dimanche 30 juin 2019

Le ministère de l’Intérieur commande en masse des munitions pour fusils d’assaut et des grenades de désencerclement

Les nouvelles armes de maintien de l’ordre et de « gestion démocratique des foules » sont responsables de dizaines de mutilations à vie et de blessures graves. Qu’importe ! Le ministère de l’Intérieur vient d’entériner de nouvelles commandes massives : 10 000 grenades de désencerclement par an, qui s’ajoutent aux centaines de lanceurs de balles de défense (LBD) achetés en fin d’année dernière. Plus étonnant, la place Beauvau a acheté 25 millions de cartouches de fusils d’assaut pour les quatre prochaines années. « Allô, place Beauvau ? C’est pour une commande » : enquête sur ces étranges appels d’offres.
Le ministère de l’Intérieur ne cesse d’étoffer son stock d’armes, non létales comme létales. Il avait déjà passé commande, le 23 décembre dernier, de 1280 nouveaux « lanceurs mono-coup » type LBD, principalement pour la gendarmerie, et de 450 LBD semi-automatiques – des « lanceurs multi-coups » (LMC) [1] pour les policiers. La place Beauvau vient successivement d’acheter 40 000 nouvelles grenades à main de désencerclement (GMD) à effet assourdissant, et de lancer un appel d’offres visant à acquérir, sur les quatre prochaines années, 25 millions de... cartouches de fusil d’assaut pour une valeur estimée à 11 millions d’euros [2].

samedi 29 juin 2019

Pourquoi des médicaments très controversés continuent d’être prescrits face à la maladie d’Alzheimer

Le gouvernement a déremboursé l’année dernière les médicaments anti-Alzheimer, jugés peu efficaces et aux effets indésirables parfois graves. Pourtant, des médecins continuent de les défendre et ont demandé l’annulation de cette décision. Leurs liens d’intérêts avec les labos auraient-ils quelque chose à y voir ? De plus en plus de troubles chez les personnes âgées tendent en outre à être étiquetés Alzheimer, et à faire l’objet de prescriptions médicamenteuses. « La maladie d’Alzheimer est devenue un énorme fourre-tout »« on a tendance à qualifier tous les troubles psychiques d’Alzheimer », alertent certains observateurs. Enquête.
Les quatre médicaments principaux anti-Alzheimer figurent encore dans la liste noire 2019 de la revue Prescrire, qui recense les traitements plus dangereux qu’utiles. Selon la revue médicale indépendante qui aide les médecins à mieux prescrire, à l’abri de la pression des labos pharmaceutiques, ils sont à éviter en raison des risques « disproportionnés » qu’ils font courir aux patients. Ce sont les mêmes traitements que le gouvernement a décidé de dérembourser en juin 2018, les estimant peu efficaces, voire dangereux, avec à la clé, 90,3 millions d’euros d’économies. Mais faute d’alternative, ils restent massivement prescrits malgré le manque de résultat. Il n’existe pas de remède pour soigner cette maladie qui toucherait 850 000 personnes dans l’Hexagone, selon France Alzheimer.
« Aucun de ces médicaments n’a d’efficacité démontrée pour ralentir l’évolution vers la dépendance », soulignait déjà Prescrire, au moment de l’arrivée sur le marché de ces traitements il y a vingt ans. « La maladie d’Alzheimer est fluctuante, parfois cela va de mal en pis, parfois cela va mieux, même si cela n’est pas forcément grâce aux médicaments », tente d’expliquer Bruno Toussaint, le directeur éditorial. Basta ! s’est surtout rendu compte que la promotion passée des fabricants de ces médicaments auprès des blouses blanches semblent encore récolter ses fruits aujourd’hui...

« Des effets indésirables graves, parfois mortels »

Il n’y a qu’à constater l’aveuglement d’une partie de la communauté médicale quant aux effets secondaires de ces traitements. En plus du manque d’efficacité, au fur et à mesure des avancées de la recherche, on s’est aperçu qu’ils exposaient « à des effets indésirables graves, parfois mortels », depuis plus de dix ans, comme le signale Prescrire. Troubles digestifs – dont des vomissements parfois graves –, neuropsychiques, cardiaques, dont des bradycardies, des malaises et des syncopes pour certains de ces médicaments [1]. Et pour l’un d’entre eux, en prime, des troubles sexuels compulsifs ont été recensés comme effets secondaires. Encore un autre médicament déremboursé [2] peut même entraîner des comportements violents.
Pourquoi les médecins continuent-ils de prescrire ces traitements malgré leur manque d’efficacité combiné à leurs effets secondaires graves ? Les liens d’intérêts tissés avec leurs fabricants peuvent-ils l’expliquer ? Étonnamment, ce ne sont pas les laboratoires fabricants – Eisai, Lundbeck, Novartis et Janssen-Cilag (Johnson&Johnson) – mais un collectif mené par des sociétés savantes comme la société française de neurologie et de gériatrie, ainsi que l’association de patients France Alzheimer qui sont montés au créneau. Ils ont déposé un recours devant le Conseil d’État pour faire annuler la décision de déremboursement le 27 juillet 2018. La procédure judiciaire est toujours en cours.
La fer de lance de ce recours, c’est la société française de neurologie qui regroupe les stars de la neurologie, grands influenceurs du secteur. Jérémie Pariente, son vice-président, est missionné par la société savante pour répondre à nos questions en tant que référent pour la maladie d’Alzheimer. « Si ces médicaments avaient été vraiment dangereux, les autorités publiques les auraient retirés du marché. Le débat ne porte pas tant sur les effets secondaires mais sur l’efficacité modérée. Ces traitements ont parfois eu mauvaise presse, déplore celui qui est aussi neurologue au CHU de Toulouse. J’ai vu des troubles digestifs apparaître chez certains de mes patients, mais aucun comportement violent ni pulsion sexuelle. »

vendredi 28 juin 2019

Santé publique : un projet pour en finir avec les inégalités

Pour en finir avec les déserts médicaux, il faut en finir avec la régulation par le marché de l’offre médicale. Mais on sait que remettre en question la « liberté d’installation » des médecins, provoquerait une levée de boucliers immédiate de la part du corps médical. La profession est très attachée à ce principe et, jusqu’à présent, aucun gouvernement n’a voulu s’y opposer frontalement.
Le terme choisi pour ce pilier de la médecine libérale n’est pas innocent. Il est difficile au premier abord de s’opposer à une “liberté”. En défendant la liberté d’installation, les représentants du corps médical se posent en héros de la liberté en général. Mais au fond, cette « liberté » est une manière de désigner ce qui constitue en réalité une régulation de la profession par le marché.
Les principes de la médecine libérale ne se réduisent pas à la seule liberté d’installation. Elle comprend l’entente directe sur les honoraires, la liberté tarifaire du praticien, le paiement direct par le patient, la liberté de choix du praticien par le patient et la liberté de prescription, l’ensemble étant
chapeauté par le paiement à l’acte. Chacun de ces éléments anime la concurrence. La justification théorique de ce système est bien connue : les mécanismes du marché assurent une offre de soin diversifiée à des prix variables et le patient va où bon lui semble. Si la demande est forte, l’installation de nouveaux médecins sera un succès. Si la demande est faible ou l’offre trop importante, la faiblesse des revenus des médecins les inciteront à s’installer ailleurs. Mais dans la pratique, les choses ne sont pas si simples. La logique concurrentielle créé et entretient des inégalités. Il y a des inégalités entre nord et sud de la France, entre villes et campagnes, centres et périphéries, quartiers aisés et quartiers pauvres. Alors que les médecins ont l’habitude d’évoquer une prétendue pléthore médicale, le phénomène inverse se produit depuis longtemps, avec une extension des déserts médicaux d’un côté et une surcharge de travail de l’autre.
Le paiement à l’acte, pour commencer, consiste au paiement du praticien après chaque acte de soins (consultation, suture, pose d’implant contraceptif, etc), que ce soit par le patient (paiement direct) ou par un organisme tiers d’assurance maladie (Tiers-payant ou dispense d’avance de frais). Ce dernier organisme pouvant être public ou privé. Mode de rémunération dominant en médecine de ville, il a été étendu au système hospitalier en 2009 sous le nom de tarification à l’activité (aussi appelé T2A). Le paiement à l’acte génère une course à l’acte – la version soignante du « travailler plus pour gagner plus ». Le temps que consacre un professionnel de santé libéral à la prévention ou à la concertation avec des collègues pour discuter d’un cas complexe n’est pas rémunéré. Les limites du paiement à l’acte sont d’ailleurs tellement palpables que les pouvoirs publics réfléchissent à la possibilité d’indemniser les temps de réunion.
Le paiement à l’acte s’oppose au paiement à la fonction, c’est-à-dire au versement d’un salaire. Ce dernier mode de rémunération permettrait pourtant d’intégrer le temps consacré à la prévention et à la concertation pluriprofessionnelle directement au temps de travail, tout en libérant le
professionnel de tâches administratives pour lesquelles il n’est pas formé et en lui donnant une meilleure protection sociale. Ces avantages font que le salariat présente un attrait pour les nouvelles générations de médecins, à la recherche d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Mais chez les défenseurs de la médecine libérale, le salariat ne rencontre que méfiance et hostilité.
L’entente directe combine la liberté tarifaire par le praticien et le paiement direct par le patient après les soins. Son principe est partiellement remis en cause par le conventionnement avec l’assurance maladie obligatoire : en s’engageant à demander au patient un tarif qui a été négocié avec la sécurité sociale, le praticien exerçant en « secteur 1 » ne dispose plus de la liberté tarifaire. D’individuelle, la négociation tarifaire devient collective. C’est une protection indéniable pour le malade et ce n’est pas contraire aux intérêts du corps médical. En solvabilisant des centaines de milliers de patients, la sécurité sociale a considérablement augmenté la demande de soins et a permis d’assurer des revenus conséquents à une population médicale plus importante qu’avant.
Il persiste la possibilité de pratiquer des dépassements d’honoraires en restant conventionné (tarification du « secteur 2 ») ou en exerçant hors convention. Ceci permet la pratique d’honoraires libres sans remboursement par la sécurité sociale. Ces honoraires doivent être déterminés avec « tact et mesure », selon le code de déontologie médicale. Ainsi, avec tact et mesure, plus de 2,5 milliards d’euros par an sont soustrait aux patients, directement ou indirectement (via les complémentaires). La possibilité de pouvoir réaliser des dépassements d’honoraires est une
concession à la conception libérale de la médecine. Nous considérons que c’est une erreur qui permet le développement d’une médecine à deux vitesses. Nous sommes donc pour la suppression du secteur 2 et des pratiques « hors convention ».
Pour ce qui est du paiement direct, en France, le paiement du médecin par le patient est la règle. Le tiers-payant est minoritaire. Cela génère des reports ou des renoncements aux soins, comme le montrent toutes les études. Comment expliquer la résistance de la profession à une mesure qui
favoriserait l’accès aux soins ? Les raisons sont en partie techniques, et concerne notamment les dysfonctionnements entraînant une augmentation du temps de travail administratif. Des arguments idéologiques sont mis en avant, comme le fantasme de la surconsommation de soins – et donc de
l’augmentation irrationnelle des dépenses de santé – que la “gratuité” de l’accès au soin entraînerait. Mais ce qui dérange le plus, au fond, c’est que le lien avec l’organisme payeur principal deviendrait alors tellement simple et évident que l’on se demanderait pourquoi il ne deviendrait pas un organisme employeur.
Le libre choix du praticien par le patient est un principe qui semble aller de soi. Pourtant, il masque une réalité concrète où le choix dépend de la densité médicale, du degré d’urgence des soins, du plateau technique nécessaire ou des compétences requises. Plus les soins seront urgents, spécialisés ou techniques, plus le choix du patient sera restreint. L’autre limite concrète est celle du porte- monnaie. Dans certaines agglomérations, le « libre choix » d’un praticien en secteur 2 ou hors convention ne concerne que ceux qui en ont les moyens. Les autres ont un « libre choix » plus restreint. Il ne s’agit pas de dire qu’il faudrait imposer une patientèle aux soignants et réciproquement. La possibilité d’obtenir un deuxième avis médical est, par exemple, un garde-fou indispensable. Mais parler de libre choix du praticien comme une liberté abstraite alors que coexistent des honoraires variables, c’est accepter de fait des inégalités dans l’accès aux soins. Il nous semble plus pertinent de mettre en avant la participation et le libre choix du patient dans la prise en charge. Pour pouvoir faire un choix éclairé, le patient doit disposer des éléments lui permettant d’apprécier les bénéfices espérés, les risques et les incertitudes de la prise en charge proposée.
La liberté de prescription s’entend tout à fait dans le sens de l’indépendance vis-à-vis d’organismes non soignants. L’effet thérapeutique doit primer sur l’aspect économique. L’une des conditions de la liberté de prescription est donc l’existence de la sécurité sociale, un système solidaire qui garantit le
libre accès des patients aux traitements.
La liberté de prescription est évidemment limitée par le panel des molécules disponibles. Elle est donc régulée par les organismes qui délivrent les autorisations de mise sur le marché et qui décident
de son niveau de remboursement public. Les médicaments remboursés sont censés avoir démontré leur efficacité, les médicaments qui ne le sont pas sont ceux qui sont inutiles, voire dangereux. On peut légitimement se demander pourquoi et dans l’intérêt de qui ces médicaments sont-ils mis sur le marché ? Pour augmenter ses ventes et ses profits, un laboratoire doit influencer le prescripteur. Le médecin est au cœur du conflit entre des intérêts privés et l’intérêt général. Pour arriver à ses fins, le laboratoire dispose de tout un arsenal : organisation de congrès, financement d’études cliniques, visiteurs médicaux, babioles, invitations à des présentations dans des lieux de haut standing, etc. À l’échelle mondiale, les sommes dépensées se comptent en milliards de dollars. L’enjeu est à la mesure des profits générés par ce secteur industriel.
Les médecins ne devraient pas avoir le droit de prescrire des médicaments inutiles ou dangereux. Il faut donc réduire leur liberté en retirant ces produits du marché. Pour défendre la liberté de prescription dans son entièreté, il faut la libérer des pressions du marketing industriel. Et pour cela, nous considérons que le meilleur moyen est de socialiser la production des médicaments. Cela permettrait de supprimer le conflit d’intérêt entre les producteurs du médicament et les consommateurs.
L’augmentation du nombre de médecins est une nécessité évidente, même si, dans le cadre d’une régulation par le marché, elle ne règle pas le problème de leur répartition. L’augmentation du nombre de médecins devrait donc aller de pair avec une régulation publique qui impose une
distribution équitable de la population médicale. Si la concurrence craint la pléthore, ce ne serait pas le cas d’un service public disposant des moyens à la hauteur de ses ambitions. Pour les professionnels, cela permettra de diminuer leur temps de travail. Pour les patients, cela facilitera l’accès aux soins.
Au paiement à l’acte, nous opposons le paiement à la fonction. À l’entente directe, nous opposons l’abolition du secteur 2 et la généralisation du tiers payant intégral. À la liberté de prescription, nous souhaitons la protéger de l’influence de l’industrie et nous y ajoutons le libre accès au traitement
pour le patient. Au libre choix du praticien, nous privilégions le libre choix du patient dans la prise en charge. À la régulation par le marché de l’offre de soins, nous opposons une régulation publique et un maillage territorial rationnel. Actuellement, la prestation de soins médicaux est principalement une production privée garantie par un financement public. Nous souhaitons résoudre cette contradiction par la création d’un service public de santé, incluant le développement, la production et la distribution du médicament. Cela ne signifie pas que nous nous opposons aux médecins
libéraux. Cela signifie que nous rejetons les principes fondateurs de la médecine libérale.

jeudi 27 juin 2019

Démantèlement des services publics : une émission radio dresse le véritable bilan social des privatisations

Quel est le réel bilan des privatisations ? Celle de France Télécom se solde par un procès exceptionnel, ouvert le 6 mai et qui se conclura le 11 juillet : les trois principaux hauts dirigeants de la multinationale devenue Orange y sont accusés de harcèlement moral suite au profond mal-être social qui a frappé l’entreprise. D’autres services publics – Aéroports de Paris, La Poste, la SNCF, les hôpitaux, EDF – sont en cours de démantèlement, voire de privatisations. Comment les salariés vivent-ils cette situation ? Quelles sont les conséquences pour les usagers ? Basta ! et Radio parleur organisent une émission commune sur le sujet ce mercredi 26 juin. Son enregistrement est ouvert au public.
Entre 2006 et 2008, au moment de sa privatisation, FranceTelecom a mis en place le plan NExT. Derrière ce joli petit sigle, un objectif : faire partir 22 000 personnes de l’entreprise, « par la porte ou par la fenêtre ». Les personnels de France Télécom/Orange ont été soumis à des « réorganisations désordonnées », à des « incitations répétées au départ », à des « mobilités géographiques forcées » ou à des « manœuvres d’intimidations », ayant pour principal but de pousser vers la sortie 22 000 salariés. Ce « management par le stress » a eu pour effet de provoquer un profond mal-être social, se traduisant notamment par des dépressions et plusieurs dizaines de suicides.
Plus de 10 ans après, les dirigeants sont traînés devant les tribunaux. Un procès exceptionnel, technique, prévu pour durer deux mois. Pour faire un point sur le procès et mettre au jour les conséquences de la privatisation des services publics sur les conditions de travail, alors que de grandes entreprises publiques – La Poste, la SNCF, Aéroports de Paris, EDF – ou les hôpitaux sont sous la menace de restructurations et de futures privatisations.
Basta et Radio Parleur partagent un plateau pour une émission radio commune, et publique, ce mercredi 26 juin.
- Enregistrement à partir de 18h45 au Lieu dit. 6 rue sorbier, Paris 20ème. Buvette sur place.
Avec les témoignages et analyses de Jean-Paul Teissonière (avocat), Hélène Adam (ancien élue salariée au Conseil d’Administration de France Télécom), Eric Bezou (cheminot, syndicaliste Sud rail), Nicolas (aide-soignant aux urgences, membre du collectif inter-urgences), Odile Henry ( professeure de sociologie en département de sciences politiques à Paris 8).

mercredi 26 juin 2019

Payés des mois après avoir enseigné, et sans protection sociale : le scandale des vacataires à l’université

Des milliers d’enseignants vacataires sont employés par les universités ou recrutés par des formations sélectives pour pallier le manque de postes. Ces enseignants, souvent des jeunes chercheurs, travaillent la plupart du temps sans contrat, sans bulletin de salaire, sont payés avec plusieurs mois, voire un an, de retard. Pire, l’administration les oblige parfois à travailler sous le statut d’auto-entrepreneur. Après des promesses non tenues en 2016, des collectifs se remobilisent. Leur première revendication : être payé au moins tous les deux mois pour le travail réalisé !

mardi 25 juin 2019

LULA LIVRE FORA BOLSONARO !

Le 9 juin dernier, le site états-unien d’investigation the Intercept révèle qu’une partie de l’investigation lava jato (lavage express) concernant le volet brésilien d’un vaste réseau de corruption sous-continental a été dévoyé pour empêcher l’ancien président brésilien Lula de se présenter aux dernières élections présidentielles. Le tout dans un contexte politique explosif au Brésil.
Selon ces investigations, l’emblématique procureur réputé incorruptible Sergio Moro, héritant d’un super ministère de l’Intérieur rappelant la dictature militaire de 1964 à 1985, aurait lors des élections auxquelles il doit son poste actuel tout mis en œuvre pour écarter Lula de la présidentielle qui selon les sondages étaient acquises à ce dernier. Cela y compris quand la droite de Temer discréditée à son tour et laissa la place libre à Bolsonaro. Pire, Moro qui avait juré ne jamais vouloir entrer en politique ne fit pas grand cas de sa promesse comme on le sait désormais, encore moins de l’éthique judiciaire bafouée avec ce mélange des genres digne des pires heures de la dictature militaire des années 60.
Justice expéditive et criminelle
Depuis l’arrivée de l’équipe de Bolsonaro au pouvoir, la répression contre les favelas a redoublé d’intensité, la police militaire ayant quasiment carte blanche pour tuer essentiellement le prolétariat noir, une violence policière à caractère racial endémique dans le pays mais qui s’est accentuée à la suite de l’élection de Bolsonaro. Dans le même temps, le caractère empressé de la justice provoque des procédures d’appels souvent victorieuses, comme ce fut le cas pour l’ancien président Temer lui-même mouillé dans les scandales. Malgré la faiblesse des preuves contre Lula, la machination anti PT est allée jusqu’à l’empêcher de prendre la parole durant la campagne.
Tensions politiques et mobilisation de masse
Ce scandale intervient 4 jours avant la grève générale du 14 juin rassemblant plusieurs dizaines de milliers de personnes contre la réforme visant à détruire le système de retraites national, à le transformer en système par capitalisation autrement dit sa privatisation.
De plus il repousse l’âge de la retraite à 65 ans pour les hommes et 62 ans pour les femmes.
Les personnes âgées ne sont pas les seules à se mobiliser, les étudiant.e.s se battent contre la mise en coupe réglée de l’enseignement des sciences humaines, secteur de l’université réputé rétif au fascisme et au conservatisme social et sociétal du bolsonarisme. Ile et elles l’avaient déjà fait par deux fois les 15 et 30 mai dernier dans tout le pays.
Un habeas corpus (procédure judiciaire originaire du droit anglais empêchant la détention sans accusation) peut faire sortir Lula de prison et ouvrir la voie à la chute du réactionnaire Bolsonaro.

lundi 24 juin 2019

Au Brésil, « quand les sambas du carnaval deviennent des instruments de résistance à l’extrême droite au pouvoir »

Alors que le « pays de la samba » traverse la pire crise de son histoire récente, la chanteuse brésilienne Ana Guanabara sort un album qui réunit quatorze morceaux emblématiques de l’expression de la population afro-brésilienne des quartiers pauvres de Rio de Janeiro. Ana Guanabara y exprime son admiration pour cette culture et les valeurs qu’elle porte, convaincue qu’elle peut être un outil de résistance en ces temps de régression démocratique et de répression populaire. Rencontre en France, à Montreuil, où elle vit depuis plus de vingt ans.

samedi 22 juin 2019

Roussel (PCF) propose que les "directions" des partis de gauche se "rencontrent rapidement"

Paris (AFP) - Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel a appelé jeudi les "directions" des "forces de gauche et écologistes" à se réunir "rapidement" pour construire une "alternative politique de progrès", face "aux dangers de la situation politique dans notre pays et en Europe".
Les communistes ont acté, lors de leur Conseil national le weekend dernier, leur volonté d'une "union populaire" pour une "gauche de combat" contre la politique d'Emmanuel Macron, résolution sur laquelle s'appuie M. Roussel dans un courrier adressé à Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), Olivier Faure (PS), David Cormand (EELV) et Benoît Hamon (Générations), et transmis à la presse.
"Face aux dangers de la situation politique dans notre pays et en Europe, il y a pour nous urgence à construire, avec les forces de gauche et écologistes, mais aussi avec les citoyens et le mouvement social, une riposte à la hauteur et d'ouvrir ainsi les conditions d’une alternative politique de progrès", écrit Fabien Roussel dans cette lettre.
Cela "me conduit à vous proposer que nos directions respectives se rencontrent rapidement pour échanger sur les initiatives politiques que nous pourrions prendre ensemble", ajoute-t-il.
"Ensemble, il nous appartient de nous rassembler, sans exclusives ni volonté hégémonique de quiconque, sur des contenus qui portent une volonté d’alternative s’attaquant au pouvoir du capital, de ne pas nous contenter de discussions de sommet, mais de mener des combats communs qui permettent de faire reculer les puissances d’argent", écrit par ailleurs le Conseil national dans sa résolution.
"Le référendum contre la privatisation d'Aéroports de Paris", la mobilisation "contre la vie chère et la hausse des tarifs de l’électricité", "un vrai plan d’urgence pour nos services publics", la "reconquête industrielle" ou encore "des mesures ambitieuses pour le climat" et la "justice fiscale" sont cités par ce texte comme de potentiels terrains d'entente à gauche.
Fabien Roussel et la tête de liste pour les élections européennes Ian Brossat avaient tendu la main aux autres forces de gauche dès les résultats des européennes le 26 mai, où ils ont obtenu 2,49%, un score en-deçà du seuil pour obtenir des élus et de celui nécessaire au remboursement de leur campagne par l'Etat.

vendredi 21 juin 2019

Forte de son succès, la bataille contre Linky pourrait s’étendre à toute la « société connectée »

Le déploiement du compteur électronique et connecté Linky par la société Enedis (ex-ERDF) suscite une résistance populaire dont l’ampleur surprend jusqu’aux militants eux-mêmes. Alors que les collectifs engagés contre son installation enregistrent leurs premières victoires, certains pensent déjà au coup d’après : étendre cette lutte à celle, plus globale, contre la société du tout-connecté. Un article de notre partenaire L’âge de faire.
Cet article est tiré du numéro d’avril 2019 du magazine L’âge de faire, partenaire de Basta !. Son dossier est consacré aux résistances face à l’oppression numérique.
C’était il y a un an, à Sausset-les-Pins. Le lundi 16 avril 2018, la salle municipale de cette petite commune des Bouches-du-Rhône était à peine assez grande pour accueillir les 300 personnes venues assister à la réunion publique organisée sur Linky. Enedis (l’ex-ERDF) avait pour l’occasion dépêché six de ses cadres pour diffuser la bonne parole sur les bienfaits du compteur. Mais à leur arrivée, surprise : ils apprennent qu’ils ne seront pas les seuls à parler, une place ayant été réservée en tribune à Magalie, pour représenter le collectif anti-Linky du département. Ingénieur en environnement, celle-ci a déjà animé une petite quarantaine de conférences sur le sujet. « Quand ils ont su que le collectif aurait la parole, ils ont menacé de partir, se souvient-elle. Il a fallu que le maire insiste pour que je sois finalement "tolérée", avec pour consigne de laisser parler Enedis sans polémiquer ! » Non seulement Magalie s’imposera dans le débat, mais les spectateurs contrediront aussi les arguments avancés par les communicants d’Enedis. Ce soir-là, le gestionnaire du réseau aura suscité l’énervement du public, reparti plus convaincu que jamais de la nécessité de s’opposer au compteur. Le maire, au départ pas très chaud pour s’opposer au mastodonte Enedis, prendra finalement un arrêté « prescrivant qu’aucune installation de compteur Linky à partir de la voie publique ne soit faite sans l’accord explicite de l’abonné ».

Des millions d’euros en com’

Depuis trois ans, des centaines de réunions de ce type ont eu lieu, partout sur le territoire – même si elles s’organisent désormais sans Enedis, qui a renoncé à y participer. Près de 900 communes ont pris des arrêtés ou rendu des délibérations pour s’opposer à la pose forcée des compteurs [1]. On ne compte plus les centaines de collectifs anti-Linky constitués en quelques mois, certains se regroupant désormais à l’échelle de leur département. Dans le même temps, les actions en justice se multiplient. En mars, pour la première fois, les opposants ont même obtenu une importante victoire devant le tribunal administratif de Toulouse, qui a interdit l’installation du compteur chez treize plaignants électro-hypersensibles. D’autres actions de groupe – menées sur le modèle états-unien des class-actions – seront jugées prochainement.
Enedis, qui sent bien que la dynamique n’est pas de son côté, essaie de réagir. L’entreprise a par exemple dépensé plusieurs millions d’euros en communication pour redorer son blason et celui de son compteur. Cet été, l’opérateur, qui ne lésine pas sur les moyens, a notamment sponsorisé… le Tour de France ! Et pour tenter de poursuivre son programme en enjambant les citoyens, il organise désormais ses propres réunions, en y conviant uniquement des élus. Pourtant, là encore, l’entreprise se retrouve finalement face à des opposants, qui ont des yeux et des oreilles partout : « On a récemment participé à une réunion organisée par Enedis auprès des élus du coin, témoigne par exemple Sylvie. Un maire – que nous avions rencontré quelque temps auparavant pour lui parler de Linky – nous a proposé de l’accompagner. »Enedis n’a pas dû être déçu du voyage : Sylvie et René (son mari) luttent depuis des mois contre le compteur jaune, notamment en organisant des réunions dans toutes les Alpes-de-Haute-Provence où ils sont installés. Quand la destination est un peu loin et que la réunion risque de finir tard, ils s’y rendent en camping-car, pour pouvoir dormir sur place. Mais rien ne les arrête. Alors, face à Enedis, ces élus-là ont entendu un autre son de cloche que celui de l’opérateur.

L’opinion majoritairement opposée au compteur

Quant aux millions d’euros dépensés en communication, ils ne font visiblement pas le poids face aux milliers de « petites mains » qui leur font face. Ainsi, le 13 novembre 2018, selon des chiffres du Médiateur de l’énergie, « seule la moitié des foyers [étaient] favorable à l’installation des compteurs communicants », alors qu’ils étaient encore près de 60% en 2017. Et la dégringolade continue : selon un sondage publié en mars par le magazine Capital, plus des deux tiers (71%) des usagers veulent désormais pouvoir refuser Linky. « Au départ, les gens sont sidérés, ils ne pensent pas pouvoir s’opposer, observe Michelle, du collectif Stop Linky du Val d’Issole (83). Pendant nos conférences, on leur donne les arguments et les moyens d’action. On brise la tendance au "c’est comme ça, on ne peut rien y faire". » Pour le groupe Marcuse, l’opposition au Linky « illustre ce que l’on sait déjà : c’est le plus souvent dans et par un conflit que les aspirations et les comportements individuels changent, que la critique se diffuse soudainement, que des refus et des actes inconcevables peu de temps avant (désobéissance à l’institution, résistance physique, sabotage…) s’imposent à certaines personnes » [2].
C’est le gros problème d’Enedis : Linky est une véritable usine à militants. Ce qui n’était pas forcément prévisible. « L’opposition est partie d’une intuition, de quelque chose qui relevait du bon sens paysan, analyse Isabelle, à l’origine du collectif anti-Linky de Marseille puis de celui des Bouches-du-Rhône. Les gens ont bien senti qu’on tentait encore de leur imposer un truc pour faire du fric sur leur dos, en dépit de risques pour leur santé et d’atteintes à leur intimité. Linky a été la goutte d’eau : "pas chez moi ! Stop ! Ça suffit !" L’argumentation s’est construite au fur et à mesure de la lutte. »
Or, les arguments ne manquent pas : risque sanitaire, intrusion dans la vie privée, privatisation de l’énergie, coûts écologique et financier de l’opération, destruction d’emplois, pose forcée des boîtiers… Comme l’a noté la sociologue Aude Danieli, « c’est l’articulation et le renforcement mutuel de ces différents registres qui font que, aujourd’hui, ces mobilisations se maintiennent et perdurent dans le temps, voire s’étendent » [3].

Du Linky à la Smart city

Après avoir gagné la bataille de l’opinion, les collectifs parviendront-ils à faire dérailler pour de bon le programme Linky ? La justice finira-t-elle par déclarer illégal le fait d’équiper de force les citoyens d’un objet communicant ? Les opposants en sont convaincus, l’avenir le dira. Mais, déjà, certains collectifs pensent au coup d’après : faire de l’opposition au Linky une base de lancement pour la lutte contre le projet, beaucoup plus global, de « monde intelligent ». Quelques actions ont déjà été menées en ce sens.
Ainsi, le 4 avril, alors qu’il participait à Albi à un colloque sur l’intelligence artificielle dont il est si friand [4], le député Cédric Villani (LREM) a été accueilli par un « cloud d’opposants à la start-up nation ». Les manifestants lui ont remis un compteur Linkyn, qui « s’est révélé un merveilleux outil d’éducation populaire. Dans toute la France, il a permis une prise de conscience massive de ce que signifie le monde du big data et des algorithmes, des véhicules autonomes et de la 5G ». De même, pour le site Pièces et main d’œuvre, Linky est un « objet pédagogique » : « On tire sur le fil et on aboutit aussi bien à l’invention de la ’’houille blanche’’ qu’au nucléaire et au tout-connecté. »
En février, à Lyon, le collectif Info Linky Sol et l’association des Décâblés ont organisé une conférence commune intitulée « Linky et la vi(ll)e connectée » : « Dématérialisation des services publics, capitalisme numérique, uberisation de l’économie, technologies “vertes”, croissance “intelligente” et “durable”… Mais de quelle humanité la numérisation totale est-elle l’avenir ? » Sandrine, du collectif Linky, se souvient que tout n’a pas été évident : « Suite à notre exposé, quand est venu le temps des questions, les trois premières concernaient directement Linky et la façon de le refuser individuellement. Il a fallu taper un peu du poing sur la table pour expliquer que ce n’était pas le sujet, qu’il fallait sortir de son individualisme pour réfléchir collectivement sur le modèle de société qu’annonçait Linky. La salle s’est un peu vidée, mais ensuite, la discussion a enfin pu s’engager. La première question a été : “Contre qui se bat-on ?”. »
Déjà, nombre d’opposants ont franchi le pas de la lutte individuelle à la lutte collective, comme l’a remarqué Aude Danieli : « Ce n’est pas qu’un combat individuel ou des mouvements corporatistes, ces mobilisations questionnent aussi l’intérêt général et l’utilité citoyenne de ce compteur. » Merci Linky ?!

jeudi 20 juin 2019

Artificialisation des sols, spéculation foncière : quelles alternatives aux dérives du solaire industriel ?

2000 hectares de terres agricoles et de forêts bientôt recouverts de panneaux solaires en Lot-et-Garonne, 400 hectares de causses dans l’Hérault... Des citoyens alertent sur les dérives de ces méga-centrales, et appellent à recouvrir en priorité les toits et surfaces déjà artificialisées plutôt que de s’en prendre au vivant. L’utilisation de sites déjà bétonnés comme les parkings ou les entrepôts permettrait déjà de multiplier par cinq la puissance solaire actuelle. Sur le terrain, des habitants et des collectivités multiplient la création de centrales photovoltaïques coopératives. Développer les renouvelables tout en limitant les conflits d’usage, c’est possible !

mardi 18 juin 2019

« Mon amie la finance » : comment le Brexit a jeté la France dans les bras des banques

Pour les dirigeants français, la perspective du Brexit est une aubaine. Abandonnant définitivement toute hypocrisie, ils ont multiplié les courbettes et les cadeaux au secteur financier pour attirer à Paris les traders de la City. Mais les exonérations fiscales, dérégulations et autres avantages offerts aux géants de Wall Street n’ont pas produit les résultats escomptés. Peu de création et de relocalisation d’emplois sont annoncées. De la baisse de l’impôt sur les sociétés à la « flat tax », en passant par la suppression de l’ISF ou encore des aménagements du code du travail taillés sur mesure pour les traders, les réformes, elles, ont bien été mises en œuvre.

lundi 17 juin 2019

Coup d’envoi du bac 2019 avec la philo

La philosophie ouvre ce lundi matin le bal de la session 2019 du baccalauréat, avant-dernière édition de cet examen sous sa forme actuelle.

Quelque 743 000 candidats, de 11 à 77 ans, étaient convoqués ce lundi matin dans plus de 4 600 centres d’examens à travers la France pour l'édition 2019 du baccalauréat. 
A 8 heures, les 554 000 candidats des bacs généraux et technologiques ont découvert leur sujet de philosophie. Pour les 190 000 candidats du bac professionnel, ce sera l’épreuve de français, à 9 h 30.
Malgré un appel à une grève de la surveillance, cette première épreuve devrait se dérouler "normalement", selon le ministère.
C'est l'avant-dernière édition de cet examen sous sa forme actuelle et elle pourrait être perturbée par des grèves de la surveillance menées par des enseignants qui sont opposés à sa refonte.
Le gouvernement a annoncé une réforme du bac pour 2021, qui réduira notamment le nombre d’épreuves finales au profit du contrôle continu et qui s’accompagne d’une refonte de l’enseignement au lycée.

Un bac qui n’aura plus rien de national

"On ne souhaite pas empêcher les jeunes de rentrer dans les salles d’examen. Notre but c’est d’alerter l’opinion : on s’achemine vers un bac qui n’aura plus rien de national", a déclaré Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat dans le secondaire qui a appelé à cette grève avec d’autres organisations (Snalc, CGT, Sud-Education...).

Le déroulé de la journée

La philosophie est la première épreuve écrite pour les candidats au bac général (53,5 % des postulants) et technologique (21 %).
Les lycéens de la voie professionnelle (25,5 %) passent, eux, le français.
Les élèves de Première générale et technologique plancheront aussi, lundi après-midi, sur l’épreuve de français.
Les épreuves du bac se termineront le 24 juin pour les filières scientifiques (S) et littéraires (L), et dès le 21 juin pour la filière économique et sociale (ES). Dans la voie pro, où les jeunes ont déjà passé plusieurs épreuves, les examens se dérouleront du lundi au mercredi.
Les résultats seront connus le 5 juillet et les rattrapages s’étaleront jusqu’au 10. Depuis 2012, le taux de réussite dépasse les 80 %. En 2018, 88,2% des candidats ont empoché le diplôme. Mais la proportion de bacheliers dans une génération est nettement plus faible: un jeune sur cinq âgé de 18 ans n’avait pas le bac en 2018.

samedi 15 juin 2019

« Au procès de France Télécom, nous avons affaire à des serials harceleurs »

Basta ! et Radio Parleur ont consacré une émission spéciale au procès des anciens dirigeants de France Télécom, pour harcèlement moral, qui s’est ouvert le 6 mai et se poursuit jusqu’au 12 juillet. Exceptionnel par sa durée, près de deux mois, ce procès l’est aussi sur le fond : c’est la première fois que la « maltraitance organisationnelle » au travail passe devant la justice pénale. Les rédactions de Radio Parleur et de Basta ! se sont réunies pour plonger au cœur de cette affaire lors d’une émission à écouter ici.
« Sans précédent »« inouï »« hors normes ». Ce sont les mots de Cécile Louis-Loyant, présidente du tribunal correctionnel de Paris, qui ouvrent le 6 mai 2019 un procès à part : celui de France Télécom et de sept de ses anciens dirigeants, en poste entre 2008 et 2011, à l’époque où 39 employé.es se sont donnés la mort. Le procès « de la pensée managériale ». Les invité.es de l’émission le reconnaissent : le procès France Télécom est inédit par sa forme et son fond. Deux mois et demi de procès, une quarantaine de journées d’audience, 10 ans d’instruction, 167 parties civiles constituées… du jamais vu pour un procès jugeant 7 anciens dirigeants et l’entreprise en tant que personne morale pour « harcèlement moral » ou « complicité de harcèlement moral ».
Les différents témoignages des proches des suicidé.es et ex-salarié.es de l’entreprise succèdent à l’affichage de stratégies managériales, chiffres et autres organigrammes en salle d’audience. Ce procès historique met le monde du travail sur le devant de la scène. L’occasion de se questionner sur les recours qu’ont les salarié.es et indépendant.es dans des situations de « maltraitance organisationnelle ». Vers qui se tourner ? Les collègues, les syndicats, les médecins du travail ? Comment sortir d’une culpabilité personnelle pour dénoncer un système ? Nos invité.es nous apportent des éléments de réponses.
Avec : 
Pascal Vitte, syndicaliste, membre de la commission santé et conditions de travail de Solidaires
Rachel Saada, avocate, membre du syndicat des avocats de France (SAF)
Erwan Manac’h, journaliste de l’hebdomadaire Politis
Marie Pascual, médecin du travail
Nicolas Spire, sociologue du travail, expert auprès des CHSCT
Frédéric Amiel, chercheur, ancien responsable de la mobilisation sur le climat à Greenpeace, ayant connu une situation de souffrance au travail en 2015

vendredi 14 juin 2019

Des retraités « inquiets » des conditions de vie indignes en Ehpad s’engagent auprès des soignants en lutte

Le gouvernement a annoncé une loi sur la dépendance et le « grand âge » pour l’automne. En attendant, le sort des soignants ne s’est en rien amélioré dans les maisons de retraites. Ceux-ci bénéficient d’un soutien inédit : des retraités, via leurs syndicats, se joignent aux travailleurs des établissements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) pour dénoncer les réductions d’effectifs, le niveau des salaires, et demander des moyens dignes pour les maisons de retraite. Parce qu’il’« il y a des professions où les conditions de vie des gens dépendent des conditions de travail des personnels. Et parce que les Ehpad, c’est notre avenir à nous aussi. »

jeudi 13 juin 2019

Total, EDF et les grandes banques françaises à l’assaut des énormes gisements de gaz mozambicain

Le Mozambique va-t-il se transformer en « Qatar africain » ? C’est en tous cas ce que souhaite son gouvernement, de même que de nombreuses multinationales occidentales, parmi lesquelles Total, Technip, EDF et les grandes banques françaises. Elles sont à la manœuvre dans projets d’exploitation de gaz naturel au large des côtes du pays. Un terrible paradoxe, alors que le Mozambique vient de subir de plein fouet les conséquences concrètes du réchauffement climatique avec le passage du cylone Idai, qui a laissé derrière lui un millier de morts et deux millions de déplacés.
Au Mozambique, le dérèglement climatique est déjà là. Le cyclone Idai, qui a frappé les côtes de l’Afrique australe en mars 2019, est le fruit de l’augmentation des températures qui amplifie l’intensité des cyclones. Plus importante catastrophe climatique que la région ait connue, Idai a fait plus d’un millier de morts et deux millions de sinistrés. Un mois plus tard, un deuxième cyclone déferlait sur le pays, faisant cette fois 45 morts et 250 000 autres sinistrés. Villages balayés, populations déplacées, infrastructures détruites, propagation d’épidémies… Les conséquences de ces événements climatiques sont critiques.
Cela n’empêche pas les multinationales et le gouvernement mozambicain de sortir le grand jeu pour transformer le Mozambique en « Qatar de l’Afrique ». Les majors occidentales sont arrivées sur place suite à la découverte d’importants gisements de gaz au large des côtes du pays entre 2005 et 2013 : 5000 milliards de mètres cube, de quoi satisfaire la consommation de la France pendant plus de 120 ans ! Des gisements rendus encore plus rentables par l’emplacement stratégique du Mozambique pour les marchés asiatiques, premier débouché du gaz liquéfié. Les multinationales gazières estiment que le pays produira 31,48 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) chaque année à partir de 2024.

Les groupes français à la manœuvre, grâce à des garanties publiques

Trois projets sont actuellement en cours de développement. Le premier, Coral South FLNG, est situé à 90 kilomètres des côtes. Principalement géré par la compagnie italienne Eni, il s’agit d’une entité de production flottante de gaz naturel liquéfié qui devrait produire plus de 3,4 millions de tonnes de GNL par an. Partenaire d’Eni sur ce projet, TechnipFMC est chargé de l’ingénierie, la fourniture des équipements, la construction, l’installation et la mise en service de cette unité flottante de liquéfaction. Pour ce faire, elle a bénéficié d’une garantie publique de plus de 528 millions d’euros de la part de BpiFrance, l’agence de crédit à l’exportation de l’État français. Toutes les grandes banques françaises - Crédit agricole, BPCE/Natixis, BNP Paribas et Société générale - ont participé au financement, pour plus d’un milliard de dollars au total.
L’autre grand projet, Mozambique LNG, est également menée par une firme française, Total, qui vient d’en faire l’acquisition. Jusqu’alors propriété du texan Anadarko, il a été cédé à la multinationale tricolore avec d’autres gisements africains en Algérie, en Afrique du Sud et au Ghana. À huit milliards d’euros, c’est la plus grande acquisition de Total depuis 20 ans. Le projet mozambicain, qui pourrait produire 12,8 millions de tonnes de GNL par an, semble le plus stratégique. EDF a d’ailleurs signé en 2018 un contrat pour acheter ce gaz, qui pourrait donc au final être livré dans les chaudières françaises.

Les communautés locales exclues des bénéfices économiques

Ces gisements de gaz sont présentés comme une aubaine pour ce pays d’Afrique australe affichant des niveaux records d’inégalités et plongé dans une crise économique sans précédent par le scandale de la « dette cachée ». Cette affaire, qui tourne autour de prêts de plusieurs milliards contractés secrètement par le gouvernement mozambicain auprès des banques Crédit Suisse et VTB (Russie), n’est peut-être pas sans lien avec la question du gaz. Officiellement, cet argent devait financer la constitution d’une flotte pour la pêche au thon. Une partie a été utilisée pour acheter des chalutiers aux Chantiers navals de Cherbourg. Le reste s’est évaporé, et aurait été détourné en pots-de-vin [1]. Une chose est certaine : le gouvernement mozambicain a avoué qu’une partie des fonds ont servi à la construction d’équipements militaires pour la surveillance du canal du Mozambique et la protection des infrastructures gazières.
Meurtrie par le dérèglement climatique, subissant les conséquences de la corruption des élites, l’essentiel de la population mozambicaine profitera-t-il néanmoins de la manne gazière ? Rien n’est moins sûr. « L’impact sur les communautés locales est très important » , note Ilham Rawoot. La coordinatrice de campagne pour Justiça Ambiental – les Amis de la Terre Mozambique – s’est rendue à Paris pour interpeller les dirigeants de Total et d’autres entreprises françaises à l’occasion de leur Assemblée générale annuelle.

Pas d’accès à l’énergie, principalement destinée à l’exportation

« Des communautés de pêcheurs – qui n’ont pas d’autre moyen de subsistance – ont été déplacé à plus de dix kilomètres de la mer. Certains déplacés n’ont pas de système de réfrigérateur, donc le poisson tourne avant de pouvoir le vendre sur le marché. » Les exemples de vies dévastées depuis l’arrivée des multinationales abondent. Quant aux agriculteurs, « ils ont été déplacés de force de leurs terres, puis on leur a donné un terrain beaucoup plus petit que ce qu’ils possédaient », raconte Ilham Rawoot.
La création d’emplois est souvent mise en avant par les multinationales pour justifier leur présence. Si quelques postes de cadres pourraient bénéficier à l’élite de la capitale mozambicaine Maputo, les emplois d’exploitation et de maintenance offerts sur les plateformes gazières ne conviendront pas aux communautés locales, majoritairement composées de pêcheurs et d’agriculteurs. Et si celles-ci pensaient au moins pouvoir bénéficier de la nouvelle source d’énergie extraite au large des côtes de leur pays, c’est raté : la grande majorité du gaz sera liquéfié et exporté, alors que 80% de la population n’a pas accès à l’électricité.

« Les trois projets réunis ont le potentiel d’émettre d’énormes quantités de gaz à effet de serre »

Les industries extractives sont responsables de la moitié des émissions des gaz à effet de serre et de 80 % du déclin de la biodiversité, d’après un rapport de l’Onu de mars 2019. Les projets gaziers au Mozambique ne feront pas exception. « Les trois projets réunis ont le potentiel d’émettre d’énormes quantités de gaz à effet de serre, principalement de méthane, réduisant à néant nos chances de maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5°C », estiment les Amis de la Terre dans une note.
Pour les multinationales pétrolières, il devient de plus en plus difficile de prétendre que des projets comme l’exploitation massive du gaz mozambicain sont compatibles avec les objectifs de l’Accord de Paris, auxquels ils déclarent souscrire. Un récent rapport de « Notre affaire à tous », auquel s’est associé l’Observatoire des multinationales (lire Total et le climat : les masques tombent), rappelle que Total n’a dépensé qu’un demi milliard d’euros en 2018 pour développer des énergies « bas carbone ». À comparer aux 8 milliards d’euros déboursés pour l’achat des actifs africains d’Anadarko.

« Compensation » à base d’accaparement des terres ?

Pour « compenser » les émissions de gaz à effet de serre de leurs projets, les multinationales ont un plan : investir dans des programmes de reforestation. Total a annoncé 100 millions de dollars par an pour ces « puits de carbone ». Eni et Shell ont des projets similaires, au Mozambique mais aussi en Afrique du Sud, au Ghana et au Zimbabwe. Ils pourraient acquérir jusqu’à 8,1 millions d’hectares de terres pour y mener leurs projets de compensation. Justiça Ambiental dénonce une opération de « greenwashing » « qui pourrait exacerber les problèmes dus à l’exploitation des énergies fossiles », notamment les déplacements de communautés.
« Cela pose des problèmes très importants de justice climatique. Ce sont des projets qui demandent énormément de terres, lesquelles sont aujourd’hui majoritairement occupées par des communautés. Ils vont donc créer de nouveaux déplacements de population pour compenser les effets déjà néfastes de leur présence », commente Cécile Marchand, chargée de campagne chez les Amis de la Terre France.
Avec l’acquisition des actifs d’Anadarko, Total confirme son ancrage sur le continent africain. En plus de sa présence historique dans les anciennes colonies françaises – Congo et Gabon notamment – ainsi qu’au Nigeria et en Angola, le groupe se lance désormais sur de nouveaux terrains de chasse comme le Mozambique. Les multinationales entendent bien continuer à exploiter de nouveaux gisements de pétrole et de gaz. L’Afrique et son environnement restent une cible privilégiée pour leurs projets destructeurs, destinés à alimenter les marchés des pays riches. Ses habitants n’ont malheureusement pas fini d’en faire les frais.

mercredi 12 juin 2019

Le ministère de l’Intérieur commande en masse des munitions pour fusils d’assaut et des grenades de désencerclement

Les nouvelles armes de maintien de l’ordre et de « gestion démocratique des foules » sont responsables de dizaines de mutilations à vie et de blessures graves. Qu’importe ! Le ministère de l’Intérieur vient d’entériner de nouvelles commandes massives : 10 000 grenades de désencerclement par an, qui s’ajoutent aux centaines de lanceurs de balles de défense (LBD) achetés en fin d’année dernière. Plus étonnant, la place Beauvau a acheté 25 millions de cartouches de fusils d’assaut pour les quatre prochaines années. « Allô, place Beauvau ? C’est pour une commande » : enquête sur ces étranges appels d’offres.

mardi 11 juin 2019

Les manifestants soudanais de Grenoble criaient : « Liberté, paix et justice ! »

La rue Félix Poulat (maire de Grenoble pendant quelques mois en 1896) était ce samedi 8 juin, la rue de la solidarité internationale. Deux rassemblements étaient au rendez vous au même lieu en début d’après midi.
Celui des Algériens de Grenoble qui soutiennent le mouvement populaire en cours en Algérie (rendez vous hebdomadaire depuis quelques mois à Grenoble) et celui des Soudanais.
L’appel à la manifestation s’intitulait : « solidarité en soutien au peuple soudanais et contre le massacre des manifestants ».
Depuis décembre des manifestations se sont multipliées au Soudan. Le 11 avril dernier le président soudanais Omar el-Béchir a été renversé. Le conseil militaire a pris le pouvoir. Les manifestations se sont multipliées pour exiger que le pouvoir soit remis à une administration civile. Ces derniers jours l’armée a très violemment réprimé les manifestations.
Le sit in de Khartoum a été réprimé : 108 morts.
Les manifestants soudanais de Grenoble criaient : « Liberté, paix et justice ! », « la révolution est le choix du peuple », « les civils, c’est le choix de la révolution ».
Plusieurs prises de paroles, largement applaudies ont marqué ce rassemblement de solidarité.

dimanche 9 juin 2019

Rassemblement des retraité·e·s, 14 juin 14h30, Félix Poulat à Grenoble

Dans le cadre des actions unitaires du groupe des 9 et pour préparer le dépôt des cartes pétitions le 20 juin à Paris, les organisations de retraités de l’Isère réunies le 5 juin ont décidé d’un rassemblement le : vendredi 14 juin 2019 rue Félix Poulat à Grenoble à partir de 14H30 ( à coté de l’arrêt de tram Victor Hugo) pour continuer à faire signer la carte pétition et rappeler notre action.
Mobiliser plus pour obtenir plus !
L’expression de notre colère a obligé le gouvernement à annoncer des reculs.
C’est le moment de mobiliser davantage de personnes en retraite pour obtenir nos revendications :
- la suppression de la hausse de la CSG et des exonérations de cotisations sociales,
- le respect des droits acquis à pension et le refus de transformation des pensions en allocations sociales,
- la revalorisation de toutes les pensions en fonction de l’évolution des salaires, le rattrapage des pertes subies depuis 2013,
- un minimum de pension à hauteur du SMIC pour une carrière complète ;
- le maintien et l’amélioration des pensions de réversion ;
- la prise en charge de la perte d’autonomie à 100 % par la Sécurité sociale et l’ouverture d’un droit universel dans le cadre d’un grand service public de l’aide à l’autonomie.
Les retraité·e·s ont fait reculer le gouvernement
E. Macron se vante de tenir ses promesses, pourtant il s’est fait élire en promettant de « préserver le pouvoir d’achat des retraité-e-s ». Une fois élu, il a gelé les pensions alors que la loi, le code de la sécurité sociale, impose une revalorisation chaque année selon l’inflation. Pire, il a diminué la majorité des pensions en augmentant la CSG de 25 %.
E. Macron se vante de ne pas céder aux mobilisations, pourtant il a reculé trois fois sous la pression des retraité-e-s :
- Le 20 mars 2018, le gouvernement annonce que 100 000 retraité-e-s seront exemptés de la hausse de la CSG par un léger relèvement des seuils.
- Le 10 décembre 2018, il annonce l’annulation de l’augmentation de 25 % pour les pensions inférieures à 2000 € … sans préciser que ce seuil pour un célibataire descend à 1 500 € pour une personne mariée.
- Le 25 avril 2019, il annonce qu’il revalorisera les pensions inférieures à 2 000 € en 2020 et pour tous en 2021, en fonction de l’inflation. Il annonce aussi un minimum de pension à 1 000 €, sans préciser le calendrier ni les modalités.
E. Macron s’est trompé en pariant sur l’absence de mobilisation des retraité-e-s matraqués, injuriés. Depuis son élection, la colère s’est exprimée avec force au cours de 7 manifestations dans tous les départements, notamment le 15 mars 2018 avec 200 000 retraité-e-s dans la rue. De nombreux élus LREM ont senti la colère en recevant des délégations de nos organisations. Et tout le monde a remarqué qu’un gilet jaune sur deux était en retraite, il réclame une augmentation des pensions, une justice fiscale et sociale, la réduction des inégalités.
Mais ces premiers reculs ne suffisent pas
La suppression de la hausse de la CSG pour certains n’est qu’une partie de nos exigences :
- Ne revaloriser que les pensions inférieures à 2 000 € crée une injustice : une retraitée à 2 000 € propriétaire de son logement serait pauvre, et un retraité sans patrimoine donnant ses 2 001 € à son EHPAD et demandant à ses enfants de compléter serait riche ?
- Le gouvernement cherche à diviser les personnes en retraite en espérant qu’une partie cesse de se mobiliser.
- La perte de pouvoir d’achat des deux ans n’est pas compensée. La CSG continuera de diminuer la pension de beaucoup et la revalorisation des pensions en 2020 ou 2021 ne permettra pas de compenser tout ce qui a été perdu à cause de l’inflation : 1,85 % en 2018 et 1,1 % en 2019. CSG et inflation font perdre 6,5 %, soit plus de ¾ d’un mois de pension sur deux ans.
Le minimum contributif (le minimum de pension) porté à 1 000 € mettrait fin au scandale d’un minimum de 636,56 € ou 695,59 € pour une carrière complète, inférieur au minimum vieillesse ASPA de 868,20 € et au seuil de pauvreté de 1 026 €. Il ne résout pas la trop faible pension des personnes, notamment les femmes, qui n’ont pas toute la durée de cotisation exigée : un-e retraité-e qui n’a pas cotisé les 41,5 ans exigés pour obtenir une retraite à taux plein ne touchera qu'une proportion des 1 000 € pour sa pension de base.
De l’argent, il y en a !
Pour augmenter les pensions, nous demandons le rétablissement de l’ISF (4,5 milliards d’euros), l’imposition des dividendes à l’impôt progressif (10 milliards), la fin du CICE (40 milliards en 2019), le rétablissement de l’exit tax (6 milliards), la lutte contre la fraude fiscale (au moins 100 milliards), etc.