lundi 30 septembre 2019

Grenoble : la gratuité des transports publics revient au cœur du débat avant les élections municipales

Faut-il instaurer la gratuité des transports publics à Grenoble ? La question risque de cliver les candidats aux élections municipales de 2020 et un collectif d'usagers espère faire de cette cause un enjeu clé du vote, s'appuyant notamment sur l'exemple réussi de Dunkerque
"C'est une question de volonté publique", prônent les membres du Collectif pour la gratuité des transports en commun dans l'agglomération grenobloise. Alors que les élections municipales de mars 2020 approchent à grand pas, ce groupement de syndicats (CGT, FSU, Solidaires...) et d'organisations politiques (PAG38, PCF, Ensemble!, NPA) veut faire de son cheval de bataille une question clé du scrutin.

Une pétition, lancée il y a de ça quelques années, vient de franchir la barre des 1.200 signatures en faveur de la gratuité des transports publics autour de Grenoble. Les signataire demandent des "mesures de rupture" avec le système actuellement en place pour "favoriser une utilisation plus importante" du réseau TAG.

Trois raisons motivent ce changement de politique, selon le collectif : "l'urgence écologique, sanitaire et sociale". En clair, il s'agit d'instaurer la gratuité dans les transports pour les rendre accessibles à tous, même les ménages les plus modestes, mais aussi réduire l'utilisation de la voiture pour limiter son impact néfaste sur l'environnement.

Pour étayer leur argumentaire, les membres du collectif s'appuient sur le modèle de Dunkerque (Nord), ville qui a franchi le pas de la gratuité en septembre 2018. Un an après, la fréquentation des bus a augmenté de 70% en semaine et de 140% le week-end. Le réseau a été étoffé, les rotations multipliées, les commerçants du centre-ville voient de nouveaux clients venir... Bref, l'expérience est une réussite, sans que les impôts aient été augmentés.

 

Promesse de campagne abandonnée


A Grenoble, le collectif se bat depuis 5 ans pour faire valoir sa cause et ne cache pas que le contexte actuel se prête à un retour sur le devant de la scène : "Nous voulons que cette question soit un enjeu clé des prochaines élections municipales", a lancé l'un des co-fondateurs lors d'une conférence de presse.

Pour se faire entendre, le collectif s'est allié à d'autres groupements locaux pour lancer un appel national en faveur de la gratuité des transports. Il a notamment été signée par Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte ouvrière, Clémentine Autain, députée La France insoumise (LFI) ou encore Olivier Besancenot (NPA).

dimanche 29 septembre 2019

Bercy veut supprimer 1.700 postes au ministère de l’Écologie en 2020

Alors que le projet de loi de finances (PLF) pour 2020 doit être présenté le 27 septembre en Conseil des ministres, les ministères se sont vu transmettre durant l’été leur feuille de route en matière d’effectifs pour l’an prochain. Selon les informations du Parisien et du Monde, les deux plus fortes baisses (en équivalents temps plein) concerneront le ministère de la Santé et celui de la Transition écologique et solidaire.
Le ministère de l’Écologie devrait ainsi perdre 1,8 % d’effectifs (− 1.769 postes) en 2020 et 5 % (− 4.961 postes) d’ici trois ans. Ces réductions d’effectifs s’ajouteraient ainsi aux précédentes : - 3,7 % entre 2014 et 2015, - 2,9 % entre 2015 et 2016, - 12,2 % entre 2017 et 2019, selon les chiffres donnés par les syndicats.
La CGT, la CFDTFO et FSU — quatre syndicats représentant des agents du ministère — ont formé un « Conseil de défense du ministère de l’Écologie », qui rappelle, dans un communiqué que « les ministères de la Transition écologique et solidaire, du Transport, de la Cohésion des territoires sont des acteurs indispensables à mobiliser pour mener les politiques publiques nécessaires à une réelle transition écologique et solidaire. Ils regorgent à cet effet de compétences mobilisables qui ne demandent qu’à s’exprimer pour garantir et mettre en œuvre des politiques ambitieuses d’aménagement du territoire intégrant mobilité et habitat durables au service de cette nécessaire transition écologique et solidaire ».

samedi 28 septembre 2019

L’Allemagne se prépare à l’arrivée d’une pauvreté de masse

Malgré la pauvreté qui augmente chez les personnes âgées, l’Allemagne n’a toujours pas engagé une réforme de fond de son système de retraite par répartition. Plus les années passent, plus le nombre de retraités qui vivent dans la précarité progresse. Selon le dernier rapport de l’Institut de conjoncture à Berlin (DIW), plus d’un retraité sur cinq (21,6%) vivra sous le seuil de pauvreté dans vingt ans, contre 16% aujourd’hui.
Ces chiffres sont d’autant plus alarmants qu’ils sont calculés avec l’hypothèse d’une économie évoluant «positivement». «Le fond du problème n’a pas été réglé», constate Johannes Geyer, l’auteur de l’étude. «Les ajustements, comme une meilleure prise en compte du congé maternité ou la retraite à 63 ans à partir de quarante-cinq ans de cotisations, n’apportent rien de significatif sur le fond. Ce ne sont que des réformes cosmétiques», poursuit l’expert du DIW.
Glaner pour survivre
«Les retraités glanent aujourd’hui des bouteilles consignées pour arrondir leurs fins de mois. Ils n’ont plus honte», déplore Sabine Werth, directrice de la soupe populaire de Berlin. «Le développement du secteur des bas salaires décidé par le gouvernement social-démocrate de Gerhard Schröder (ndlr: dans les années 2000) a été une catastrophe. Les retraités sont de plus en plus nombreux à venir chez nous», insiste la bénévole.
Selon le DIW, l’Allemagne compte 6,5 millions de contrats en «minijob», qui permettent une dispense partielle des cotisations sociales. Or, 4,5 millions de ces derniers sont considérés comme l’emploi principal des gens concernés, et non pas, comme le voulait l’idée de départ, un job d’appoint. «Tous ces gens seront dans des situations de précarité quand ils arriveront à la retraite», prévient Sabine Werth.
«Les retraités d’aujourd’hui ont également une biographie complètement différente de leurs aînés. Ils n’ont pas accumulé autant de trimestres – ou points – parce que le marché du travail s’est transformé. Ils comptent plus de périodes de rupture (chômage, formation, etc.) et ont moins cotisé», ajoute Johannes Geyer.
La grande coalition d’Angela Merkel, une alliance entre conservateurs (CSU/CDU) et sociaux-démocrates (SPD), a tenté une réforme des retraites pour anticiper cette pauvreté de masse. L’objectif est la stabilisation d’ici à 2045 du niveau des pensions à 46% des revenus nets (contre 48% aujourd’hui) et un financement des déficits par l’impôt (4,5 milliards d’euros à partir de 2030 et 8 milliards en 2040). L’âge légal de la retraite va passer progressivement de 65 à 67 ans. Cette réforme a prévu aussi des cotisations retraites obligatoires pour les travailleurs indépendants.
En 2018, 100 actifs en Allemagne finançaient les retraites de 31 personnes de plus de 67 ans. Avec l’arrivée des «baby-boomers» (pic de natalité de la fin des années 60), ce sera en 2038 pratiquement deux actifs pour un retraité (100 pour 47).
Cotisations trop faibles
L’introduction en 2015 du salaire minimum (8 euros 50 de l’heure) n’a pas réglé le problème. Les cotisations restent trop faibles. «Il faudrait être payé au moins 14 euros de l’heure. Un tiers de la population active est en dessous de ce barème», remarque Ulrich Schneider, président de l’Union des associations caritatives d’Allemagne.
Pour freiner les effets pervers du système, le gouvernement prépare un projet de loi sur une retraite minimum accordée à ceux qui ont cotisé au moins trente-cinq ans. «Mais elle concernera surtout les classes moyennes. Elle ne permettra pas de lutter contre la pauvreté. Ceux qui n’ont pas cotisé cette durée resteront à l’aide sociale, qui est très faible, comme les chômeurs de longue durée, les travailleurs indépendants, qui n’ont pas d’obligation de cotiser, et les étrangers qui sont arrivés tard dans le pays», poursuit l’expert.
Le phénomène devrait s’amplifier avec l’arrivée à l’âge de la retraite des chômeurs de longue durée est-allemands qui n’ont jamais retrouvé de travail après la réunification. «Aucune catégorie de la population n’est autant concernée par la précarité», estime Ulrich Schneider. «Avec eux, la pauvreté des retraités va exploser dans les vingt prochaines années», ajoute-t-il. C’est également la conclusion du rapport du DIW.

vendredi 27 septembre 2019

Municipales 2020 : Renzo Sulli candidat à sa réélection

Il a succédé à Gilbert Biessy en cours de mandat, fin 1999. Depuis, Renzo Sulli (PC) a été élu maire d’Échirolles en 2001, 2008 et 2014. Un mandat qu’il souhaite conserver, puisqu’il vient d’annoncer sa candidature pour 2020. Il s’en explique.
Vous avez enfin choisi de vous prononcer sur cette candidature…
« Oui, car aujourd’hui, les choses ont avancé. C’est une bonne période pour accentuer ma volonté d’ouvrir plus fortement la place à la société civile. »
Comment s’est préparée cette candidature ?
« Nous avons créé un collectif, qui a bien travaillé, même s’il ne l’a pas fait de façon médiatique, ni par le biais de réunions publiques. Tout est parti d’une pétition, que des personnes ont pris la responsabilité de faire signer, en faveur de ma candidature. En une paire de mois, 500 signatures ont été recueillies. En juin, une première réunion du collectif a réuni 110 personnes. Des gens qui veulent travailler au programme, et soutenir une liste de rassemblement, que je conduirai. J’ai trouvé cela intéressant, je souhaite encourager cette démarche citoyenne globale. Il leur faut un chef de file, bien sûr, mais c’est l’ensemble de la démarche qui compte. Elle va nous permettre de travailler avec les différentes sensibilités. »
Certaines sensibilités, justement, ont déjà annoncé leur décision de se présenter contre vous (Alban Rosa, de la France insoumise, Alexis Jolly, du RN, Fabienne Sarrat avec LREM ou Laurent Berthet et un groupe de citoyens). Alors, qui pour vous suivre ?
« La base est déjà large, et je pense l’élargir encore : nous discutons avec les socialistes, avec les Insoumis qui suivent Zaïm Bouhafs, avec les Verts… L’objectif, c’est de contribuer à réunir pour une équipe large, pour le rassemblement, et non la division. »
C’est ce qui vous a convaincu de repartir ? Des bruits vous donnaient partant, dans le courant du mandat actuel…
« Je me suis évidemment posé la question, pour ce nouveau mandat. Mais j’ai un attachement viscéral à cette ville. Et je n’ai pas envie que le travail qui a été fait soit gâché : les projets menés avec la Métropole, la Centralité sud (désormais baptisée Projet Grand Alpe), les Villeneuves… Nous portons aussi des projets importants avec la Métro en matière de mobilités (Chronovélo, RER grenoblois…) : on voit bien la place d’Échirolles dans les dossiers d’avenir. Sans oublier Atos (500 emplois), Artelia, et tous les services supplémentaires que nous devons apporter aux habitants. Les enjeux sont forts. Ramener cela à des détails politiciens ne m’intéresse pas. Je souhaite continuer à travailler au rassemblement pour le premier tour, et je suis satisfait de la dynamique citoyenne qui s’est créée autour de ma candidature. Leur initiative m’a montré l’inquiétude de beaucoup d’Échirollois, concernant notamment la division de la majorité. Moi, je veux être un outil de rassemblement, de liant, d’inclusion. Et je suis en pleine forme pour conduire cette liste ! »
En assumant le bilan de trois mandatures ?
« Bien sûr. On a évidemment à rendre compte d’un bilan. Je l’assume : il est très positif, malgré les difficultés financières qu’on a connues. On a ouvert ou agrandi trois centres de santé, reconstruit un Ehpad, ouvert une multi-accueil petite enfance, terminé la réhabilitation du Village 2… On ira à la rencontre des Échirollois pour présenter notre bilan, en évoquant aussi ce que l’on n’a pas pu faire, et pourquoi. On débattra de tout ça, y compris contre des forces qui ne sont pas les même qu’en 2014, lorsque les Insoumis ou LREM n’existaient pas ! »
SÉCURITÉ : DAVANTAGE DE MOYENS
Trafic de drogue, rodéos en tout genre (notamment à Comboire…), insécurité latente : la situation reste problématique à Échirolles, et le maire n’a de cesse de demander des moyens supplémentaires. « Des mesures positives viennent d’être annoncées par l’État », se réjouit-il. « 35 nouveaux policiers sont arrivés, pour les quartiers de reconquête républicaine. Une brigade anti-drogue va être créée, spécifiquement dédiée à la Villeneuve d’Échirolles. Sa mission sera d’harceler les points de vente de stupéfiants. Enfin, les horaires de la BST (Brigade spécialisée de terrain) sont élargis : au lieu de finir à 18 h, leur service sera prolongé jusqu’à 22 h ».
Des décisions « qui étaient attendues », insiste le maire. « Cela fait longtemps qu’on en parle et qu’on dit que la lutte contre la drogue demande une présence quotidienne ». Ces mesures, attestant « d’un travail important entre la police nationale et notre police municipale », s’ajoutent « aux efforts faits en matière de lutte contre les rodéos, par exemple », souligne Renzo Sulli. Il en profite pour confirmer le futur équipement de la police municipale en caméra-piéton (une mesure votée lors du conseil municipal du 1er  juillet dernier).
En marge de ces nouveautés, « on espère régler la question des courses de voitures à Comboire », lance l’édile. « Ces moyens en plus devraient permettre de s’y intéresser davantage ». Il serait temps, car les riverains désespèrent… « Je vais demander à la police municipale d’y retourner, en verbalisant. Je veux des mesures rapides et fortes : ce n’est plus supportable pour les riverains, et c’est dangereux. Il faut les dégager ! »
Une rentrée « plutôt positive »
Quand il écoute les informations nationales, Renzo Sulli ne décolère pas. « Je suis inquiet, comme beaucoup d’Échirollois, par rapport à la future réforme sur les retraites : je n’arrive pas à déceler ce que cela peut apporter de positif. C’est même inquiétant pour les générations de demain. Nous avons beaucoup de familles monoparentales à Échirolles, pour qui c’est déjà financièrement difficile, et cela ne va rien arranger. Si en plus, le gouvernement rajoute un débat sur l’immigration… »
Un contexte difficile, heureusement adouci par la rentrée échirolloise, qui se passe plutôt bien selon le maire. « La rentrée scolaire s’est bien déroulée, les dédoublements de classes dans les quartiers prioritaires ont été assurés… même si des soucis de locaux sont à prévoir quand la mesure sera élargie. La labellisation en “Cité éducative” est également une bonne chose, et une reconnaissance de notre travail. Cela va permettre de développer une approche différente, et de montrer que la question de l’éducation, ce n’est pas que l’école : tout le reste y contribue ».

La polémique du burkini « n’a pas véritablement enflammé Échirolles »

Les annonces concernant le “territoire zéro chômeur” et celles relatives aux mesures de sécurité sont également « des éléments forts », selon Renzo Sulli. Que l’on a interrogé sur la question, très discutée cet été, du burkini dans les piscines. La commune a semblé épargnée par la polémique, même si plusieurs acteurs des opérations menées à Grenoble sont Échirollois…
« Moi, je suis clair : je suis pour l’application du règlement intérieur de la piscine. Pour le reste, je ne veux pas entrer dans le débat. Et de toute façon, je préfère le dialogue, que les provocations. Le sujet n’a pas véritablement enflammé Échirolles, en tout cas… ».
Le maire préfère, on le sent, évoquer l’actualité communale : la transformation des haltes-garderies en multi-accueils, avec des horaires plus souples (« pour rendre un service plus adapté aux conditions de vie d’aujourd’hui, et accueillir davantage d’enfants ») ; la première pierre du projet Atos, le 9 octobre ; l’inauguration du Village 2 santé, le 12… Et puis les dossiers qui avancent, comme l’A480 et le Rondeau (« nos recommandations ont été prises en compte »), le renouvellement des Villeneuves (« En 2020, on commencera les travaux à l’école Marat, et les démolitions du 7/9 Limousin et de l’auto-pont »), Artelia ou encore Grand’place (« Le permis a été délivré, les travaux devraient démarrer en 2020 ; une passerelle devrait aussi être créée entre Carrefour et le centre »). Tout ça, c’est l’avenir. Et Renzo Sulli compte bien être présent…

jeudi 26 septembre 2019

Gilets jaunes face à la justice : 3000 condamnations prononcées, 1000 peines de prison ferme

Où en est le traitement judiciaire des gilets jaunes interpellés ? Début avril, Basta ! publiait un premier état des lieux donnant à voir l’ampleur de la répression judiciaire du mouvement. Depuis, si la dureté des peines paraît s’atténuer, les condamnations continuent à être prononcées. D’autant que la loi dite « anti-casseurs », considérée par les défenseurs des droits comme attentatoire aux libertés, a commencé à produire ses effets.

mercredi 25 septembre 2019

Pourquoi la gauche israélienne s’est effondrée

Aucune majorité claire n’est sortie des urnes après les élections législatives du 17 septembre en Israël. Le centre et le Likoud (droite) sont au coude-à-coude, la liste arabe unifiée arrive en (...)

mardi 24 septembre 2019

Gaz à effet de serre : le bilan peu reluisant des sociétés du CAC 40 depuis l’Accord de Paris

Qu’ont accompli les grandes entreprises françaises depuis la signature de l’Accord de Paris sur le climat ? Pas grand-chose. Rares sont les grands groupes, malgré leurs beaux discours, qui ont réduit (...)

lundi 23 septembre 2019

Comment le gouvernement Macron prépare discrètement la privatisation des grandes infrastructures gazières

Dans la loi Pacte promulguée en mai 2019, il n’y a pas que la privatisation d’Aéroports de Paris et de la Française des jeux. Il y a aussi la sortie programmée de l’État du capital d’Engie et son (...)

dimanche 22 septembre 2019

172 décès au travail recensés au 1er semestre 2019 : le patronat tue en silence


« Allô Muriel Penicaud, c’est pour signaler un accident du travail » : depuis début 2019, le compte twitter « Accident du travail : silence des ouvriers meurent‏ » recense les accidents du travail à partir de leur médiatisation dans la presse quotidienne régionale. 172 décès ont été recensés depuis le 1er janvier.

Clément, 35 ans, salarié au centre de tri de l’unité de traitement des ordures ménagères de Saran près d’Orléans (usine exploitée par une filiale de Veolia), est mort le 21 mai dernier asphyxié, après avoir été happé par une machine [1].
David, 36 ans, chauffeur de poids lourds, est décédé le 23 avril sur le parking de la plateforme logistique d’Amazon, à Saran également [2].
Depuis début 2019, le compte twitter « Accident du travail : silence des ouvriers meurent » recense les accidents du travail à partir de leur médiatisation dans la presse quotidienne régionale. Au 1er semestre 2019, ce sont 469 victimes d’accidents graves ou mortels qui ont été recensées, dont 172 décès.


Plus de 1 000 décès au travail chaque année

En 2017, l’Assurance Maladie a recensé 542 accidents de travail (12 de plus qu’en 2016), 264 accidents de trajet considérés comme accidents de travail et 336 décès liés à une maladie professionnelle [3]Chaque année, ce sont plus de 1 100 travailleurs et travailleuses qui meurent au turbin.
Trois personnes meurent chaque jour, en France, d’un accident ou d’une maladie liés à leurs conditions de travail, ouvriers et ouvrières en grande majorité.
Le BTP, le transport-livre-communication et la métallurgie sont les trois industries avec les niveaux de mortalité les plus élevés. L’industrie du bois, papier, carton, textile, cuirs et peaux et les activités de service (banque, assurance, intérim, action sociale, nettoyage…) ont connu entre 2016 et 2017 une hausse de mortalité affolante, respectivement 40,6% et 16,5%.
En 2017, près de quatre décès sur cinq pour maladie professionnelle avaient pour cause une exposition à l’amiante. Et pourtant les patrons continuent d’être exonérés de leurs responsabilités et de bénéficier de non-lieux, telle l’entreprise Eternit le 10 juillet suite à la plainte déposée pour homicides et blessures involontaires par d’anciens salariés de l’amiante en 1996 [4]. Ou encore les cinq anciens directeurs de l’usine Ferrodo-Valeo à Condé-sur-Noireau dans le Calvados le 18 juillet [5].


Des données partielles sur les accidents au travail, une logique gestionnaire et comptable au bénéfice des entreprises

Parce qu’il s’agit d’un décompte fait par les patrons, à partir des déclarations d’accidents du travail transmises à l’Assurance Maladie, ce décompte ne concerne que les salarié·es du secteur privé (régime général) et ne prend pas en compte les accidents mortels non déclarés [6], ni les accidents mortels dans la fonction publique, des agent·es statutaires (par exemple des industries électriques et gazières), des travailleur·ses indépendant·es ou des auto-entrepreneur·ses.
« Ces données (de l’Assurance Maladie sur les accidents de travail, trajet et maladies professionnelles) n’ont pas pour fonction de donner l’alerte. Elles sont établies dans une logique assurantielle, d’indemnisation forfaitaire, explique au Monde Véronique Daubas-Letourneux, sociologue, enseignante-chercheuse à l’École des hautes études en santé publique. C’est juste une logique comptable et financière, qui permet de calculer le taux de cotisation des employeurs à la branche "accidents du travail-maladies professionnelles" de la Sécurité sociale. Ces statistiques ne sont pas conçues comme des données de santé publique visant à permettre une connaissance globale de la situation » [7].


Une prévention insuffisante concernant les expositions professionnelles

Selon un rapport de la Commission européenne datant de 2014, la moitié des morts liées au travail concernaient l’exposition à des substances chimiques. La France pointait en bas du tableau européen, 25ème sur 28 pour trois des facteurs de risques les plus importants : risques liés aux agents chimiques et biologiques, risques ambiants et risques liés à la posture et aux gestes [8].
Déjà en 1954, le cinéaste Georges Franju pointait dans le documentaire Les Poussières [9] les conditions de travail difficiles et la nécessaire prévention à mettre sur place sur différents sites industriels particulièrement dangereux (industrie du lin, broyage de galets, fabrication de porcelaine, forage de tunnels, industrie du charbon de bois) où les travailleurs sont très exposés. Dans une note de mai 2019, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) tire la sonnette d’alarme quant aux carences de prévention aux risques professionnels, en évoquant 365 000 travailleur·ses exposé·es à la silice cristalline dans la verrerie, fonderie, chimie ou encore le bâtiment. L’Agence estime qu’entre 23 000 et 30 000 travailleur·ses sont exposé·es à des niveaux excédant la valeur limite d’exposition professionnelle actuellement en vigueur. L’exposition chronique à la silice peut induire diverses pathologies mortelles (silicose, cancer bronchopulmonaire, lupus systémique…) [10].
Dans son bulletin « Et voilà » n° 65 d’avril 2019 intitulé « Le travail tue » et sous-titré : « Le travail tue, mutile, brise des corps, des vies. Ne perdons plus la vie à la gagner », l’Union syndicale Solidaires interviewe Matthieu, administrateur du compte twitter « Accident du travail : silence des ouvriers meurent » cité précédemment‏, à propos des évènements ou constats les plus remarquables dans les six mois passés. Il répond :
« Deux dramatiques accidents début janvier m’ont particulièrement marqué et justement poussé à reprendre ce travail de recensement. D’abord, la mort d’un ouvrier auto-entrepreneur de 68 ans à Versailles. Ensuite, celle de Frank Page (en janvier 2019), jeune livreur UberEats de 18 ans. Voilà deux drames qui sont les symboles de la précarisation des conditions de travail et des conséquences que cela induit. Les dernières données de la CARSAT pointent d’ailleurs une augmentation de la sinistralité dans l’intérim. La mort en 2017 de Quentin Zaroui-Bruat, un jeune cordiste intérimaire de 21 ans, en est malheureusement l’illustration. Pour conclure, puisqu’on m’interpelle souvent sur l’absence de femmes dans mon recensement, je tiens à rappeler que s’il est vrai que les accidents les plus graves touchent essentiellement des hommes (ouvrier du BTP…), le secteur des services à la personne, où beaucoup de femmes sont employées, reste l’un des plus accidentogènes. »

samedi 21 septembre 2019

Le capitalisme condamne notre avenir et celui de nos enfants !

  • 3 enfants sur 4 respirent un air toxique en France
  • 1 espèce végétale et animale sur 8 est menacée d’extinction imminente
  • 1,6 millions de km² de plastique forment un véritable continent dans l’Océan pacifique
  • Le réchauffement climatique menace directement et à court terme l’Humanité et la planète.
  • Les 1 % les plus riches français polluent 40 fois plus que les 10 % les plus pauvres.
La démonstration de la crise écologique n’est plus à faire. La responsabilité de celle-ci oui. Le capitalisme vert n’existe pas. Car l’essence même du système économique et de production dans lequel nous vivons est de placer le profit et l’argent avant notre planète quitte à mettre en danger l’existence même de l’Humanité
Red is the new green : inventons une nouvelle société écologique et sociale qui place l’humain et la planète au cœur.
Agir maintenant pour vivre demain !
  • Gratuité des transports en commun.
  • Refus des accords de libre§échangede type CETA et MERCOSUR
  • Développement du transport ferroviaire pour faire reculer le « tout camion »
  • Loi favorisant les circuits courts, pénalisant délocalisations et importations.
  • Rénovation d’1 million de logements pour économiser l’énergie
Financer la révolution écologique
  • 100 milliards d’euros pour un fonds écologiques et social financé par l’Etat et les entreprises
  • Conditionnement de toutes les aides aux entreprises à des objectifs sociaux et écologiques précis et vérifié
  • Taxation du kérosène
  • rétablissement de l’ISF (Impôt Sur la Fortune)
  • taxation des bénéfices des compagnies pétrolières
  • prélèvement à la source des bénéfices des multinationales
Pour un climat de paix
  • Faire reculer la guerre, agir pour la coopération entre les peuples et promouvoir un modèle de développement partagé et solidaire en utilisant autrement l’argent gaspillé dans la course aux armements, c’est aussi répondre à la crise climatique.
  • Sortir de l’arme nucléaire en France et dans le monde
  • La France consacre 37 milliards d’€ à la modernisation des armes nucléaires.14 millions par jour ! Cet argent pourrait abonder le fonds climat

vendredi 20 septembre 2019

« Les policiers sont placés dans l’improvisation permanente, alors que leur métier exige du temps »

Pourquoi l’État a-t-il progressivement abandonné le modèle du « gardien de la paix », pour un maintien de l’ordre à dominante répressive ? Quelles sont les effets de l’emprise de l’agenda politique sur le (...)

jeudi 19 septembre 2019

Crolles 2020

Vous avez des idées, des propositions ou des questions sur la Solidarité à Crolles ?
Venez partager cela jeudi à 20h, salle Boris Vian

mercredi 18 septembre 2019

« Fatigués d’être méprisés » au détriment de la sécurité, les sous-traitants du nucléaire se mobilisent

Ils sont décontamineurs ou « jumpers » : en un « saut » au cœur des installations nucléaires, ils peuvent absorber de fortes doses de radioactivité. Indispensables au bon fonctionnement des centrales, ces milliers de sous-traitants de l’atome se sentent méprisés, mis en danger et s’interrogent sur les conséquences des logiques de rendement à outrance sur la sûreté nucléaire. Ils se mobilisent ce 18 septembre pour revendiquer la reconnaissance et un statut. Témoignages.

mardi 17 septembre 2019

Urgences : « L'humain est sacrifié, les annonces sont loin de faire le compte » (Fabien Roussel)

Après plus de six mois de grève, les annonces de Madame Buzyn, Ministre des Solidarités et de la santé ne répondent toujours pas à la crise profonde que vivent les personnels et les patients dans nos services d'urgence. Au regard des coupes budgétaires imposées aux hôpitaux par le gouvernement Macron c'est 2 derrières années (1,5 milliard en moins en 2018 et 910 millions en moins en 2019), les 754 millions, sur 3 ans, annoncés sont loin de faire le compte !

A bout de souffle, en souffrance, les personnels alertent sur le manque de moyens humains et matériels.
Les services d'urgence sont saturés : 100 000 lits ont été supprimés en 20 ans alors qu'on comptabilise 21,4 millions de passages aux urgences aujourd'hui - on en enregistrait environ 10 millions en 1996. Deux tiers des maternités ont été fermées. De même, dans les EPHAD, il manque 200 000 emplois. Le monde de la santé publique va mal dans son sens le plus général et chaque jours, la vie des personnels et des patients est mise en danger.
Il est urgent d'apporter des réponses à la hauteur, à partir de la réalité des établissements de santé, bassin de vie par bassin de vie. Et surtout, commençons par stopper toute fermeture de lits, de services, de maternités.

C’est dans cet état d’esprit, qu'après un tour de France des Hôpitaux, les parlementaires communistes ont déposé une proposition de loi pour instaurer un moratoire contre les fermetures d’établissements, de services, de lits et contre l'arrêt des regroupements hospitaliers.
Notre système de santé est malade des politiques d’austérité. L’humain est sacrifié sous l’effet de coupes budgétaires et d’un mode de financement inadapté.
Le collectif inter urgence et les syndicats demandent une revalorisation des salaires de 300 euros net par mois, la réouverture de lits, et l’embauche de 10 000 postes pour les services d’urgences.
Nous sommes bien loin du compte, les communistes restent mobilisés, et soutiennent le mouvement de grève des urgentistes.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF

lundi 16 septembre 2019

École : l’assaut des technos

Philippe Champy enquête sur les prises de pouvoir au sein de l’Éducation nationale à partir des manuels scolaires, de l’emprise des neurosciences et des menaces sur la liberté pédagogique.
Absence de dialogue inédite, dénonçait mi-juillet Frédérique Rolet, secrétaire nationale du Snes, en évoquant les relations entre Jean-Michel Blanquer et les organisations syndicales enseignantes. « Il ne répond à aucun message. » Deux mois plus tard, le ministre de l’Éducation défend la revalorisation du métier d’enseignant et prône le dialogue avant tout. Changement de stratégie ? « Pure com’ ! », s’exclame Philippe Champy. Ingénieur à l’Institut national de recherche pédagogique pendant quinze ans, puis directeur des éditions Retz pendant plus de vingt ans, cet « observateur engagé » de l’école, désormais à la retraite, reconnaît en le ministre actuel un « grand communicant ».
Dans son essai Vers une nouvelle guerre scolaire (1), il s’attache à comprendre les luttes et les prises de pouvoir au sein de l’institution. Et son constat est sans appel : ce sont les « technos » qui pilotent l’école, instrumentalisant les neurosciences et le numérique pour la « reformater ». L’évolution du système scolaire est ainsi parfaitement en phase avec celle du régime présidentialiste de la Ve République. Désormais, les principaux responsables sont « façonnés par le néo-libéralisme » et non plus préoccupés par le service public et l’intérêt général.
La « guerre technocratique » qu’ils mènent se caractérise par l’omniprésence de l’évaluation et une défiance marquée à l’égard des enseignants, à qui on laisse entendre qu’ils « n’utilisent pas les bonnes méthodes ». Ce qui justifie le recours à des experts externes comme certains neuroscientifiques et les membres d’Agir pour l’école,

dimanche 15 septembre 2019

Budget 2019 : pendant que les aides sociales baissent, le coût du CICE explose

Alors que le gouvernement rogne sur de nombreuses prestations sociales pour limiter les déficits publics, la bascule du crédit d'impôt en allégements de charges pérennes pour les entreprises va coûter plusieurs dizaines de milliards d'euros à l'Etat… et obliger l'exécutif à bricoler son budget.
Visiblement, les coups de rabot ne valent pas pour tout le monde. Ce dimanche 26 août dans le JDD, Edouard Philippe a annoncé un budget 2019 taillé à la serpe pour les Français : revalorisation riquiqui pour l'aide personnalisée au logement (APL), les allocations familiales et les pensions de retraite, suppression de postes de fonctionnaires, poursuite de la réduction des contrats aidés… Bref, la rigueur est à l'ordre du jour, et ce afin de rester sous les fameux 3% du PIB de déficit public imposés par l'Union européenne. Mais une autre mesure, destinée aux entreprises celle-ci, semble avoir échappé à ces résolutions d'austérité : la bascule du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), transformé le 1er janvier prochain en allégements de charges, va coûter entre 20 et 25 milliards d'euros supplémentaires aux comptes publics.
Explications : créé en 2013 par François Hollande, le CICE est une réduction d'impôts calculés sur les salaires inférieurs à 2,5 fois le Smic. Initialement fixé à 4% de la masse salariale brute, il a augmenté pour se situer aujourd'hui à 7%. Dans son programme de campagne présidentielle, Emmanuel Macron a promis de transformer ce crédit, souvent dénigré pour sa complexité, en baisse de cotisations pérennes de six points (toujours appliquées aux salaires inférieurs à 2,5 Smic) pour les entreprises.
Mais comme pour la mise en place du prélèvement de l'impôt à la source, ce nouveau dispositif suppose une année de "bascule" très coûteuse pour l'Etat : en 2019, les entreprises vont se faire rembourser par la puissance publique les créances portant sur les salaires de 2018, puisque le CICE est toujours versé de manière différée (jusqu'à quatre ans de décalage) ; les allégements de cotisations patronales, eux, sont presque automatiques (les charges sociales sont versées par les entreprises 3 mois après le versement des salaires). "La bascule aurait donc pour effet de cumuler en 2019 dans le solde budgétaire la créance de CICE portant sur les salaires versés en 2018 et les allégements de cotisations patronales au titre des salaires versés en 2019, soit un déficit additionnel temporaire de l’ordre de 1 point de PIB", calcule dans un rapport l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), classé à gauche. Additionnés, le CICE et les baisses de charges représentent près de 40 milliards d'euros...

L'efficacité du CICE en question

Emmanuel Macron affiche sa volonté de serrer la vis budgétaire et n'hésite pas pour se faire à tailler dans les dépenses sociales. Mais, comme François Hollande avant lui, il engloutit des dizaines de milliards d'euros publics (près de 20 milliards par an) dans le CICE, sans que son efficacité ait pu être démontrée. En mars 2017, France Stratégie, l'organisme chargé d'évaluer le dispositif, a rendu un rapport chiffrant ses résultats en termes de création d'emploi à 100.000 entre 2013 et 2015… mais dans une grande fourchette, allant de 10.000 à 200.000 emplois ! Le CICE n'aurait pas non plus eu d'impact sur l'investissement, la recherche & développement, pas plus que sur les exportations ou même les salaires, exceptés ceux des "cadres et des professions intellectuelles supérieures". France Stratégie en conclut que le crédit d'impôt, au coeur du "pacte de responsabilité" promu par François Hollande entre l'Etat et les entreprises, a in fine servi à restaurer les marges des entreprises. En 2017, les allégements de cotisations patronales et le CICE représentaient 51,9 milliards d'euros, un chiffre supérieur à l'argent public investi dans l'école cette année-là. Dans un pays où les montants de distribution de dividendes battent régulièrement des records, une telle prodigalité interroge.
D'autant que la nouvelle mesure de transformation du CICE en allégements de cotisations ne devrait pas non plus provoquer de miracles concernant l'emploi. D'après les calculs de l'OFCE, la bascule "aurait un effet nul sur l'activité économique et positif sur l'emploi salarié marchand"... avec seulement 16.000 créations d'emplois d'ici 2020. Les bénéfices de l'idée sont à chercher ailleurs : simplification des démarches administratives pour les entreprises, suppression du décalage temporel entre le versement des salaires et le bénéfice du CICE, et avantage pro-business gravé dans le marbre : il est relativement aisé d'annuler des crédits d'impôts, beaucoup moins de revenir sur des allégements de cotisations.

Bricolage budgétaire

La bascule a de tels effets sur les comptes publics qu'elle oblige le gouvernement à sortir la boîte à outils pour rafistoler le budget. Ce lundi 27 août, Bruno Le Maire a annoncé le report en catastrophe d'une mesure prévue de longue date : un allégement supplémentaire de quatre points des cotisations sociales au niveau du Smic a été décalé du 1er janvier 2019 au 1er octobre.
Soit plus de deux milliards d'économies décidées en urgence pour conserver les déficits publics à un niveau inférieur à 3% du PIB… et qui pénaliseront les entreprises ! En effet, à court terme, la bascule du 1er janvier 2019 comporte un effet pervers pour les patrons. Le CICE est un remboursement partiel de l'impôt sur les sociétés, calculé sur les bénéfices ; or la transformation du CICE en baisse de charges améliore les résultats des entreprises… et fait mécaniquement grimper l'impôt sur les sociétés. En troquant 25 milliards d'euros de CICE pour 25 milliards d'euros d'allégements fiscaux, l'Etat alourdit le coût du travail pour les entreprises à court terme. D'où l'idée de ces allégements "compensatoires" prévus initialement pour le 1er janvier. En les reportant à octobre, le gouvernement retarde la compensation de la hausse de l'impôt sur les sociétés. En parallèle, Bruno Le Maire a annoncé devant des journalistes de la presse économique la suppression d'un milliard d'euros de diverses aides aux entreprises en 2019, arguant que la "contribution au rétablissement des comptes publics doit être le fruit d'un effort collectif".
Pas de quoi, cependant, inquiéter excessivement le patronat : l'orientation libérale du gouvernement est toujours de mise, comme en témoigne l'assimilation par Edouard Philippe des arrêts maladie aux congés payés. Surtout, ce petit contretemps dans le décalage des allégements d'impôts ne doit pas faire oublier que l'année 2019 sera extrêmement profitable aux entreprises, qui bénéficieront en simultané des créances du CICE et de la baisse des cotisations patronales. "Nos choix ont le mérite de la clarté et du courage", a ainsi plastronné Bruno Le Maire, défenseur convaincu d'une politique économique très libérale et favorable aux entreprises. Motif de satisfaction supplémentaire pour les patrons : l'impôt sur les sociétés va passer à 25% d'ici 2022, contre 33,3% au début du quinquennat. Soit, à un rythme de croisière, 8 milliards d'euros supplémentaires transitant chaque année de l'Etat vers les entreprises.