vendredi 23 mai 2025

Grenoble. La mairie prête à mettre en place la réquisition des logements vacants


 Le maire de Grenoble Éric Piolle a affiché son intention de réquisitionner les logements vacants, lors du conseil municipal du lundi 19 mai.

Après avoir rencontré l'intercollectif des écoles occupées, ce lundi 19 mai, en marge du conseil municipal, Éric Piolle a annoncé avoir demandé à la préfète de l'Isère d'utiliser son pouvoir de réquisition des logements vacants. Faute de réponse positive, le maire de Grenoble s'est dit prêt à prendre un arrêté pour lancer la procédure.

« La situation en termes d’hébergement est inacceptable en France, malgré les propos du président Macron qui disait, en 2017, pas un enfant à la rue d’ici la fin de l’année. » Ce constat, Éric Piolle le fait déjà depuis des années, assure-t-il. Le maire de Grenoble et les élus Nicolas Beron-Perez et Céline Deslattes, conseillers municipaux délégués respectivement au logement et à la grande précarité, l’ont de nouveau répété, lundi 19 mai, à Samira Dadache, représentante de la FCPE et de l’intercollectif des écoles occupées. Le collectif — qui regroupe les parents d’élèves, Droit au logement (DAL), la FCPE et l’intersyndicale « enfants migrant.e.s à l’école » (FSU, Sud, CNT, CGT) — organisait en effet ce lundi un rassemblement et une conférence de presse devant l’hôtel de ville, qui accueillait le jour même le conseil municipal.

Nicolas Beron-Perez, conseiller municipal délégué au logement, pointe l’explosion de la pauvreté.

Objectif : interpeller les pouvoirs publics et solliciter plus particulièrement la municipalité sur la réquisition des logements vacants, revendication de longue date des militants. Un point qu’ont justement évoqué les élus. « Nous avons écrit à Mme la préfète pour qu’elle utilise son droit de réquisition, qui est nettement plus important que le nôtre », explique Éric Piolle. Si Catherine Seguin ne répond pas ou décline la demande, l’édile se dit alors « prêt à déposer un arrêté » pour activer son propre pouvoir de réquisition. Lequel est toutefois beaucoup « plus contraint » que celui de la préfecture, le maire devant quant à lui justifier d’une « urgence impérieuse » pour le mettre en œuvre.

« Potentiellement 250 enfants à la rue »

Dans son courrier, adressé il y a deux semaines, à la préfète, la ville lui a notamment rappelé les chiffres locaux, édifiants. Par exemple, les 3 500 personnes aujourd’hui domiciliées au CCAS de Grenoble. Ou, parmi elles, les quelque « 900 personnes à la rue qui peuvent prétendre à la prise en charge par un Cada » (centre d’accueil pour demandeurs d’asile), souligne Nicolas Beron-Perez. On recense en outre « potentiellement 250 enfants à la rue, c’est-à-dire dans des bidonvilles, dans des squats, hébergés chez un tiers ou dans des écoles », ajoute l’élu communiste.

Cela fait maintenant trois ans que des parents d’élèves et enseignants ont lancé ce mouvement d’occupation des écoles grenobloises, pour mettre à l’abri des familles sans toit. « Actuellement, sept écoles sont toujours occupées par dix familles, dont 29 enfants », précise l’intercollectif des écoles occupées. « Les écoles sont devenues un sas, du fait de la défaillance chronique de l’État », déplore Nicolas Beron-Perez.

Goûter solidaire à l’école Lucie-Aubrac, l’une des nombreuses écoles occupées depuis trois ans par les parents d’élèves pour mettre à l’abri des familles à la rue.

Certes, la municipalité — qui a récemment vu le tribunal administratif condamner l’État à lui rembourser les frais d’hébergement à l’hôtel d’une famille — a également « obtenu la création de 100 places supplémentaires d’hébergement ». Mais celles-ci sont « déjà toutes occupées » alors que le nombre de sans-logis, lui, ne diminue pas. Comment l’expliquer ? Le conseiller municipal réfute les théories de la droite sur une augmentation des demandeurs d’asile qui créerait un appel d’air. La réalité, affirme-t-il, c’est qu’il y a « de plus en plus de personnes qui basculent dans la pauvreté ». Ce qui va de pair avec la « hausse des expulsions locatives ». D’où « une vulnérabilité grandissante en matière de logement ».

« Ce n’est pas une spoliation de propriété »

Selon Éric Piolle, il fallait donc « rompre ce cercle vicieux d’avoir des gens à la rue et des logements vides ». Attention cependant, « il ne s’agit pas de cibler une personne ayant un appartement qui serait essentiel pour sa vie », prévient le maire de Grenoble. De fait, la mesure ne concernerait que « des personnes qui sont multi-propriétaires et qui ont un logement vacant depuis plus de deux ans », complète Nicolas Beron-Perez.

Ce dernier tient par ailleurs à le rappeler, la réquisition « n’est pas une spoliation de propriété ». Les propriétaires seraient bien sûr « indemnisés » par la ville — qui paierait également les assurances et les fluides — et cela s’appliquerait sur un temps limité. Et l’élu au logement de citer l’article 17 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen : « La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité. »

« Il faut prendre en compte les logements qui sont structurellement vacants au-delà de deux ans. Soit environ 3 500 logements sur le territoire métropolitain et 1 750 à Grenoble. »

Nicolas Beron-Perez, conseiller municipal délégué au logement

Combien de logements sont-ils susceptibles d’être réquisitionnés ? Sur ce point, les estimations diffèrent fortement entre les militants et la municipalité. Le DAL évoque ainsi 17 000 logements vides dans l’agglomération grenobloise. Quant à Nicolas Beron-Perez, il ne conteste pas le chiffre en lui-même, mais son interprétation. Car parmi ces 17 000 logements, près de « 15 000 sont en cours de relocation », nuance-t-il. « Il faut prendre en compte ceux qui sont structurellement vacants au-delà de deux ans. Soit environ 3 500 logements sur le territoire métropolitain et 1 750 à Grenoble. »

Banderole du DAL évoquant 17 000 logements vides mais pour la Ville, seuls 3 500 d’entre eux dans la Métropole — dont 1 750 à Grenoble — sont structurellement vacants depuis plus de deux ans.

Autre difficulté, un logement théoriquement vacant ne l’est pas forcément en pratique. Il peut être occupé gracieusement par un proche, en travaux… « On n’a aucun moyen légal pour le vérifier. Pour cela, il faudrait rentrer à l’intérieur », reconnaît l’élu PCF, qui n’élude pas les incertitudes existantes. « L’idée, c’est d’enclencher la procédure et le dialogue avec la préfecture, poursuit-il. On attend la réponse contradictoire de la préfète. En fonction de celle-ci, on informera chaque propriétaire que l’on souhaite discuter avec lui. »

Nicolas Beron-Perez reste néanmoins lucide : les mesures envisagées s’apparentent à « des pansements et des palliatifs ». Bien que nécessaire, la réquisition est, selon lui, « un outil supplémentaire, pas une baguette magique ». À Grenoble, « il faudrait mettre à disposition au moins 4 000 logements d’un coup ! En résumé, il faut une politique nationale. »

Pour le collectif, « une avancée » mais des annonces « trop floues »

L’intercollectif des écoles occupées a réagi à l’annonce du maire de Grenoble dans un communiqué. « Nous nous félicitons des intentions affirmées par M. Piolle, lors du conseil municipal du lundi 19 mai, de réquisitionner des logements vacants », indiquent les militants, saluant « une avancée pour le droit à l’hébergement et au logement qui doit participer à créer une dynamique locale comme nationale ».

Le collectif, qui attend désormais « la mise en place des premières réquisitions », reste toutefois mesuré. « Les annonces municipales restent pour l’instant beaucoup trop floues, tant sur les délais que sur le nombre de personnes qui seront mises à l’abri », estime-t-il, souhaitant ne pas « se retrouver avec des écoles toujours occupées durant l’été ».

Une rencontre prévue le 4 juin avec la mairie devrait « apporter des précisions » sur la procédure de réquisition, espère l’intercollectif des écoles occupées, qui interpelle également le Département de l’Isère. Pour les militants, « il faut continuer à exiger du conseil départemental une véritable protection de l’enfance, et de l’État le respect du droit inconditionnel à l’hébergement ». Ce qui passe par « la construction de logements sociaux, la création d’hébergement d’urgence dignes et pérennes, la baisse des loyers ».

Chine-État-Unis : La trêve est-elle durable ?

À l’issue de deux jours de discussions à Genève les 10 et 11 mai, la Chine et les États-Unis ont annoncé une trêve de 90 jours, à compter du 14 mai, sur les surtaxes douanières réciproques.

Washington ramenant ses tarifs douaniers de 145 à 30 %, et Pékin de 125 à 10 %. Le résultat de la rencontre est assez spectaculaire compte tenu du climat de tension prévalant entre les deux pays et de l’escalade de la guerre tarifaire de ces dernières semaines : Trump voulant pousser la République populaire de Chine (RPC) à une capitulation commerciale.

Mais que faut-il cependant attendre de cette pause somme toute précaire et valable trois mois à l’issue desquels les sanctions bilatérales seront de nouveau mises en application, sauf accord d’ici là. Un « mécanisme » doit être mis en place pour « poursuivre les discussions sur les relations économiques et commerciales », informe le communiqué final qui insiste sur le haut niveau de représentation des négociateurs, laissant supposer une volonté commune de débloquer la situation : He Lifeng, vice-Premier ministre du Conseil des affaires d’État pour la partie chinoise, et côté étatsunien, Scott Bessent, secrétaire au Trésor, et Jamieson Greer, représentant américain au Commerce.

« Nous avons le cadre d’un accord très, très solide avec la Chine », a claironné Trump sur la chaîne de télévision Fox News. Tandis que le Quotidien du Peuple, organe du Parti communiste chinois, martelait que « les différends économiques et commerciaux devaient être réglés par un dialogue rationnel et respectueux »(…) « La coercition unilatérale ne résout pas les problèmes, elle ne fait qu’exacerber les tensions. »

Depuis avril, la guerre commerciale de Trump était entrée en dangereuse terre inconnue. Aux salves de la Maison-Blanche, Pékin ripostait coup pour coup, répétant sa détermination à « aller jusqu’au bout ». « Nous ne craignons pas les assauts injustes », avait lancé Xi Jinping le 11 avril. La RPC se prépare depuis plusieurs années à un choc crucial avec Washington dont la stratégie est de contenir la montée en puissance de cette « rivale ». Dès mars, elle avait massivement réduit ses avoirs en dette américaine en cédant près de 19 milliards de dollars de bons du Trésor américain.

La hausse de ses droits de douane s’était accompagnée d’une baisse significative d’achats des produits agricoles américains dont le soja, d’une restriction des exportations de certains métaux stratégiques, les terres rares lourdes, dont elle assure la majeure partie de l’extraction et la quasi-totalité du raffinage.

La décision le 16 avril de bloquer la livraison d’avions Boeing déjà commandés, ainsi que des pièces équipements aéronautiques et des pièces détachées, a non seulement ébranlé la firme américaine mais réellement sonné l’occupant du Bureau Ovale qui, selon son entourage, ne s’attendait pas à une telle capacité de résistance de la part de Pékin. Depuis, Trump avait laissé fuiter qu’une sensible baisse des droits de douane était envisageable, changeant radicalement de ton par rapport à ses déclarations du 9 avril, accusant la Chine de « piller » son pays.
Après la rencontre genevoise, les sujets de tensions demeurent nombreux. Néanmoins on relève des avancées : la Chine a levé l’interdiction qu’elle avait faite à ses compagnies aériennes d’accepter les Boeing, et l’administration américaine a annulé de nouvelles restrictions à l’exportation de semi-conducteurs utilisés pour le développement de l’intelligence artificielle (IA). Par ailleurs, Scott Bessent a affirmé que Washington excluait désormais le « découplage » avec la RPC, bien que l’on observe de part et d’autre une volonté de réorganiser leurs chaînes d’approvisionnement.

Un « Livre blanc » publié le 12 mai par le gouvernement chinois est explicite : « La Chine va transformer la pression en une impulsion et voir le défi américain comme une opportunité stratégique d’accélérer la construction d’un nouveau schéma sécuritaire. »

Cet épisode de la guerre commerciale va donc pousser Pékin  « à décupler ses efforts pour stimuler la demande intérieure et développer de nouveaux marchés ». C’est le message adressé au parterre de dirigeants de pays latino-américains réunis dans la capitale chinoise pour le Forum Chine-CELAC au lendemain même de l’accord négocié avec les Etats-Unis. La déclaration commune fait état d’un plan d’action pour les trois prochaines années, qui prévoit « l’approfondissement des liens économiques et commerciaux et la multiplication des échanges » avec l’ensemble du continent latino-américain, autrefois chasse gardée de la Maison-Blanche.

Article publié dans CommunisteS, numéro 1042 du 21 mai 2025.

 

dimanche 18 mai 2025

Grenoble : triste anniversaire de la Nakba


Ce jeudi 15 mai l’Association France Palestine solidarité appelait à commémorer la première Nakba (la catastrophe) de 1948-49. 


En ces temps ô combien tragiques pour le peuple palestinien, il est nécessaire de se souvenir des 77 ans de la Nakba, l’expulsion de 800.000 palestiniens de leurs villes et villages par Israël en 1948. Le même processus se déroule aujourd’hui contre la population de Gaza et de Cisjordanie. Chaque année, cette commémoration rassemble les Palestiniens et les défenseurs de leurs droits dans le monde entier.

Les manifestants ont rebaptisé symboliquement des rues et places de Grenoble en rues et places de la Nakba. Puis ils ont rejoint le rassemblement organisé par Urgence Palestine place Notre-Dame, organisation sous le coup d’une procédure de dissolution par le gouvernement.

Des rues ont été symboliquement rebaptisées.

Soixante-dix-sept années ont passé depuis la catastrophe historique — la Nakba — subie par le peuple palestinien entre 1947 et 1949, et plus précisément au moment de la création de l’État israélien le 14 mai 1948 par décision des Nations unies. Des années terribles où 80% de la population a été expulsée de ses terres et dépossédée de ses biens. Près de 600 villages et quartiers des villes palestiniennes ont été détruits et 31 massacres de civils ont eu lieu dont ceux de Deir Yassin et de Tantura ; quelques 800 000 Palestinien·es ont été expulsé·es vers la Cisjordanie, Gaza ou les pays voisins pour devenir des réfugié·es pendant que des dizaines de milliers étaient déplacé·es à l’intérieur d’Israël, perdant eux aussi leurs biens et leurs terres. Les expulsions, le vol des terres et des biens sont devenus la règle assumée et la loi du plus fort a imposé la colonisation de peuplement et de remplacement avec la complicité des instances internationales.
Depuis 77 ans, malgré une résistance résolue et multiforme, le peuple palestinien subit l’oppression d’un État qui viole ostensiblement le droit international et n’en respecte aucune résolution.
Depuis 77 ans, Israël a maintenu la Nakba dans toute la Palestine par la mise en place d’un régime d’apartheid se traduisant par une multitude de lois discriminatoires « légalisant » la dépossession, par le nettoyage ethnique, une répression féroce, la négation totale des droits humains et du droit à l’autodétermination du peuple palestinien. Elle s’accentue aujourd’hui avec une violence inégalée.
Depuis 19 mois, après l’attaque meurtrière du 7 octobre 2023 menée en Israël par des groupes armés palestiniens, Israël impose une nouvelle Nakba au peuple palestinien : le génocide en cours à Gaza comme le nettoyage ethnique en Cisjordanie occupée témoignent de l’inhumanité de la politique israélienne.

 

samedi 17 mai 2025

Bernard Friot à la Machinerie de Grenoble

La « Machinerie de Grenoble », tiers lieu situé à la Villeneuve de Grenoble, accueillait le 13 mai, Bernard Friot, sociologue, sur le thème "Le travail autrement ?".

La salle de ce lieu produit par régie de quartier était comble. Le public  était diversifié ce qui souvent est loin d’être le cas de rencontres de cette nature. La série de questions de l’animateur de la soirée, très au fait des travaux de l’invité, a permis un démarrage dynamique de la soirée.

Bernard Friot commence son intervention en précisant plusieurs termes de vocabulaire. « Le travail, pour le capitalisme n’est que ce qui génère de la valeur. Ainsi il définit comme dépenses le travail pour la santé, l’éducation, les services publics… Les enseignants seraient des gens utiles mais pas productifs. Nous avons été catéchisés par la « religion capitaliste ». Il n’y a pas de séparation entre la religion capitaliste et l’Etat. »

Questions à Bernard Friot.

Le médiateur interroge alors : « Comment définissez vous une autre façon de considérer le travail ? »

« Tout n’est pas travail », répond Bernard Friot« J’ai un tas d’activités qui ne relèvent pas du travail, les loisirs notamment. Nous ne sommes pas une espèce comme les autres. Les humains ont un rapport réflexif avec les autres humains. Assumons cette responsabilité. Nous allons, ensemble, humains sortir de l’entropie, d’une sorte de finitude.  La planète est finie mais il y a un travail infini pour trouver une relation nouvelle avec l’autre vivant. »

Revenant longuement sur l’assassinat de Nahel et les événements qui s’en sont suivis, Bernard Friot insiste sur l’importance d’enrichir la notion de citoyenneté par le « droit au travail ».

Il regrette que la gauche (il restreint la gauche à PCF-LFI-NPA, NDLR) soit socialiste, pas communiste. « Pourquoi la gauche n’est pas capable de mobiliser l’effervescence communiste, le communisme qui se construit au quotidien ? La classe dominante organise le travail ; elle ne fait pas que d’exploiter le travail. Nous sommes dépossédés du travail par les capitalistes. Les salariés ne décident de rien. Le lieu de pouvoir, disait Marx, c’est le despotisme de fabrique. » Bernard Friot en conclut que ce qui est décisif c’est la prise de pouvoir au travail. Il énonce : « Il faut sortir le travail de l’étrangeté à nous. Nous devons devenir fiers de notre travail, celui où nous serons acteurs et pas fiers de gagner l’argent au travail. »

Puis il analyse les propositions de cette gauche, définie précédemment, qui ne fait que réclamer la continuité du salaire. Il en vient à énoncer ses propositions. Tout résident en France à 18 ans aurait trois droits :

  • Salaire jusqu’à 60 ans, au titre de salarié responsable du travail
  • Propriété de l’outil de travail
  • Décision sur le travail

Dans le débat riche qui a suivi, Bernard Friot a noté que les fonctionnaires, avec le statut qui est le leur, sont en droit, seraient en devoir, ayant un salaire à vie, sans contrat, d’investir fortement le droit à faire le travail tel qu’ils l’entendent collectivement, au service des citoyens, du pays et non du pouvoir.

Bernard Friot.

Des questions portaient sur Bourdieu et d’autres penseurs français, sur l’intérêt d’exercer notre droit de vote.

Bernard Friot : « Nous avons besoin de conquêtes électorales. Je suis membre du PCF et militant. Mais il nous faut avant les victoires électorales des conquis préalables sur le travail. »

Un intervenant interroge : « pourquoi votre colère M. Friot ? » « J’ai la tristesse de constater une cécité assez généralisée sur le déjà là communiste. 17 millions de personnes (fonctionnaires…) ont un salaire communiste ! »

La soirée s’est terminée par le prolongement des débats autour d’un buffet, la vente de livres et des échanges avec le « réseau salariat » qui était présent .