Il en est de même pour les motivations qui ont conduit le député PCF André Chassaigne à initier une tribune transpartisane signée par 209 parlementaires de tous bords, refusant la ratification de l’accord avec le Mercosur.

Néanmoins, l’accord commercial avec le Mercosur n’est pas le seul mot d’ordre des agriculteurs en colère. Soyons vigilants face aux tentatives de récupération à l’heure où approchent les élections professionnelles agricoles. C’est notamment cet esprit de responsabilité qui a animé les communistes de Bourgogne-Franche-Comté à la suite à l’irruption de 200 agriculteurs lors de la séance du conseil régional du 18 octobre dernier. Dans un communiqué prônant l’apaisement, les fédérations concernées ont appelé à œuvrer dès à présent au dépassement des problèmes structurels que connaît l’agriculture française. En effet, le PCF est convaincu que la transformation agroécologique de notre agriculture demandera des filets de sécurité publics (prix garantis, régime public d’assurance et de gestion des risques, refus des traités de libre-échange etc.), une formation exigeante et un accompagnement des producteurs. Face aux effets toujours plus spectaculaires du dérèglement climatique et à un contexte géopolitique incertain, il est indispensable de sécuriser les investissements et les revenus des producteurs. Telles seraient les conditions nécessaires pour relocaliser notre agriculture et produire durablement de quoi permettre à chacune et chacun de manger sain et à sa faim.

Toutefois, le Parti communiste français souhaite que ces manifestations d’agriculteurs ne se réduisent pas à une cause sectorielle. L’heure est au dialogue entre les exploitants en colère et les autres travailleurs en lutte, eux aussi victimes des ravages quotidiens du capitalisme. Tous sont victimes de la mise en concurrence entre travailleurs, du développement de groupes monopolistes, de l’abandon des pouvoirs publics, de la perte criante de souveraineté alimentaire et industrielle ou encore des privations matérielles, notamment sur la manière de s’alimenter. Les communistes tendent donc la main à tous ces travailleurs et travailleuses et souhaitent prendre leur part dans la nécessaire convergence des luttes.

Parti communiste français
Paris, 15 novembre 2024

lundi 18 novembre 2024

Accord sur l’assurance-chômage : les droits des seniors et des travailleurs frontaliers durement touchés

Après plusieurs semaines de négociations, des organisations syndicales et le patronat ont établi un accord interprofessionnel sur l’assurance-chômage. Reste à attendre les choix définitifs quant à une possible signature, alors que les conséquences pour les seniors comme pour les travailleurs frontaliers sont pointées du doigt par la CGT. Le gouvernement lui se félicite de la conclusion des négociations.

La pression a été maintenue jusqu’au dernier moment. Après tout, le sujet est d’un enjeu majeur. Les négociations entre les syndicats et le patronat sur l’assurance-chômage, lancées le 22 octobre dernier, viennent de déboucher sur un accord national interprofessionnel (ANI) sur l’emploi des seniors, finalisé dans la soirée de ce jeudi 14 novembre.

Ce dernier est désormais soumis à la signature des organisations syndicales (CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC), qui doivent encore formellement consulter leurs instances avant de rendre leurs conclusions définitives. Une décision à prendre dans un contexte politique tendu : le gouvernement Barnier souhaite dégager 400 millions d’euros d’économies, dès 2025, sur le dos des chômeurs pour pallier le déficit public. Ce nouveau texte, obtenu après cinq séances de négociations et prévu pour quatre ans, est un avenant au précédent accord, datant de novembre 2023, qui a été signé par la CFDT, FO et la CFTC.

Le gouvernement a « salué » l’évolution des négociations. « Ça démontre que la méthode qui est celle du Premier ministre du gouvernement de laisser la place au dialogue social, de prendre le temps d’échanger, de prendre le temps de négocier. Ce n’est pas facile, mais ça porte ses fruits », a déclaré Maud Bregeon, la porte-parole du gouvernement, sur le plateau de Franceinfo, ce vendredi matin, annonçant de funestes jours pour les privés d’emploi.

« Des baisses de droit très lourdes pour les seniors »

De nouvelles règles sur l’assurance chômage, sur l’emploi des seniors et sur les parcours syndicaux sont ainsi sur la table. Un relèvement de deux ans des bornes d’âge ouvrant droit à une indemnisation plus longue, aligné sur la réforme des retraites qui repousse l’âge de départ et que les syndicats contestent, est notamment prévu dans l’accord. Concrètement, le palier qui donne droit à 22,5 mois d’indemnisation, au maximum, passe de 53 à 55 ans et celui donnant droit à 27 mois de 55 à 57 ans.

Soit « des baisses de droit très lourdes pour les seniors, fustige Denis Gravouil, membre du bureau confédéral de la CGT, dans une vidéo postée sur X (ex-Twitter). Tous ceux qui ont entre 53 et 57 ans, par exemple, se retrouveraient avec une perte de 4 mois et demi de droit sur la durée d’invitation. » L’objectif affiché par ses partisans est que cette mesure rapporte 350 millions sur quatre ans. Au global, les nouvelles règles permettraient de dégager quelque 2,3 milliards d’économie sur quatre ans pour le régime de l’assurance chômage, selon un calcul de l’Unédic, l’association chargée de gérer l’assurance chômage en France.

« La délégation CGT recommandera de ne pas signer »

Autre point clivant de l’accord : l’indemnisation des chômeurs ayant travaillé dans des pays frontaliers, comme la Suisse, la Belgique, l’Allemagne ou le Luxembourg. Ces derniers pourraient ainsi voir leurs allocations « baisser de presque de moitié », tance Denis Gravouil. Il ajoute : « Ce n’est pas acceptable pour la CGT, puisque derrière, on retrouve plusieurs précaires qui souvent n’ont que le pays frontalier pour trouver du travail. » Leurs droits sont aujourd’hui calculés sur la base de leurs salaires obtenus dans ces pays.

D’autres mesures sont aussi inscrites dans l’accord, comme la facilitation de l’accès à la retraite progressive, le renforcement de l’entretien professionnel réalisé dans l’année qui précède ou qui suit le 45e anniversaire du salarié ou l’installation obligatoire de l’emploi des seniors comme thème de négociation dans les entreprises« La CGT n’avait pas signé un accord qui prévoyait trois fois plus de baisses que de hausse, elle décidera si elle signe un accord avec 8 fois plus de baisse que de hausse, explique Denis Gravouil. Évidemment, la délégation recommandera de ne pas signer. »

De leur côté, les délégations CFDT et CFTC ont annoncé, à travers les voix de leurs négociateurs, Olivier Guivarch et Frédéric Belouze, respectivement donner un « avis favorable sur les trois textes » et affirmer l’envie de « défendre devant ses instances ces trois accords ». La CFE-CGC avait quant à elle déjà indiqué qu’elle ne signerait pas l’accord sur l’assurance chômage. Un choix confirmé depuis par son négociateur, Jean-François Foucard, qui a affirmé que le syndicat restait favorable aux deux autres textes. FO a, enfin, annoncé réserver son appréciation sur les trois textes.

Du côté des patrons, les conclusions sont plus homogènes. Le Medef encense des accords « avec des nuances », résume Hubert Mongon, le représentant de l’organisation patronale. Sentiment partagé par l’U2P, structure principalement composée d’artisans et de commerçants, qui a émis un « avis positif » sur les trois accords. Seule la CPME, représentante des petites et moyennes entreprises, s’est montrée plus dubitative sur l’accord dédié aux emplois des seniors, jugé « pas équilibré ». L’organisation estime cependant que l’accord sur l’assurance chômage « ne pose pas de problème ». Reste maintenant à attendre les décisions définitives. Ce qui est sûr, c’est que l’accord est loin de faire l’unanimité.

 

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF sera présent sur l'agglomération de #Grenoble


 

📣 Fabien Roussel, secrétaire national du PCF sera présent sur l'agglomération de #Grenoble le mardi 26 novembre.
Il viendra soutenir les élus d’Échirolles sur un rassemblement prévu devant la mairie, il fera ensuite une visite de terrain sur l’autre grande ville communiste du département, Saint-Martin-d’Hères.
Il rencontrera aussi les salariés en lutte de #Vencorex, et il terminera la journée par une rencontre populaire, sur le thème du narcotrafic et de l'insécurité, à 18h15, sous la Halle du marché Marcel Cachin à Fontaine. 👇
Alors que les actes de violences liés au narcotrafic se multiplient depuis plusieurs mois sur notre agglomération, l'exaspération monte face à ce fléau qui gangrène nos quartiers.
Plus que jamais, la politique d'austérité et de paupérisation menée par les gouvernements libéraux est en cause.
Et ce que proposent droite comme extrême-droite, c'est toujours plus d'austérité, derrière un discours qui feint la fermeté.
Pourtant, c'est bien d'un changement radical de politique dont notre pays a besoin, et les communistes ont des solutions concrètes à proposer : venez en discuter à l'occasion de cette rencontre populaire le mardi 26 novembre, à partir de 18h15 sous la Halle Marcel Cachin à Fontaine !
🎙 En présence de :
- Amandine Demore, Maire d'Echirolles
- Renaud Lugli & Claudine Didier, chef∙fe∙s de files du PCF Fontaine Rive Gauche pour les élections municipales

samedi 16 novembre 2024

Pesticides et qualité de l’eau : un « échec global » de la politique française dénonce un rapport

Les révélations sont explosives. Dans un rapport très dense, publié le 14 novembre, les inspections générales des ministères de la Santé (Igas), l’Agriculture (CGAAER) et de la Transition écologique (IGEDD) le constatent : la préservation et la qualité des ressources en eau pour ce qui concerne les pesticides relèvent d’un « échec global ». Et ce malgré quelques progrès localisés, « d’ailleurs souvent très lents ».

Instituer une zone soumise à la contrainte gouvernementale

Les rapporteurs de l’enquête proposent « d’instituer une zone soumise à la contrainte gouvernementale » et la mise en place par arrêté d’un « programme d’action avec objectifs et indicateurs de résultats sur toutes les aires de captages en dépassement ou proches des limites de qualité pour les pesticides et leurs métabolites ». Et si les objectifs de qualité ne sont toujours pas atteints, un nouvel arrêté devrait être pris afin d’instaurer sans délais « un programme de mesures obligatoires de restriction, voire d’interdiction d’usages de produits phytopharmaceutiques sur ces aires ». Une mesure que devrait être « accompagnée d’indemnités compensatoires pour les agriculteurs concernés ».

Et il y a urgence. Les inspecteurs l’affirment : « la reconquête de la qualité des eaux destinées à la consommation humaine passe par des mesures préventives ambitieuses ». Parmi ces mesures, l’interdiction des pesticides sur les aires de captage d’eaux souterraines. Ceux-ci contiennent des substances « générant des métabolites à risque de migration vers les eaux dans des concentrations supérieures à la limite réglementaire », précise le rapport. Il serait aussi nécessaire « d’augmenter le taux de la redevance pour pollution diffuse » et « d’élargir son assiette aux produits biocides ».

Augmenter les moyens consacrés à la réduction des pollutions par pesticides

Pour mettre en cohérence ces mesures, les inspecteurs estiment que le plan stratégique national de la Politique agricole commune (PAC) « devrait renforcer l’accompagnement de l’évolution des pratiques » en « valorisant davantage l’agriculture biologique sur les aires d’alimentation de captage ». De même, le programme des agences de l’eau devrait prévoir l’augmentation des moyens consacrés à la réduction des pollutions par les pesticides.

Dans un communiqué, Générations Futures a salué le travail approfondi et de qualité des inspecteurs. Leur constat rejoint la position de l’association sur « l’absolue nécessité de prendre des mesures préventives urgentes et contraignantes visant à réduire, voire interdire l’utilisation des pesticides de synthèse dans les aires d’alimentation des captages ». Générations futures souligne également l’importance, pour avoir une vision la plus complète possible de l’état de la contamination des eaux par les pesticides« d’inclure dans la surveillance de nouveaux métabolites non encore suivis et pourtant ayant la forte probabilité d’être présents dans les eaux brutes et potables, aspect absent du rapport ».

Manque de volonté politique face aux lobbies

Il y a un mois, l’association rappelait que 71 % des métabolites de pesticides à risque pour l’eau potable n’avaient fait l’objet d’aucun suivi dans les eaux souterraines ou l’eau potable. En avril 2023, un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) révélait la présence de métabolite de chlorothalonil, un pesticide interdit en France depuis 2022. Et ce dans environ un tiers de l’eau distribuée dans le pays… Par manque de volonté politique face à de puissants lobbyings, dont le syndicat agricole FNSEA, la France n’a jamais atteint son objectif de réduire de moitié l’usage des produits phytosanitaires, pourtant fixé dans des plans Ecophyto successifs depuis 2008.

Présentée en mai dernier par le gouvernement d’alors, la nouvelle mouture Ecophyto 2030 – mis en pause – qui renouvelle les objectifs avec une nouvelle période de référence (2011 – 2013) et repousse l’objectif de réduction à 2030 (contre 2025 auparavant) a par ailleurs été très décriée par les ONG environnementales. Le 13 novembre, quatre ONG dont Générations futures et Notre Affaire à tous, annonçaient avoir déposé un recours contre ce plan devant le Conseil d’État. « Comment prétendre atteindre l’objectif certes ambitieux de réduction de 50 % des pesticides sans mettre en place de politique volontariste visant à changer de modèle agricole si ce n’est en cassant le thermomètre comme a proposé de le faire le gouvernement Attal dans la nouvelle stratégie Écophyto ? Nos organisations ne pouvaient laisser faire sans agir », déclaraient alors les requérants.

 

Fontaine. Comment continuer à faire front populaire ?


 Michel Szempruch (NPA) au micro, aux côtés de Claudine Didier et Renaud Lugli (PCF), lors de la réunion publique du NFP à Fontaine.

Mardi 5 novembre, à la salle Émile-Bert (ex-MDH Romain-Rolland), à Fontaine, les partis politiques constitutifs du Nouveau Front populaire invitaient à une réunion publique qui a attiré plus de 60 personnes. L’ambiance était à une écoute attentive, à l’expression d’un espoir de conquêtes sociales, d’unité à gauche et de débat.

L’affiche annonçant le rendez-vous précisait les objectifs de la rencontre. C’est « grâce à la formidable mobilisation unitaire du mois de juillet, grâce au Nouveau Front populaire », que nous avons empêché le RN de prendre le pouvoir, rappellent les partis de la coalition de gauche. Pourtant, Emmanuel Macron a « refusé le résultat des urnes et les aspirations populaires » en nommant Michel Barnier, qui « continue en pire la politique anti sociale, anti étrangers, anti écologique, avec la bénédiction du RN ».

Et de poursuivre : « Nous refusons de subir cette situation. Le programme du NFP apporte des solutions d’urgence dont le pays a besoin. Nous devons continuer à faire front populaire pour les imposer. L’extrême droite, qui a fait 10 millions de voix, progresse et menace nos libertés. Nous devons être uni.e.s pour agir, occuper le terrain et redonner espoir. »

NFP
Une soixantaine de personnes se sont réunies à la salle Émile-Bert de Fontaine.

Les représentants fontainois des partis ont ouvert la réunion. Tour à tour, Michel Szempruch (NPA), Jérémie Delaire (LFI), Camille Monmasson (EELV) Claudine Didier et Renaud Lugli (PCF) – Amélie Amore (PS) étant excusée – ont ainsi détaillé les propositions du NFP dans les domaines du budget, de l’écologie, de la lutte contre le racisme, du droit des immigrés, de la laïcité, de l’écologie, de la démocratie. Sans oublier les combats des parlementaires sur le budget 2025.

Cap sur les municipales 2026

Les prises de parole se sont ensuite succédé dans le public. Parmi elles, beaucoup se sont projetées sur les municipales 2026 à Fontaine. Et ce, en exprimant un souhait unanime : celui de voir les citoyens se rassembler pour élaborer un mouvement et un programme, afin de battre l’actuelle majorité.

Flora-NFP-Fontaine/
Flora, intervenue au nom d’un collectif citoyen.

Un représentant du mouvement Place publique, créé par Raphaël Glucksmann, s’est lui aussi déclaré favorable à l’appel, cet été, des communistes, à un rassemblement en vue des échéances de 2026. Une initiative également soutenue par Flora, militante d’un collectif soutien. Celle-ci a souligné la nécessité de « construire un programme avant de penser aux candidats » et de faire émerger une énergie collective, via par exemple des moments festifs tels des repas républicains.

Blaise Paillard, syndicaliste, a quant à lui pointé l’importance de l’appel intersyndical (CGT, CFDT, Unsa, FSU, Solidaires) inédit lancé en juin dernier, « pour porter la nécessité d’alternatives de progrès pour le monde du travail ».

La soirée s’est terminée avec la perspective de rencontres régulières pour prolonger le mouvement engagé dans la soirée, pour faire front populaire à Fontaine. Des rendez-vous militants ont été annoncés sur des thèmes variés, que ce soit la solidarité avec les victimes des agressions d’Israël (Palestine, Liban) ou le soutien en salariés en lutte, en particulier pour sauver l’avenir des sites industriels de la chimie (Vencorex à Pont-de-Claix, notamment).

NFP
Claudine Didier et Renaud Lugli, du PCF Fontaine.