J'apprends avec infiniment d'émotion la disparition de Stéphane
Hessel. Je veux, au nom du PCF, des militants communistes qui ont
partagé de très nombreux combats avec lui, dire combien il fut un homme
courageux, de gauche, fidèle à des valeurs, à des principes. Jeune
résistant ayant rejoint les Forces françaises libres à Londres en 1941
puis déporté, Stéphane Hessel n'a cessé d'agir tout au long de sa vie
pour un monde meilleur, une société plus humaine.
Intellectuel, diplomate, écrivain, il fut un homme engagé, un
militant des droits de l'Homme, de la solidarité aux sans-papiers, de la
paix en Palestine. Il fut aussi un homme engagé à gauche allant jusqu'à
défendre une motion au dernier congrès du Parti socialiste pour une
social démocratie qui continue à préserver l'humain contre la finance.
Doux et passionné, il aimait l'échange, le débat et la fraternité. Le
succès mondial de son livre "Indignez-vous" notamment parmi la jeunesse
l'avait propulsé au devant de la planète entière, suscitant une
irruption démocratique bienvenue.
Amusé, il observait avec un regard malicieux et portait toujours un
message invitant à l'engagement, à la solidarité, à des actions
collectives autour d'une question : dans quelle société voulons-nous
vivre ? Indigné jusqu'au bout, telle fut la vie de Stéphane Hessel. Nous
n'avons pas de plus bel hommage à lui rendre que de continuer à s'en
inspirer, inlassablement.
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF
jeudi 28 février 2013
Alliance de crasses
par François RUFFIN
« La fin du CDI » ? Il y a un an, les financiers en rêvaient. Aujourd’hui, Hollande le fait. Avec la bénédiction de la CFDT.
Le vendredi 11 janvier au soir, le Médef et la CFDT signent un « accord sur l’emploi ». « Un tournant majeur du quinquennat de François Hollande », salue Libération, « une première victoire sur la scène nationale », une « négociation [qui] apporte une bouffée d’air au dialogue social dans un pays au bord de l’asphyxie », etc.Laurence Parisot, aux anges, déclare que « ce soir, les partenaires sociaux ont placé la France en haut des standards européens en matière de marché du travail et de relations sociales », que c’est un « accord historique parce que son contenu est profondément innovant, parce qu’il couvre un champ très large de la vie du travail, de la vie sociale, parce qu’il va transformer la gestion des ressources humaines ».
Pourquoi la patronne des patrons jubile-t-elle ainsi ? Parce que ce texte va « déjudiciariser la procédure de licenciement ». Et donc les faciliter. Ce qui est une priorité, c’est logique, dans un pays qui compte – officiellement – plus de trois millions de chômeurs, plus 10% en un an.
Je repense, alors, à Nicolas Doisy
C’est le « chief economist » de Cheuvreux, une société de courtage qui conseille 1 200 « investisseurs institutionnels », des fonds de pension anglo-saxons. Nous l’avions rencontré l’an dernier, juste avant la présidentielle. Dans notre journal (n°55), à la radio avec Là-bas si j’y suis et en vidéo avec Les Mutins de Pangée, nous avions fait connaître « le plan de bataille des financiers ».
Dans une note, il prédisait :
« La nécessité d’une libéralisation du marché du travail est le résultat direct d’une appartenance de la France à la zone euro, aussi ne peut-on avoir l’une sans avoir l’autre. Avec l’Allemagne qui a libéralisé son marché du travail récemment (et l’Espagne et l’Italie qui suivent maintenant), François Hollande n’aura guère de choix. »
A l’oral, il se montrait plus précis :
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mercredi 27 février 2013
Pour un renouveau de la démocratie territoriale dans une République unie et solidaire Acte III de la décentralisation
Par le groupe CRC
Nous, 200 élus de tout le territoire national, rassemblés à Paris le 19 février 2013 et signataires de ce texte, lançons un appel au débat et à la mobilisation la plus large dans le pays pour infléchir largement « l’Acte III de la décentralisation » qui vient en débat au Parlement. Ce projet important ne sort pas des ornières de la précédente réforme territoriale initiée par Nicolas Sarkozy en 2010 dont nous demandons toujours l’abrogation.
Oui, il faut une réforme des institutions ! Mais pour qui ? Les collectivités jouent un rôle essentiel pour développer les droits de tous à se former, à se loger, à se déplacer, à se soigner, à se cultiver. Elles contribuent à relever les défis économiques, industriels, ceux de la transition énergétique. Il faut une réforme qui permette de combattre les fractures territoriales béantes, les inégalités sociales, une réforme qui réponde aux besoins humains, sociaux, écologiques d’aujourd’hui, tant dans les grandes agglomérations que dans le secteur rural. Il faut une réforme qui permette aux citoyens d’être enfin au centre des enjeux et des décisions.
Depuis trois ans, nous nous sommes mobilisés dans la diversité de nos sensibilités politiques et nous avons largement mis en difficulté la réforme territoriale de décembre 2010. En est-on sortis ? Le « conseiller territorial » a été supprimé et la clause de compétence générale des collectivités territoriales rétablie en principe, mais sous condition… En revanche, les regroupements forcés en grandes intercommunalités se poursuivent sous la houlette des préfets. L’« acte III de décentralisation » ne rompt pas avec cette logique. Aux cotés de mesures d’intégration spécifiques pour Paris, Lyon et Marseille, il crée d’autres métropoles dans des territoires si nombreux que cela impacte près de 40% de la population …
Il concentre sur ces métropoles un nombre très important de compétences, remettant ainsi en cause le rôle de chaque niveau de collectivités territoriales. Il attribue aux Régions énormément de pouvoirs qui rentrent par ailleurs en concurrence avec les métropoles. Il vide les Communes, les Départements de leur capacité d’initiative, en mettant en place des schémas contraignants hors desquels les cofinancements seront impossibles. Faute d’une réflexion sur un aménagement du territoire équilibré, le projet de loi porte dans ses fondements l’éclatement de l’égalité républicaine : Il vaudra mieux vivre dans des territoires riches et pleins d’avenir que dans des régions définies comme pauvres et archaïques !…
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Nous, 200 élus de tout le territoire national, rassemblés à Paris le 19 février 2013 et signataires de ce texte, lançons un appel au débat et à la mobilisation la plus large dans le pays pour infléchir largement « l’Acte III de la décentralisation » qui vient en débat au Parlement. Ce projet important ne sort pas des ornières de la précédente réforme territoriale initiée par Nicolas Sarkozy en 2010 dont nous demandons toujours l’abrogation.
Oui, il faut une réforme des institutions ! Mais pour qui ? Les collectivités jouent un rôle essentiel pour développer les droits de tous à se former, à se loger, à se déplacer, à se soigner, à se cultiver. Elles contribuent à relever les défis économiques, industriels, ceux de la transition énergétique. Il faut une réforme qui permette de combattre les fractures territoriales béantes, les inégalités sociales, une réforme qui réponde aux besoins humains, sociaux, écologiques d’aujourd’hui, tant dans les grandes agglomérations que dans le secteur rural. Il faut une réforme qui permette aux citoyens d’être enfin au centre des enjeux et des décisions.
Depuis trois ans, nous nous sommes mobilisés dans la diversité de nos sensibilités politiques et nous avons largement mis en difficulté la réforme territoriale de décembre 2010. En est-on sortis ? Le « conseiller territorial » a été supprimé et la clause de compétence générale des collectivités territoriales rétablie en principe, mais sous condition… En revanche, les regroupements forcés en grandes intercommunalités se poursuivent sous la houlette des préfets. L’« acte III de décentralisation » ne rompt pas avec cette logique. Aux cotés de mesures d’intégration spécifiques pour Paris, Lyon et Marseille, il crée d’autres métropoles dans des territoires si nombreux que cela impacte près de 40% de la population …
Il concentre sur ces métropoles un nombre très important de compétences, remettant ainsi en cause le rôle de chaque niveau de collectivités territoriales. Il attribue aux Régions énormément de pouvoirs qui rentrent par ailleurs en concurrence avec les métropoles. Il vide les Communes, les Départements de leur capacité d’initiative, en mettant en place des schémas contraignants hors desquels les cofinancements seront impossibles. Faute d’une réflexion sur un aménagement du territoire équilibré, le projet de loi porte dans ses fondements l’éclatement de l’égalité républicaine : Il vaudra mieux vivre dans des territoires riches et pleins d’avenir que dans des régions définies comme pauvres et archaïques !…
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Bulgarie, Belgique, Grèce, Espagne, Inde et bientôt la France : les mobilisations populaires se multiplient contre les politiques antisociales
par Andrée OGER, Conseillère générale communiste.
Si, malheureusement, il s'est trouvé des syndicats qui, nationalement ont accepté de capituler devant les exigences du patronat, d'autres appellent à la résistance, les deux grandes centrales ouvrières CGT et FO, d'une part, le syndicat enseignant FSU et les centrales secondaires que sont UNSA et Solidaires.
40 000 manifestants à
Bruxelles, 100 000 à Sofia, 50 000 à Athènes et 1 million de grévistes en Inde
: le monde du travail se mobilise à travers le monde pour les salaires, les
emplois et contre l'austérité
Encore une fois, c'est le silence total de nos médias sur
des mobilisations historiques qui agitent plusieurs pays, entre un peuple grec
toujours en lutte contre une austérité imposée par les créanciers du pays, un
peuple bulgare qui a poussé son gouvernement à la démission et un peuple indien
qui a mené la grève la plus puissante de ces dernières décennies.
C'est vrai qu'il est plus intéressant et sans aucun intérêt
politique de faire des reportages sur le salon de l'agriculture et sur une
phrase sans intérêt de François Hollande sur l'avenir de Sarkozy !
40 000 manifestants à
Bruxelles
Tout le pays a été paralysé par le mouvement : le privé
comme le public, la grande industrie comme le petit commerce, le secteur formel
comme informel. Banques et assurances (100 % de grévistes), écoles, transports
bloqués, 6 des 9 ports indiens fermés, mines arrêtées,... le pays était
paralysé.
Bientôt la France ?
C'est le 5 mars, mardi prochain, que notre pays est à son
tour appelé à se mobiliser pour contrer une réforme antisociale qui prend ses
racines dans une crise capitaliste que la bourgeoisie veut faire payer au
peuple plutôt que d'assumer ses responsabilités.Si, malheureusement, il s'est trouvé des syndicats qui, nationalement ont accepté de capituler devant les exigences du patronat, d'autres appellent à la résistance, les deux grandes centrales ouvrières CGT et FO, d'une part, le syndicat enseignant FSU et les centrales secondaires que sont UNSA et Solidaires.
Face à un
gouvernement qui cède devant les pressions des marchés financiers et des
grandes entreprises, c'est de la base, de la mobilisation populaire que doit
naître la résistance au libéralisme destructeur.
Le 5 mars sera un premier test.
mardi 26 février 2013
Vacances scolaires : contre-feu ou ouverture d'un vrai débat sur le temps scolaire ?
L'annonce surprise
du ministre de l'Éducation nationale sur la réduction des congés d'été
de 8 à 6 semaines est-elle un contre-feu pour détourner l'attention du
débat sur la réforme en cours quand se développent des contestations
contre le transfert de l'école aux collectivités et au privé ?
Si la méthode de concertation employée par Vincent Peillon laisse pour le moins dubitative, une grande réforme de l'école impose d'examiner la question du temps scolaire dans toutes ses dimensions : la journée, la semaine comme l'année. Modifier l'un de ces paramètres aura naturellement un impact sur les autres.
Comme le réclame la communauté éducative, l'école a besoin d'être réformée dans la concertation et sans précipitation. La priorité doit être donnée à une lutte sans faille contre les inégalités scolaires, et pour enseigner à tous, les savoirs d'une culture commune de haut niveau. Il n'est pas question d'adapter les exigences selon les établissements et les « options », pour que seules les villes qui en auront les moyens financiers puissent proposer des activités après 15h30.
Le PCF propose des mesures efficaces pour lutter contre ces inégalités et contre l'échec scolaire : une place à l'école pour chaque enfant de 2 ans dont les parents le souhaitent ; scolarité obligatoire dès 3 ans, et jusqu'à 18 ans dans un lycée national. L'état se donnerait alors la mission d'améliorer la qualité de l'école et de conduire chacun vers le niveau de formation nécessaire.
Communiqué du Parti communiste français
Si la méthode de concertation employée par Vincent Peillon laisse pour le moins dubitative, une grande réforme de l'école impose d'examiner la question du temps scolaire dans toutes ses dimensions : la journée, la semaine comme l'année. Modifier l'un de ces paramètres aura naturellement un impact sur les autres.
Comme le réclame la communauté éducative, l'école a besoin d'être réformée dans la concertation et sans précipitation. La priorité doit être donnée à une lutte sans faille contre les inégalités scolaires, et pour enseigner à tous, les savoirs d'une culture commune de haut niveau. Il n'est pas question d'adapter les exigences selon les établissements et les « options », pour que seules les villes qui en auront les moyens financiers puissent proposer des activités après 15h30.
Le PCF propose des mesures efficaces pour lutter contre ces inégalités et contre l'échec scolaire : une place à l'école pour chaque enfant de 2 ans dont les parents le souhaitent ; scolarité obligatoire dès 3 ans, et jusqu'à 18 ans dans un lycée national. L'état se donnerait alors la mission d'améliorer la qualité de l'école et de conduire chacun vers le niveau de formation nécessaire.
Communiqué du Parti communiste français
Beppe Grillo : un clown inquiétant
Je me souviens qu’en entrant sur la Place de la Bastille, le dix-huit
mars dernier, coincée entre des inconnus et des inconnues et poussée
par leur énergie, j’entendis l’un d’eux dire «on n’est pas vingt-mille :
on n’est CENT-VINGT mille!». C’était difficile à croire, on n’osait y
croire et pourtant cette foule immense, sa ferveur inouïe semblait nous
autoriser à y croire. Ce n’était pas vraiment une manifestation, ce
n’était pas vraiment non plus un meeting politique, c’était plutôt un
énorme cri. Le cri qui donna, ou redonna, à ce peuple de gauche enfin
rassemblé, l’énergie du combat et de l’espoir.
Et quand, en février 2013, je vois ces places italiennes remplies elles aussi de monde et ces citoyens et citoyennes italiens s’émouvoir de ces immenses foules venues écouter celui qui fonda le Movimento 5 Stelle, Beppe Grillo, je ne peux que comprendre, dans un premier temps, leur émotion, leur enthousiasme, leurs frissons.
Mais la différence, c’est que l’énergie qui animait les électeurs venus écouter Mélenchon et ses camarades, venait, entre autres, de la cohérence et de l’intérêt du programme du Front de Gauche, «né de l’exigence de réinventer la gauche en s’appuyant sur l’implication populaire». C’était cette renaissance de la gauche, d’une gauche qui voulait replacer l’humain d’abord, redonner la parole et le pouvoir au peuple qui était célébrée. C’était le programme du Front de Gauche qui, en plaçant l’humain d’abord, pouvait dire non au diktat de la finance, non aux discriminations, et oui au respect et à la tolérance.
Est-ce le cas en Italie ces jours-ci ? J’ai lu et relu le programme du Movimento 5 Stelle, j’ai lu et relu le blog de Grillo lui-même, j’ai écouté certains de ses discours, j’ai lu plusieurs articles. Et je ne comprends toujours pas.
Le programme est une espèce de liste souvent vague et confuse. Vus les temps qui courent, j’ai lu assez attentivement la page consacrée à l’économie et par exemple, sur ce point, «Riduzione del debito pubblico con forti interventi sui costi dello Stato con il taglio degli sprechi e con l’introduzione di nuove tecnologie per consentire al cittadino l’accesso alle informazioni e ai servizi senza bisogno di intermediari», je reste perplexe. C’est la seule occurrence du mot «dette» dans le programme : le mouvement voudrait la réduire en intervenant fortement sur les coûts de l’État, c’est-à-dire - précision non négligeable, en éliminant les «gaspillages». Le programme n’est-il pas l’endroit idéal pour développer une idée aussi cruciale, expliquer sur quelles dépenses de l’État exactement l’on compte intervenir, préciser à quels gaspillages l’on fait référence ?
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Et quand, en février 2013, je vois ces places italiennes remplies elles aussi de monde et ces citoyens et citoyennes italiens s’émouvoir de ces immenses foules venues écouter celui qui fonda le Movimento 5 Stelle, Beppe Grillo, je ne peux que comprendre, dans un premier temps, leur émotion, leur enthousiasme, leurs frissons.
Mais la différence, c’est que l’énergie qui animait les électeurs venus écouter Mélenchon et ses camarades, venait, entre autres, de la cohérence et de l’intérêt du programme du Front de Gauche, «né de l’exigence de réinventer la gauche en s’appuyant sur l’implication populaire». C’était cette renaissance de la gauche, d’une gauche qui voulait replacer l’humain d’abord, redonner la parole et le pouvoir au peuple qui était célébrée. C’était le programme du Front de Gauche qui, en plaçant l’humain d’abord, pouvait dire non au diktat de la finance, non aux discriminations, et oui au respect et à la tolérance.
Est-ce le cas en Italie ces jours-ci ? J’ai lu et relu le programme du Movimento 5 Stelle, j’ai lu et relu le blog de Grillo lui-même, j’ai écouté certains de ses discours, j’ai lu plusieurs articles. Et je ne comprends toujours pas.
Le programme est une espèce de liste souvent vague et confuse. Vus les temps qui courent, j’ai lu assez attentivement la page consacrée à l’économie et par exemple, sur ce point, «Riduzione del debito pubblico con forti interventi sui costi dello Stato con il taglio degli sprechi e con l’introduzione di nuove tecnologie per consentire al cittadino l’accesso alle informazioni e ai servizi senza bisogno di intermediari», je reste perplexe. C’est la seule occurrence du mot «dette» dans le programme : le mouvement voudrait la réduire en intervenant fortement sur les coûts de l’État, c’est-à-dire - précision non négligeable, en éliminant les «gaspillages». Le programme n’est-il pas l’endroit idéal pour développer une idée aussi cruciale, expliquer sur quelles dépenses de l’État exactement l’on compte intervenir, préciser à quels gaspillages l’on fait référence ?
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Comment le patronat français cherche à museler les juges
Par Ivan du Roy
Les magistrats sont dans le collimateur du patronat français. Les grands patrons dénoncent « l’insécurité juridique » qui plane sur leurs plans de réorganisation et leurs procédures de licenciements. Et souhaitent réduire le contrôle exercé par les prud’hommes sur leur gestion des ressources humaines. L’accord interprofessionnel signé le 11 janvier et la nouvelle loi sur l’emploi en préparation satisfait en partie leur revendication. Aux dépens des droits des salariés.
C’est la nouvelle bête noire d’une partie du patronat français : « l’insécurité juridique ». Imaginez des juges qui annulent un plan de restructuration, suspendent une réorganisation ou interdisent certaines formes de management. Horreur ! Et les magistrats ne s’en privent pas. La direction de Peugeot prévoit 8 000 suppressions de postes ? La Cour d’appel de Paris suspend la restructuration, le 29 janvier, pour défaut d’informations des représentants du personnel. La Caisse d’épargne durcit son management pour mettre en concurrence ses employés ? Le Tribunal de grande instance de Lyon condamne la banque et interdit une organisation du travail qui « compromet gravement la santé des salariés ». La Fnac réorganise ses magasins ? Mi-décembre 2012, la Cour d’appel de Paris suspend la réorganisation à cause des risques psychosociaux qu’elle peut engendrer.
Conforama, Leader Price, Hôtel Crillon, Goodyear… Autant de plans sociaux et de réorganisations qui ont été récemment stoppés par les magistrats suite à l’action en justice des syndicats. Côté patronat, l’intervention des juges laisse planer une « incertitude » sur la gestion financière des grands groupes. Une procédure qui traîne en longueur, et ce sont les actionnaires qui s’inquiètent. Des dommages et intérêts à payer, et ce sont les dividendes que l’on doit amputer. Inacceptable !
Manque de compétitivité : la faute de la justice
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Les magistrats sont dans le collimateur du patronat français. Les grands patrons dénoncent « l’insécurité juridique » qui plane sur leurs plans de réorganisation et leurs procédures de licenciements. Et souhaitent réduire le contrôle exercé par les prud’hommes sur leur gestion des ressources humaines. L’accord interprofessionnel signé le 11 janvier et la nouvelle loi sur l’emploi en préparation satisfait en partie leur revendication. Aux dépens des droits des salariés.
C’est la nouvelle bête noire d’une partie du patronat français : « l’insécurité juridique ». Imaginez des juges qui annulent un plan de restructuration, suspendent une réorganisation ou interdisent certaines formes de management. Horreur ! Et les magistrats ne s’en privent pas. La direction de Peugeot prévoit 8 000 suppressions de postes ? La Cour d’appel de Paris suspend la restructuration, le 29 janvier, pour défaut d’informations des représentants du personnel. La Caisse d’épargne durcit son management pour mettre en concurrence ses employés ? Le Tribunal de grande instance de Lyon condamne la banque et interdit une organisation du travail qui « compromet gravement la santé des salariés ». La Fnac réorganise ses magasins ? Mi-décembre 2012, la Cour d’appel de Paris suspend la réorganisation à cause des risques psychosociaux qu’elle peut engendrer.
Conforama, Leader Price, Hôtel Crillon, Goodyear… Autant de plans sociaux et de réorganisations qui ont été récemment stoppés par les magistrats suite à l’action en justice des syndicats. Côté patronat, l’intervention des juges laisse planer une « incertitude » sur la gestion financière des grands groupes. Une procédure qui traîne en longueur, et ce sont les actionnaires qui s’inquiètent. Des dommages et intérêts à payer, et ce sont les dividendes que l’on doit amputer. Inacceptable !
Manque de compétitivité : la faute de la justice
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lundi 25 février 2013
Espagne: une "marée citoyenne" contre l'austérité et la corruption
Une "marée citoyenne" de dizaines de milliers de personnes a
envahi Madrid ce samedi pour obtenir la fin des politiques d'austérité
et la démission du gouvernement Rajoy dont le parti est secoué par des
affaires de corruption, comme l'entourage du roi Juan Carlos.
Dans le hurlement des sifflets et des percussions, enseignants en vert, médecins et infirmières en blanc, mouvements féministes en violet, écologistes, groupes de la mouvance des "indignés" ou mineurs du nord de l'Espagne, en noir, ont convergé vers la place de Neptuno, près du Congrès des députés. "Démission", hurlait la foule, dans une marée de pancartes blanches portant un seul mot, "NO", frappées d'une paire de ciseaux, symbole des coupes budgétaires.
"Ras-le-bol"
"Rajoy, pars", "Dictature des banques, NON", réclamaient d'autres pancartes tandis qu'un groupe de pompiers, parmi les manifestants, contenait la foule le long du barrage de police protégeant le Congrès. "Nous en avons ras-le-bol", lançait Luis Miguel Herranz Fernandez, un médecin hospitalier de 38 ans, en dénonçant "les coupes budgétaires, la corruption, la baisse de qualité du système de santé".
"Dans n'importe quel pays, cela servirait à quelque chose, mais ici, cela ne sert à rien. Le gouvernement ne nous écoute pas", s'indignait le jeune médecin alors que la foule multicolore déferlait sur les avenues. "Nous sommes ici tous unis, les médecins, les pompiers, les mineurs, et cela leur est égal".
Protéger les citoyens, pas les banques
"Non au coup d'Etat des marchés", pour "une véritable démocratie": les mots d'ordre étaient multiples pour cette "marée citoyenne" du 23 février, jour anniversaire de la tentative de coup d'Etat qui avait terrifié la jeune démocratie espagnole, le 23 février 1981. Comme à Madrid, des "marées citoyennes" étaient prévues dans plusieurs dizaines de villes, rassemblant notamment des milliers de personnes à Barcelone, Valence, La Corogne ou Séville.
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Dans le hurlement des sifflets et des percussions, enseignants en vert, médecins et infirmières en blanc, mouvements féministes en violet, écologistes, groupes de la mouvance des "indignés" ou mineurs du nord de l'Espagne, en noir, ont convergé vers la place de Neptuno, près du Congrès des députés. "Démission", hurlait la foule, dans une marée de pancartes blanches portant un seul mot, "NO", frappées d'une paire de ciseaux, symbole des coupes budgétaires.
"Ras-le-bol"
"Rajoy, pars", "Dictature des banques, NON", réclamaient d'autres pancartes tandis qu'un groupe de pompiers, parmi les manifestants, contenait la foule le long du barrage de police protégeant le Congrès. "Nous en avons ras-le-bol", lançait Luis Miguel Herranz Fernandez, un médecin hospitalier de 38 ans, en dénonçant "les coupes budgétaires, la corruption, la baisse de qualité du système de santé".
"Dans n'importe quel pays, cela servirait à quelque chose, mais ici, cela ne sert à rien. Le gouvernement ne nous écoute pas", s'indignait le jeune médecin alors que la foule multicolore déferlait sur les avenues. "Nous sommes ici tous unis, les médecins, les pompiers, les mineurs, et cela leur est égal".
Protéger les citoyens, pas les banques
"Non au coup d'Etat des marchés", pour "une véritable démocratie": les mots d'ordre étaient multiples pour cette "marée citoyenne" du 23 février, jour anniversaire de la tentative de coup d'Etat qui avait terrifié la jeune démocratie espagnole, le 23 février 1981. Comme à Madrid, des "marées citoyennes" étaient prévues dans plusieurs dizaines de villes, rassemblant notamment des milliers de personnes à Barcelone, Valence, La Corogne ou Séville.
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Le Front de gauche au Sénat mercredi pour l'amnistie sociale
Toutes les organisations du Front de gauche manifesteront
mercredi devant le Sénat où doit passer la proposition de loi du groupe
CRC sur "l'amnistie des syndicalistes et des militants associatifs
condamnés" en justice.
"L'amnistie sociale, nous devons l'arracher. Elle ne sera pas concédée. Nous avons cru un temps (qu'il y aurait une) marque de reconnaissance du nouveau gouvernement et de cette gauche sociale-libérale... Maintenant nous savons qu'ils ne veulent pas", a souligné vendredi Jean-Luc Mélenchon, le coprésident du Parti de gauche, en écho au communiqué du Front de gauche annonçant la tenue du rassemblement devant le Sénat mercredi prochain.
Avant mercredi, Pierre Laurent participera lundi à un meeting de soutien pour l'amnistie des syndicalistes à Paris.
Une centaine de personnes
"C'est une demande de loi d'amnistie pour tous les militants victimes de la répression", a précisé Martine Billard, coprésidente du PG, pour qui une centaine de personnes sont concernées, entre des syndicalistes ou des militants de causes diverses condamnés sous la précédente présidence.
"On est dans un contexte de répression qui nous fait mieux comprendre pourquoi il n'y a pas l'amnistie, soit pour les militants syndicalistes ou pour les militants qui ont arraché les OGM, que ce soient les militants de Notre-Dame-Des-Landes ou les militants qui se battent contre tous ces projets inutiles, comme des centres commerciaux massifs qui prennent des terres agricoles un peu partout", a-t-elle dit.
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"L'amnistie sociale, nous devons l'arracher. Elle ne sera pas concédée. Nous avons cru un temps (qu'il y aurait une) marque de reconnaissance du nouveau gouvernement et de cette gauche sociale-libérale... Maintenant nous savons qu'ils ne veulent pas", a souligné vendredi Jean-Luc Mélenchon, le coprésident du Parti de gauche, en écho au communiqué du Front de gauche annonçant la tenue du rassemblement devant le Sénat mercredi prochain.
Avant mercredi, Pierre Laurent participera lundi à un meeting de soutien pour l'amnistie des syndicalistes à Paris.
Une centaine de personnes
"C'est une demande de loi d'amnistie pour tous les militants victimes de la répression", a précisé Martine Billard, coprésidente du PG, pour qui une centaine de personnes sont concernées, entre des syndicalistes ou des militants de causes diverses condamnés sous la précédente présidence.
"On est dans un contexte de répression qui nous fait mieux comprendre pourquoi il n'y a pas l'amnistie, soit pour les militants syndicalistes ou pour les militants qui ont arraché les OGM, que ce soient les militants de Notre-Dame-Des-Landes ou les militants qui se battent contre tous ces projets inutiles, comme des centres commerciaux massifs qui prennent des terres agricoles un peu partout", a-t-elle dit.
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samedi 23 février 2013
Les hommages aux résistants FTP-MOI du groupe Manouchian
Le 21 février 1944, vingt-deux résistants FTP-MOI de la région parisienne étaient fusillés au Mont-Valérien par les nazis (Olga Bancic, la seule femme, sera décapitée à la hache le 10 mai dans la cour de la prison de Stuttgart, le chef militaire interrégional des FTPF, Joseph Epstein, capturé avec Missak Manouchian, sera exécuté le 11 avril).
La commémoration se déroulera comme chaque année le dimanche qui suit cette date du 21 février. Cette année, donc, la cérémonie d’hommage (69e anniversaire) aux résistants FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans-Main-d’oeuvre immigrée) du groupe Manouchian-Bocsov, dits de l’Affiche rouge, assassinés par les nazis, aura lieu le dimanche 24 février 2013, à 11 h, au cimetière parisien d’Ivry (32 avenue de Verdun, métro Porte de Choisy).
Rappelons qu’il ne reste plus qu’un seul survivant du Groupe Manouchian : Arsène Tchakarian, 96 ans. Henri Karayan nous a en effet quittés le 2 novembre 2011 à l’âge de 90 ans.
P.S.1 : "Une Étoile rouge ne meurt jamais" : une Journée d’hommage à Rino Della Negra, membre du Groupe Manouchian, aura lieu le samedi 23 février 2013 à partir de 14 h au Stade Bauer, à Saint-Ouen. Renseignements et programme : http://collectifredstar.over-blog.c...
La régulation bancaire au pistolet à bouchon
par Frédéric Lordon
Ce sera sans doute la perle de la crise. Karine Berger, députée socialiste, rapporteure du projet de loi dit de « séparation » et de « régulation » des activités bancaires, reprenant la parole en commission des finances après les exposés de MM. Chifflet, Oudéa et Bonnafé, respectivement président de la Fédération bancaire française, président de la Société Générale et directeur-général de BNP-Paribas : « Vos trois exposés laissent paraître que vous n’êtes pas réellement gênés par ce projet de loi ; j’en suis à la fois étonnée et ravie » [1]…
Qu’elle en fût uniquement étonnée n’aurait trahi qu’une charmante simplicité d’esprit. Qu’elle en soit au surplus ravie ne laisse plus le moindre doute quant au côté où elle se tient. Pour notre part, plus rien ne nous étonne dans les rapports du socialisme de gouvernement et de la finance — quant au ravissement, évidemment… « I am not dangerous », s’était empressé de préciser François Hollande à l’adresse de la City qu’il était venu rassurer après l’avoir nommée « l’ennemi sans visage », sans doute dans un moment d’égarement, caractéristique du contact avec la foule des meetings. Heureusement vite rattrapé. La députée Berger et le ministre de l’économie et des finances Moscovici, eux aussi, poursuivent le minotaure au pistolet à bouchon — inutile de rentrer les enfants, on ne prévoit pas de bain de sang.
Ce sera donc du gâteau pour les historiens d’ici quelques décennies de se livrer à l’analyse comparée des réactions respectives à la crise financière des années trente et à celle de 2007, et l’on saura à quoi s’en tenir quant à la tenue des élites des deux époques, leur degré de compromission avec les forces de la finance et de servilité vis-à-vis des puissances d’argent. « La solution du rapport Liikanen est certes trop radicale… », déclare sur le ton de l’évidence Karine Berger, à propos d’une de ses dispositions (relative au traitement des opérations dites de « tenue de marché »). « Certes ». Fouetter les banquiers avec le plumeau du rapport de la Commission européenne, c’est en effet d’une insoutenable violence. Ne connaissant pas à Karine Berger de lien financier crasseux avec les institutions bancaires — à la manière de certains économistes en Cercle — nous savons donc maintenant qu’on peut être vendu(e) à la finance sans en toucher le moindre sou [2] ! Ce qui est peut-être pire encore…
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Ce sera sans doute la perle de la crise. Karine Berger, députée socialiste, rapporteure du projet de loi dit de « séparation » et de « régulation » des activités bancaires, reprenant la parole en commission des finances après les exposés de MM. Chifflet, Oudéa et Bonnafé, respectivement président de la Fédération bancaire française, président de la Société Générale et directeur-général de BNP-Paribas : « Vos trois exposés laissent paraître que vous n’êtes pas réellement gênés par ce projet de loi ; j’en suis à la fois étonnée et ravie » [1]…
Qu’elle en fût uniquement étonnée n’aurait trahi qu’une charmante simplicité d’esprit. Qu’elle en soit au surplus ravie ne laisse plus le moindre doute quant au côté où elle se tient. Pour notre part, plus rien ne nous étonne dans les rapports du socialisme de gouvernement et de la finance — quant au ravissement, évidemment… « I am not dangerous », s’était empressé de préciser François Hollande à l’adresse de la City qu’il était venu rassurer après l’avoir nommée « l’ennemi sans visage », sans doute dans un moment d’égarement, caractéristique du contact avec la foule des meetings. Heureusement vite rattrapé. La députée Berger et le ministre de l’économie et des finances Moscovici, eux aussi, poursuivent le minotaure au pistolet à bouchon — inutile de rentrer les enfants, on ne prévoit pas de bain de sang.
Ce sera donc du gâteau pour les historiens d’ici quelques décennies de se livrer à l’analyse comparée des réactions respectives à la crise financière des années trente et à celle de 2007, et l’on saura à quoi s’en tenir quant à la tenue des élites des deux époques, leur degré de compromission avec les forces de la finance et de servilité vis-à-vis des puissances d’argent. « La solution du rapport Liikanen est certes trop radicale… », déclare sur le ton de l’évidence Karine Berger, à propos d’une de ses dispositions (relative au traitement des opérations dites de « tenue de marché »). « Certes ». Fouetter les banquiers avec le plumeau du rapport de la Commission européenne, c’est en effet d’une insoutenable violence. Ne connaissant pas à Karine Berger de lien financier crasseux avec les institutions bancaires — à la manière de certains économistes en Cercle — nous savons donc maintenant qu’on peut être vendu(e) à la finance sans en toucher le moindre sou [2] ! Ce qui est peut-être pire encore…
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vendredi 22 février 2013
Equateur : le PCF salue la nouvelle victoire de Rafael Correa
Le Parti communiste français salue la victoire remarquable de Rafael
Correa, candidat d'Alianza País aux élections de ce dimanche 17 février
2013, qui, avec un score en net progrès, est réélu pour un troisième
mandat. La droite, pour sa part, sort affaiblie de ce scrutin.
Ce résultat sans appel est l’expression du soutien d'un peuple à une politique déterminée en faveur d'une plus grande justice sociale, de la démocratisation du pays et de ses institutions. C'est l'affirmation de l'attachement d'un peuple à sa souveraineté et à la dignité, c'est une réponse claire aux ambitions de la bourgeoisie équatorienne. La révolution citoyenne n'a rien perdu de sa vitalité.
Le PCF félicite chaleureusement le président réélu, Rafael Correa, et exprime sa solidarité avec les forces progressistes qui ont mené une campagne intense, et avec le peuple équatorien qui entame une nouvelle étape de sa révolution citoyenne.
Communiqué du Parti communiste français
Ce résultat sans appel est l’expression du soutien d'un peuple à une politique déterminée en faveur d'une plus grande justice sociale, de la démocratisation du pays et de ses institutions. C'est l'affirmation de l'attachement d'un peuple à sa souveraineté et à la dignité, c'est une réponse claire aux ambitions de la bourgeoisie équatorienne. La révolution citoyenne n'a rien perdu de sa vitalité.
Le PCF félicite chaleureusement le président réélu, Rafael Correa, et exprime sa solidarité avec les forces progressistes qui ont mené une campagne intense, et avec le peuple équatorien qui entame une nouvelle étape de sa révolution citoyenne.
Communiqué du Parti communiste français
Être docker, à l’heure de la mondialisation des produits toxiques
Par Nolwenn Weiler
lls sont les premiers à décharger les milliers de tonnes de marchandises qui arrivent chaque jour par bateau. Ils sont aussi les premiers à respirer l’air des cales : céréales aspergées de pesticides, pétrole, ciment… Et ils en paient le prix : sur les docks, on meurt dix ans plus tôt. A Nantes et Saint-Nazaire, las de voir tomber leurs collègues, les dockers sont à l’initiative d’un programme de recherche pour améliorer leurs conditions de travail et préserver leur santé. Un enjeu crucial pour l’avenir de leur métier. Reportage.
Ce matin de janvier, le crachin s’entête sur les quais du port de Montoir-de-Bretagne, à quelques encablures de Saint-Nazaire. Un navire de 40 000 tonnes de soja brésilien vient d’accoster. Mais le déchargement attendra. « Il y a trop de gaz dans les cales », expliquent les dockers. Réfugiés dans le petit bâtiment qui fait office de foyer, ils attendent « qu’il n’y ait plus de danger ». D’ici quelques heures, quand l’aspirateur géant et métallique – appelé la « vis sans fin » – aura terminé d’avaler les tonnes de soja, pour les expédier vers les zones de stockage situées à l’arrière des quais, les dockers descendront dans les cales. « Avec des échelles de cordes quand il y en a, ou en passant par derrière le stock, en bas des tas de marchandise. Parfois, les murs de soja que la vis sans fin repousse contre les parois des cales s’écroulent. Dans ce cas, on en a partout ! », détaille Karl Montagne, docker depuis 30 ans.
Arrosé de pesticides avant la traversée de l’Atlantique, pour décourager champignons, rongeurs et insectes, le soja débarqué ce jour-là et l’atmosphère qui règne dans la cale ne sont pas très respirables. C’est la seule chose que savent les dockers. « A un moment, on nous dit, c’est bon, vous pouvez y aller. Mais nous ne savons rien des produits qui ont été utilisés. Et respirer des doses réputées sans danger, pendant un jour, d’accord. Mais tous les jours ou presque, pendant 20 ans, qu’est-ce que cela donne ? », s’interroge Karl Montagne. « Et le simple fait que ce soit OGM, ça fait quoi ? Parce que 90 % du soja qu’on décharge est OGM ! », poursuit son collègue Christopher Le Canderf.
Cancers en vrac
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lls sont les premiers à décharger les milliers de tonnes de marchandises qui arrivent chaque jour par bateau. Ils sont aussi les premiers à respirer l’air des cales : céréales aspergées de pesticides, pétrole, ciment… Et ils en paient le prix : sur les docks, on meurt dix ans plus tôt. A Nantes et Saint-Nazaire, las de voir tomber leurs collègues, les dockers sont à l’initiative d’un programme de recherche pour améliorer leurs conditions de travail et préserver leur santé. Un enjeu crucial pour l’avenir de leur métier. Reportage.
Ce matin de janvier, le crachin s’entête sur les quais du port de Montoir-de-Bretagne, à quelques encablures de Saint-Nazaire. Un navire de 40 000 tonnes de soja brésilien vient d’accoster. Mais le déchargement attendra. « Il y a trop de gaz dans les cales », expliquent les dockers. Réfugiés dans le petit bâtiment qui fait office de foyer, ils attendent « qu’il n’y ait plus de danger ». D’ici quelques heures, quand l’aspirateur géant et métallique – appelé la « vis sans fin » – aura terminé d’avaler les tonnes de soja, pour les expédier vers les zones de stockage situées à l’arrière des quais, les dockers descendront dans les cales. « Avec des échelles de cordes quand il y en a, ou en passant par derrière le stock, en bas des tas de marchandise. Parfois, les murs de soja que la vis sans fin repousse contre les parois des cales s’écroulent. Dans ce cas, on en a partout ! », détaille Karl Montagne, docker depuis 30 ans.
Arrosé de pesticides avant la traversée de l’Atlantique, pour décourager champignons, rongeurs et insectes, le soja débarqué ce jour-là et l’atmosphère qui règne dans la cale ne sont pas très respirables. C’est la seule chose que savent les dockers. « A un moment, on nous dit, c’est bon, vous pouvez y aller. Mais nous ne savons rien des produits qui ont été utilisés. Et respirer des doses réputées sans danger, pendant un jour, d’accord. Mais tous les jours ou presque, pendant 20 ans, qu’est-ce que cela donne ? », s’interroge Karl Montagne. « Et le simple fait que ce soit OGM, ça fait quoi ? Parce que 90 % du soja qu’on décharge est OGM ! », poursuit son collègue Christopher Le Canderf.
Cancers en vrac
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jeudi 21 février 2013
Quand Lyon se lève contre l’extrémisme de droite
Les Lyonnais ont dit non à la présence de l’extrême-droite radicale dans
son quartier historique. En cause, un local des Identitaires et la
multiplication des agressions. Le mouvement a rassemblé bien au-delà de
l’extrême-gauche.
« Fermez le local ! Arrêtez les ratonnades », « pas de fachos dans les quartiers, pas de quartiers pour les fachos », criait la foule lors de la manifestation samedi pour exiger la fermeture de La Traboule, le local et siège national de Génération Identitaire. La Traboule a ouvert ses portes en octobre 2010 en plein centre historique, dans le Vieux-Lyon. Ils étaient 1800 selon la police, 3000 selon les organisateurs, le collectif de vigilance 69 contre l’extrême-droite, à s’opposer aux provocations de l’extrême-droite. Selon le collectif, les agressions seraient en augmentation depuis l’établissement de ce mouvement ethno-régionaliste et anti-musulman dans le quartier.
Si les musulmans sont pris pour cibles, les personnes identifiées comme de gauche le sont tout autant. Vigilance 69 rapporte ainsi qu’un jeune s’est fait rouer de coups en février à quinze contre un alors qu’il essayait de retirer des autocollants de Génération identitaire. En juillet 2011, un bar à chicha est saccagé. A l’intérieur on pouvait lire des inscriptions comme « Hitler n’a pas fini le travail ». Les habitants gardent en mémoire les vitrines de restaurants kebab brisées lors d’une marche pour « la liberté d’expression » en mai 2011 (l’intitulé « marche des cochons » avait été interdit). Et la liste pourrait largement s’allonger...
Ces actions violentes ne sont pas du seul fait des adhérents de La Traboule. C’est toute l’extrême-droite qui a ses habitudes dans le Vieux-Lyon et elle marque son territoire. La ville est un laboratoire national pour toutes ces mouvances : viré du Front National pour des photos de lui effectuant des saluts nazis, Alexandre Gabriac fonde à Lyon en octobre 2011 les Jeunesses nationalistes. Il était présent ce même samedi au XVe « Forum de la nation » dans l’agglomération lyonnaise où était invité la pétainiste Oeuvre française, des négationnistes ou encore les Allemands du NPD.
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« Fermez le local ! Arrêtez les ratonnades », « pas de fachos dans les quartiers, pas de quartiers pour les fachos », criait la foule lors de la manifestation samedi pour exiger la fermeture de La Traboule, le local et siège national de Génération Identitaire. La Traboule a ouvert ses portes en octobre 2010 en plein centre historique, dans le Vieux-Lyon. Ils étaient 1800 selon la police, 3000 selon les organisateurs, le collectif de vigilance 69 contre l’extrême-droite, à s’opposer aux provocations de l’extrême-droite. Selon le collectif, les agressions seraient en augmentation depuis l’établissement de ce mouvement ethno-régionaliste et anti-musulman dans le quartier.
Si les musulmans sont pris pour cibles, les personnes identifiées comme de gauche le sont tout autant. Vigilance 69 rapporte ainsi qu’un jeune s’est fait rouer de coups en février à quinze contre un alors qu’il essayait de retirer des autocollants de Génération identitaire. En juillet 2011, un bar à chicha est saccagé. A l’intérieur on pouvait lire des inscriptions comme « Hitler n’a pas fini le travail ». Les habitants gardent en mémoire les vitrines de restaurants kebab brisées lors d’une marche pour « la liberté d’expression » en mai 2011 (l’intitulé « marche des cochons » avait été interdit). Et la liste pourrait largement s’allonger...
Vieux-Lyon : territoire de toute l’extrême-droite
Depuis La Traboule où trône un casque de légionnaire sur une cheminée
médiévale, le porte-parole de Génération Identitaire, Damien Rieu
récuse toute responsabilité. Pourtant les Identitaires sont pointés du
doigt par la justice. Par exemple, le secrétaire de l’association « Les
Petits Lyonnais », vitrine culturelle de Génération identitaire, a été
condamné à 5 mois ferme, pour avoir agressé deux personnes en avril
2011.Ces actions violentes ne sont pas du seul fait des adhérents de La Traboule. C’est toute l’extrême-droite qui a ses habitudes dans le Vieux-Lyon et elle marque son territoire. La ville est un laboratoire national pour toutes ces mouvances : viré du Front National pour des photos de lui effectuant des saluts nazis, Alexandre Gabriac fonde à Lyon en octobre 2011 les Jeunesses nationalistes. Il était présent ce même samedi au XVe « Forum de la nation » dans l’agglomération lyonnaise où était invité la pétainiste Oeuvre française, des négationnistes ou encore les Allemands du NPD.
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mercredi 20 février 2013
Danone : Le cas d’école des licenciements boursiers !
Souvenez-vous, c’était en 2001. Danone, géant mondial de l’industrie
agroalimentaire, ordonne la fermeture de deux usines LU, ainsi qu’un
plan de licenciement massif malgré le bénéfice généré. C’est la première
fois qu’un député communiste utilise le mot de « licenciement
boursier », et se lancera alors un mouvement généralisé de boycott de la
marque dans l’ensemble de la population.
Aujourd’hui, le même patron-voyou Franck Riboud récidive. Après un bénéfice de 1.8 milliards d’euros enregistré pour l’année 2011, une augmentation de 5.4% des dividendes versés aux actionnaires, celui-ci supprime 900 postes, invoquant la baisse de consommation. Pour lui, qui n’a pas connu la moindre petite baisse de salaire depuis 2008, comme pour ses copains du CAC40, ça n’est pas la crise pour tout le monde ! Il a annoncé vouloir « privilégier la mobilité interne et les départs volontaires». Ben voyons ! S’agit-il des accords que veulent imposer le MEDEF, permettant de déménager un salarié de Dunkerque à Marseille, le tout sous chantage au chômage ? Nous continuons à garder l’œil sur ces patrons-voyous dont le principal atout est le silence sur leurs escroqueries. Nous donnons un premier rendez-vous le 5 mars pour exiger l’abandon de l’ANI et une loi contre les licenciements boursiers !
Communiqué des jeunes communistes de France
Aujourd’hui, le même patron-voyou Franck Riboud récidive. Après un bénéfice de 1.8 milliards d’euros enregistré pour l’année 2011, une augmentation de 5.4% des dividendes versés aux actionnaires, celui-ci supprime 900 postes, invoquant la baisse de consommation. Pour lui, qui n’a pas connu la moindre petite baisse de salaire depuis 2008, comme pour ses copains du CAC40, ça n’est pas la crise pour tout le monde ! Il a annoncé vouloir « privilégier la mobilité interne et les départs volontaires». Ben voyons ! S’agit-il des accords que veulent imposer le MEDEF, permettant de déménager un salarié de Dunkerque à Marseille, le tout sous chantage au chômage ? Nous continuons à garder l’œil sur ces patrons-voyous dont le principal atout est le silence sur leurs escroqueries. Nous donnons un premier rendez-vous le 5 mars pour exiger l’abandon de l’ANI et une loi contre les licenciements boursiers !
Communiqué des jeunes communistes de France
Un ANI qui nous veut du mal
Associations, syndicats, partis politiques et citoyen-ne-s, nous
lançons un appel afin que l'accord national interprofessionnel (ANI)
signé le 11 janvier 2013 par le patronat et trois syndicats ne soit pas
transcrit dans la loi. Cet accord illégitime constitue, en effet, un
recul social majeur, qui ne fera qu'aggraver la précarité du
travail. Nous appelons chacun-e à s'en emparer et à s'engager pour qu'il
n'acquière pas force de loi.
L'appel a été rendu public ce matin lors d'une conférence tenue symboliquement devant l'hôtel de Crillon, à Paris. Le Tribunal de grande instance de Paris a, en effet, annulé le 15 janvier dernier le plan social établi par la direction du palace, propriété d'un multimilliardaire, et lui a fait interdiction de le mettre en œuvre. Cette décision ne serait certainement pas intervenue si l'ANI avait été transcrit dans la loi. Ce jugement a, en outre, permis la conclusion d'un accord d'entreprise exemplaire, à mille lieues des accords dits « de maintien dans l'emploi » prévus par l'ANI, qui garantit le maintien des emplois et des salaires pendant les deux ans de fermeture de l'hôtel pour travaux.
Le collectif unitaire à l'origine de l'appel organisera un meeting le 28 février 2013, à La Belleviloise, à Paris, avant la journée d'action du 5 mars 2013 décidée par les syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires.
L’accord national interprofessionnel (ANI) du 11 janvier signé par le patronat et certaines organisations syndicales représente un recul social majeur. Les soi-disant « nouveaux droits pour les salariés » sont en réalité de portée limitée et comportent nombre de dérogations et de dispositions qui en permettent le contournement. Par contre, les mesures en faveur du patronat portent des coups sévères au droit du travail. Cet accord s’inscrit dans le droit fil des préconisations, appliquées partout en Europe, de la Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international) :
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L'appel a été rendu public ce matin lors d'une conférence tenue symboliquement devant l'hôtel de Crillon, à Paris. Le Tribunal de grande instance de Paris a, en effet, annulé le 15 janvier dernier le plan social établi par la direction du palace, propriété d'un multimilliardaire, et lui a fait interdiction de le mettre en œuvre. Cette décision ne serait certainement pas intervenue si l'ANI avait été transcrit dans la loi. Ce jugement a, en outre, permis la conclusion d'un accord d'entreprise exemplaire, à mille lieues des accords dits « de maintien dans l'emploi » prévus par l'ANI, qui garantit le maintien des emplois et des salaires pendant les deux ans de fermeture de l'hôtel pour travaux.
Le collectif unitaire à l'origine de l'appel organisera un meeting le 28 février 2013, à La Belleviloise, à Paris, avant la journée d'action du 5 mars 2013 décidée par les syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires.
L’accord national interprofessionnel (ANI) du 11 janvier signé par le patronat et certaines organisations syndicales représente un recul social majeur. Les soi-disant « nouveaux droits pour les salariés » sont en réalité de portée limitée et comportent nombre de dérogations et de dispositions qui en permettent le contournement. Par contre, les mesures en faveur du patronat portent des coups sévères au droit du travail. Cet accord s’inscrit dans le droit fil des préconisations, appliquées partout en Europe, de la Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international) :
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mardi 19 février 2013
Un gouvernement dans la crainte des marchés
Depuis vingt mois consécutifs, le nombre de chômeurs augmente.
Environ 5 millions de personnes sont au chômage, qu’ils soient ou non
recensés comme tels. 2 millions de plus, ne trouvant pas assez de
travail pour subvenir à leurs besoins, subissent un chômage
« partiel ». La hausse des prix et des loyers ronge la valeur des
salaires, des pensions et des allocations. Le niveau de vie de l’immense
majorité de la population est en baisse. Ceux qui étaient au seuil de
la « grande misère » y sombrent. La fréquentation des Restos du Cœur, en
hausse de 12 % depuis l’hiver dernier, n’est qu’un indicateur parmi
bien d’autres du désastre social en cours.
Les sombres perspectives qui se dessinent pour la France ont fait
l’objet d’un « dossier spécial » publié le 17 novembre dernier par la
revue britannique The Economist et intitulé La bombe à retardement au cœur de l’Europe. Dans l’éditorial qui présente le dossier, on peut lire : « Le
danger d’un effondrement de l’euro a reculé pour le moment, mais
l’assainissement de la monnaie unique implique des années de douleur. La
pression pour des réformes et des coupes budgétaires est la plus féroce
en Grèce, au Portugal, en Espagne et en Italie, qui ont tous connu des
grèves de masse et des affrontements avec les forces de l’ordre. Mais un
autre problème, plus grand que tous, s’annonce désormais : celui de la
France ».
Ce dossier est largement composé, comme toujours dans ce magazine
réactionnaire, de préjugés et de verbiage puéril. Néanmoins, son propos
essentiel est évident, et sonne comme une menace. Pour répondre aux
attentes des « marchés », François Hollande est sommé de tout faire pour
réduire le « coût du travail », faciliter les licenciements et en finir
avec les quelques protections qui restent aux salariés. Son
gouvernement doit appliquer une politique d’austérité nettement plus
sévère que celle qui est en vigueur actuellement. En même temps, il faut
réduire les taxes pour les riches et revoir tous les aspects de la
politique du gouvernement dans le but d’augmenter la rentabilité
capitaliste.
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Réforme bancaire : ces banques françaises qui spéculent sur la faim.
Selon un rapport publié le
12 février par Oxfam France, les principales banques françaises
possédaient en 2012 au moins 18 fonds leur permettant de spéculer pour
plus de 2,5 milliards d’euros sur les marchés de matières premières. La
BNP Paribas, à elle seule, possédait plus de la moitié de ces fonds,
pour un montant total de 1,4 milliard d’euros. Dans le cadre de la
réforme bancaire dont l’examen commence aujourd’hui à l’Assemblée
nationale, Oxfam France demande aux parlementaires de mettre un terme à
la spéculation sur les matières premières agricoles des acteurs
financiers français.
Dans son rapport intitulé Réforme bancaire : ces banques françaises qui spéculent sur la faim, Oxfam France établit un classement des différentes banques françaises qui spéculent le plus sur les matières premières.
La BNP Paribas arrive largement en tête de ce classement, suivi par
Natixis (groupe Banque populaire/Caisse d’Epargne), la Société générale,
et le Crédit agricole. La compagnie d’assurance Axa figure elle aussi
parmi les acteurs proposant de tels fonds spéculatifs.
"Les banque françaises, au premier rang desquelles
BNP Paribas, participent à l’insécurité alimentaire mondiale croissante
en spéculant sur les marchés de matières premières agricoles, a déclaré Clara Jamart, d’Oxfam France. Ces banques proposent à leurs clients des outils financiers destinés à parier sur la faim.
Face aux conséquences des flambées des prix alimentaires à répétition,
ces groupes doivent mettent fin à leurs activités de spéculation sur les
matières premières agricoles."
Il faut agir maintenant. Les marchés de matières
premières agricoles, désormais considérés comme rentables par les
spéculateurs, se financiarisent en effet massivement, et entrainent
régulièrement des pics de prix alimentaires tels que ceux qu’on a pu
observer en 2008, 2010 et 2012. Entre février 2005 et février 2008,
les prix alimentaires ont augmenté de 83%, enregistrant des hausses
records de 191% pour des denrées de base comme le blé. Ces violentes
fluctuations des prix touchent sévèrement les ménages les plus pauvres
des pays du Sud, qui peuvent consacrer jusqu’à 75% de leur budget à
l’alimentation.
"L’évolution des pratiques est inquiétante : c’est
depuis la crise alimentaire de 2008 que la majorité des fonds permettant
de spéculer sur les matières premières agricoles ont été créés en
France. Au niveau mondial, la tendance est la même : le montant total de ces fonds représentait 90 milliards de dollars en 2011, contre moins de 10 milliards en 2004. La réforme bancaire française doit être bien plus ambitieuse et être l’occasion d’y mettre un terme" poursuit Clara Jamart.
lundi 18 février 2013
La complémentaire santé de l'ANI est une nouvelle charge contre la Sécurité sociale
Sous prétexte de généralisation de la couverture santé aux salariés, cette complémentaire santé est une attaque contre le principe d'une couverture à 100% par la Sécurité sociale des dépenses de santé. Son panier de soins pris en charge obligatoirement par la complémentaire sera en dessous de celui de la CMU-C, et ne couvrira que le salarié. Ce ne sera donc pas un progrès social. Plutôt que d'ouvrir de nouveaux droits, cet accord va, en fait, installer toute une partie de la population dans un carcan de soins minimum remboursés. Ce sera une augmentation du renoncement aux soins de qualité, au droits aux soins en dehors du panier pris en charge.
Ce texte n'est pas une avancée. Si le gouvernement veut répondre au besoin de prise en charge socialisée de la santé des travailleurs français, alors il doit ouvrir les conditions d'une négociation entre "partenaires sociaux" menant vers la prise en charge à 100% par la Sécurité sociale des dépenses de santé des malades. Accord minoritaire, ce texte du 11 janvier 2013 doit encore être transposé dans la loi. Ce moment doit être l'occasion de revenir sur les propositions patronales de ce texte et d'ouvrir la voie à des propositions novatrices. La bataille législative ne fait donc que commencer. Le PCF et ses parlementaires, avec ses partenaires du Front de gauche, s'engagera de toutes ses forces dans cette bataille.
Communiqué du Parti communiste français
Le licenciement automatique bientôt inscrit dans la loi?
Mieux protéger les salariés tout en ouvrant de nouvelles « possibilités d’adaptation indispensables aux entreprises ». C’est ce que promet le gouvernement avec sa « loi sur l’emploi » en préparation, qui reprend les termes de l’accord conclu entre le patronat et trois syndicats le 11 janvier. Cet accord interprofessionnel simplifie à l’extrême plusieurs procédures de licenciement, sans possibilité de recours en justice. Les mesures sur les mobilités risquent même de légaliser le harcèlement organisationnel. Des juristes dénoncent « un véritable chantage à l’emploi » et « un boulevard pour procéder à des licenciements ». Basta ! vous explique pourquoi.
L’accord national interprofessionnel, conclu le 11 janvier, cela vous dit quelque chose ? Signé par le Medef et trois organisations syndicales (CFDT, CFE-CGC, CFTC), il est censé apporter « plus de souplesse pour les entreprises et plus de protection pour les salariés ». Ses dispositions doivent désormais être inscrites dans la loi. Il a été qualifié de compromis « historique » dans plusieurs médias. S’il est retranscrit tel quel par les parlementaires, cet accord pourra effectivement être qualifié d’ « historique ». Historique, dans le sens où il marquera une régression sociale jamais égalée depuis un demi-siècle. En particulier dans l’assouplissement des procédures de licenciements [1].
Jusqu’à présent, pour vous licencier, un employeur doit justifier d’une « cause réelle et sérieuse ». Soit cette cause est liée au salarié – mesure disciplinaire s’il a commis une faute, raison médicale, insuffisance professionnelle… – et c’est un licenciement pour motif personnel. Soit elle est indépendante du salarié en tant que personne mais liée à la situation économique de l’entreprise : modification du contrat de travail, suppression d’emplois, difficultés économiques, mutation technologique, restructuration, cessation d’activité… Et c’est un licenciement économique. Dans tous les cas, la « cause réelle et sérieuse » doit être attestée par l’employeur et peut être contestée par le salarié, ou les organisations syndicales. Seule exception, depuis 2008, la « rupture conventionnelle », consentie, en théorie, entre les deux parties.
Si l’entreprise procède à plus de dix licenciements économiques, elle doit mettre en œuvre un « Plan de sauvegarde de l’emploi » (PSE). Un PSE oblige l’employeur à consulter le Comité d’entreprise, qui peut recourir à une expertise indépendante pour vérifier la réalité et le sérieux du motif économique. Il doit également chercher à reclasser les salariés concernés ou leur proposer des formations. En cas d’échec des négociations, les représentants du personnel peuvent saisir la justice qui aura à se prononcer sur la validité du PSE. Tout cela risque de profondément changer. Avec l’accord du 11 janvier, l’employeur n’aura plus, dans bien des cas, à justifier d’une « cause réelle et sérieuse » pour vous licencier, ni à mettre en œuvre un plan social.
Licenciement automatique
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dimanche 17 février 2013
Les citoyens qui défendent leur école, leur outil de travail, leur hôpital ou leur retraite ne sont ni des criminels ni des délinquants
Amnistie des faits commis à l’occasion de mouvements sociaux et d’activités syndicales et revendicatives
Par Annie David, le groupe CRC
Ces dernières années, les difficultés rencontrées par les Français se
sont fortement accrues : chômage, précarité, accès au logement, à la
santé, inquiétudes sur l’environnement... Beaucoup de nos concitoyens se
sont légitimement engagés dans des mouvements sociaux. Ils se sont
exprimés pour faire respecter leurs droits fondamentaux, protéger leurs
conditions de travail, préserver l’emploi, les services publics, un
système de protection sociale efficace et solidaire, leur environnement.
Alors qu’ils défendaient l’intérêt général, nombre d’entre eux ont fait
l’objet de sanctions pénales, disciplinaires et de licenciements.L’action collective est pourtant un droit inhérent à toute démocratie. Ainsi, la Constitution de la Ve République reconnaît au citoyen le droit de défendre ses droits et intérêts ainsi que le droit de participer à la détermination des conditions de travail et à la gestion des entreprises (alinéas 6 et 8 du préambule de la Constitution de 1946).
Trop de sanctions injustes ont été infligées qui ne visaient qu’à éteindre toute velléité de contestation. C’est parfois le simple affichage ou la distribution de tracts qui donnent lieu à des menaces ou assignations judiciaires ! On se souviendra par exemple du cas de Xavier MATHIEU, délégué syndical CGT de l’entreprise Continental, condamné à 1 200 euros d’amende par la cours d’appel d’Amiens pour avoir refusé un prélèvement ADN, de celui des deux syndicalistes d’Eurodisney, condamnés pour avoir fait sur leur blog le lien entre le suicide de deux de leurs collègues et leurs conditions de travail, ou encore un membre de la confédération paysanne, condamné à payer une amende de 2 000 euros dont 1 000 avec sursis, pour s’être opposé à la construction de l’EPR, en retirant des boulons sur un pylône en construction.
Les citoyens qui défendent leur école, leur outil de travail, leur hôpital ou leur retraite ne sont ni des criminels ni des délinquants. Cette proposition de loi que les auteurs proposent au sénat d’adopter, veut leur rendre justice notamment en vertu de l’article 8 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 selon lequel « la loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires ». Aussi s’attache-t-elle à amnistier les faits commis à l’occasion de mouvements sociaux et d’activités syndicales ou revendicatives ainsi qu’à l’amnistie des sanctions disciplinaires.
PROPOSITION DE LOI
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The Brussels Business : le pouvoir des lobbies
2500 structures de lobbying, 15.000 lobbyistes, Bruxelles est le deuxième pôle de lobbying mondial après Washington.
Ce film montre la
version non officielle de l’intégration européenne. Il remonte dans le
temps et fait l’historique des groupes de pression qui ont gravité
autour de l’Union Européenne (comme l’ERT). Il montre comment ils sont
intervenus dans des négociations cruciales comme Seattle ou lors de la
récente crise grecque.« C’est un petit monde. Quand vous avez le bon carnet d’adresse, vous ne devez plus contacter qu’une petite centaine de personnes vraiment importantes. Les autres ne sont que des électrons » — Pascal Kerneis, lobbyiste.
Une projection du film The Brussels Business sera organisée le lundi 28 janvier au cinéma La Clef avant la diffusion prévue sur Arte le 14 février.
vendredi 15 février 2013
La Cour des comptes outrepasse ses attributions !
Aujourd’hui, la Cour des comptes de la République a présenté son rapport annuel (ici). Le collectif pour un audit citoyen formule deux critiques fondamentales à l’encontre des conclusions de ce rapport.
La première porte sur le champ d’intervention de la Cour des comptes :
celle-ci est censée permettre à l’Etat de mieux dépenser l’argent
public. Or la Cour et son Premier Président M. Migaud outrepassent
largement cette mission. Le discours porté et relayé ad libitum est sans équivoque : «Les dépenses publiques doivent diminuer…»
Ce discours, éminemment
idéologique, est étranger aux missions de la Cour, qui n’a aucune
légitimité pour se prononcer sur les politiques macroéconomiques du
gouvernement. Le Collectif rappelle que la politique budgétaire
doit être discutée et votée par le parlement, par des représentants
élus démocratiquement. La Cour des comptes doit donc s’abstenir d’une
telle ingérence.
La seconde critique
concerne les conclusions macroéconomiques. Le rapport estime que les
objectifs fixés pour 2013 (déficit public en terme de PIB de 3% et un
ratio de dette publique/PIB de 91,3% en fin d’année) ne seront pas
atteints à cause de la très mauvaise conjoncture économique. La Cour
préconise maintenant de faire porter l’effort de redressement sur la
seule maîtrise des dépenses.
Le Collectif s’alarme du fait que la Cour des Comptes n’ait aucun recul sur les conséquences macroéconomiques qu’un tel renforcement de la politique d’austérité
déjà en vigueur occasionnerait. Aujourd’hui, une diminution des
dépenses publiques entraîne un ralentissement plus que proportionnel de
toute l’activité économique. Alors que l’ensemble de l’Union européenne
est entrée en récession, et que le chômage augmente partout, l’austérité
budgétaire alimente cette récession. Continuer dans cette voie serait
irresponsable.
Tour de vis pour les collectivités : les élus montent au créneau
Les élus locaux s’insurgent contre la
décision gouvernement du doublement de la baisse des dotations aux
collectivités territoriales. Les élus PS ne sont pas en reste, dénonçant
une décision qui va nuire aux intérêts des populations.
« Un coup de massue sans précédent contre les
collectivités locales. » L'Association des maires de France (AMF) ne
mâche pas ses mots devant la décision du gouvernement, annoncée mardi 12
février devant le Comité des finances locales (CFL), de réduire en
2014-2015 les dotations aux collectivités territoriales de 3 milliards d’euros,
soit le double de ce qui avait été annoncé par le gouvernement en
septembre 2012. On est loin du « pacte de confiance » que souhaitait
François Hollande avec les communes, les départements et les régions.
L’AMF estime en effet que « cette baisse des dotations aura un impact direct sur les services à la population, sur l’investissement public et donc sur l’économie locale ».
D’autant, affirme son premier vice-président, le maire (PS) d’Issoudun
(Indre), André Laignel, que « cette diminution des dotations équivaut,
de fait, à une amputation de crédits de 4,5 milliards d’euros en 2015
par rapport à 2013 » en regard du gel des dotations depuis plusieurs
années.
Les réactions sont multiples et convergentes de
la part des associations d’élus dont beaucoup sont dirigées par des
socialistes. Ce qui témoigne de l’ampleur du désaveu chez ces élus ou,
pour le moins, de la colère chez les habitants qui pourrait résulter des
conséquences sur le terrain de cette décision et dont les élus se font,
par leurs réactions, en quelque sorte l’écho par anticipation. Outre
l’AMF, l’Association des maires des grandes villes de France (AMGVF)
présidée par le maire (PS) de Grenoble (Isère), Michel Destot, dénonce
ainsi « un recul historique des dotations alors que des charges nouvelles sont imposées »,
comme celles induites par la hausse de la TVA ou encore la réforme des
rythmes scolaires. La Fédération des villes moyennes (FVM) présidée par
Christian Pierret, maire (PS) de Saint-Dié-des-Vosges (Vosges), a
également accueilli « avec gravité ces orientations » qui mettent « à
mal les ressources propres des collectivités », quand l’Association des
départements de France dirigée par le président du conseil général des
Côtes-d’Armor, Claudy Lebreton (PS), fait part de la « vive émotion
voire de la colère » que la décision du gouvernement a provoquée chez un
certain nombre d’élus.
jeudi 14 février 2013
Contre le licenciement et les poursuites judiciaires à l’encontre des salariés en lutte à PSA Aulnay-sous-Bois : signer la pétition !
Depuis le 16 janvier, des centaines de salariés de PSA
Aulnay-sous-Bois sont en grève contre la fermeture de leur usine et pour
qu’aucun d’entre eux ne se retrouve au chômage. S’inscrivant dans un
vaste plan de 11 200 suppressions d’emplois, cette fermeture aurait des
conséquences désastreuses pour les 3 000 salariés de l’usine d’Aulnay,
pour leurs familles et, au-delà, pour la Seine-Saint-Denis, un
département sinistré. Après avoir longtemps menti en niant ce plan de
licenciements, la direction de PSA veut aller vite en besogne. Cette
grève constitue pour elle un obstacle, qu’elle veut briser au plus vite.
PSA s’est engagée dans une stratégie de la tension, renouant avec des
méthodes dont Citroën et Peugeot sont coutumières depuis toujours :
lock-out, vigiles aux portes de l’usine, mobilisation de cadres et
agents de maîtrise d’autres sites pour intimider les grévistes, campagne
de presse, etc.
Elle se lance maintenant dans la criminalisation de l’action revendicative : Najib Azahriou, Onay Bunul, Salah Keltoumi, Samir Lasri, Agathe Martin et Julien Méléard ont été convoqués pour entretien préalable au licenciement, avec mise à pied conservatoire, et donc sans salaire. Quatre d’entre eux, ainsi qu’Ahmed Berrazzel, Abelghani Gueram et Youcef Zanoune, ont été convoqués à la Sûreté territoriale sur plainte d’huissiers payés par PSA. Tous sont ouvriers à PSA Aulnay depuis des années. Tous sont des militants actifs de la grève : en les visant, c’est la résistance ouvrière que cible la direction.
Nous ne pouvons rester indifférents ! En criminalisant, en licenciant ces militants, c’est la liberté syndicale qu’on met en cause. Le combat des salariés de PSA Aulnay est juste. Nous exigeons l’annulation des poursuites et des procédures de licenciement contre les militants syndicaux de PSA Aulnay.
Signer la pétition de soutien
Elle se lance maintenant dans la criminalisation de l’action revendicative : Najib Azahriou, Onay Bunul, Salah Keltoumi, Samir Lasri, Agathe Martin et Julien Méléard ont été convoqués pour entretien préalable au licenciement, avec mise à pied conservatoire, et donc sans salaire. Quatre d’entre eux, ainsi qu’Ahmed Berrazzel, Abelghani Gueram et Youcef Zanoune, ont été convoqués à la Sûreté territoriale sur plainte d’huissiers payés par PSA. Tous sont ouvriers à PSA Aulnay depuis des années. Tous sont des militants actifs de la grève : en les visant, c’est la résistance ouvrière que cible la direction.
Nous ne pouvons rester indifférents ! En criminalisant, en licenciant ces militants, c’est la liberté syndicale qu’on met en cause. Le combat des salariés de PSA Aulnay est juste. Nous exigeons l’annulation des poursuites et des procédures de licenciement contre les militants syndicaux de PSA Aulnay.
Signer la pétition de soutien
Demandeurs d’asile : la violence des files d’attente devant la préfecture à Grenoble
par Victor Guilbert
La préfecture de l’Isère connaît actuellement une situation exceptionnelle en France : l’attente des demandeurs d’asile durent plusieurs nuits d’affilée. Engelures, blessures liées au froid, mais aussi marché noir pour avoir de meilleures places dans le rang, la situation est violente et vient justement d’être dénoncée dans un rapport de la Coordination française du droit d’asile. Reportage.
Il neige sur Grenoble. C’est la première fois que Yannick, silhouette fantomatique sous sa couverture, voit des flocons. Ce congolais de 28 ans a quitté la RDC il y a tout juste une semaine. Les derniers mois ont été intenses pour lui. Après un passage par les geôles de Kinshasa pour avoir participé à des manifestations organisées par l’opposition politique en marge des élections législatives en novembre dernier, il a finalement été relâché en janvier grâce à l’entremise d’une ONG locale des droits de l’Homme.
À sa sortie, aucune nouvelle de ses proches, pas de trace non plus de son fils, qui aura 8 ans ce 14 février et qui était présent lors de son arrestation. Cette évocation laisse place à un silence pudique d’émotion. Yannick s’est estimé menacé, des amis l’ont informé que la police le cherchait à nouveau. C’est ainsi qu’a démarré son voyage clandestin à 3.600 euros vers la France. « Pour trouver refuge », confie-t-il. 5585 km parcourus, une dizaine de pays et une mer traversés en une semaine. Yannick bute désormais depuis deux soirs devant la porte de la préfecture de l’Isère.
Quatre dossiers par jour, pas plus
Son histoire n’est pas isolée. Arrivés avant lui, un couple de macédoniens et une arménienne se protègent des intempéries sur des cartons et sous leurs parapluies pour leur dixième nuit dans cette rangée. Une enfilade nocturne quotidienne et des délais tardifs qui ne trouvent leur semblable qu’en Ile-de-France.
« Mais avec 45% de demandes supplémentaires », précise Jean-François Dubost, responsable des questions d’asile et de migrations à Amnesty International France.
En 2012, l’association grenobloise Accueil Demandeurs d’Asile (ADA) qui effectue un pointage matinal chiffre à 683 le nombre de personnes passées par la file d’attente nocturne et diurne de Grenoble. Congolais, macédoniens, soudanais et serbes arrivent en tête du classement. Un chiffre pour la première fois en baisse de 30% par rapport à 2011, après six années de hausse.
La préfecture de l’Isère connaît actuellement une situation exceptionnelle en France : l’attente des demandeurs d’asile durent plusieurs nuits d’affilée. Engelures, blessures liées au froid, mais aussi marché noir pour avoir de meilleures places dans le rang, la situation est violente et vient justement d’être dénoncée dans un rapport de la Coordination française du droit d’asile. Reportage.
Il neige sur Grenoble. C’est la première fois que Yannick, silhouette fantomatique sous sa couverture, voit des flocons. Ce congolais de 28 ans a quitté la RDC il y a tout juste une semaine. Les derniers mois ont été intenses pour lui. Après un passage par les geôles de Kinshasa pour avoir participé à des manifestations organisées par l’opposition politique en marge des élections législatives en novembre dernier, il a finalement été relâché en janvier grâce à l’entremise d’une ONG locale des droits de l’Homme.
À sa sortie, aucune nouvelle de ses proches, pas de trace non plus de son fils, qui aura 8 ans ce 14 février et qui était présent lors de son arrestation. Cette évocation laisse place à un silence pudique d’émotion. Yannick s’est estimé menacé, des amis l’ont informé que la police le cherchait à nouveau. C’est ainsi qu’a démarré son voyage clandestin à 3.600 euros vers la France. « Pour trouver refuge », confie-t-il. 5585 km parcourus, une dizaine de pays et une mer traversés en une semaine. Yannick bute désormais depuis deux soirs devant la porte de la préfecture de l’Isère.
Quatre dossiers par jour, pas plus
Son histoire n’est pas isolée. Arrivés avant lui, un couple de macédoniens et une arménienne se protègent des intempéries sur des cartons et sous leurs parapluies pour leur dixième nuit dans cette rangée. Une enfilade nocturne quotidienne et des délais tardifs qui ne trouvent leur semblable qu’en Ile-de-France.
« Mais avec 45% de demandes supplémentaires », précise Jean-François Dubost, responsable des questions d’asile et de migrations à Amnesty International France.
En 2012, l’association grenobloise Accueil Demandeurs d’Asile (ADA) qui effectue un pointage matinal chiffre à 683 le nombre de personnes passées par la file d’attente nocturne et diurne de Grenoble. Congolais, macédoniens, soudanais et serbes arrivent en tête du classement. Un chiffre pour la première fois en baisse de 30% par rapport à 2011, après six années de hausse.
« Avec un rythme de deux à quatre primo-arrivants reçus les matinées d’ouverture, le phénomène de fil d’attente est inévitable », estime Jacqueline Leininger, présidente de l’ADA.Lire la suite
Suicide d'un chômeur à Nantes : « Aujourd'hui, le chômage tue »
Aujourd’hui, un homme, privé d’emploi et d’indemnisation s’est immolé
devant Pôle Emploi. Il faut changer la donne. Derrière les chiffres
secs et les courbes des schémas, il y a avant tout des êtres humains.
Un chômeur sur deux est non indemnisé, 140 000 hommes et femmes sont demandeurs d’emplois en Pays de Loire, des dizaines de milliers d’emplois ont été supprimés par les plans sociaux. Ces éléments connus de tous sont presque banalisés. Mais ils sont tout simplement inhumains et inacceptables. Aujourd'hui, le chômage tue.
Il est grand temps de revoir les priorités et de cesser de satisfaire les exigences du Medef et de la finance. Nos devons travailler à une sécurité sociale professionnelle pour toutes et tous, et non à l’application de l’accord de casse du code du travail signé par le Medef et quelques syndicats minoritaires.
Le PCF exprime son soutien et apporte sa solidarité aux proches de cet homme, chômeur en fin de droits, qui s'est donné la mort devant son agence Pôle emploi à Nantes.
Aujourd'hui, le chômage tue. Il est impensable que de tels drames se reproduisent.
Communiqué du Parti communiste français
Un chômeur sur deux est non indemnisé, 140 000 hommes et femmes sont demandeurs d’emplois en Pays de Loire, des dizaines de milliers d’emplois ont été supprimés par les plans sociaux. Ces éléments connus de tous sont presque banalisés. Mais ils sont tout simplement inhumains et inacceptables. Aujourd'hui, le chômage tue.
Il est grand temps de revoir les priorités et de cesser de satisfaire les exigences du Medef et de la finance. Nos devons travailler à une sécurité sociale professionnelle pour toutes et tous, et non à l’application de l’accord de casse du code du travail signé par le Medef et quelques syndicats minoritaires.
Le PCF exprime son soutien et apporte sa solidarité aux proches de cet homme, chômeur en fin de droits, qui s'est donné la mort devant son agence Pôle emploi à Nantes.
Aujourd'hui, le chômage tue. Il est impensable que de tels drames se reproduisent.
Communiqué du Parti communiste français
mercredi 13 février 2013
Réforme bancaire : comment le gouvernement s’est écrasé devant le monde de la finance
Par Agnès Rousseaux
C’était l’une des réformes les plus attendues du quinquennat : réguler le secteur financier en imposant de nouvelles règles aux banques françaises. Et notamment séparer leurs activités spéculatives des activités utiles à l’économie, aux entreprises et aux ménages. Objectif : prévenir une nouvelle crise financière. Sauf que le gouvernement Ayrault n’a pas osé heurter les intérêts privés des puissantes banques françaises. L’intérêt des citoyens et de la démocratie a, lui, été soldé. Explications.
Les banquiers peuvent dormir tranquilles. Ce n’est pas le gouvernement socialiste qui viendra mettre de l’ordre dans les dérives du capitalisme financier. C’est une retraite en rase campagne que s’apprêtent à sonner le Parlement et le gouvernement avec la réforme du secteur bancaire, discutée à l’Assemblée nationale à partir du 12 février. Auditionnés par la commission des Finances de l’Assemblée, les dirigeants du Crédit agricole, de la Société générale et de BNP Paribas admettent ne pas être « spécialement gênés par cette loi » (selon les mots de la rapporteure du projet de loi, la députée PS Karine Berger) ! Et ils n’ont même pas à faire semblant.
Face à la faiblesse du projet dévoilé en novembre par le ministre de l’Économie et des Finances, Pierre Moscovici, on nous promettait des amendements pour « muscler » la loi. Il y a bien eu quelques avancées la semaine dernière. Mais « les amendements acceptés resteront cosmétiques », admet un des porte-parole du groupe PS, Thierry Mandon, interrogé par Le Monde. « Il n’y aura pas de psychodrame. (…) On n’a pas la volonté de charger la barque des banques ». Tout est dit sur l’ambition de la majorité. L’enjeu de la loi est pourtant de taille : il s’agit de « remettre la finance au service de l’économie », de « refondre notre paysage financier pour les 20 prochaines années », tout en protégeant les dépôts des épargnants et les contribuables. La réalité est nettement moins idyllique.
Pourquoi faut-il « séparer » les banques ?
Pourquoi une loi sur les banques ? La France compte quatre banques « systémiques » (sur 14 au niveau de l’Europe). Des banques dont la faillite peut mettre tout le système bancaire en péril : BNP Paribas, BPCE (Banque populaire - Caisse d’épargne), Crédit agricole et Société générale. Petit rappel : BNP Paribas, la première banque française, pèse autant que le PIB de la France ! Soit 2000 milliards de dollars. Ses actifs ont augmenté de 34 % entre 2007 et 2010. Et la banque continue tranquillement ses stratégies d’optimisation fiscale. Sur 334 de ses filiales, plus d’un tiers sont situées au Luxembourg, 24 aux Iles Caïmans... Un modèle d’entreprise éthique, donc. Qui, s’il s’effondrait, mettrait le pays par terre.
Lire la suite
C’était l’une des réformes les plus attendues du quinquennat : réguler le secteur financier en imposant de nouvelles règles aux banques françaises. Et notamment séparer leurs activités spéculatives des activités utiles à l’économie, aux entreprises et aux ménages. Objectif : prévenir une nouvelle crise financière. Sauf que le gouvernement Ayrault n’a pas osé heurter les intérêts privés des puissantes banques françaises. L’intérêt des citoyens et de la démocratie a, lui, été soldé. Explications.
Les banquiers peuvent dormir tranquilles. Ce n’est pas le gouvernement socialiste qui viendra mettre de l’ordre dans les dérives du capitalisme financier. C’est une retraite en rase campagne que s’apprêtent à sonner le Parlement et le gouvernement avec la réforme du secteur bancaire, discutée à l’Assemblée nationale à partir du 12 février. Auditionnés par la commission des Finances de l’Assemblée, les dirigeants du Crédit agricole, de la Société générale et de BNP Paribas admettent ne pas être « spécialement gênés par cette loi » (selon les mots de la rapporteure du projet de loi, la députée PS Karine Berger) ! Et ils n’ont même pas à faire semblant.
Face à la faiblesse du projet dévoilé en novembre par le ministre de l’Économie et des Finances, Pierre Moscovici, on nous promettait des amendements pour « muscler » la loi. Il y a bien eu quelques avancées la semaine dernière. Mais « les amendements acceptés resteront cosmétiques », admet un des porte-parole du groupe PS, Thierry Mandon, interrogé par Le Monde. « Il n’y aura pas de psychodrame. (…) On n’a pas la volonté de charger la barque des banques ». Tout est dit sur l’ambition de la majorité. L’enjeu de la loi est pourtant de taille : il s’agit de « remettre la finance au service de l’économie », de « refondre notre paysage financier pour les 20 prochaines années », tout en protégeant les dépôts des épargnants et les contribuables. La réalité est nettement moins idyllique.
Pourquoi faut-il « séparer » les banques ?
Pourquoi une loi sur les banques ? La France compte quatre banques « systémiques » (sur 14 au niveau de l’Europe). Des banques dont la faillite peut mettre tout le système bancaire en péril : BNP Paribas, BPCE (Banque populaire - Caisse d’épargne), Crédit agricole et Société générale. Petit rappel : BNP Paribas, la première banque française, pèse autant que le PIB de la France ! Soit 2000 milliards de dollars. Ses actifs ont augmenté de 34 % entre 2007 et 2010. Et la banque continue tranquillement ses stratégies d’optimisation fiscale. Sur 334 de ses filiales, plus d’un tiers sont situées au Luxembourg, 24 aux Iles Caïmans... Un modèle d’entreprise éthique, donc. Qui, s’il s’effondrait, mettrait le pays par terre.
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CGT: pour Lepaon, Hollande "s'inscrit dans la suite de "Sarkozy"
"Peu importe le vocabulaire. Hollande s'inscrit dans la suite
de Sarkozy, il considère, lui aussi, que le travail est un coût qu'il
faut baisser". Le futur secrétaire général de la CGT Thierry Lepaon
lance une charge ce dimanche contre la politique menée par le
gouvernement.
Dans une interview au Journal du dimanche, il fustige la politique libérale menée par François Hollande et le gouvernement Ayrault. "Le gouvernement a ainsi trouvé 20 milliards d'euros pour les entreprises après un coup de fil de (la patronne du Medef) Laurence Parisot et il a refusé d'augmenter le Smic. C'est l'inverse des engagements de campagne sur la justice sociale", dit-il en référence au crédit impôt compétitivité.
Accord sécurisation emploi mauvais
Le successeur désigné de Bernard Thibault dénonce à nouveau l'accord sur la sécurisation de l'emploi qu'il qualifie de "très mauvais". "Le gouvernement s'était engagé à ce que le CDI redevienne la norme, à favoriser l'accès des jeunes à l'emploi, à sécuriser le travail. Mais avec cet accord, les employeurs ont sécurisé les licenciements, les salariés n'ont aucune garantie sauf celle de voir leur salaire baisser et de renoncer aux recours juridiques."
Il appelle les députés de la majorité, "élus sur la base d'un programme électoral que l'accord ne respecte pas" à ne pas le transcrire dans la loi et réclame "une autre négociation (...) contre la précarité et pour une vraie politique industrielle".
Une loi contre les licenciements boursiers
Le syndicaliste réaffirme également la nécessite de légiférer contre les licenciements dits boursiers "pour que l'État ne laisse pas les groupes industriels faire seuls l'aménagement et surtout le déménagement de notre territoire". Là encore, il lance une pique contre le gouvernement estimant que "l'État ne fait qu'accompagner les restructurations" et n'a "pas de politique industrielle". "Comme le précédent gouvernement, quand on leur demande où sont les priorités, aucun ministre ne sait répondre", dit-il.
Lire la suite
Dans une interview au Journal du dimanche, il fustige la politique libérale menée par François Hollande et le gouvernement Ayrault. "Le gouvernement a ainsi trouvé 20 milliards d'euros pour les entreprises après un coup de fil de (la patronne du Medef) Laurence Parisot et il a refusé d'augmenter le Smic. C'est l'inverse des engagements de campagne sur la justice sociale", dit-il en référence au crédit impôt compétitivité.
Accord sécurisation emploi mauvais
Le successeur désigné de Bernard Thibault dénonce à nouveau l'accord sur la sécurisation de l'emploi qu'il qualifie de "très mauvais". "Le gouvernement s'était engagé à ce que le CDI redevienne la norme, à favoriser l'accès des jeunes à l'emploi, à sécuriser le travail. Mais avec cet accord, les employeurs ont sécurisé les licenciements, les salariés n'ont aucune garantie sauf celle de voir leur salaire baisser et de renoncer aux recours juridiques."
Il appelle les députés de la majorité, "élus sur la base d'un programme électoral que l'accord ne respecte pas" à ne pas le transcrire dans la loi et réclame "une autre négociation (...) contre la précarité et pour une vraie politique industrielle".
Une loi contre les licenciements boursiers
Le syndicaliste réaffirme également la nécessite de légiférer contre les licenciements dits boursiers "pour que l'État ne laisse pas les groupes industriels faire seuls l'aménagement et surtout le déménagement de notre territoire". Là encore, il lance une pique contre le gouvernement estimant que "l'État ne fait qu'accompagner les restructurations" et n'a "pas de politique industrielle". "Comme le précédent gouvernement, quand on leur demande où sont les priorités, aucun ministre ne sait répondre", dit-il.
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mardi 12 février 2013
Pierre Laurent sur France Inter "Il faut changer le braquet"
Pierre Laurent par franceinter
Au lendemain de la clôture du 36e congrès du PCF, Pierre Laurent réélu à sa tête pour un second mandat était l'invité de Pactrick Cohen sur France Inter.
« Cette affaire des rythmes scolaires est une opération d’enfumage »
Derrière la réforme Peillon se cache un projet de société,
et si les enseignants en grève défendent à raison leurs
conditions de travail, ils combattent aussi pour une école
plus égalitaire. Entretien avec José Tovar.
Regards.fr. Le jeudi 31 janvier, les enseignants étaient appelés à faire grève avec toute la fonction publique. Ils le seront de nouveau le 12 février sur les questions scolaires. Quel est leur état d’esprit ?
José Tovar. Les enseignants sont mal dans leur peau, mal dans leur métier. Depuis plus de cinq ans on a vu une accumulation de réformes à tous les niveaux, primaire et secondaire, sans que les enseignants n’aient été consultés sur leur nécessité ou leur pertinence, et le résultat de tout ça, c’est la déréglementation tous azimuts : plus personne ne maîtrise la cohérence d’un métier aux implications affectives très fortes ! Les enseignants sont sommés d « innover » et doivent improviser en permanence. Ce qui hier coulait de source, ne coule plus de source aujourd’hui. Par exemple, l’introduction des enseignements de soutien à l’école élémentaire a provoqué un bazar pas possible : horaires, durée, nombre d’élèves concernés : rien n’était clairement et réellement conçu dans l’intérêt des élèves, tout pour la façade ! Durant ces dernières années, on a chargé la barque des programmes (une langue vivante obligatoire, l’informatique, des évaluations à répétition…) alors même que la durée totale d’enseignement diminuait ! Au collège, le passage d’un enseignement fondé sur les disciplines à un enseignement basé sur les compétences oblige les profs à réinventer leur métier alors même que leur formation initiale ne les y a pas préparés, qu’elle a même été supprimée pour les nouveaux recrutés (sans parler de la formation continue, toujours inexistante !). Au lycée, les réformes Chatel ont complètement désorganisé le fonctionnement antérieur : multiplication des options (au choix des élèves), des groupes disciplinaires ou de niveaux, suppressions d’enseignements, etc. Une partie grandissante des enseignements proposés se fait pratiquement « à la carte » : en dehors de quelques matières, les élèves d’une même classe ne sont plus jamais ensemble, ce sont les enseignants qui doivent gérer les effectifs ; l’accompagnement personnalisé censé apporter une aide aux élèves en difficulté plus ou moins lourde, mais passagère, est détourné pour permettre à certains profs de « boucler » leur programme, car les heures normalement prévues à l’emploi du temps ont diminué et ne suffisent pas, alors que les exigences, selon les instructions officielles, ne cessent d’augmenter ! On passe désormais un baccalauréat professionnel en trois ans, au lieu de quatre, sans que les exigences théoriques au programme aient diminué, etc.
Lire la suite
Regards.fr. Le jeudi 31 janvier, les enseignants étaient appelés à faire grève avec toute la fonction publique. Ils le seront de nouveau le 12 février sur les questions scolaires. Quel est leur état d’esprit ?
José Tovar. Les enseignants sont mal dans leur peau, mal dans leur métier. Depuis plus de cinq ans on a vu une accumulation de réformes à tous les niveaux, primaire et secondaire, sans que les enseignants n’aient été consultés sur leur nécessité ou leur pertinence, et le résultat de tout ça, c’est la déréglementation tous azimuts : plus personne ne maîtrise la cohérence d’un métier aux implications affectives très fortes ! Les enseignants sont sommés d « innover » et doivent improviser en permanence. Ce qui hier coulait de source, ne coule plus de source aujourd’hui. Par exemple, l’introduction des enseignements de soutien à l’école élémentaire a provoqué un bazar pas possible : horaires, durée, nombre d’élèves concernés : rien n’était clairement et réellement conçu dans l’intérêt des élèves, tout pour la façade ! Durant ces dernières années, on a chargé la barque des programmes (une langue vivante obligatoire, l’informatique, des évaluations à répétition…) alors même que la durée totale d’enseignement diminuait ! Au collège, le passage d’un enseignement fondé sur les disciplines à un enseignement basé sur les compétences oblige les profs à réinventer leur métier alors même que leur formation initiale ne les y a pas préparés, qu’elle a même été supprimée pour les nouveaux recrutés (sans parler de la formation continue, toujours inexistante !). Au lycée, les réformes Chatel ont complètement désorganisé le fonctionnement antérieur : multiplication des options (au choix des élèves), des groupes disciplinaires ou de niveaux, suppressions d’enseignements, etc. Une partie grandissante des enseignements proposés se fait pratiquement « à la carte » : en dehors de quelques matières, les élèves d’une même classe ne sont plus jamais ensemble, ce sont les enseignants qui doivent gérer les effectifs ; l’accompagnement personnalisé censé apporter une aide aux élèves en difficulté plus ou moins lourde, mais passagère, est détourné pour permettre à certains profs de « boucler » leur programme, car les heures normalement prévues à l’emploi du temps ont diminué et ne suffisent pas, alors que les exigences, selon les instructions officielles, ne cessent d’augmenter ! On passe désormais un baccalauréat professionnel en trois ans, au lieu de quatre, sans que les exigences théoriques au programme aient diminué, etc.
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lundi 11 février 2013
Le Conseil européen adopte un budget européen d’austérité - Patrick Le Hyaric
Les chefs d’États européens réunis jeudi et vendredi pour dessiner
les contours du futur budget de l’Union européenne se sont pliés aux
logiques d’austérité qui prévalent dans leur pays.
Alors que l’Union européenne dispose de plus en plus de prérogatives, qu’elle se donne pour ambition de réguler davantage notre économie et que son intervention est attendue dans des domaines autrefois réservés aux États, comme le social, le Conseil européen a fait une première historique en décidant de réduire le budget européen.
Cette réduction est conséquente, puisqu’en passant de 1,1% du Revenu National Brut (RNB) alloué au budget à 1% c’est 10% que l’on enlève au budget européen qui s’élèvera à 960 milliards d’euros pour la période 2014-2020 alors que la Commission déjà peu ambitieuse proposait 1 033 milliards.
Cette décision marque la victoire des logiques d’austérité et du repli sur soit porté respectivement par l’Allemagne et la Grande-Bretagne. Elle consacre la vision d’une Union européenne dépendante des États financièrement et des lobbys en termes de compétence.
Comment l’Union européenne peut elle s’arroger des pouvoirs réglementaires supplémentaires en termes de supervision bancaire, légiférer dans des domaines aussi sensible que la santé, la concurrence, l’environnement sans pour autant disposer d’une expertise indépendante? C’est ce à quoi amène la situation actuelle et qui sera amplifiée par la décision de réduire les dépenses administratives de 1 milliards alors que les compétences de l’UE ont été élargies.
Mais plus fondamentalement, ce budget reflète un renoncement général à toute stratégie d’investissement, à toute mesure de relance.
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Alors que l’Union européenne dispose de plus en plus de prérogatives, qu’elle se donne pour ambition de réguler davantage notre économie et que son intervention est attendue dans des domaines autrefois réservés aux États, comme le social, le Conseil européen a fait une première historique en décidant de réduire le budget européen.
Cette réduction est conséquente, puisqu’en passant de 1,1% du Revenu National Brut (RNB) alloué au budget à 1% c’est 10% que l’on enlève au budget européen qui s’élèvera à 960 milliards d’euros pour la période 2014-2020 alors que la Commission déjà peu ambitieuse proposait 1 033 milliards.
Cette décision marque la victoire des logiques d’austérité et du repli sur soit porté respectivement par l’Allemagne et la Grande-Bretagne. Elle consacre la vision d’une Union européenne dépendante des États financièrement et des lobbys en termes de compétence.
Comment l’Union européenne peut elle s’arroger des pouvoirs réglementaires supplémentaires en termes de supervision bancaire, légiférer dans des domaines aussi sensible que la santé, la concurrence, l’environnement sans pour autant disposer d’une expertise indépendante? C’est ce à quoi amène la situation actuelle et qui sera amplifiée par la décision de réduire les dépenses administratives de 1 milliards alors que les compétences de l’UE ont été élargies.
Mais plus fondamentalement, ce budget reflète un renoncement général à toute stratégie d’investissement, à toute mesure de relance.
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dimanche 10 février 2013
samedi 9 février 2013
Pierre Laurent : « Il est urgent d’ouvrir une autre voie à gauche »
« La tâche première des communistes
et du Front de gauche
doit être la remise
en mouvement
de toutes les forces qui ont souhaité
le changement au printemps dernier », déclare, à l’Humanité, le
secrétaire national du PCF, candidat
à sa réélection,
qui indique que
« le congrès va lancer un appel » en ce sens.
Les dernières semaines consacrées à la préparation du 36e Congrès du PCF ont-elles conforté votre ambition d’en faire un congrès historique ?
Pierre Laurent. Toutes les conditions sont réunies pour que ce congrès marque l’accélération du renouveau et de la transformation du Parti communiste. Notre stratégie de rassemblement a créé un dynamisme fort pour le parti lui-même. L’importante arrivée de nouveaux adhérents se traduit par leur participation très active à la préparation de notre congrès et leur entrée significative dans les différentes instances du Parti. L’unité des communistes est maintenant très forte. Après l’adoption de notre base commune de discussion à près de 75 % en décembre, les débats des conférences locales et départementales de janvier ont encore enrichi cette adhésion. Le PCF peut ainsi entrer dans une phase ambitieuse de refondation et de renouvellement du projet communiste, ce que j’appelle un communisme de nouvelle génération. Je compte m’y investir personnellement avec les communistes, en favorisant le travail avec des secteurs entiers de la société intéressés à la relance d’un projet de transformation sociale du XXIe siècle.
Depuis les 34e et 35e Congrès, tandis que l’ampleur de la crise s’est confirmée, les conditions de la défaite de l’ensemble de la droite ont été réunies mais pas celle d’un véritable changement. Dans ce contexte, quel peut être le rôle d’un Parti communiste qui ne participe pas au pouvoir ?
Pierre Laurent. Notre travail a été décisif pour ancrer, au cœur de la majorité populaire qui a permis la victoire de François Hollande, une forte volonté de changement. Avec la ratification du traité budgétaire européen, le pacte de compétitivité et, maintenant, le soutien à l’accord sur la flexibilisation signé sous la pression du Medef, le gouvernement lui tourne le dos. C’est un cap que nous contestons parce qu’il ne permettra pas de sortir de la crise.
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Les dernières semaines consacrées à la préparation du 36e Congrès du PCF ont-elles conforté votre ambition d’en faire un congrès historique ?
Pierre Laurent. Toutes les conditions sont réunies pour que ce congrès marque l’accélération du renouveau et de la transformation du Parti communiste. Notre stratégie de rassemblement a créé un dynamisme fort pour le parti lui-même. L’importante arrivée de nouveaux adhérents se traduit par leur participation très active à la préparation de notre congrès et leur entrée significative dans les différentes instances du Parti. L’unité des communistes est maintenant très forte. Après l’adoption de notre base commune de discussion à près de 75 % en décembre, les débats des conférences locales et départementales de janvier ont encore enrichi cette adhésion. Le PCF peut ainsi entrer dans une phase ambitieuse de refondation et de renouvellement du projet communiste, ce que j’appelle un communisme de nouvelle génération. Je compte m’y investir personnellement avec les communistes, en favorisant le travail avec des secteurs entiers de la société intéressés à la relance d’un projet de transformation sociale du XXIe siècle.
Depuis les 34e et 35e Congrès, tandis que l’ampleur de la crise s’est confirmée, les conditions de la défaite de l’ensemble de la droite ont été réunies mais pas celle d’un véritable changement. Dans ce contexte, quel peut être le rôle d’un Parti communiste qui ne participe pas au pouvoir ?
Pierre Laurent. Notre travail a été décisif pour ancrer, au cœur de la majorité populaire qui a permis la victoire de François Hollande, une forte volonté de changement. Avec la ratification du traité budgétaire européen, le pacte de compétitivité et, maintenant, le soutien à l’accord sur la flexibilisation signé sous la pression du Medef, le gouvernement lui tourne le dos. C’est un cap que nous contestons parce qu’il ne permettra pas de sortir de la crise.
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La Banque postale est-elle vraiment une « banque citoyenne » ?
Par Marianne Rigaux
Elle est la banque la moins chère du marché. Celle qui permet aux populations modestes d’accéder à des services bancaires essentiels. Une « banque citoyenne » assure la campagne publicitaire. Pour combien de temps ? De discrets changements en nouvelles offres, l’enseigne jaune et bleue évolue. Crédit revolving, refus de clients jugés non solvables, vente de produits d’assurance ou de téléphonie mobile... Une tendance lourde qui inquiète syndicats et clients. Où va la Banque Postale ?
Il y a trois ans, le PDG de La Poste l’avait juré, promis : jamais la Banque Postale ne verserait dans le crédit revolving. « Nous ne proposerons pas de crédit renouvelable afin de ne pas pousser à l’endettement », assurait Jean-Paul Bailly. C’était le 25 novembre 2009 devant l’Assemblée Nationale. Octobre 2012, la même Banque Postale lance en toute discrétion le « service anti-dépassement », un crédit renouvelable aux antipodes de son image de proximité et d’accessibilité. En trois années, la Banque Postale a changé de cap.
Dans le milieu bancaire, ce n’est apparemment un secret pour personne : la Banque Postale n’aurait plus envie d’être « la banque des pauvres ». « Tout le monde sait que la Banque Postale veut rejoindre le peloton des banques privées. Être une banque comme les autres est plus rentable », confirme un employé de la Banque de France, qui préfère garder l’anonymat. Sous-entendu : une banque qui maximise ses profits, place ses assurances et rentabilise ses clients. Si la Banque de France ne prend pas de position officielle, l’inquiétude est toutefois présente.
« La banque pour tous » ?
Le service de presse de la Banque Postale se veut rassurant et convaincant, et égraine les éléments de langage : « Nous sommes la banque pour tous, pas la banque des pauvres », insiste le « Monsieur service presse » [1].
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Elle est la banque la moins chère du marché. Celle qui permet aux populations modestes d’accéder à des services bancaires essentiels. Une « banque citoyenne » assure la campagne publicitaire. Pour combien de temps ? De discrets changements en nouvelles offres, l’enseigne jaune et bleue évolue. Crédit revolving, refus de clients jugés non solvables, vente de produits d’assurance ou de téléphonie mobile... Une tendance lourde qui inquiète syndicats et clients. Où va la Banque Postale ?
Il y a trois ans, le PDG de La Poste l’avait juré, promis : jamais la Banque Postale ne verserait dans le crédit revolving. « Nous ne proposerons pas de crédit renouvelable afin de ne pas pousser à l’endettement », assurait Jean-Paul Bailly. C’était le 25 novembre 2009 devant l’Assemblée Nationale. Octobre 2012, la même Banque Postale lance en toute discrétion le « service anti-dépassement », un crédit renouvelable aux antipodes de son image de proximité et d’accessibilité. En trois années, la Banque Postale a changé de cap.
Dans le milieu bancaire, ce n’est apparemment un secret pour personne : la Banque Postale n’aurait plus envie d’être « la banque des pauvres ». « Tout le monde sait que la Banque Postale veut rejoindre le peloton des banques privées. Être une banque comme les autres est plus rentable », confirme un employé de la Banque de France, qui préfère garder l’anonymat. Sous-entendu : une banque qui maximise ses profits, place ses assurances et rentabilise ses clients. Si la Banque de France ne prend pas de position officielle, l’inquiétude est toutefois présente.
« La banque pour tous » ?
Le service de presse de la Banque Postale se veut rassurant et convaincant, et égraine les éléments de langage : « Nous sommes la banque pour tous, pas la banque des pauvres », insiste le « Monsieur service presse » [1].
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vendredi 8 février 2013
Delphine Renard : "Les apologistes de l’OAS continuent l’assassinat et la torture au nom d’idéaux racistes et fascisants"
Elle avait quatre ans lorsqu’elle fut grièvement blessée dans
un attentat de l’OAS visant André Malraux. Le sort de l’enfant mutilée,
aveuglée, souleva alors une grande émotion. C’est après cet attentat
que fut organisée la manifestation sauvagement réprimée au Métro
Charonne. Aujourd’hui psychanalyste, Delphine Renard entretient la
mémoire des victimes de l’organisation criminelle. Elle demande que soit
officiellement reconnue par l’État la brutale répression qui coûta la
vie à neuf manifestants, communistes et syndicalistes, le 8 février
1962.
Vous vous étiez élevée, il y a un an, dans une tribune, contre les multiples hommages rendus à des criminels de l’OAS. Certains d'entres eux ont été déchus, ces dernières semaines, des décorations attribuées par le précédent pouvoir. Ce la signe-t-il, selon vous, une rupture ?
Delphine Renard. En effet, Jean-François Collin a été exclu en début d’année, par décret, de l’Ordre national de la Légion d’honneur dans lequel le président Sarkozy l’avait nommé chevalier le 5 mai 2011 (avec attribution de la Croix de la valeur militaire). Cette déchéance manifeste clairement une position nouvelle de l’Etat sur la question de la mémoire de la guerre d’Algérie. Cet ancien factieux de l’OAS s’acharne à entretenir la haine, honorant régulièrement, avec son association d’anciens criminels, la mémoire d’officiers putschistes, tels le colonel Argoud.
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Vous vous étiez élevée, il y a un an, dans une tribune, contre les multiples hommages rendus à des criminels de l’OAS. Certains d'entres eux ont été déchus, ces dernières semaines, des décorations attribuées par le précédent pouvoir. Ce la signe-t-il, selon vous, une rupture ?
Delphine Renard. En effet, Jean-François Collin a été exclu en début d’année, par décret, de l’Ordre national de la Légion d’honneur dans lequel le président Sarkozy l’avait nommé chevalier le 5 mai 2011 (avec attribution de la Croix de la valeur militaire). Cette déchéance manifeste clairement une position nouvelle de l’Etat sur la question de la mémoire de la guerre d’Algérie. Cet ancien factieux de l’OAS s’acharne à entretenir la haine, honorant régulièrement, avec son association d’anciens criminels, la mémoire d’officiers putschistes, tels le colonel Argoud.
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Tunisie: assassinat de Chokri Belaïd: notre colère et notre indignation
Nous avons appris avec tristesse et colère l'assassinat de Chokri
Belaïd, abattu ce matin devant son domicile à Tunis. Leader du Mouvement des patriotes démocrates, membre du Front Populaire tunisien, il fut une figure de la révolution tunisienne puis de l'opposition de gauche au gouvernement islamiste d'Ennahda.
Cet assassinat s'inscrit dans le cadre de violences dirigées contre l'ensemble des acteurs de l'opposition et du mouvement social tunisien. Depuis plusieurs mois, ces derniers sont victimes d’agressions répétées de la part de milices pro-gouvernementales sous le regard complice du pouvoir tunisien. Le 18 octobre 2012, un responsable du mouvement Nidaa Tounes (une autre organisation d'opposition) était tué lors d'un affrontement avec des militants liés à Ennahda.
Le 4 décembre dernier, ce sont des militants de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) qui étaient attaqués par des manifestants pro-gouvernement lors d'une commémoration organisée en l'honneur de Farhat Hached, un syndicaliste assassiné dans les années 1950.
Il faut que cela cesse. Après des dizaines d'années de dictatures où il était extrêmement périlleux de mener des actions politiques, les tunisiens doivent pouvoir s'exprimer et militer librement.
Depuis la révolution de 2011 la situation politique tunisienne s'est réellement tendue. Les élections présidentielles prévues suite au départ de Ben Ali avaient finalement laissées la place à un « gouvernement d'union nationale » (rempli de membre du RCD), puis finalement à des élections législatives, remportées par le parti Ennahda.
Aujourd'hui ce parti est accusé par le reste des formations politiques d'empêcher toute contestation de sa politique en menant diverses actions violentes (descente dans des locaux, assassinats), notamment via une milice qui s'est auto proclamé « défense de la révolution ».
Le Mouvement des Jeunes Communistes de France réaffirme son indignation et sa colère face au meurtre de Chokri Belaïd ainsi que toutes les exactions commises contre les mouvements citoyennes et politiques tunisiens. Nous soutenons tous ceux qui se battent en Tunisie pour réussir à établir une démocratie permettant l'expression de chacun et le progrès pour tous.
Nordine Idir, Secrétaire général du MJCF
Cet assassinat s'inscrit dans le cadre de violences dirigées contre l'ensemble des acteurs de l'opposition et du mouvement social tunisien. Depuis plusieurs mois, ces derniers sont victimes d’agressions répétées de la part de milices pro-gouvernementales sous le regard complice du pouvoir tunisien. Le 18 octobre 2012, un responsable du mouvement Nidaa Tounes (une autre organisation d'opposition) était tué lors d'un affrontement avec des militants liés à Ennahda.
Le 4 décembre dernier, ce sont des militants de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) qui étaient attaqués par des manifestants pro-gouvernement lors d'une commémoration organisée en l'honneur de Farhat Hached, un syndicaliste assassiné dans les années 1950.
Il faut que cela cesse. Après des dizaines d'années de dictatures où il était extrêmement périlleux de mener des actions politiques, les tunisiens doivent pouvoir s'exprimer et militer librement.
Depuis la révolution de 2011 la situation politique tunisienne s'est réellement tendue. Les élections présidentielles prévues suite au départ de Ben Ali avaient finalement laissées la place à un « gouvernement d'union nationale » (rempli de membre du RCD), puis finalement à des élections législatives, remportées par le parti Ennahda.
Aujourd'hui ce parti est accusé par le reste des formations politiques d'empêcher toute contestation de sa politique en menant diverses actions violentes (descente dans des locaux, assassinats), notamment via une milice qui s'est auto proclamé « défense de la révolution ».
Le Mouvement des Jeunes Communistes de France réaffirme son indignation et sa colère face au meurtre de Chokri Belaïd ainsi que toutes les exactions commises contre les mouvements citoyennes et politiques tunisiens. Nous soutenons tous ceux qui se battent en Tunisie pour réussir à établir une démocratie permettant l'expression de chacun et le progrès pour tous.
Nordine Idir, Secrétaire général du MJCF
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