jeudi 21 novembre 2024

Seyssins. La justice suspend la réquisition des salariés de la clinique du Dauphiné

 

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La CGT santé et action sociale appelait à un rassemblement solidaire devant la clinique du Dauphiné, samedi 16 novembre, pour soutenir les salariés en lutte. © Maryvonne Mathéoud
Saisi en référé par les salariés de la clinique du Dauphiné, à Seyssins, le tribunal administratif de Grenoble a suspendu, samedi 16 novembre, l'exécution de l'arrêté préfectoral de réquisition du personnel. Celui-ci permettait de réquisitionner des infirmiers et aides-soignants durant le mouvement de grève débuté lundi 11 novembre. Une atteinte au droit de grève, selon les requérants, qui savourent cette première victoire et poursuivent leur mobilisation.

Laure Drillat, déléguée CGT à la clinique du Dauphiné, ne cachait ni sa joie ni son soulagement à l’énoncé du jugement, ce samedi 16 novembre, en fin d’après-midi. Le tribunal administratif de Grenoble venait alors de rendre sa décision, quelques heures après l’audience devant la juge des référés, saisie par les salariés grévistes. Et c’est autant une victoire pour les requérants qu’un réel camouflet pour la préfecture de l’Isère et la direction de l’établissement.

Des salariés de la clinique du Dauphiné réunis sur le piquet de grève, aux côtés de patients et familles, samedi 16 novembre, à Seyssins. © Maryvonne Mathéoud

« L’exécution de l’arrêté du 14 novembre 2024 portant réquisition de personnels est suspendue », ordonne en effet le tribunal. Avec cet arrêté, rappelle-t-il dans son jugement, le préfet par intérim avait « réquisitionné sept personnels infirmiers et quatre aides-soignants pour assurer la continuité des soins dans le cadre d’un mouvement de grève ». Lequel avait débuté le 11 novembre au soir avec une très forte mobilisation (plus de 95 % de grévistes).

Pour les salariés de la clinique psychiatrique, il s’agissait d’une grave atteinte au droit de grève. Un « droit constitutionnel qui présente le caractère d’une liberté fondamentale », ont-ils souligné, par la voix de leur avocat Me Pierre Janot. Dès lors, la « condition d’urgence » était bel et bien remplie, justifiant ainsi ce recours en référé, selon eux.

Une décision visant les réquisitions à venir et celles passées

Les requérants ont également battu en brèche les motifs invoqués dans l’arrêté préfectoral de réquisition. « Il ne peut être porté atteinte à ce droit pour assurer la continuité des soins qu’en l’absence de mesures alternatives ; or, quatre établissements sont en mesure d’accueillir les patients », ont-ils soutenu devant la juge.

Me Pierre Janot, avocat des salariés, avant de plaider devant le tribunal administratif. DR

Le préfet a par ailleurs « retenu que le personnel gréviste bloquait l’accès à l’établissement des personnels mis à disposition par le groupe Emeis » (anciennement Orpea), rapporte le tribunal. C’était même « l’argument principal » de la partie adverse, estime Laure Drillat. « On nous accusait de ne pas laisser entrer les gens, ce qui était faux », assure-t-elle, insistant sur les failles du dispositif de réquisition. Une mesure censée s’appliquer seulement « en dernier recours » et pour laquelle les salariés n’ont « pas été avertis », affirme la déléguée syndicale.

Concrètement, se félicite Laure Drillat, la décision du tribunal administratif « annule toutes les réquisitions à venir et déclare caduques celles qui sont passées » – sachant qu’en réalité, une seule personne réquisitionnée est venue travailler. L’État est en outre condamné à verser à l’ensemble des requérants « une somme globale de 1 500 euros au titre des dispositions de l’article L. 761-1 du code de justice administrative » (pour les frais de justice), est-il indiqué dans le jugement.

Sexualité des Français : bienvenue au 21ème siècle !

Une révolution anthropologique… ce n’est pas si courant, en voilà une ! L’étude sur les pratiques sexuelles des Français, rendue publique il y a quelques jours, nous permet de prendre la mesure du glissement des continents qui s’opère dans le genre.

Cette étude de l’Inserm-ANRS nous apprend dans ses très grandes lignes que les Français ont leur premiers rapports sexuels un chouïa plus tard que dans les années 2000 (date de la précédente enquête) : autour de 18 ans. L’alarme sonnée sur la diffusion de vidéos pornographiques accessibles à tous n’aurait donc pas conduit à un passage à l’acte plus précoce. En revanche, on apprend que 40% des hommes de plus de 80 ans et 20% des femmes de ce même âge continuent d’avoir une vie sexuelle. Cela devrait avoir quelques échos dans les politiques du grand âge qui ne s’en soucient guère, voire le nient. Quant aux rencontres, elles se font de plus en plus souvent en ligne, tel un champ des possibles qui s’ouvre en dehors du cadre familial, amical ou professionnel.

On apprend aussi que les femmes reconnaissent moins de partenaires que les hommes. Les chercheuses nous enseignent sur cet écart : les femmes retiennent les partenaires qui ont compté, là où les hommes gardent en tête tous leurs partenaires, même d’un soir. L’enquête nous dit encore que les rapports sexuels sont moins fréquents mais plus riches et que les pratiques hier plus marginales sont aujourd’hui banalisées : masturbation, sodomie, fellation et cunnilingus. « Faire l’amour » semble prendre du sens là où, avant-hier encore, on voyait l’acte sexuel comme un acte de nature. C’est bien ce décalage sidérant qui nous assomme dans le procès Mazan : ces hommes n’avaient pas une femme devant eux mais un corps. C’est de moins en moins le cas. 

Il y a déjà là les premiers signes d’un tremblement avec l’affirmation des femmes en individus. Mais là où on peut parler d’une radicale transformation, c’est sur la représentation du genre. 37,6% des femmes de moins de 30 ans ne sont « pas strictement hétérosexuelles » – contre 18,3% des hommes du même âge. Selon les chercheuses, il s’agit d’une recherche de relation débarrassée des derniers oripeaux de la domination masculine logée dans les relations sexuelles… dont les jeunes femmes s’affranchissent. L’élue parisienne Alice Coffin a su mettre les mots sur ce mouvement de fond. Ceci nous rappelle un autre chiffre stupéfiant révélé par une enquête de l’Ifop publiée dans l’hebdomadaire Marianne : un tiers des moins de trente ans ne se classent pas dans la catégorie Homme ou Femme. Et ça, c’est renversant !

L’enquête sur la sexualité des Français en donne un éclairage supplémentaire. On change d’époque, mieux : on change de monde.

La seule chose que l’on sait du bébé à naître, c’est qu’il est un garçon ou une fille ; la première marque de reconnaissance et de politesse est de gratifier les personnes d’un Monsieur ou d’une Madame. Et ce socle qui organise et divise depuis des millénaires les sociétés humaines est en train de vaciller. Dans le politique et dans l’intime. Bienvenue au 21ème siècle.

À cette aune, on comprend que le masculinisme résiste et se cabre. Mais le mouvement est irréversible, s’étend dans tous les domaines et s’accélère. Dans son essai La Droitisation française. Mythe et réalités (PUF), Vincent Tiberj nous apprend que la société – dans de nombreux domaines – ne glisse pas à droite. L’enquête sur la sexualité des Français en donne un éclairage supplémentaire. On change d’époque, mieux : on change de monde.

 

mercredi 20 novembre 2024

Communiqué presse CGT


 

Épinglé dans le livre « Les Ogres » de Victor Castanet, le groupe de crèches privées People & Baby visé par une enquête judiciaire

Le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert une enquête contre People & Baby suite à une plainte de l’association Anticor. Le groupe de crèches privées est, entre autres, accusé de « faits d’escroqueries au préjudice d’une personne publique ou d’un organisme chargé d’une mission de service public ».

La condamnation, fin septembre, d’une directrice et d’une infirmière, toutes deux d’anciennes salariées du groupe de crèches privées People & Baby, pour « violence sans incapacité sur mineur de 15 ans par une personne ayant autorité sur la victime » était un rappel des conditions de travail dans le groupe. « Ce n’est pas le procès de People and Baby mais de deux personnes physiques », rappelait alors Maître Alexandre Schmitzberger, l’avocat d’une famille dont l’enfant, âgé de deux ans, était revenu de la crèche avec des « griffures à la base du cou » et des « traces digitiformes laissant penser à une main d’adulte, sur le bras et le tronc ».

C’est maintenant au tour du groupe de crèches privées, dans son ensemble, d’être dans le viseur de la justice. Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris, suite à une plainte de l’association Anticor, pour « des faits d’escroqueries au préjudice d’une personne publique ou d’un organisme chargé d’une mission de service public, de détournements de fonds publics, d’abus de biens sociaux, d’abus de confiance, de complicité de fraude fiscale, potentiellement imputable aux crèches People & Baby ». L’enquête a été confiée à la direction de la police judiciaire, le jeudi 14 novembre.

« Le point de départ de cette affaire, c’est le livre de Victor Castanet »

« Devant l’inertie des pouvoirs publics, il nous a paru nécessaire d’agir », a expliqué Paul Cassia, président d’Anticor, lors d’une conférence de presse organisée le mardi 12 novembre, où il a annoncé le dépôt de plainte. Le groupe People and Baby est au centre de l’attention depuis le 18 septembre, date de publication du dernier ouvrage en date du journaliste d’investigation Victor Castanet : Les Ogres (éditions Flammarion). Un livre-enquête dense où l’auteur démontre comment People & Baby n’a pas hésité à précariser la situation de ses salariés, mais aussi de mettre les enfants gardés en danger, par « voracité » et quête du profit financier.

« Le point de départ de cette affaire, c’est le livre de Victor Castanet sur la gestion d’une société qui gère des crèches privées », a expliqué Paul Cassia, pour justifier la plainte d’Anticor. L’avocat de l’association, Maître Vincent Brengarth, a quant à lui rappelé le contexte particulier qui entoure cette affaire : soit des crèches privées « qui bénéficient (…) d’aides publiques de l’État » et une « carence du nombre de places en crèche ».

La France compte 460 000 places d’accueil en collectif, dont 50 % au sein de crèches publiques, 27 % au sein de crèches privées – People & Baby, donc, mais aussi Les Petits Chaperons rouges ou Babilou – et 23 % au sein de crèches associatives. « L’ouverture au privé, elle se fait parce qu’il y a une défaillance des pouvoirs publics », fustigeait Victor Castanet dans un entretien pour la chaîne Twitch de l’Humanité, fin octobre.

L’instabilité du secteur, conjugué à la forte demande, a ainsi permis aux entreprises privées d’outrepasser leurs obligations et de privilégier leurs profits. Selon Anticor, le montant de l’argent détourné par People & Baby serait « de 2,1 millions d’euros a minima, un chiffrage qui ne concerne que la fraude à l’aide au chômage partiel ».

Le groupe de crèches privées réfutait déjà ces accusations en septembre, en réaction au tollé créé par Les Ogres : « les pratiques décrites dans l’ouvrage sont en total décalage avec les valeurs que nous portons aujourd’hui. » La nouvelle direction du groupe – le fondateur, Christophe Durieux, a été évincé de son poste de directeur au printemps dernier – affirmait avoir « entamé une transformation profonde » avec la nomination d’un nouveau dirigeant et promettait de corriger « sans délai » tout « dysfonctionnement qui pourrait être identifié ». Pas de quoi satisfaire la justice, comme le champ associatif, alors que de potentielles victimes demandent des comptes.

 

mardi 19 novembre 2024

Jarrie. Les Vencorex chez Framatome, avant la venue de Poutou à Pont-de-Claix

L'intersyndicale de Vencorex, vendredi 15 novembre, devant Framatome, sur la plateforme chimique voisine de Jarrie. © Martine Briot
Les représentants syndicaux de Vencorex ont distribué des tracts, vendredi 15 novembre, devant Framatome, sur la plateforme chimique de Jarrie. Des entreprises dont les activités sont fortement interdépendantes, à l'instar de l'ensemble de la chimie du sud grenoblois. Les salariés de Vencorex accueilleront par ailleurs ce lundi 18 novembre Philippe Poutou, qui viendra les soutenir sur le piquet de grève, à Pont-de-Claix.

À l’occasion des « portes ouvertes » de l’entreprise Framatome, ce vendredi 15 novembre, l’intersyndicale de Vencorex (CGT, CFDT, CFE-CGC) s’est rendue sur le site, sur la plateforme chimique voisine de Jarrie. Au menu : distribution de tracts et rencontre des salariés.

Malgré l’ouverture au public, l’entrée d’usine est désertique et les visiteurs immédiatement accueillis par un binôme « équipe maîtrise et pilotage » venu aux renseignements. Si Framatome semble continuer ses investissements, les informations divulguées sont très parcellaires. Néanmoins, l’entreprise n’a pas été choisie au hasard pour cette action, loin de là !

Les salariés de Vencorex élargissent leur mouvement à toute la filière

Les salariés de Vencorex, en grève illimitée depuis le 23 octobre à Pont-de-Claix, élargissent en effet leur mouvement à toute la filière chimie, concernée par la production du groupe. De fait, l’ensemble des activités des différents acteurs de l’industrie chimique iséroise sont totalement interdépendantes.

Distribution de tracts des syndicats de Vencorex devant l’entrée de Framatome. © Martine Briot

Ainsi, sur la plateforme chimique de Jarrie, Framatome produit du zirconium, utilisé pour le gainage des réacteurs nucléaires, et se fournit pour cela en chlore auprès de sa voisine Arkema. Laquelle produit, elle, le perchlorate indispensable à la fabrication du carburant des fusées Ariane. Perchlorate qui dépend lui-même de l’approvisionnement en sels, produits par Vencorex sur la plateforme de Pont-de-Claix.

Avec des liens aussi étroits, les conséquences se sont donc très vite répercutées sur les deux sites du sud grenoblois. Sans surprise, les salariés de Framatome subissent ainsi, à l’heure actuelle, des périodes de chômage technique.

Du côté de Vencorex, l’inquiétude est toujours aussi grande. La première réunion du PSE a été l’occasion pour les syndicats de faire valoir leurs exigences. Le groupe thaïlandais PTT-GC, actionnaire majoritaire, n’a toujours pas communiqué la prochaine date de réunion !

La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet était venue soutenir les salariés de Vencorex à Pont-de-Claix, le 7 novembre. © Manuel Pavard

Un planning de décontamination du site à réaliser d’ici fin mars a par ailleurs été publié . Une échéance impossible à respecter, soulignent les salariés. La possibilité d’une reprise ne leur semble en outre possible que sur une partie de la production, car les investissements nécessaires sont lourds financièrement.

Philippe Poutou sur le piquet de grève

Pourtant, les salariés de Vencorex ne lâchent rien ! L’intersyndicale lance un appel à la solidarité, que ce soit par une visite sur les lieux (entrée nord de la plateforme chimique, rue Lavoisier, sortie d’autoroute n°7) ou par un soutien matériel ou financier. C’est d’ailleurs sur le piquet de grève qu’est attendu Philippe Poutou ce lundi 18 novembre.

Philippe Poutou, ici lors de la grève contre le projet de réforme des retraites en janvier 2020 à Bordeaux, se rendra à Pont-de-Claix pour soutenir les salariés de Vencorex lundi 18 novembre 2024. © Patrice Calatayu, CC BY-SA 2.0, via Wikimedia Commons

Après la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet le 7 novembre, le porte-parole du NPA-l’Anticapitaliste se rendra à son tour devant la plateforme chimique de Pont-de-Claix, pour y rencontrer et soutenir les salariés mobilisés de Vencorex, a annoncé son parti. Philippe Poutou y prendra la parole à deux reprises, d’abord via une allocution devant les grévistes, vers 16h45, puis lors d’une conférence de presse, prévue sur place à 17h.

 

Refusons l’accord avec le Mercosur et bâtissons des convergences entre les agriculteurs et le reste des travailleurs


 Après une récolte de céréales parmi les plus faibles de ces quarante dernières années, des épidémies de fièvre catarrhale ovine (FCO), maladie hémorragique épizootique (MHE) ou encore influenza aviaire et des prix qui ne couvrent toujours pas les coûts de production, la signature de l’accord commercial avec les pays du Mercosur serait la goutte d’eau qui ferait déborder le vase.

Cet accord porterait un nouveau coup de semonce à l’élevage bovin allaitant, déjà en grande difficulté, du fait d’une faible création de valeur ajoutée et d’un revenu agricole peu élevé, extrêmement dépendant aux soutiens publics. Alors que cette production se retrouve à la croisée des chemins, la signature d’un traité de libre-échange avec le Mercosur se traduirait bel et bien par une insulte faite à des milliers d’éleveurs. En premier lieu, cet accord continuerait à tirer les prix vers le bas, dans un contexte où, en France, le prix du gros bovin a baissé de moitié depuis le début des années 1970. Ainsi, que dire de l’ouverture d’un nouveau contingent tarifaire de presque 100 000 tonnes équivalent carcasse sur 6 ans à droits de douane réduits ? Cette hausse des volumes autorisés se double d’une suppression totale des droits de douane sur le contingent Hilton, étendue aux préparations de viandes bovines cuites (à horizon 4 ans) et sur les bovins vivants (horizon 10 ans). Ce traité commercial se traduirait par une plus grande concurrence entre éleveurs européens et sud-américains. Ainsi, l’élevage bovin allaitant constituerait une variable d’ajustement, voire une « corbeille de mariée » pour permettre l’accès d’entreprises européennes aux marchés publics canadiens et sud-américains.

L'adversaire de l’agriculteur n'est ni l'administration, ni l'immigré, ni l'écologiste, mais bien le libéralisme. A l’heure où reprennent les manifestations d’agriculteurs, l’heure n’est plus à la tergiversation : le Parti communiste français exige que la France et l’Europe refusent clairement le traité de libre-échange avec les pays du Mercosur. Défenseurs de longue date d’une exception agricole dans les accords commerciaux, les communistes sont convaincus que les biens agricoles ne sont pas des marchandises comme les autres. Prônant la coopération entre les peuples, le PCF s’oppose viscéralement à la mise en concurrence des travailleurs. C’est en ce sens que les sénateurs communistes du groupe CRCE-K ont obtenu la non-ratification du CETA par le Sénat au mois de mars dernier. Il en est de même pour les motivations qui ont conduit le député PCF André Chassaigne à initier une tribune transpartisane signée par 209 parlementaires de tous bords, refusant la ratification de l’accord avec le Mercosur.

Néanmoins, l’accord commercial avec le Mercosur n’est pas le seul mot d’ordre des agriculteurs en colère. Soyons vigilants face aux tentatives de récupération à l’heure où approchent les élections professionnelles agricoles. C’est notamment cet esprit de responsabilité qui a animé les communistes de Bourgogne-Franche-Comté à la suite à l’irruption de 200 agriculteurs lors de la séance du conseil régional du 18 octobre dernier. Dans un communiqué prônant l’apaisement, les fédérations concernées ont appelé à œuvrer dès à présent au dépassement des problèmes structurels que connaît l’agriculture française. En effet, le PCF est convaincu que la transformation agroécologique de notre agriculture demandera des filets de sécurité publics (prix garantis, régime public d’assurance et de gestion des risques, refus des traités de libre-échange etc.), une formation exigeante et un accompagnement des producteurs. Face aux effets toujours plus spectaculaires du dérèglement climatique et à un contexte géopolitique incertain, il est indispensable de sécuriser les investissements et les revenus des producteurs. Telles seraient les conditions nécessaires pour relocaliser notre agriculture et produire durablement de quoi permettre à chacune et chacun de manger sain et à sa faim.

Toutefois, le Parti communiste français souhaite que ces manifestations d’agriculteurs ne se réduisent pas à une cause sectorielle. L’heure est au dialogue entre les exploitants en colère et les autres travailleurs en lutte, eux aussi victimes des ravages quotidiens du capitalisme. Tous sont victimes de la mise en concurrence entre travailleurs, du développement de groupes monopolistes, de l’abandon des pouvoirs publics, de la perte criante de souveraineté alimentaire et industrielle ou encore des privations matérielles, notamment sur la manière de s’alimenter. Les communistes tendent donc la main à tous ces travailleurs et travailleuses et souhaitent prendre leur part dans la nécessaire convergence des luttes.

Parti communiste français
Paris, 15 novembre 2024

lundi 18 novembre 2024

Accord sur l’assurance-chômage : les droits des seniors et des travailleurs frontaliers durement touchés

Après plusieurs semaines de négociations, des organisations syndicales et le patronat ont établi un accord interprofessionnel sur l’assurance-chômage. Reste à attendre les choix définitifs quant à une possible signature, alors que les conséquences pour les seniors comme pour les travailleurs frontaliers sont pointées du doigt par la CGT. Le gouvernement lui se félicite de la conclusion des négociations.

La pression a été maintenue jusqu’au dernier moment. Après tout, le sujet est d’un enjeu majeur. Les négociations entre les syndicats et le patronat sur l’assurance-chômage, lancées le 22 octobre dernier, viennent de déboucher sur un accord national interprofessionnel (ANI) sur l’emploi des seniors, finalisé dans la soirée de ce jeudi 14 novembre.

Ce dernier est désormais soumis à la signature des organisations syndicales (CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC), qui doivent encore formellement consulter leurs instances avant de rendre leurs conclusions définitives. Une décision à prendre dans un contexte politique tendu : le gouvernement Barnier souhaite dégager 400 millions d’euros d’économies, dès 2025, sur le dos des chômeurs pour pallier le déficit public. Ce nouveau texte, obtenu après cinq séances de négociations et prévu pour quatre ans, est un avenant au précédent accord, datant de novembre 2023, qui a été signé par la CFDT, FO et la CFTC.

Le gouvernement a « salué » l’évolution des négociations. « Ça démontre que la méthode qui est celle du Premier ministre du gouvernement de laisser la place au dialogue social, de prendre le temps d’échanger, de prendre le temps de négocier. Ce n’est pas facile, mais ça porte ses fruits », a déclaré Maud Bregeon, la porte-parole du gouvernement, sur le plateau de Franceinfo, ce vendredi matin, annonçant de funestes jours pour les privés d’emploi.

« Des baisses de droit très lourdes pour les seniors »

De nouvelles règles sur l’assurance chômage, sur l’emploi des seniors et sur les parcours syndicaux sont ainsi sur la table. Un relèvement de deux ans des bornes d’âge ouvrant droit à une indemnisation plus longue, aligné sur la réforme des retraites qui repousse l’âge de départ et que les syndicats contestent, est notamment prévu dans l’accord. Concrètement, le palier qui donne droit à 22,5 mois d’indemnisation, au maximum, passe de 53 à 55 ans et celui donnant droit à 27 mois de 55 à 57 ans.

Soit « des baisses de droit très lourdes pour les seniors, fustige Denis Gravouil, membre du bureau confédéral de la CGT, dans une vidéo postée sur X (ex-Twitter). Tous ceux qui ont entre 53 et 57 ans, par exemple, se retrouveraient avec une perte de 4 mois et demi de droit sur la durée d’invitation. » L’objectif affiché par ses partisans est que cette mesure rapporte 350 millions sur quatre ans. Au global, les nouvelles règles permettraient de dégager quelque 2,3 milliards d’économie sur quatre ans pour le régime de l’assurance chômage, selon un calcul de l’Unédic, l’association chargée de gérer l’assurance chômage en France.

« La délégation CGT recommandera de ne pas signer »

Autre point clivant de l’accord : l’indemnisation des chômeurs ayant travaillé dans des pays frontaliers, comme la Suisse, la Belgique, l’Allemagne ou le Luxembourg. Ces derniers pourraient ainsi voir leurs allocations « baisser de presque de moitié », tance Denis Gravouil. Il ajoute : « Ce n’est pas acceptable pour la CGT, puisque derrière, on retrouve plusieurs précaires qui souvent n’ont que le pays frontalier pour trouver du travail. » Leurs droits sont aujourd’hui calculés sur la base de leurs salaires obtenus dans ces pays.

D’autres mesures sont aussi inscrites dans l’accord, comme la facilitation de l’accès à la retraite progressive, le renforcement de l’entretien professionnel réalisé dans l’année qui précède ou qui suit le 45e anniversaire du salarié ou l’installation obligatoire de l’emploi des seniors comme thème de négociation dans les entreprises« La CGT n’avait pas signé un accord qui prévoyait trois fois plus de baisses que de hausse, elle décidera si elle signe un accord avec 8 fois plus de baisse que de hausse, explique Denis Gravouil. Évidemment, la délégation recommandera de ne pas signer. »

De leur côté, les délégations CFDT et CFTC ont annoncé, à travers les voix de leurs négociateurs, Olivier Guivarch et Frédéric Belouze, respectivement donner un « avis favorable sur les trois textes » et affirmer l’envie de « défendre devant ses instances ces trois accords ». La CFE-CGC avait quant à elle déjà indiqué qu’elle ne signerait pas l’accord sur l’assurance chômage. Un choix confirmé depuis par son négociateur, Jean-François Foucard, qui a affirmé que le syndicat restait favorable aux deux autres textes. FO a, enfin, annoncé réserver son appréciation sur les trois textes.

Du côté des patrons, les conclusions sont plus homogènes. Le Medef encense des accords « avec des nuances », résume Hubert Mongon, le représentant de l’organisation patronale. Sentiment partagé par l’U2P, structure principalement composée d’artisans et de commerçants, qui a émis un « avis positif » sur les trois accords. Seule la CPME, représentante des petites et moyennes entreprises, s’est montrée plus dubitative sur l’accord dédié aux emplois des seniors, jugé « pas équilibré ». L’organisation estime cependant que l’accord sur l’assurance chômage « ne pose pas de problème ». Reste maintenant à attendre les décisions définitives. Ce qui est sûr, c’est que l’accord est loin de faire l’unanimité.

 

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF sera présent sur l'agglomération de #Grenoble


 

📣 Fabien Roussel, secrétaire national du PCF sera présent sur l'agglomération de #Grenoble le mardi 26 novembre.
Il viendra soutenir les élus d’Échirolles sur un rassemblement prévu devant la mairie, il fera ensuite une visite de terrain sur l’autre grande ville communiste du département, Saint-Martin-d’Hères.
Il rencontrera aussi les salariés en lutte de #Vencorex, et il terminera la journée par une rencontre populaire, sur le thème du narcotrafic et de l'insécurité, à 18h15, sous la Halle du marché Marcel Cachin à Fontaine. 👇
Alors que les actes de violences liés au narcotrafic se multiplient depuis plusieurs mois sur notre agglomération, l'exaspération monte face à ce fléau qui gangrène nos quartiers.
Plus que jamais, la politique d'austérité et de paupérisation menée par les gouvernements libéraux est en cause.
Et ce que proposent droite comme extrême-droite, c'est toujours plus d'austérité, derrière un discours qui feint la fermeté.
Pourtant, c'est bien d'un changement radical de politique dont notre pays a besoin, et les communistes ont des solutions concrètes à proposer : venez en discuter à l'occasion de cette rencontre populaire le mardi 26 novembre, à partir de 18h15 sous la Halle Marcel Cachin à Fontaine !
🎙 En présence de :
- Amandine Demore, Maire d'Echirolles
- Renaud Lugli & Claudine Didier, chef∙fe∙s de files du PCF Fontaine Rive Gauche pour les élections municipales