samedi 31 août 2019

Nouvelles dégradations de locaux du PCF à Lyon : stop à l'impunité !

Une nouvelle fois, les locaux du PCF de la Croix-Rousse à Lyon ont fait l'objet de dégradations importantes dans la nuit du 27 au 28 août. Cette attaque intervient après celle de novembre dernier, dont les auteurs demeurent à ce jour impunis.

Ces attaques répétées contre les locaux du PCF à travers toute la France constituent des actes inqualifiables de la part d'individus dont chacun connaît l'appartenance à l'extrême-droite.
Près d'une vingtaine de dégradations volontaires ont eu lieu dans les 12 derniers mois contre les locaux du PCF à travers la France. 
Ça suffit ! Les communistes ne se laisseront pas intimider par la violence.
Le Parti communiste français exprime toute sa solidarité aux communistes lyonnais et exige, à leurs côtés, que les pouvoirs publics se mobilisent enfin pour assurer la sécurité des biens et des militants des organisations démocratiques et pour faire condamner les auteurs de ces actes répétés.

vendredi 30 août 2019

Municipales : "Si l'on ne trouve pas les moyens de faire des listes citoyennes dans les villes communistes, il y aura des listes concurrentes", annonce Éric Coquerel

"Si l'on ne trouve pas les moyens, dans les villes communistes, de faire des listes citoyennes, qui ne soient pas des accords de cartels, il y aura peut-être effectivement des listes concurrentes", annonce dimanche 25 août sur franceinfo Éric Coquerel, député La France insoumise (LFI) de Seine-Saint-Denis. Les universités d'été de LFI, les "Amfis" d'été, se terminent ce dimanche à Toulouse après quatre jours de discussions et de débats.
"Ce n'est pas mon souhait. Je pense qu'on peut trouver une même dynamique. Tous les communistes qui veulent faire des listes citoyennes avec nous, on le fera ensemble, comme avec les écologistes, mais là où ce ne sera pas possible, il y a aura peut-être des listes insoumises", confirme ce proche de Jean-Luc Mélenchon, qui avait participé au Front de Gauche, alliance éphémère entre les communistes et le Parti de gauche.

Un rapprochement envisagé avec les écologistes ?

De même, concernant le rapprochement avec les écologistes, Éric Coquerel rejette les "accords d'appareils" : "je crois que dans des villes, selon la tonalité de nos partenaires, on peut faire des choses ensemble. À la condition que ce soit des listes d'implication citoyenne, qui partent du bas, qui permettent aux gens de faire des choses ensemble et qui peuvent être soutenues par les gens qui le veulent, y compris EELV ou LFI".
"Et puis le discours de David Cormand, qui parle d'opposition au système capitaliste, d'implication citoyenne, n'est pas le même que celui de Yannick Jadot. On ne va pas régler ça dans les mois à venir, c'est une contradiction qui traverse les Verts français, qui a traversé les Verts allemands avant qu'ils rejoignent le camp libéral", pointe encore le député de Seine-Saint-Denis.

jeudi 29 août 2019

Plafonnement des indemnités de licenciement : le débat n'est pas clos

Le Conseil des prud'hommes de Saint-Etienne pourrait rendre le 15 septembre une décision en dehors du barème d'indemnités fixé par le gouvernement, dans le cadre d'une affaire de licenciement sans cause réelle et sérieuse.
Dans un avis rendu le 17 juillet, la Cour de cassation a estimé que le barème applicable par les prud'hommes, instauré par les ordonnances réformant le Code du travail, était bien conforme aux traités internationaux signés par la France. Un motif de satisfaction pour le gouvernement dont le barème fixant les indemnités en cas de licenciement jugé sans cause réelle et sérieuse, mis en œuvre depuis septembre 2017, est considéré par les employeurs comme une des principales réformes du quinquennat d'Emmanuel Macron.

Une réparation « adéquate » du préjudice

Saisie pour avis par les conseils de prud'hommes de Louviers (Eure) et Toulouse (Haute-Garonne), la Cour a estimé que la Charte européenne des droits de l'Homme et son article 24, cités par les conseils de prud'hommes qui ont refusé d'appliquer le barème, n'étaient pas d'effet direct. Ce qui signifie que les particuliers ne peuvent pas s'en prévaloir dans le cadre d'un litige devant les juridictions nationales. La convention 158 de l'Organisation internationale du travail (OIT), elle aussi évoquée par les détracteurs du barème, a bien été jugée recevable dans le cas d'espèce. Toutefois, la Cour de cassation a jugé que le barème incriminé permettait une réparation « adéquate » du préjudice, tel que l'exige l'article 10 de cette convention.
Bien que de portée générale, cet avis ne s'impose pas de fait à la vingtaine de tribunaux qui ont jusqu'à présent refusé d'appliquer le barème. Certains conseillers prud'homaux avaient d'ailleurs annoncé qu'ils n'en tiendraient pas compte, avant même que l'avis ne soit rendu.

Un simple « avis »…

« La décision qui vient d'être rendue n'est pas un arrêt de la Cour de cassation, simplement un avis », souligne Patrick Debruille, le président du Conseil des prud'hommes de Saint-Etienne qui, « personnellement, (s)'attendait à un autre avis ». Pour faire naître une jurisprudence qui s'impose aux juges prud'homaux, « il faudrait un pourvoi en cassation sur une décision de cour d'appel qui n'est pas encore intervenue », explique le représentant des salariés qui préside la juridiction paritaire stéphanoise.

… avant des décisions de cours d'appel rendues le 25 septembre

Deux cours d'appel doivent se prononcer le 25 septembre. Celle de Reims, ainsi que celle de Paris, dans le cadre d'une audience du 23 mai dernier, dans laquelle plusieurs organisations syndicales (FO, CGT, CFDT, Solidaires), ainsi que le Syndicat des avocats de France (SAF) sont partie prenante. Il est par ailleurs envisagé que l'avis rendu mi-juillet par la Cour de cassation fasse l'objet d'un recours devant la Cour européenne des droits de l'Homme, qui siège à Strasbourg, de la part des syndicats FO et CGT.

mercredi 28 août 2019

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, Aix-en-Provence, le 24 août 2019.

« Cher.e.s ami.e.s, cher.e.s camarades,
Je tiens tout d’abord à saluer et remercier
- les organisateurs, Guillaume Roubaud-Quaschie,
- l’ensemble des intervenants qui ont accepté d’apporter leur contribution à la qualité des ateliers,
- l’ensemble des camarades qui permettent le bon déroulement de cette université et la Fédération des Bouches du Rhône, dont Jeremy Bacchi, son secrétaire fédéral.
- les représentants des forces politiques, des syndicats, associations et les personnalités qui prennent part à nos travaux ainsi que les journalistes.
L’université d’été est devenue un moment fort de la vie de notre parti.
Elle permet de réfléchir - ensemble et avec d’autres - sur le monde dans lequel nous voulons vivre. Car une idée nous rassemble, toutes et tous, et bien au-delà de nos rangs: il y a urgence à sortir du capitalisme.
Il y a urgence à bâtir un nouveau modèle de développement, à promouvoir un nouveau projet de société garantissant à toutes et à tous, de vivre dignement, de respirer un air pur, dans un monde de progrès et de paix. Oui nous voulons faire grandir cet espoir, montrer qu’il est possible de produire des richesses autrement qu’en brûlant la planète et en exploitant les êtres humains.
Ce projet de société ne peut être que démocratique. Nous voulons le bâtir avec le plus grand nombre de nos concitoyens, avec la jeunesse, avec le monde du travail et de la création, avec les forces vives du pays, avec toutes celles et ceux qui voudront partager ce combat pour une vie meilleure.
C’est utopique ? Non c’est essentiel.
Rappelez vous les promesses de l’an 2000, quand nous avons changé de siècle.
Le 21e siècle devait être celui du progrès, de la prospérité, de la paix. Qu’en est il aujourd’hui ?
Le 21e siècle est déjà bien entamé. Nous en avons parcouru un cinquième.
Qu’a-t-il réservé aux êtres humains, aux être vivants?
D’abord une crise, en 2008 qui fut la pire crise depuis 1929,
Et tous les ans de tristes records :
Record des inégalités,
record de richesses accumulées dans les mains de quelques milliardaires,
record de dividendes versés dans le monde et en France,
record de catastrophes naturelles, de pics de chaleur,
record de ventes d’arme,
record de conflits, de murs bâtis entre les peuples, de nationalistes au pouvoir,
record du nombre de populations déplacées dans le monde.
Oui, ce siècle est bien loin des promesses faites aux peuples du monde.
C’est pourquoi il y a urgence à combattre ces fléaux, à sortir du capitalisme.
Ce que nous voulons, nous les communistes, c’est faire la démonstration du possible, c’est redonner de l’espoir, c’est unir et rassembler les français et les françaises autour d’un projet de société plaçant l’être humain et la planète au cœur de tous ses choix !
Oui, parlons positif, soyons offensifs pour faire partager cet espoir de changer le monde, de révolutionner la France et l’Europe !
Car il y a urgence, urgence pour la paix, urgence climatique, urgence sociale.
Urgence pour la paix:
Jamais la paix dans le monde n’a été autant fragilisée. Il faut révolutionner l’organisation du Monde pour mettre la paix, la coopération entre les peuples, la solidarité et un développement partagé au cœur de toutes les relations internationales. Et il faut débarrasser l’humanité de l’arme nucléaire.
Les relations internationales n’ont jamais été à ce point soumises à des rapports de dominations, des bras-de-fer, des coups de menton, des guerres économiques, mortifères pour les peuples mais jamais pour les riches.
Regardez ce qu'il se passe
Sanctions contre la Chine,
sanctions contre la Russie,
sanctions contre l’Iran,
sanctions contre Cuba et le Venezuela.
Devant cette politique de guerre, de chantage menée par les États-Unis, l’Union Européenne ne connaît que deux réactions : soit elle se tait, soit elle embraye le pas.
Menaces d'interventions militaires, occupations, « sanctions » économiques qui étouffent, écrasent les peuples, un blocus punitif contre le peuple de Cuba depuis 1962 – pourtant condamné 18 fois par l'Assemblée générale de l'ONU sans qu'aucun président américain n'y change quoi que ce soit...
Deux poids – deux mesures en permanence, c'est insupportable ; les sanctions économiques c'est quand les intérêts stratégiques occidentaux, ou ceux de je ne sais quelles multinationales, sont en cause, mais jamais quand il s'agit de la souveraineté des peuples, de leurs droits et de leur bien-être.
Les conséquences en France sont lourdes pour notre économie, pour notre agriculture, pour notre industrie, pour nos relations internationales !
Nous sommes devenus un pays suiviste des logiques atlantistes. Où est la France qui savait faire entendre sa voix, une autre voix, non alignée à celle des dirigeants américains ?
Ce n’est pas dans un G7 réunissant les responsables de cette situation, sous bonne escorte de la police, que ces questions vont se régler !
C’est en mettant autour de la table tous les pays, tous les peuples. Et cette assemblée des peuples et des nations, c'est l'ONU dont il est bien temps qu'on renforce les capacités de prévention, résolutions des conflits, et de soutien au développement social et humain.
Le rôle de la France est là : indépendante et souveraine, pour faire entendre la voix de la solidarité, de la justice, d'une paix universelle.
Pour que la France soit fidèle à elle-même, indépendante et souveraine, elle doit donner le signal de la dissolution de l’OTAN, en la quittant.
Nous appelons à mettre fin à ces guerres économiques, aux politiques de sanctions inefficaces et nous appelons à la tenue d’une conférence internationale sous l’égide de l’ONU pour définir de nouvelles règles de développement et garantir une paix durable, un nouveau système de sécurité collective, un développement partagé dans le respect des peuples et de leur souveraineté. Voilà l'initiative qu'on attend de la France par les temps qui courent.
Et garantir un monde de paix et de co développement, c’est lutter contre la course à l’armement, c’est sortir de l’arme nucléaire !
En 2018, comme tous les ans, les ventes d’armes ont progressé atteignant 1800 milliards de dollars !
S’il y a plus de mitraillettes et de canons vendus dans le monde, comment voulez vous qu’il y ait moins de conflits !!
La moitié de ces ventes, proviennent des pays de l’OTAN ! Dites moi qui vend des armes, je vous dirai qui veut la guerre !
Le monde dispose aujourd’hui d’un arsenal militaire capable de dévaster plusieurs fois la planète. C'est de la démence – la dissuasion nucléaire n'a empêché aucun des conflits actuels, et elle encourage des pays à se doter de l'arme nucléaire : voilà le résultat
C’est d’ailleurs aussi l’actualité de cette rentrée.
Les deux principales puissances nucléaires, les USA et la Russie ont décidé de se désengager, des traités encadrant la production d’armes nucléaires.
Ensemble, ils ont déchiré le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, signé entre Gorbatchev et Bush en 1988.
Cette semaine, Trump a décidé de reprendre les essais nucléaires et un premier test de missile de moyenne portée a eu lieu, dimanche dernier, sur une Île au large de la Californie. C’est une première depuis la guerre froide !
C’est un danger pour l’humanité en plus des dégâts causés par ces essais pour notre planète.
Le 21 septembre, journée internationale pour la Paix, sera l’occasion d’exprimer nos craintes et nos espoirs.
Nous aurons un rendez vous important le 26 septembre prochain à l’Assemblée nationale, avec la conférence que nous organisons sur ce sujet, avec Jean Paul Lecoq, député du Havre.
Garantir un monde de paix et de co développement, exige de substituer à la loi du plus fort, l’organisation d’un monde.
Et cela se pose concrètement aujourd’hui pour de nombreux peuples, privés de leur droits élémentaires, je pense notamment au peuple palestinien, au peuple kurde, au peuple du Yemen, ou de Syrie et à tous ceux privés de pays ou de paix !
Voilà une des priorités de notre rentrée : La paix est un projet politique alors que la guerre est du business.
Pour garantir un monde de paix et de co développement, il faut aussi répondre à l’urgence climatique et écologique.
C’est, je le crois, le second défi de civilisation où nous devons mettre plus en évidence notre projet de société, notre projet communiste « l’humain et la planète d’abord » comme une alternative crédible au capitalisme.
L’alarme a certes été déclenchée, par les scientifiques, par des responsables associatifs, syndicaux, politiques, dont nous faisons parti, comme par ces millions de jeunes à travers le monde.
Le capital, les puissances financières veulent corriger le tir et tentent d’ailleurs de s’adapter en louant les vertus d’un capitalisme vert, poussant à l’émergence de nouveaux terrains de profit. Mais vert ou pas, c’est bien vers ce monde invivable que nous mène le capitalisme mondialisé.
A nous de montrer qu’il est non seulement urgent mais aussi indispensable de lier l’urgence climatique et l’urgence sociale.
La recherche du profit, les paradis fiscaux, la rentabilité immédiate des capitaux ne sont pas compatibles avec la profonde transformation des modes de production, d’échanges et de consommation, qu’appelle l’urgence climatique.
Chacun voit bien que des révolutions sont indispensables, en matière de maîtrise publique,
pour sortir sérieusement des énergies carbonées,
pour relancer le transport ferroviaire du fret,
pour déployer des transports en commun fiables et gratuits,
pour changer les pratiques agricoles et alimentaires,
pour construire des logements qui ne soient pas des passoires thermiques.
Pour concevoir un aménagement du territoire favorisant la proximité entre les bassins de vie et les bassins d’emplois.
Nous sommes à mille lieux de ces objectifs avec les politiques libérales ou celles du libre-échange sans limite comme le CETA ou le MERCOSUR !
Je comprends les agriculteurs en colère qui sont allés déverser un peu de purin devant les permanences des parlementaires en Marche ! C’est loin d’être une agression terroriste quand même ! Mais ce gouvernement ne peut pas tenir deux langages : défendre les circuits courts d’un coté et voter les traités de libre échanges avec des pays qui pratiquent l’agriculture intensive à 10 000 kilomètres de chez nous !!
Nous proposons un autre mode de développement:
D’abord en refusant de signer ces traités de libre échange.
Et les engagements de Macron de ne pas ratifier le Mercosur car il vient de découvrir que le président Brésilien n’était pas un homme de parole, devront être tenus entièrement.
Car la forêt amazonienne ne brûle pas depuis 2 jours. En 1 an, les départs de feu ont augmenté de 84 %! Alors quand Macron donne son accord au traité du Mercausour, au G20 d’Osaka le 29 juin dernier, il sait très bien ce qu’il fait et avec qui !
Mais s’il veut regagner en crédibilité, qu’il commence par ne pas ratifier le CETA !
Car ce Traité libéral va être soumis au vote des sénateurs à l’automne et ce sera l’occasion, pour les sénateurs et sénatrices communistes et nous l’espérons pour une majorité de sénateurs, de voter contre ce Traité.
C’est pourquoi nous appelons les français et les agriculteurs à rester mobilisés et à interpeller tous les parlementaires pour que la France ne ratifie pas ce Traité anti climat !
Oui, il est encore possible de gagner contre le CETA
Oui, nous disons qu’il est possible de transformer en profondeur nos modes de production et de consommation en France.
C’est un révolution économique, écologique qu’il est urgent de mettre en place. Et elle nécessite un rôle plus important de l’État et des banques pour cela.
Car c’est à l’État de définir comment sont produites et redistribuées les richesses, de planifier son économie, de fixer des critères sur l’utilisation de l’argent public, sur le rôle des banques.
Avec tous ces leviers, nous disons qu’il est possible de soutenir les agriculteurs, les industriels, les PME toutes celles et ceux qui veulent investir en France, produire en France des biens de consommations tout en respectant les hommes et les femmes qui les produisent mais aussi notre environnement, le climat et nos ressources naturelles.
Les richesses que nous créons tous les jours doivent servir à cela ! Le GIEC demande que chaque état engage 6 % du son PIB pour relever le défi climatique. La France n’en consacre que 1,5% ! Il faut faire 4 fois plus !
C’est pour cela que nous voulons reprendre la main sur les secteurs de l’économie relevant du bien commun ou de la souveraineté de la nation, ainsi que sur les grands établissements financiers.
C’est dans cet esprit que nous demandons un pole public bancaire à l’échelle de la France, permettant de financer cette politique.
Et nous demandons la même chose à l’échelle européenne avec un fond européen spécial dédié au service public, à la transition écologique, financés par le BCE.
Au lieu de déverser des milliards à taux 0% aux banques, aux marchés, nous voulons prendre la main, prendre le pouvoir sur l’économie, cette masse d’argent pour la rendre aux citoyens et permettre une transition écologique efficace, rapide, populaire !!
La France peut actuellement emprunter à taux négatif: c’est à dire : quand elle emprunte 1 million d’euros sur 10 ans, elle remboursera seulement 960 000 euros !
D’après le ministre, cela permettra de dégager 2 milliards d’euros d’économie cette année. 22 milliards d’ici 2022 qu’il entend consacrer au désendettement de la France !
Nous demandons que ces prêts à taux négatifs ne dépendent plus du marché et financent les besoins de notre pays, nos services publics et les investissements pour relever le défi climatique.
Des millions d’emplois sont à créer, des centaines de milliers de jeunes et de salarié·e·s sont à former, en permanence, pour appuyer cette révolution des modes de production et redonner, par la même occasion, un sens au travail de chacun, chacune, dans les entreprises, comme dans les services publics.
Prenons l’exemple du train des primeurs, le Perpignan-Rungis dont la suppression constitue une aberration économique et écologique. Battons nous pour son rétablissement !
Nous serons d’ailleurs à Perpignan le 28 août prochain pour rencontrer tous les acteurs de la filière, avec Laurent Brun, secrétaire général de la CGT Cheminots, et faire des propositions au gouvernement sur ce sujet.
Second exemple, celui d’Aéroports de Paris. C’est aussi un levier important pour lutter conte le réchauffement climatique. L’entreprise sous maîtrise publique pourrait fixer ses taxes aéroportuaires en fonction des efforts consentis, ou non, par les compagnies en matière de respect de l’environnement.
Nous avons engagé une grande bataille pour qu’ADP reste dans le domaine public. Nous l’avons engagée avec toutes les forces politiques, sociales, syndicales opposées à une privatisation, que le gouvernement espérait imposer à marche forcée.
La campagne de signatures lancée en juin a rencontré un vif succès avec désormais plus de 658.000 recueillies sur le site du ministère.
Mais ce chiffre souligne aussi l’ampleur des efforts à produire, partout dans le pays, pour franchir le cap des 1 million de signatures au plus vite.
A ceux qui disent que le mouvement ralenti, disons leur que 100 000 personnes ont décidé de signer la pétition cet été, durant leurs vacances !
Car les initiatives ont été nombreuses, durant l’été, sur les marchés, les plages, dans les sièges de nos sections, de nos fédérations.
Faisons de la fête de l’Huma un temps fort de cette lutte. Nous mettrons à disposition des fédérations un 4 pages spécial pour recueillir des milliers de signatures.
A travers ce combat, c’est tout notre projet de société pour une autre utilisation des richesses que nous défendons.
Comment répondre aux besoins de nos concitoyens sans remettre en question la domination de l’argent, les objectifs de rentabilité à tout crin de la société capitaliste ?
Les communistes propose un nouveau modèle économique, social, écologique.
C’est exigent. C’est indispensable.
Cela pose la question de produire autrement, sans exploiter la planète et ses ressources naturelles, sans exploiter les hommes et les femmes et en les associant aux décisions, aux choix de société et aux choix de redistribution des richesses créées.
On est a dix milles lieux des réflexions du gouvernement actuel. Mais c’est à ce projet que nous devons travailler, pour le rendre possible, crédible, vivant, concret auprès de millions de travailleurs, de familles, de jeunes.
Travailler, se former, vieillir et vivre heureux au pays, en France, en Europe, c’est possible. Mais il faut sortir du système actuel qui ne permettra jamais cet épanouissement humain, cette promesse de bonheur.
A mi-mandat, les promesses de Macron et de son gouvernement ont été tenues : les premiers de cordées se sont enrichis. Fortement. Mais pas nous.
Un chiffre pour illustrer les résultats de la politique du gouvernement : les 500 plus riches familles de notre pays ont ainsi vu leur patrimoine passer de 570 milliards d’euros en 2017 à 700 milliards en 2019. Les 500 familles ont gagné 130 milliards de plus en 2 ans !
22 % ! Retenez ce chiffre, faites le connaître :
les 500 plus riches familles de France ont vu leur patrimoine augmenter de 22% depuis l’élection de Macron.
Mais pas nos pensions, pas nos salaires !
Nous demandons une hausse des salaires et des pensions de 20%, comme pour les plus riches !
La défense du pouvoir d’achat c’est une priorité pour notre parti. Et l’autre priorité, qui va avec, c’est l’éradication totale du chômage et de la pauvreté.
9 millions de nos concitoyens vivent sous le seuil de pauvreté, dont des salarié·e·s, des étudiant·e·s et des retraité·e·s ayant travaillé toute leur vie.
5 millions souffrent du chômage.
Parlons de la réalité de ces chiffres, de tous ceux qui sont radiés, de ceux qui sont précarisés, ubérisés et qui sortent ainsi des chiffres de Pôle Emploi.
La réalité de notre pays, c’est que le chômage de masse existe toujours et que la précarité de l’emploi se développe comme jamais !
Parlons de la vie de ces femmes qui sont principalement touchées par la précarité, par le temps partiel subi et donc par des bas salaires et des petites retraites.
Expliquons aux salarié·e·s, aux sans emplois que la société capitaliste aura toujours besoin d’un taux de chômage élevé pour faire pression sur les salariés, leur pouvoir d’achat et leurs conditions de travail.
La pression sur les salarié·e·s, c’est 57 suicides chez les cheminots en 2018, c’est un suicide tous les 2 jours chez les agriculteurs ! C’est 565 salariés morts sur leur lieu de travail l’année dernière.
C’est pour cela que nous demandons plus de pouvoir d’intervention des salarié·e·s dans les entreprises et que nous voulons garantir une sécurité de l’emploi pour tous avec un revenu garanti et permettant de vivre dignement.
Et c’est possible. Regardez tous les besoins à pourvoir dans nos services publics, dans nos hôpitaux, dans nos communes, pour la transition écologique.
Au lieu de casser la fonction publique comme l’envisage le gouvernement, nous préférons redonner des moyens humains à l’État, à nos collectivités, à nos hôpitaux.
Pour nous communistes, les services publics ne sont pas d’abord des coûts. Ce sont des leviers indispensables pour qu’une société digne de ce nom garantisse l’égalité, comme la réponse à tous les besoins humains, quelle que soit sa condition.
Et je tiens à saluer particulièrement la lutte des personnels soignants des urgences qui restent mobilisés. 230 services toujours en grève, de Point à Pitre à Lille. Nous sommes pleinement avec eux pour exiger des moyens pour nos hôpitaux publics et sortir des logiques comptables.
Et non seulement nous prétendons que nos service publics ne doivent pas être affaiblis plus encore, mais nous revendiquons avec force leur développement et leur extension, et la profonde transformation de leur gestion, pour y associer les usagers, les salarié·e·s et les citoyens.
Oui, il y a des gisements d’emplois : D’abord en réduisant le temps de travail, sans baisser les salaires et en améliorant les conditions de travail. C’est le sens du progrès depuis toujours ! Oui nous voulons travailler mieux et faire du temps de travail un temps d’émancipation humaine. C’est loin d’être le cas pour ceux et celles qui travaillent à la chaîne et qui subissent des cadences insupportables dignes des Temps moderne de Charlie Chaplin.
C’est loin d’être le cas des 250 000 auto entrepreneurs, tenus de travailler 40 à 50 h par semaine qu’ils soient Uber ou Deliveroo, pour espérer gagner un revenu décent. Et encore pas de congés payés, pas de cotisations maladie ou retraite. C’est l’esclavage du 21e siècle.
Des gisements d’emplois, il y en a aussi dans l’industrie: la France devrait se fixer l’objectif de produire ici une grande part de ce que nous importons de partout dans le monde et reconquérir un million d’emploi industriel ! Voilà un objectif ambitieux que nous devons défendre !
Whirlpool, General Electric, Ford Blanquefort, Arjowiggins, autant de symboles de désindustrialisation en cours. Inversons la tendance, planifions la reconquête industrielle de la France, défendons notre indépendance dans des secteurs stratégiques comme l’énergie et préservons nos savoirs faire.
C’est aussi comme cela que nous soutiendrons toutes nos PME et les millions d’emplois qui en dépendent. Oui, le PCF défend toutes ces petites entreprises dont les commandes sont intimement liées au bon vouloir des grandes multinationales et des banques.
C’est pour toutes ces raisons que nous contestons cette Europe libérale et que voulons donner des critères aux versements des aides publiques aux entreprises, au crédit : car l’argent des banques, de la BCE, de l’État doit être conditionné à la création d’emplois, à l’investissement productif, à la formation, mais il ne doit pas soutenir les délocalisations, les inégalités salariales Femmes Hommes, les bas salaires et les contrats précaires et la pollution !
Le gouvernement cherche à équilibrer son budget 2020 ?
Nous lui proposons de faire des économies en supprimant les aides publiques, CICE, CIR et autres niches fiscales aux entreprises, multinationales du luxe ou d’ailleurs, qui ne respectent pas ces règles élémentaires, qui polluent ou qui distribuent des dividendes à gogo !Les trois plus grandes fortunes de France sont les PDG de Vuitton, Chanel, et L’Oréal : leur fortune explosent d’année en années et l’État leur verse des subventions ? Quelle est la logique ?
C’est pourquoi nous défendons une politique fiscale plus juste, sélective qui permettra aussi de financer nos services publics et nos communes, nos collectivités.
Nous proposons de restaurer l’ISF, de taxer les dividendes et les revenus financiers au même niveau que nos salaires, de lutter avec force et dissuasion contre les fraudeurs fiscaux, de taxer à la source les bénéfices des multinationales. Ces choix, ces propositions, nous voulons les faire partager au plus grand nombre, avec les salarié·e·s, pour montrer que d’autres choix sont possible. Il faut redonner de l’espoir !
Et sur toutes ces questions, les forces de gauche auront la responsabilité de montrer qu’elles sont capable de construire avec les français un projet qui remet en cause le capitalisme dont tout le monde dit qu’il est à bout de souffle.
Et je ferai des propositions concrètes lors du meeting de la Fête de l’Huma, le samedi à 15h30 sur la grande scène. Venez nombreux pour donner du poids et de la force à notre combat.
Que l’on ne vienne pas nous parler de la dette, du déficit public ou des traités européens qui nous empêcheraient de prendre des mesures fortes pour le climat, pour les français !
C’est la condition pour être à la hauteur du combat mené par les forces de l’argent et par leurs relais politiques.
Ce gouvernement, qui est soutenu par moins d'un tiers des français rappelons le, communique beaucoup mais agite aussi le bâton pour réprimer toute manifestation de colère. Les Gilets jaunes, les militants syndicaux, politiques, ceux qui se rassemblent à Biarritz au G7 le savent bien.
Il s’affirme ainsi toujours plus comme un « gouvernement de répression », en travaillant à rassembler autour de lui les classes possédantes.
Il ne lésine sur aucun moyen pour brider les mouvements sociaux et dévoyer les politiques de maintien de l’ordre républicaines, quand il organise la multiplication de violences à l’égard des manifestants, de syndicalistes, de jeunes de banlieues ou encore de jeunes festivaliers, comme ce jeune Steve retrouvé mort dans la Loire.
Nous préférons voir les forces de l’ordre et ceux de la justice s’attaquer aux violences faites aux femmes : 94 féminicides depuis le début de l’année ! Ce n’est pas un grenelle qui va régler le problème…
Ce qu’il faut ce sont des moyens financiers et humains pour faire respecter tout simplement la loi, et protéger les femmes dés la première alerte !
Et oui, nous voulons être utiles en montrant qu’il est possible de mettre en œuvre une réforme des retraites ambitieuse, progressiste, humaine !
C’est un des enjeux de la rentrée car nous n’acceptons pas le projet du gouvernement qui menace non seulement de faire reculer l’âge de la retraite pour des millions de salarié·e·s, de baisser les pensions déjà exsangues, mais surtout d’asphyxier le système par répartition, seul à même de garantir la solidarité entre les salariés et entre les générations.
Face à ce projet fondé sur la volonté de transférer progressivement nos retraites vers des fonds de pension, nous voulons, dès le premier rendez-vous syndical du 24 septembre, contribuer au rassemblement le plus large.
Et nous défendrons une véritable réforme progressiste de la retraite, avec de nouveaux droits pour les salariés, un retour de l’âge légal à 60 ans, une augmentation des pensions dont le montant sera garanti.
Plus globalement, nous voulons mener le débat sur une conception nouvelle de cette phase de la vie, après le travail salarié, qui doit être envisagée comme une étape nouvelle de l’épanouissement humain et du rapport entre les retraités et l’ensemble de la société. Il faut promouvoir une Sécurité sociale du XXI° siècle, prolongeant l’œuvre d’Ambroise Croizat afin de sécuriser chacun des moments de la vie de nos concitoyennes et concitoyens.
Nous montrerons qu’il est possible de financer une telle réforme, d’augmenter la part du PIB consacrée aux retraites car c’est indispensable pour garantir une retraite digne pour toutes et tous.
Nous expliquerons comment les revenus financiers, les dividendes qui sont moins taxés depuis Macron, doivent cotiser, comme les salaires.
De même, l’égalité salariale Femme-Homme, en la rendant effective, rapporterait 5,5 milliards d’euros.
Cette réforme progressiste des retraites, comme l’ensemble des ruptures à opérer pour transformer radicalement la société seront au cœur des débats que nous voulons conduire avec l’ensemble des forces de gauche comme avec les forces syndicales.
Comme je l’ai souligné au sortir de la campagne des européennes, on ne pourra pas briser le duo funèbre de Macron et Le Pen seulement par des appels rituels au rassemblement.
Il faut maintenant être concret. Nous voulons travailler à faire émerger un débouché politique, un espoir de changement, sur la base d’un projet permettant de changer concrètement la vie des gens et de relever les grands défis du 21e siècle.
Rien ne serait pire que de laisser le monarque élyséen jouer les apprentis-sorcier en faisant de l’extrême droite la seule alternative à sa politique.
Aux dernières élections européennes, on a vu le résultat de cette stratégie aventurière.
Alors, tout de suite, nous voulons être utiles.
Nous voulons construire une dynamique porteuse d’espoir, une nouvelle union populaire, un Front populaire du XXI° siècle, avec les françaises et les français, qui fasse converger toutes les forces disponibles.
C’est pour y contribuer que nous avons, en juin, lancé un appel aux hommes et aux femmes soucieux de changer le destin de la France, aux forces de gauche et écologistes, aux organisations syndicales, aux collectifs de citoyens. C’est dans le même esprit que nous avions, dès le mois de mars, mis en débat nos dix propositions pour la France.
Cet appel en direction de nos concitoyens doit s’accompagner d’une intervention populaire plus importante, à la hauteur du défi.
Cela vaut pour les municipales où partout, nous proposons de construire des majorités sur des projets ancrés dans la réalité, capables d’améliorer la vie de nos concitoyens, concrètement ; des projets capables de battre la droite et l’extrême-droite, de repousser leurs politiques.
On sait le point d’appui que représentent les municipalités de gauche et écologistes à direction communiste et c’est pourquoi nous faisons de leur réélection un enjeu majeur de notre campagne de mars prochain.
De même que nos concitoyens et concitoyennes doivent pouvoir compter sur un plus grand nombre d’élus communistes, partout en France, et en particulier dans les conseils métropolitains, où se prennent de plus en plus de décisions stratégiques pour les territoires.
L’Humanité et la Fête
La Fête de l’Humanité : Des centaines de milliers de personnes vont pouvoir se confronter aux grands débats qui agitent la société. Nos échanges, nos initiatives sur la Fête, la diffusion du bon de soutien, doivent être imprégnés de cette ambition.
Ces centaines de milliers de participants vont aussi pouvoir se confronter à l’enjeu du renforcement du PCF, avec, je vous le propose, un effort sans précédent sur l’adhésion.
La campagne électorale, avec un parti mobilisé et offensif, a montré combien nous pouvions être entendus et faire adhérer des milliers de personnes, qui seront autant d’acteurs du projet de société que nous voulons construire.
Et bien sûr, la Fête c’est aussi celle de notre journal, l’Humanité, qui est irremplaçable pour porter un regard et des idées communistes face à l’évolution de ce monde.
Notre journal traverse une période de graves difficultés, et son avenir dépend aussi du nombre de vignettes que nous réussirons à vendre.
Voilà mes camarades les beaux combats qui nous attendent pour cette rentrée : nous voulons la placer sous le signe de l’espoir et de la combativité car plus que jamais, il est urgent de mettre l’argent au service de l’être humain et de la planète ! »
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF,
Aix-en-Provence, le 24 août 2019.

mardi 27 août 2019

Congrès du PCF


Voici quelques images de trois jours de débats intenses que vous ne verrez pas dans les médias officiels.
Trois jours de débats, de discussions, sur des sujets aussi importants que le partage des richesses, la réforme Macron sur les retraites, la privatisation d'ADP, le défit climatique, les élections municipales, bref ces universités d'été DU Parti communiste Français ont été un succès incontestable. plus de 1000 participants bien décidés à en découdre avec Macron, et ouvrir la voix à un rassemblement de toutes les forces réellement de gauche,des associations, des syndicats.......
qui sont prêtes à mettre en commun ce qui les rassemble, pour en faire une alternative à cette politique ultra libérale qui détruits nos vies et la nature. La journée de samedi, s'est terminé par un échange entre des représentants du PCF des socialistes, de Générations S, de République et socialisme et de la France insoumise et de la CGT sur la nécessaire lutte commune contre la réforme Macron sur les retraites. Ce premier échange, en appelle d'autres, et nous donne des raisons d'espérer.
Une fois de plus les médias font échos des universités d'été de tous les partis politiques, mais ignorent ce que fait et dis le PCF.
Il est donc important de relayer largement ces trois journées de travail, de formation, de propositions, mais aussi 3 jours d'un grande fraternité.

dimanche 25 août 2019

SÉCURITÉ DU RÉSEAU FERRÉ: BORNE PROMET "DES CORRECTIFS", LA CGT ACCUSE L'ETAT ET LA DIRECTION

La ministre des Transports Elisabeth Borne a promis mercredi "des correctifs" aux problèmes de maintenance à la SNCF, signalés dans un rapport du gendarme du ferroviaire, la CGT jugeant de son côté "majeure" la responsabilité de l'Etat et de la direction.
"On va tous être vigilants à ce que des correctifs soient apportés à court et moyen terme", a assuré la ministre des Transports sur RTL au sujet des problèmes relevés par l'Établissement public de sécurité ferroviaire (EPSF) et publiés mardi par Le Parisien.
"L'EPSF est dans son rôle de signaler les insuffisances", a déclaré Mme Borne. "S'il y avait un problème de sécurité immédiat, l'EPSF pourrait décider d'arrêter immédiatement un équipement et la circulation, et il ne l'a pas fait."
Selon Le Parisien, des problèmes de maintenance, du type de ceux ayant conduit à des accidents comme le déraillement mortel de Brétigny en 2013, "persistent" à la SNCF. Le journal s'appuie sur un rapport partiel et confidentiel de l'EPSF, couvrant l'audit technique de 14.000 km du réseau SNCF (qui en compte près de 30.000 au total).
Mme Borne y voit les conséquences de "décennies de sous-investissement et de +tout-TGV+", et a rappelé que le gouvernement s'était engagé il y a un an à porter l'effort de modernisation des voies ferrées à 3,6 milliards d'euros par an, soit "50% de plus que ce qui se faisait au cours de la dernière décennie".
"Il faut que tous ces travaux se mettent en œuvre, ce qui est un véritable défi pour la SNCF", a-t-elle insisté.
Interrogée par l'AFP, la direction de la SNCF a estimé que "pour juger de l'état de la sécurité, il faut regarder le nombre d'+accidents de sécurité remarquables+ signalés par l'EPSF, et qui a baissé de 30% en trois ans". Depuis Brétigny, "le contrôle et la sécurité ont été complètement remis à plat", a-t-on ajouté.
Pour la CGT-Cheminots, "la responsabilité de l'Etat et de la direction de la SNCF est majeure". La situation du réseau ferré résulte "des choix exercés par les gouvernements successifs et la direction", avec "la recherche effrénée" d'une "baisse des coûts et la casse de l'outil public qu'est la SNCF", accuse dans un communiqué le premier syndicat de la SNCF.
Dénonçant un "recours massif à la sous-traitance" et la diminution "des effectifs cheminots", la CGT-Cheminots réclame "des moyens humains, matériels et financiers" pour "maintenir un haut niveau de sécurité sur les infrastructures ferroviaires".
L'Unsa ferroviaire, deuxième syndicat de la SNCF, a réclamé pour sa part dans un communiqué "un mode de financement pérenne et à même d'assurer une modernisation du réseau" ferré, "à la veille d'un vote final de la LOM (loi sur les mobilités, ndlr), du projet de loi de finances 2020 et plus encore du nouveau contrat de performance avec SNCF Réseau".

samedi 24 août 2019

Les grandes entreprises n’ont jamais versé autant de dividendes à leurs actionnaires, surtout en France. Une preuve que les entreprises se portent bien, mais qui fait grincer des dents. Car les salaires, eux, sont nettement moins bien lotis.
La France, championne d’Europe 2019 des dividendes. Le dernier rapport du cabinet Janus Henderson, qui tient depuis 10 ans un indice pour "dégager des tendances" sur la rémunération des actionnaires, affirme que l’Hexagone est "le plus grand payeur de dividendes en Europe". Et "de loin", précise-t-il.
Au seul deuxième trimestre de 2019, les entreprises françaises ont en effet versé 51 milliards d’euros à leurs actionnaires, un chiffre en hausse de 3,1 % par rapport à 2018.

Quatre fleurons français dans le Top 20 

Janus Henderson explique que cette croissance est notamment due à la progression d’un seul groupe, le spécialiste du luxe Kering (Yves-Saint-Laurent, Gucci, Pomellato, Boucheron…) qui a connu "une forte hausse de ses bénéfices". Mais la plupart des sociétés tricolores – le cabinet analyse les 1 200 plus importantes entreprises cotées en bourse dans le monde – voient leurs dividendes augmenter. Seule EDF en a versé moins que l’an dernier.
Quatre fleurons hexagonaux font même partie du Top 20 mondial : le spécialiste des médicaments Sanofi (3e place), la banque BNP Paribas (5e), le mastodonte de l’énergie Total (10e), et l’assureur Axa (16e).

Un bond de près de 60 % depuis 2013

À ce jeu-là, la France est désormais intouchable au niveau européen. L’Allemagne a versé sur la même période "seulement" 38,5 milliards de dollars de dividendes, le Royaume-Uni 35 milliards. Surtout, la progression française est impressionnante. En 2013, la France était encore derrière l’Allemagne pour ce même classement. Depuis, elle a vu les versements de ses dividendes bondir de près de 60% %, quand la moyenne continentale se situe à 24 %.
Bien que ces statistiques, issues d’une étude de cabinet privé, soient à prendre avec une certaine précaution, elles confirment la rentabilité de ces placements financiers, et le fossé qui se creuse entre investissement et salaire.

Une revalorisation du Smic de 1,5% cette année

Car au moment où ces revenus du capital explosent, ceux du travail suivent une courbe nettement plus plate, en France en tout cas. Entre 2018 et 2019, les salariés payés au Smic ont ainsi dû se contenter d’une revalorisation de… 1,5 %. Et selon l’Insee, le salaire moyen n’a progressé que de 1,7 % en France en 2017, puis de 2 % en 2018. La hausse devrait être à peine plus élevée cette année.
Le tout avec une inflation qui s’est redressée l’an passé (1,8 %) après être restée faible plusieurs années de suite.
L'évolution de l'indice, qui part de 2009, montre une augmentation des versements de dividendes partout dans le monde. Mais ce n'est pas en Europe qu'elle est la plus forte.

Source Janus Henderson
Source Janus Henderson

"Double discours"

Ces statistiques tombent mal, à l’heure où les grands de ce monde ont mis les inégalités au menu du G7, qui se réunit à la fin de la semaine. "Les dividendes versés au sein des pays du G7 ont augmenté trois fois plus vite que les salaires", a calculé Quentin Parrinello, porte-parole d’Oxfam France, alors que les altermondialistes d’Attac dénoncent un "double discours" des dirigeants. Les politiques politiques publiques occidentales, selon eux, "aggravent les inégalités et privilégient la rémunération des actionnaires sur l’intérêt général".
Ces deux organisations seront ce week-end au Pays basque pour participer au contre-sommet face à ce qu’il appelle "l’opération de communication de l’oligarchie mondiale" qui "perpétue un système au service des plus riches et des multinationales".

vendredi 23 août 2019

Réforme des retraites : les 10 points chauds du rapport Delevoye

1 – Le niveau des pensions va baisser !

Au détour de son dossier de presse, Jean-Paul Delevoye nous confirme une information essentielle : avec sa réforme, nos pensions vont chuter. Pourquoi ? Parce qu’il va mettre en place une « règle d’or » avec un blocage des ressources du système de retraites à son niveau actuel, 14 % du PIB. Le hic, c’est que le nombre de retraité·e·s va augmenter de plus d’un tiers d’ici à 2050. Si les recettes du système sont bloquées, le niveau des pensions va donc être ajusté à la baisse.
Et c’est ce que Delevoye confirme, à la dernière page de son dossier de presse, avec ses simulations :
En partant à la retraite à 62 ans, Marine, après 40 ans de travail, ne percevra que 52,6 % de son salaire de fin de carrière. À 64 ans : 62 % seulement. Il faudra attendre 66 ans pour toucher 72,1 % de son salaire de fin de carrière, c’est-à-dire ce que touchent en moyenne aujourd’hui les retraités.
Petit rappel : aujourd’hui, l’âge moyen de départ est de 62,4 ans, et la pension médiane représente 74,7 % du salaire de fin de carrière des femmes et 74,9 % (Source DRESS, les Retraites et les retraités, édition 2018) du salaire de fin de carrière des hommes…
Ci-dessous : extraits du dossier de presse “Un système universel de retraite, plus simple, plus juste, pour tous” – Préconisations de Jean-Paul Delevoye, Haut-Commissaire à la réforme des retraites / pages 14 et 22
 

2 – L’âge de départ en retraite va reculer, reculer, reculer…

Alors qu’aujourd’hui l’âge de départ en retraite est de 62,4 ans en moyenne, Jean-Paul Delevoye nous annonce la mise en place d’un âge pivot à 64 ans pour la génération née en 1963. Celles et ceux qui partiront à 63 ans subiront une décote de 5 %, quant à ceux qui partiront à 62 ans, ce sera 10 % sur le montant de la pension pendant toute la durée de la retraite ! Par exemple, pour Paulo cité dans le dossier de presse, la perte sera de 138 € net par mois, ce qui représente plus de 33 000 € sur l’ensemble de sa retraite (si Paulo est dans l’espérance de vie moyenne de 82 ans). On mesure combien le maintien de l’âge légal à 62 ans est hypocrite…
Ce d’autant que ce que JP Delevoye oublie de rappeler, c’est que seuls 44 % des seniors de plus de 60 ans sont en emploi. Travailler plus longtemps, ce sera donc pour celles et ceux qui peuvent. Pour les autres, ce sera chômage, minima sociaux ou minimum vieillesse… Cerise sur le gâteau, Delevoye nous annonce discrètement que cet âge pivot sera amené à évoluer en fonction de l’espérance de vie… sans réforme, grâce à la règle d’or et au système de pilotage automatique mis en place par le gouvernement. Nouvel oubli au passage : l’espérance de vie et l’espérance de vie en bonne santé, ce n’est pas pareil. En France, l’espérance de vie en bonne santé stagne à 63,4 ans en moyenne… Autrement dit, avec la réforme Delevoye, la retraite ce sera seulement quand on ne pourra plus en profiter…
Bon, il faut quand même préciser que cette histoire d’âge pivot, c’est le chiffon rouge que le gouvernement agite aujourd’hui pour mieux pouvoir annoncer demain une concession facile. Pourquoi ? Parce qu’il n’est pas besoin d’un âge pivot pour équilibrer à financement constant les comptes du système. Il suffit de réduire la valeur de service du point, en fonction des aléas de l’économie (hausse du chômage, récession,…) et de l’accroissement du nombre de retraités.

3 – Avec le système à points, on est bons pour la loterie généralisée

Le système à points de Macron, c’est simple comme une formule publicitaire : « 1 € cotisé = les mêmes droits ». Clair et transparent, non ? Euh… Il manque juste une information : ils s’élèveront à combien ces fameux droits ? La valeur des points (« valeur de service du point ») sera déterminée uniquement au moment du départ en retraite, en fonction de la situation économique et démographique. Alors qu’avec les règles actuelles la pension médiane s’établit à 75 % du salaire de fin de carrière pour une carrière complète (Source DRESS, les Retraites et les retraités, édition 2018) demain, ce sera la loterie. Nous connaîtrons en permanence le nombre de points cumulés, sans savoir le montant de pension auquel ils donnent droit…Magnifique diversion !
Et la valeur du point ne sera même pas la même pour toutes et tous, puisque cela dépendra de l’âge auquel on prendra sa retraite et du contexte économique. 1€ cotisé n’assurera donc même pas les mêmes droits à toutes et tous…
Pour mesurer l’impact sur votre pension du système à points, vous pouvez utiliser le simulateur détaillé de la CGT

4 – L’allongement de la durée de cotisation n’est finalement pas abandonnée

Les prévisions du Conseil d’Orientation des Retraites démontrent qu’en 2025, le système accusera un déficit de 0,4 % du PIB. Refusant par principe d’augmenter les recettes, le gouvernement avait prévu d’imposer 43 annuités de cotisation à toutes les personnes nées après 1963.
Face au tollé, il a annoncé y renoncer pour cet automne, mais, le dossier de presse de Delevoye nous confirme bien que ces mesures seront à l’ordre du jour au printemps 2020.

5 – Les ingés, cadres et tech voient venir le déclassement

Avec ce régime à point, le montant de la retraite ne sera plus calculé sur la base des 6 derniers mois dans la fonction publique ou des 25 meilleures années dans le privé, mais en prenant en compte les 43 années de la carrière. Conséquence : plus votre salaire de fin de carrière est éloigné de celui du début de carrière, plus vous serez pénalisé·e.
Ajoutons que Delevoye propose que le  système par répartition ne couvre plus les salariés que dans la limite de 3 plafonds de la Sécurité sociale au lieu de 8 plafonds aujourd’hui. 10 % des cadres ne pourraient plus ainsi cotiser en répartition sur la totalité de leur salaire, ce qui les priverait de la continuité de niveau de vie que seul le système par répartition peut leur garantir. Un problème pour nos systèmes par répartition qui perdraient une partie de leurs recettes.
Pour les ingés, cadres et tech, la conséquence sera simple : le système de retraite ne permettra plus de maintenir le niveau de vie, et il y aura un décrochage net entre le salaire de fin de carrière et le montant de la pension. Les exemples cités par Delevoye dans son dossier le confirment : Marine devra attendre 66 ans pour avoir une pension représentant 72 % de son dernier salaire… Et encore faudra-t-il qu’elle aie encore un emploi. Rappelons que seuls 30 % des salarié·e·s de 62 à 64 ans sont toujours en emploi….
Pour mesurer l’impact sur votre pension du système à points, vous pouvez utiliser le simulateur de la CGT.

6 – Les salarié·e·s les plus solvables vont devoir se tourner vers la capitalisation

Le gouvernement ne s’en cache pas. Pour maintenir leur niveau de vie, celles et ceux qui en ont les moyens seront renvoyés vers la capitalisation, l’épargne retraite et les fonds de pension. Sans aucune garantie comme l’a montré la crise de 2008 avec l’effondrement de nombreux fonds de pension.
L’intérêt ? Dégager un nouveau marché pour les assureurs et les banquiers et créer, comme le souhaite Emmanuel Macron, des « fonds de pension » à la française.
En clair : permettre aux boursicoteurs de spéculer sur nos retraites pour financiariser nos entreprises et notre travail.

7 – La fin des régimes spéciaux et des départs anticipés

Là pour le coup c’est clair, et c’est même au cœur de la stratégie de campagne de Delevoye : mettre en avant la suppression des régimes spéciaux pour démontrer qu’enfin les salarié·e·s seront traité·e·s à la même enseigne et qu’il sera mis fin à ces « affreux » privilèges.
Tout est fait pour organiser le débat sur l’équité entre les salarié·e·s pour partager la pénurie et occulter le débat central du partage des richesses avec le capital (le financement des retraites bloqué à 14 % de PIB).
Sauf que bien sûr, l’alignement des droits se fait vers le bas. Tellement vers le bas que les salarié·e·s du privé qui sont déjà très mal lotis en matière de retraites (43 annuités, calcul sur les 25 meilleures années) y perdront aussi !
Pour l’ensemble des salarié·e·s, les mêmes règles s’appliqueront avec un âge d’ouverture des droits à 62 ans, un âge « à taux plein » (sans que l’on sache ce qu’il représentera !) à 64 ans et un calcul du montant de la retraite sur l’ensemble de la carrière. Vive le progrès social !
Les régimes spéciaux ont pourtant été construits pour prendre en compte les spécificités des professions, et notamment la pénibilité avec les catégories actives dans la fonction publique qui permettent un départ à partir de 57 ans par exemple pour les infirmières, les sages-femmes, les aides-soignantes, les égoutiers, les policiers et pompiers et des départs anticipés pour les marins, les cheminots, militaires…
À la place, le compte de prévention de la pénibilité mis en place dans le privé depuis 2015 sera généralisé. Au menu, un départ au mieux à partir à 60 ans. Et encore, il faudra avoir atteint des expositions maximales et donc n’avoir vraiment plus beaucoup de temps à vivre car :
  • Seuls 6 critères sont pris en compte : les activités exercées en milieu hyperbare ; les températures extrêmes ; le bruit ; le travail de nuit ; le travail en équipes successives alternantes ; le travail répétitif.
  • Les seuils d’exposition pour valider des points sont très élevés. Par exemple, pour valider les points liés au travail de nuit il faudra avoir travaillé 150 nuits par an !
  • Ces critères sont très défavorables aux femmes. Depuis la mise en place du compte pénibilité dans le privé 75 % des salarié·e·s qui y ont acquis des points sont des hommes (source : Haut Conseil à l’Égalité entre les Femmes et les Hommes).

8 – La triple peine pour les fonctionnaires

Le montant de la pension sera désormais calculé sur l’ensemble de la carrière et plus sur les 6 derniers mois dans la fonction publique. En « contrepartie », les primes seront intégrées à ce calcul. Sauf que leur distribution est très inégalitaire entre les fonctionnaires. Les enseignant·e·s, par exemple (qui sont à plus de 70 % des femmes), ont une rémunération très faible par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE et n’ont quasiment pas de prime, la réforme leur sera donc particulièrement défavorable.
Pour faire passer sa réforme, le gouvernement annonce « des mesures d’accompagnement » dans la fonction publique sans plus de détails… En perspective, l’augmentation des primes déjà prévue pour l’encadrement dans la réforme de la fonction publique. Un levier pour individualiser les rémunérations et le travail, et ainsi importer le Wall Street management qui sévit dans le privé. Et une arme contre les femmes cadres qui sont bien souvent exclues des primes, du fait de critères indirectement discriminants (présentéisme, « charisme », participation aux résultats de l’entreprise…).
C’est ce qui explique que les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes sont plus importants dans le privé et atteignent 26 % contre 19 % dans le public.
Au total, des baisses de pension très importantes, une individualisation de la rémunération et une individualisation du management…

9 – Compensation des périodes de chômage, droits familiaux… la grande incertitude

“1 € cotisé = les mêmes droits”, derrière ce slogan simpliste se cache une autre conséquence : les périodes d’inactivité subie, chômage, maternité ou maladie ne génèreront plus de droits. Delevoye nous rassure, ils donneront toujours droits à l’attribution de points, mais ces points seront financés par l’impôt, plus par les cotisations.
Première conséquence, ce sont les parlementaires qui décideront chaque année du fonctionnement de ces droits, ce qui génèrera beaucoup plus d’instabilité qu’aujourd’hui.
Deuxième conséquence, leur nature change : on passe de droits acquis et dus à tous les salarié.e.s à des aides sociales consenties au nom de la solidarité nationale, et donc pouvant être plafonnées et soumises à condition de ressources. Delevoye nous dit que ces périodes donneront droit à des points, mais il ne nous dit pas combien. Seront-ils forfaitaires, alignés par exemple sur le SMIC ce qui tirerait la pension de tous les ingés, cadres et tech vers le bas, ou comme aujourd’hui proportionnels au salaire antérieur ?
Delevoye nous indique ensuite que sa réforme sera favorable aux femmes car la majoration de 10% des pensions actuellement accordée au 3e enfant sera remplacée par une majoration de 5 % au 1er enfant. Bon, il faudrait d’abord que le gouvernement publie les études d’impact pour permettre de mesurer l’impact de l’ENSEMBLE des mesures sur les femmes et les hommes. Mais surtout, même si on ne regarde que les droits familiaux, il y a un disparu, et de taille : les Majorations de Durée d’Assurance pour enfants (ou MDA) qui permettent aux femmes de gagner deux annuités de cotisation par enfant dans le privé, et une dans le public. « Bizarrement » le rapport Delevoye n’en dit pas un mot ! C’était pourtant un dispositif déterminant pour permettre aux femmes d’avoir une carrière complète.
Quant à la grande avancée du minimum contributif qui atteindra désormais 85 % du SMIC net contre 81 % actuellement, Delevoye oublie de préciser que la condition pour en bénéficier sera d’avoir validé une carrière complète, et donc 43 annuités, pour l’instant… Nombre de salarié·e·s et notamment de femmes, seront donc au minimum vieillesse.

10 – À L’avenir, même plus besoin de réforme pour baisser les retraites

Le meilleur pour la fin. Avec sa « gouvernance innovante », la réforme Delevoye se présente comme la dernière réforme des retraites. Fini les réformes régressives et les remises en cause de nos droits alors ? Et non… Agnès Buzyn le dit « je sais combien les français sont attachés à notre système de retraites », elle sait surtout combien la mobilisation est forte en cas de réforme régressive et peut emporter un gouvernement ou un Président, comme l’a été Jupé après 1995 ou Sarkozy après la réforme de 2010. L’objectif c’est donc de mettre en place une règle de pilotage automatique qui permettra de baisser le montant des pensions ou de retarder l’âge de départ en retraite, en fonction de l’espérance de vie et de la situation économique. Bizarrement, cette règle de pilotage ne permettra pas de revoir les ressources à la hausse et d’augmenter les cotisations ou les prélèvements sur le capital pour financer nos retraites… Quel manque d’imagination pour une gouvernance « innovante » !

Conclusion : l’augmentation des ressources, grande absente !

Tout au long de ce touffu dossier de presse, et du dossier de 150 pages qui l’accompagne, il y a une possibilité qui n’est surtout pas abordée : l’augmentation des ressources dévolues à notre système de retraites. C’est pourtant ce qui permettrait d’éviter de déclasser et paupériser tous les retraité·e·s… Et c’est aussi simple que supportable. Pour maintenir le niveau des pensions à leur niveau actuel, il suffirait d’augmenter de 0,2 % le taux de cotisations, jusqu’en 2042. Concrètement, cela voudrait dire chaque année 4,4 € de cotisations mensuelles en plus pour un salaire de 2 000 €, par exemple. Et pour financer les propositions de la CGT, c’est-à-dire le droit à la retraite dès 60 ans avec au minimum 75 % de son dernier salaire, il faudrait augmenter de 0,4 % le taux de cotisation, soit 8 € de cotisations mensuelles en plus pour un salaire de 2 000 €… dont seulement 3,20 € correspondant à la part salariale de la cotisation et 4,80 € sur la part patronale.