«Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en
droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les
uns envers les autres dans un esprit de fraternité.» Art.1 de la
déclaration universelle des droits de l’Homme.
Égalité des droits?
En théorie peut-être mais en pratique les choses sont bien
différentes. Aujourd’hui dans notre pays des dizaines de milliers de
personnes travaillent, payent des impôts, ont des vies de familles, des
enfants à l’école. Ils participent à la vie sociale et économique du
pays et sont, sous prétexte de ne pas avoir la nationalité française,
privés d’un droit fondamental. Celui de pouvoir participer à la vie de
la cité. Être citoyen. Pourtant la notion de citoyenneté pourrait être
complètement détachée de celle de nationalité. Elle ne répond non pas à
la question « qui suis-je ? » mais bien à « Comment vivre ensemble ?
Comment s’organiser pour construire un avenir commun ? ».
Une citoyenneté à plusieurs niveaux
Ne pas permettre à l’ensemble des résidents du territoire français
d’exercer ce droit ce n’est ni plus ni moins que les considérer comme
des citoyens de seconde zone. Nicolas Sarkozy a annoncé dans sa campagne
qu’il voudrait supprimer le droit de vote des exilés fiscaux. Pourquoi
alors ne pas autoriser à voter toutes les personnes payant des impôts en
France ? La réponse est simple. Le refus du droit de vote des résidents
étrangers n’est qu’un moyen de plus pour cette droite raciste de
diviser la population en reprenant à son compte arguments du Front
national. Cette même droite qui vient ensuite nous parler de « problèmes
d’intégrations ». Honte à eux !
Il est temps que cela change. Alors qu’en période d’élection
présidentielle la question du droit de vote des résidents étrangers
s’invite au débat, c’est le moment d’inverser les rapports de forces.
Les résidents étrangers doivent être enfin considérés comme des citoyens
à part entière par la République.
L’égalité et la dignité de tous passent aussi par le vote, à toutes les élections.
Signez l'appel de la campagne unitaire: http://droitdevote2014.org/
vendredi 31 mai 2013
Les sales pratiques sociales de Ryanair enfin en procès
Ryanair doit répondre depuis ce jeudi matin devant la justice française de ses pratiques mises en place pour contourner les cotisations fiscales et le droit du travail. Des méthodes parfaitement décrites par ce documentaire produit par l'UGICT-CGT
Le documentaire La face cachée du lowcost décrit comment Ryanair est devenue très rentable pour ses actionnaires en profitant des subventions offertes par les collectivités locales pour attirer ses avions sur leurs aéroports, ainsi qu'en échappant aux charges sociales que la compagnie irlandaise devrait payer dans chaque pays de ses escales.
Le procès qui s'est ouvert ce jeudi devant le tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence a trait à ce deuxième aspect du "business" de Ryanair. A l'origine de l'affaire, qui suscita un fracassant faux départ de Ryanair de Marseille en janvier 2011, des syndicats de personnels navigants -également parties civiles avec Pôle emploi- avaient porté plainte contre les pratiques de la compagnie sur l'aéroport de Marignane.
Droit irlandais
Début 2007, la compagnie décide d'y baser quatre avions et 127 salariés -dont une partie mise à disposition par des sous-traitants- sans déclarer cette activité ni au registre du commerce, ni à l'Urssaf. Pas plus qu'elle ne remplit de déclaration fiscale en France, ni n'applique à ses employés la législation française du travail. C'est que le droit irlandais prévaut, argue Ryanair, qui nie avoir une "base d'exploitation" en Provence, ses salariés prenant selon elle leurs consignes au siège, à Dublin, pour une activité marseillaise temporaire, et volant dans des avions irlandais.
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jeudi 30 mai 2013
Retraites, droit du travail, services publics, fiscalité: tout ce que Bruxelles veut vous faire perdre
Revue de détail de ces changements néolibéraux qui se cachent derrière le terme politiquement correct de "réformes structurelles".
- Retraites rognées
Réponse à l'automne lors du lancement d'une nouvelle réforme des retraites, après celles de 2003 et 2010. Avant cela, une concertation va s'engager entre le gouvernement et les partenaires sociaux lors d'une conférence sociale les 20 et 21 juin.
- Assurance chômage lessivée
Travail dérégulé
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Syrie : Stopper l'engrenage
L'Union européenne a décidé de mettre un terme à l'embargo sur la
livraison d'armes à l'opposition syrienne. Cette résolution autorise de
fait les Etats qui le souhaitent, comme la France et l'Angleterre, à
fournir dès maintenant des armements. Le Parti communiste français
exprime sa totale opposition à cette mesure. Outre que personne ne peut
être assuré de maîtriser les « bénéficiaires » de ces livraisons, cette
décision va conduire à une nouvelle aggravation et extension du conflit
dont les populations sont les premières victimes. Faut-il le redire : il
n'y aura pas de solution militaire à ce conflit.
Ceux qui persévèrent dans cette voie ne font qu'amplifier cette spirale meurtrière qui s'étend, chaque jour, au-delà des frontières de la Syrie et retarde d'autant une issue politique. Aujourd'hui, au contraire, l'urgence est de faire baisser le niveau d'intensité des combats et se préparer à engager un processus de sortie de crise pour une transition démocratique, conduisant à un changement de régime. C'est l'objectif de la Conférence internationale de paix en Syrie d'ouvrir ce chemin.
Le PCF se prononce donc résolument pour que soit mis un terme aux livraisons d'armes d'où qu'elles viennent et que toutes les parties concernées parviennent rapidement à un arrêt des combats et des violences. Les autorités françaises se doivent de prendre toutes leurs responsabilités pour contribuer activement à donner une chance à la paix, pour construire une nouvelle Syrie démocratique.
Communiqué du Parti communiste français
Ceux qui persévèrent dans cette voie ne font qu'amplifier cette spirale meurtrière qui s'étend, chaque jour, au-delà des frontières de la Syrie et retarde d'autant une issue politique. Aujourd'hui, au contraire, l'urgence est de faire baisser le niveau d'intensité des combats et se préparer à engager un processus de sortie de crise pour une transition démocratique, conduisant à un changement de régime. C'est l'objectif de la Conférence internationale de paix en Syrie d'ouvrir ce chemin.
Le PCF se prononce donc résolument pour que soit mis un terme aux livraisons d'armes d'où qu'elles viennent et que toutes les parties concernées parviennent rapidement à un arrêt des combats et des violences. Les autorités françaises se doivent de prendre toutes leurs responsabilités pour contribuer activement à donner une chance à la paix, pour construire une nouvelle Syrie démocratique.
Communiqué du Parti communiste français
mercredi 29 mai 2013
« Caravane contre l’austérité » Samedi 1er juin 2013 à Grenoble
Refusons l’austérité !
Pas de capitulation face
aux marchés financiers !
Mobilisation citoyenne pour
imposer une politique
de progrès social et de
transformation écologique !
Nous voulons agir ensemble en soutien aux luttes
contre le chômage, la précarité et pour des conditions de vie décentes pour
toutes et tous. Nous nous adressons à toutes celles et tous ceux qui souhaitent
une politique en rupture avec la dictature de l’argent et du productivisme.
Nous voulons construire sur cette base, avec vous, un rassemblement majoritaire
qui impose une politique de progrès social et de transformation écologique.
Débattons ensemble ! Mobilisons-nous !
Ensemble, agissons pour montrer que « l’alternative à
l’austérité et à la grande régression sociale c’est possible ».
« Caravane contre
l’austérité »
Samedi 1er juin 2013
Au départ d’Échirolles, d’Eybens, de Fontaine,
de Grenoble, de Pont-de-Claix, de Saint Martin d’Hères, de Vizille (détails,
page 4) nous convergerons au
Jardin de Ville de Grenoble
Pour un rassemblement unitaire
et festif contre l’austérité
À partir de 12h
Apportez votre
pique-nique !
Le PCF et les élections municipales
Les prochaines élections
municipales, en mars 2014, seront marquées par une virulente offensive de la
droite. Indiscutablement, la faillite du gouvernement Hollande renforce les
partis réactionnaires. L’UMP et le Front National voudront profiter de la
déception et de la colère provoquées par la politique du gouvernement Hollande
pour reprendre de nombreuses mairies à la gauche. Les partis de gauche devront
se mobiliser massivement pour battre la droite et sa politique rétrograde.
Le PCF devra s’engager
dans cette campagne sur la base de propositions concrètes pour répondre aux
besoins de la population. Mais les problèmes qui se posent au niveau municipal
ne peuvent pas être dissociés des questions politiques nationales. Ainsi, le
PCF se trouve devant la nécessité impérieuse de se battre non seulement sur le
terrain de la politique municipale, mais aussi de se démarquer de façon claire
et nette de la politique désastreuse du gouvernement Hollande. Parfois, il est
vrai, des mesures concrètes que prend une municipalité de gauche peuvent
atténuer les difficultés qui pèsent sur la population. Mais en définitive,
aucun des problèmes fondamentaux qui existent dans nos villes – le déclin
économique, le chômage, la pauvreté, la baisse du pouvoir d’achat, la
dégradation des conditions de logement et de la santé publique – ne peut être
résolu dans le seul cadre municipal. L’approche politique de notre parti doit
tenir compte de cette vérité. Le PCF doit présenter un programme d’action pour
combattre la régression sociale et le système qui en est responsable, que ce
soit au niveau local ou national.
La question des alliances
Des discussions ont cours,
au sein du PCF, sur la question des alliances électorales et les différentes
options possibles en la matière. Des consultations internes seront organisées
dans les mois qui viennent. La nécessité de listes d’unions de la gauche au
deuxième tour, pour battre la droite, va généralement de soi. C’est sur la
question du premier tour que les débats se concentrent : alliance avec le
PS ou liste « autonome » du Front de Gauche ? Face à la
diversité des situations locales, il n’est pas possible d’adopter une seule
position « nationale », applicable partout. Il est seulement possible
de proposer des critères politiques qui permettent, selon les
circonstances, de déterminer l’opportunité ou non des alliances en question.
mardi 28 mai 2013
Acte 3 de la décentralisation : Pas de réforme de la démocratie sans démocratie
La gauche parlementaire
s'était opposée en 2010 à la réforme territoriale de Nicolas Sarkozy et s'était
prononcée pour son abrogation en cas de retour au pouvoir. Or, la réforme des
collectivités territoriales laborieusement avancée par le gouvernement actuel
s'inscrit au contraire dans le cadre de celle de 2010.
Le découpage en trois de ce
projet n’y change rien : il porte une profonde régression démocratique. Deux
objectifs sont poursuivis : organiser l'encadrement par l'Etat des dépenses
des collectivités et donc l’austérité ; et répondre aux exigences de
compétitivité libérale du MEDEF. Pour cela, il organise sans détours la casse
de la démocratie locale, la concentration des pouvoirs et l’éclatement de
l’égalité républicaine entre les territoires.
Les conséquences de ce
projet seraient monumentales. Il annonce la fin des communes comme espaces de
souveraineté populaire et de décision. Voire la fin des départements. Pour lui,
le pouvoir est encore trop partagé ! Faisant des métropoles les nouvelles
cellules de base de la République, il met en place les mécanismes de la
compétition entre elles, laissant les territoires ruraux à la marge. Nul ne nie
l’existence d’enjeux à l’échelle d’aires métropolitaines et la nécessité de
mieux appréhender cette réalité. Mais pour nous, la prise en compte de ces
enjeux doit se faire par une extension de la coopération et de la démocratie.
Il organise le découpage des compétences à la carte, la tutelle de certaines
collectivités sur d’autres et met en danger les services publics. Il ouvre
enfin un processus de centralisation et de concentration du pouvoir entre les
mains de quelques élus régnant sur d’immenses territoires et veut réduire le
champ d’action de la majorité des élus locaux. Et il en profite pour soustraire
l’Etat à ses obligations, en premier lieu celle d’une réponse véritable aux
besoins de financement des collectivités territoriales et des grands projets
nécessaires. Notre peuple doit en être informé : on veut encore réduire son
pouvoir.
Empêcher « l’OTAN économique »
Un monstre transatlantique. C’est ainsi que l’ONG « Les Amis de la
Terre Europe » qualifie le futur Traité de libre échange
américano-européen. Le projet est en discussion au niveau des députés
européens et des gouvernements nationaux. Mercredi et jeudi, au moment
où nous bouclons ce numéro, le parlement européen devait voter les
termes du mandat de la négociation entre l’UE et les Etats Unis qui doit
débuter la mi-juin.
La bataille sur l’exception culturelle apparue en première ligne à la faveur du rendez-vous de Cannes n’est que l’arbre qui cache la forêt. Le projet d’accord en discussion, s’il aboutissait, frapperait tous les pans de la société. Industrie, agriculture, environnement, culture, services... Il ferait gagner, dit-on dans les officines de la Troïka, plus de 100 milliards de dollars à l’Union européenne et presque autant aux Etats Unis. Mais dans quelles poches ira cet argent et à quel prix ? Au prix du renoncement à toutes les normes et règles qui sont le socle des nations européennes. Ce sont des règles « trop contraignantes » pour ce qui serait le plus grand marché de libre échange du monde. Il faudra « éliminer toutes les entraves » et se conformer aux standards de l’OMC. Autrement dit, harmoniser à la baisse, les réglementations et normes qui limitent ou empêchent une totale et libre circulation des produits agricoles, industriels, culturels et de services. Le projet ne tombe pas du ciel. Cela fait longtemps qu’il mûrit dans les bureaux de la Maison blanche et de Bruxelles. Aujourd’hui, comme le dit Bruce Stockes, responsable d’un fonds américano-germanique « le capitalisme version occidentale doit rester la norme au lieu du capitalisme d’Etat chinois ». Barak Obama déclarait en mars dernier « les Européens ont besoin d’un accord car ils ont du mal à trouver une recette de croissance ». Il ajoutait, répondant à Manuel Barroso lui proposant de reprendre les discussions sur cet accord, qu’il s’agissait clairement, pour les Etats-Unis « de défendre les emplois américains », pendant que Hillary Clinton qualifiait le projet « d’Otan économique ».
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La bataille sur l’exception culturelle apparue en première ligne à la faveur du rendez-vous de Cannes n’est que l’arbre qui cache la forêt. Le projet d’accord en discussion, s’il aboutissait, frapperait tous les pans de la société. Industrie, agriculture, environnement, culture, services... Il ferait gagner, dit-on dans les officines de la Troïka, plus de 100 milliards de dollars à l’Union européenne et presque autant aux Etats Unis. Mais dans quelles poches ira cet argent et à quel prix ? Au prix du renoncement à toutes les normes et règles qui sont le socle des nations européennes. Ce sont des règles « trop contraignantes » pour ce qui serait le plus grand marché de libre échange du monde. Il faudra « éliminer toutes les entraves » et se conformer aux standards de l’OMC. Autrement dit, harmoniser à la baisse, les réglementations et normes qui limitent ou empêchent une totale et libre circulation des produits agricoles, industriels, culturels et de services. Le projet ne tombe pas du ciel. Cela fait longtemps qu’il mûrit dans les bureaux de la Maison blanche et de Bruxelles. Aujourd’hui, comme le dit Bruce Stockes, responsable d’un fonds américano-germanique « le capitalisme version occidentale doit rester la norme au lieu du capitalisme d’Etat chinois ». Barak Obama déclarait en mars dernier « les Européens ont besoin d’un accord car ils ont du mal à trouver une recette de croissance ». Il ajoutait, répondant à Manuel Barroso lui proposant de reprendre les discussions sur cet accord, qu’il s’agissait clairement, pour les Etats-Unis « de défendre les emplois américains », pendant que Hillary Clinton qualifiait le projet « d’Otan économique ».
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lundi 27 mai 2013
Autorégulation du foutage de gueule
Entre le gouvernement et le patronat, c'est la
saisons des mamours. Est-ce une raison pour nous faire prendre des
vessies syntaxiques pour des lanternes politiques.
Il y a des moments où les politiques trouvent indéniablement la formule.
La formule qui vous met en rogne, et qui vous provoque, là, au saut du
lit : elle se détache soudain du ronron des infos, retombe avec moult
« splash » dans votre café du matin – et voilà, votre journée toute
neuve est tâchée. Vous voyez le genre ? Ce fut le cas, par exemple, avec
la fameuse « baisse tendancielle de l’augmentation du chômage », chef
d’œuvre ciselé par Nicolas Sarkozy en pleine campagne présidentielle
pour tenter de maquiller son bilan catastrophique en matière d’emploi.
La courbe du chômage étant désespérément en hausse, le président
candidat avait cru bon d’en référer à la dérivée et à la dérivée seconde
pour finalement taper tellement à côté que le résultat oscillait entre
ridicule et provocation. Le leader d’extrême gauche Olivier Besancenot
avait d’ailleurs riposté quelques heures plus tard par un très ironique
(mais mérité) : « en tout cas, nous n’assistons pas à la baisse tendancielle de l’augmentation du foutage de gueule. »
Des petits bijoux comme cette perle sarkozyste, on n’en entend pas tous les quatre matins. Ils sont rares, même. C’est pourquoi il faut aujourd’hui saluer la performance de Pierre Moscovici à sa juste valeur. Pour justifier l’abandon de tout projet d’encadrement des salaires des grands patrons, notre ministre de l’Economie a en effet expliqué qu’il préférait « miser sur une autorégulation exigeante » des pratiques du secteur. Il a dit cela aux Echos et, ni une ni deux, la phrase a été relevée sur toutes les antennes – pensez donc, une telle merveille…
Après le discours très social-démocrate de François Hollande en Allemagne (lire le papier d’Hervé Nathan du 23/05), Pierre Moscovici confirme donc la volonté gouvernementale de brosser le milieu des affaires dans le sens du poil. Pour expliquer ce déferlement concerté de mamours, certains, au parti socialiste, expliquent que les grands patrons se sentent tellement harcelés et mal-aimés depuis l’arrivée de Hollande au pouvoir qu’il était urgent de mettre un peu de pommade sur leurs plaies d’orgueil. On pourrait rétorquer qu’après l’abandon de la tranche d’impôt à 75% (la faire supporter par les entreprises, vous avouerez, ça ne revient pas du tout au même) et le recul sur la séparation des activités bancaires, ce gouvernement a en définitive beaucoup crié et peu agi à l’égard des milieux patronaux, ce qui est sûrement la pire des stratégies, mais passons.
Des petits bijoux comme cette perle sarkozyste, on n’en entend pas tous les quatre matins. Ils sont rares, même. C’est pourquoi il faut aujourd’hui saluer la performance de Pierre Moscovici à sa juste valeur. Pour justifier l’abandon de tout projet d’encadrement des salaires des grands patrons, notre ministre de l’Economie a en effet expliqué qu’il préférait « miser sur une autorégulation exigeante » des pratiques du secteur. Il a dit cela aux Echos et, ni une ni deux, la phrase a été relevée sur toutes les antennes – pensez donc, une telle merveille…
Après le discours très social-démocrate de François Hollande en Allemagne (lire le papier d’Hervé Nathan du 23/05), Pierre Moscovici confirme donc la volonté gouvernementale de brosser le milieu des affaires dans le sens du poil. Pour expliquer ce déferlement concerté de mamours, certains, au parti socialiste, expliquent que les grands patrons se sentent tellement harcelés et mal-aimés depuis l’arrivée de Hollande au pouvoir qu’il était urgent de mettre un peu de pommade sur leurs plaies d’orgueil. On pourrait rétorquer qu’après l’abandon de la tranche d’impôt à 75% (la faire supporter par les entreprises, vous avouerez, ça ne revient pas du tout au même) et le recul sur la séparation des activités bancaires, ce gouvernement a en définitive beaucoup crié et peu agi à l’égard des milieux patronaux, ce qui est sûrement la pire des stratégies, mais passons.
samedi 25 mai 2013
Salaires des patrons : "un camouflet pour la gauche" (Olivier Dartigolles)
Une des trop
rares propositions de gauche de l'ancien candidat François Hollande
vient de disparaître corps et biens. Le projet de loi visant à limiter
les hauts salaires de patrons n'est plus. C'est Pierre Moscovici qui a
prononcé son éloge funèbre dans une interview aux Echos, déléguant au
Medef le soin de s'auto réguler. Quel beau cadeau de départ pour
Laurence Parisot qui quittera ainsi ses fonction sur un triomphe et quel
camouflet pour la gauche.
De renoncement
en renoncement, l'abandon de la limitation des hauts salaires patronaux
est un double scandale. Il est d'abord un coup porté contre la justice
sociale au moment où l'austérité s'applique implacablement sur les
salariés, chômeurs et retraités dont le pouvoir d'achat fond comme neige
au soleil. Il est ensuite un crime contre l'économie réelle car ces
surplus indécents iront nourrir la bulle spéculative des marchés
financiers, responsable de la crise actuelle.
Ce gouvernement
trahit une fois encore sa propre parole. Cette volte-face est une
nouvelle fuite en avant fédéraliste que nous ne pouvons que dénoncer.
Reste au gouvernement de reprendre ses esprits. Adepte désormais de
l'auto-régulation, que le gouvernement laisse les salariés décider du
montant de leur paye. Ils sauront assurément se débrouiller.
Après son éloge de Schröder : Hollande un radis rouge en France, blanc en Allemagne
Lors des cérémonies à Leipzig célébrant le 150ème
anniversaire du SPD, le chef de l’Etat n’a jamais employé le mot «
socialiste », ne serait-ce pour marquer sa petite différence, mais en
plus il a fait l’éloge des réformes antisociales de l’ancien chancelier.
Il y a quelques décennies, lorsque le communisme existait
encore, les communistes adoraient traiter les socialistes de « radis »,
car disaient-ils, « ils sont rouges dehors et blancs dedans ». (Ils
reprenaient là déjà une attaque utilisée contre les radicaux qui se
terminait par « et toujours près de l’assiette au beurre »)
C’était une manière de renvoyer les adeptes de Léon Blum à leur supposée « collaboration de classe », masquée par un vernis anticapitaliste. A regarder François Hollande, on doit hélas se rendre à l’évidence : l’image éculée, a toujours du vrai !
C’était une manière de renvoyer les adeptes de Léon Blum à leur supposée « collaboration de classe », masquée par un vernis anticapitaliste. A regarder François Hollande, on doit hélas se rendre à l’évidence : l’image éculée, a toujours du vrai !
Souvenons-nous : lors de sa conférence de presse la semaine dernière,
le même François Hollande, questionné au vu de ses positions
réformistes et pro-européennes sur son orientation « sociale-démocrate »
jouait encore sur les mots en répondant : « Je suis un socialiste au service de la France. » Une manière de dire : je suis rouge, regardez ma robe…
Mais à Leipzig, lors des cérémonies célébrant le 150ème anniversaire du SPD, parti social-démocrate de l’Allemagne, changement de discours. Non seulement Hollande n’a jamais employé le mot « socialiste », ne serait-ce pour marquer sa petite différence, mais en plus il fait l’éloge des ruptures que le SPD avait assumées au grand jour et que le parti français avait, lui, masqué.
Le discours de Leipzig,
assez court, fait apparaître une étrange relation entre les partis
français et allemand. Comme si le premier reconnaissait au second, né
effectivement près de cinquante années plus tôt que lui, une prééminence
idéologique, une position de guide politique. Ainsi François Hollande
se sent-il redevable envers les sociaux-démocrates allemands d’avoir apporté « la démocratie », « le progrès » et « le réalisme » dans son mouvement.
Le
réalisme surtout ! Ainsi du congrès de Bad-Godesberg de 1959, lors
duquel le parti allemand accepte l’économie sociale de marché, quand la
SFIO, et même le PS acclameront la « rupture avec le capitalisme »
jusque dans les années 80…
vendredi 24 mai 2013
Parlement Européen : le groupe GUE se lève contre l’accord de libre-échange
Le Parlement européen a approuvé jeudi l'ouverture de
négociations entre Bruxelles et Washington sur un accord de
libre-échange. « C'est inacceptable ! » pour le groupe GUE, qui dénonce
la mise en concurrence renforcée des peuples.
"Cet accord aura pour conséquence l'aggravation de la concurrence, avec les effets désastreux que l'on sait, aux niveaux social, économique, environnemental et sanitaire puisqu'il s'agit pour les multinationales américaines de s'exonérer des normes européennes en ce domaine." C’est ainsi qu’ont protesté Jacky Hénin, Patrick Le Hyaric, Jean-Luc Mélenchon, Younous Omarjee, Marie-Christine Vergiat, députés de la délégation Front de Gauche au Parlement européen.
Ce jeudi a été voté l’exclusion des services culturels et audiovisuels, y compris en ligne, de l’accord de libre-échange. Cette résolution qui correspond aux souhaits de la France, au nom de l’exception culturelle, a été adoptée à Strasbourg par 460 voix contre 105 et 28 amendements. Les groupes des Verts et de la gauche communiste ont voté contre. « Nous avons voté contre le traité tout entier. Sans traité, pas besoin d'exception » expliquait cet après midi Jean-Luc Mélenchon sur Twitter à ceux qui lui reprochaient de ne pas avoir voté cet amendement.
L’autre amendement déposé par un Français, celui de l'eurodéputé UMP Arnaud Danjean qui demandait que le secteur de la défense soit également laissé de côté, n'a pas été adopté. Si la position du Parlement ne constitue qu'un simple avis, c'est à lui qu'il reviendra de donner son quitus ou de mettre son veto, in fine, à l'accord.
"Escroquerie économétrique et politique"
Outre les eurodéputés de gauche, les Verts s’opposent également fortement à cet accord. Yannick Jadot parle "d'escroquerie économétrique et politique." "Ce qui se négocie, ce sont des choix de société qui ont été construits démocratiquement", a-t-il dit au nom du groupe écologiste en évoquant les services publics, les services audiovisuels y compris par internet, le refus européen d'avoir "plus d'OGM, de bœuf aux hormones et de viande chlorée".
Lire la suite
"Cet accord aura pour conséquence l'aggravation de la concurrence, avec les effets désastreux que l'on sait, aux niveaux social, économique, environnemental et sanitaire puisqu'il s'agit pour les multinationales américaines de s'exonérer des normes européennes en ce domaine." C’est ainsi qu’ont protesté Jacky Hénin, Patrick Le Hyaric, Jean-Luc Mélenchon, Younous Omarjee, Marie-Christine Vergiat, députés de la délégation Front de Gauche au Parlement européen.
Ce jeudi a été voté l’exclusion des services culturels et audiovisuels, y compris en ligne, de l’accord de libre-échange. Cette résolution qui correspond aux souhaits de la France, au nom de l’exception culturelle, a été adoptée à Strasbourg par 460 voix contre 105 et 28 amendements. Les groupes des Verts et de la gauche communiste ont voté contre. « Nous avons voté contre le traité tout entier. Sans traité, pas besoin d'exception » expliquait cet après midi Jean-Luc Mélenchon sur Twitter à ceux qui lui reprochaient de ne pas avoir voté cet amendement.
L’autre amendement déposé par un Français, celui de l'eurodéputé UMP Arnaud Danjean qui demandait que le secteur de la défense soit également laissé de côté, n'a pas été adopté. Si la position du Parlement ne constitue qu'un simple avis, c'est à lui qu'il reviendra de donner son quitus ou de mettre son veto, in fine, à l'accord.
"Escroquerie économétrique et politique"
Outre les eurodéputés de gauche, les Verts s’opposent également fortement à cet accord. Yannick Jadot parle "d'escroquerie économétrique et politique." "Ce qui se négocie, ce sont des choix de société qui ont été construits démocratiquement", a-t-il dit au nom du groupe écologiste en évoquant les services publics, les services audiovisuels y compris par internet, le refus européen d'avoir "plus d'OGM, de bœuf aux hormones et de viande chlorée".
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Vive la banqueroute ! - Entretien avec Frédéric Lordon
La dette est à payer. L’austérité, nécessaire. Les réformes, impératives.
Cette petite musique, nous la connaissons par cœur. Il suffit de regarder dans notre propre histoire, pourtant, pour découvrir que des alternatives existent. Que les dirigeants de la France ont, au fil des siècles, recouru à d’autres choix que la rigueur : l’impôt, la dévaluation, l’inflation, et surtout la banqueroute. En dix brefs récits, ce livre raconte comment nos grands hommes (Sully, Colbert, Talleyrand, Poincaré, etc.), ont régulièrement choisi, tout simplement, de ne pas payer rentiers et banquiers.
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jeudi 23 mai 2013
Deux des cinq poursuivis pour des tags lors du mouvement sur
les retraites en 2010, dispensés de peine en novembre dernier, ont été
arrêtés ce jeudi matin à leurs domiciles pour ne pas s'être soumis à un
prélèvement d'ADN.
Les deux syndicalistes, une employée de la fonction publique hospitalière et un agent du ministère de la Défense, ont refusé de se soumettre au prélèvement de leur empreinte génétique lors de leur garde à vue. Ils ont été remis en liberté peu après avec une convocation devant le tribunal correctionnel de Roanne pour le 5 novembre 2013. En signe de protestation, une centaine de personnes, dont la maire PS de Roanne Laure Déroche et la sénatrice communiste de la Loire Cécile Cukierman, s'étaient rassemblées, le matin, devant l'hôtel de police de la ville.
Les trois autres syndicalistes sont recherchés, indiquent une source à l'AFP.
Appartements fouillés
Ces deux militants de la CGT qui avaient refusé mercredide se rendre au commissariat de Roanne pour y subir un prélèvement ADN à la suite d'une condamnation pour "dégradations en réunion", ont été interpellés jeudi matin et placés en garde à vue, a-t-on appris de sources policières. "Leurs appartements ont été fouillés", dénonce dans un communiqué publié ce jeudi matin la CGT.
"Cette attitude est révoltante et intolérable. Leurs familles sont très choquées par cette intervention musclée et humiliante. Nos camarades, encore une fois, sont traités comme des criminels. S’agit–il encore une fois de faire un exemple pour briser la résistance des militants?", se demande le syndicat qui demande "au procureur général de Lyon ainsi qu’au procureur de Roanne de mettre fin immédiatement à ses gardes à vue et d’abandonner toute poursuite judiciaire à l’encontre de nos cinq camarades de Roanne."
Mauvais signal
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Les deux syndicalistes, une employée de la fonction publique hospitalière et un agent du ministère de la Défense, ont refusé de se soumettre au prélèvement de leur empreinte génétique lors de leur garde à vue. Ils ont été remis en liberté peu après avec une convocation devant le tribunal correctionnel de Roanne pour le 5 novembre 2013. En signe de protestation, une centaine de personnes, dont la maire PS de Roanne Laure Déroche et la sénatrice communiste de la Loire Cécile Cukierman, s'étaient rassemblées, le matin, devant l'hôtel de police de la ville.
Les trois autres syndicalistes sont recherchés, indiquent une source à l'AFP.
Appartements fouillés
Ces deux militants de la CGT qui avaient refusé mercredide se rendre au commissariat de Roanne pour y subir un prélèvement ADN à la suite d'une condamnation pour "dégradations en réunion", ont été interpellés jeudi matin et placés en garde à vue, a-t-on appris de sources policières. "Leurs appartements ont été fouillés", dénonce dans un communiqué publié ce jeudi matin la CGT.
"Cette attitude est révoltante et intolérable. Leurs familles sont très choquées par cette intervention musclée et humiliante. Nos camarades, encore une fois, sont traités comme des criminels. S’agit–il encore une fois de faire un exemple pour briser la résistance des militants?", se demande le syndicat qui demande "au procureur général de Lyon ainsi qu’au procureur de Roanne de mettre fin immédiatement à ses gardes à vue et d’abandonner toute poursuite judiciaire à l’encontre de nos cinq camarades de Roanne."
Mauvais signal
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«Le rapport de la Cour des comptes sur l'Education est au niveau du café du commerce»
Daniel Robin, co-secrétaire général du SNES, réagit pour
l'Humanité.fr au rapport publié par la Cour des comptes ce mercredi
selon lequel la baisse des résultats des élèves et la crise de vocation
des enseignants sont davantage à mettre sur le compte d'une mauvaise
gestion des professeurs que d'un excès ou d'un manque de moyens humains
ou budgétaires.
Le rapport de la Cour des comptes rendu public ce matin juge que les enseignants sont déjà « nombreux » et critique la création de 60 000 postes dans l’éducation sur cinq ans. Comment réagissez-vous, au Syndicat national des enseignements de second degré, à ce rapport?
Daniel Robin. D’abord, quand on lit ce rapport on a l’impression d’avoir affaire à un programme politique. Il n’y a dans ce document pas une proposition que Luc Chatel [ministre de l’Education nationale sous Sarkozy, NDLR] n’avait dans ses cartons. C’est d’autant plus étonnant que beaucoup de mesures ne relèvent absolument pas des finances. C’est très marqué idéologiquement, ce que je trouve assez hallucinant. Surtout quand on sait qu’il y a de nombreux élèves en difficulté, voire en grande difficulté. Pour leur donner une chance de s’en sortir, il faut individualiser l’aide, et ce n’est pas possible quand un enseignant a 25 ou 30 élèves dans sa classe. On lutte vraiment contre l’échec avec des groupes de 10 à 15 élèves, et la seule solution pour y arriver c’est d’avoir plus de profs. J’aimerais bien voir ces gens-là [les Sages de la Cour des comptes, ndlr] dans une classe des quartiers Nord de Marseille, devant trente collégiens avec une craie à la main…
Le rapport dit que «les enseignants doivent être mieux payés», tout en encourageant les primes plutôt que la situation indiciaire. Qu’en pensez-vous?
Daniel Robin. Il faut des mesures incitatives fortes pour les établissements en difficultés. La Cour des comptes ferait mieux d’écouter les enseignants qui s’y trouvent déjà. Leur première demande, ce n’est pas plus d’argent, mais de meilleures conditions de travail. Là aussi, on est à côté des attentes des collègues. Nous devons réfléchir au meilleur moyen d’attirer les professeurs, et de leur donner envie d’enseigner quelque soit l’établissement. Par ailleurs, je ne pense pas que ce soit une bonne idée d’envoyer des professeurs de 62 ans dans des collèges en difficulté, c’est là aussi un non-sens pédagogique.
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Le rapport de la Cour des comptes rendu public ce matin juge que les enseignants sont déjà « nombreux » et critique la création de 60 000 postes dans l’éducation sur cinq ans. Comment réagissez-vous, au Syndicat national des enseignements de second degré, à ce rapport?
Daniel Robin. D’abord, quand on lit ce rapport on a l’impression d’avoir affaire à un programme politique. Il n’y a dans ce document pas une proposition que Luc Chatel [ministre de l’Education nationale sous Sarkozy, NDLR] n’avait dans ses cartons. C’est d’autant plus étonnant que beaucoup de mesures ne relèvent absolument pas des finances. C’est très marqué idéologiquement, ce que je trouve assez hallucinant. Surtout quand on sait qu’il y a de nombreux élèves en difficulté, voire en grande difficulté. Pour leur donner une chance de s’en sortir, il faut individualiser l’aide, et ce n’est pas possible quand un enseignant a 25 ou 30 élèves dans sa classe. On lutte vraiment contre l’échec avec des groupes de 10 à 15 élèves, et la seule solution pour y arriver c’est d’avoir plus de profs. J’aimerais bien voir ces gens-là [les Sages de la Cour des comptes, ndlr] dans une classe des quartiers Nord de Marseille, devant trente collégiens avec une craie à la main…
Le rapport dit que «les enseignants doivent être mieux payés», tout en encourageant les primes plutôt que la situation indiciaire. Qu’en pensez-vous?
Daniel Robin. Il faut des mesures incitatives fortes pour les établissements en difficultés. La Cour des comptes ferait mieux d’écouter les enseignants qui s’y trouvent déjà. Leur première demande, ce n’est pas plus d’argent, mais de meilleures conditions de travail. Là aussi, on est à côté des attentes des collègues. Nous devons réfléchir au meilleur moyen d’attirer les professeurs, et de leur donner envie d’enseigner quelque soit l’établissement. Par ailleurs, je ne pense pas que ce soit une bonne idée d’envoyer des professeurs de 62 ans dans des collèges en difficulté, c’est là aussi un non-sens pédagogique.
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Gramsci, une pensée devenue monde
par Razmig Keucheyan
Mener la bataille des idées pour soustraire les classes populaires à l’idéologie dominante afin de conquérir le pouvoir… Fréquemment citées, mais rarement lues et bien souvent galvaudées, les analyses qu’Antonio Gramsci développe alors qu’il est incarcéré dans les geôles fascistes au début des années 1930 connaissent une remarquable résurgence. De l’Europe à l’Inde en passant par l’Amérique latine, ses écrits circulent et fertilisent les pensées critiques.
Pourquoi ce qui a été possible en Russie en 1917, c’est-à-dire une révolution ouvrière, a-t-il échoué partout ailleurs ? Comment se fait-il qu’à l’époque le mouvement ait été défait dans les autres pays européens — en Allemagne, en Hongrie, mais aussi dans l’Italie des « conseils de Turin », lorsque les ouvriers du nord du pays, en 1919-1920, occupèrent leurs usines pendant plusieurs mois ?
Cette question est au point de départ des célèbres Cahiers de prison (1) d’Antonio Gramsci, lequel, jeune révolutionnaire, avait fait ses premières armes lors de l’expérience turinoise. Rédigée quelques années après le reflux de ce processus, cette œuvre politique majeure du XXe siècle livre une profonde méditation sur l’échec des révolutions en Europe, et sur la façon de surmonter la défaite du mouvement ouvrier des années 1920 et 1930. Trois quarts de siècle après la mort de Gramsci, elle continue de parler à tous ceux qui n’ont pas renoncé à trouver les voies d’un autre monde possible.
Etrangement, elle parle aussi à ceux qui s’acharnent à empêcher que cet autre monde advienne. « Au fond, j’ai fait mienne l’analyse de Gramsci : le pouvoir se gagne par les idées. C’est la première fois qu’un homme de droite assume cette bataille-là », déclarait ainsi M. Nicolas Sarkozy quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle de 2007 (2).
La récupération de l’auteur des Cahiers de prison par l’extrême droite, dont étaient issus certains proches conseillers de M. Sarkozy — notamment M. Patrick Buisson —, est en réalité une vieille affaire. Il est ainsi une référence centrale pour la « nouvelle droite », son principal théoricien Alain de Benoist qualifiant sa stratégie de « guerre culturelle » de « gramscisme de droite » (3). Ce détournement n’a pourtant pas empêché que, tout au long du XXe siècle, Gramsci fasse l’objet de réinterprétations stimulantes par les courants révolutionnaires à travers le monde.
Que la révolution ait été possible en Russie mais non en Europe occidentale tient selon Gramsci à la nature de l’Etat et de la société civile. Dans la Russie tsariste, l’essentiel du pouvoir est concentré dans les mains de l’Etat ; la société civile — partis, syndicats, entreprises, presse, associations... — est peu développée. Prendre le pouvoir dans ces conditions, comme l’ont fait les bolcheviks, suppose avant tout de se saisir de l’appareil d’Etat : armée, administration, police, justice... La société civile étant embryonnaire, quiconque détient le pouvoir d’Etat est en mesure de l’assujettir. Bien entendu, une fois l’Etat saisi, les ennuis commencent : guerre civile, relance de l’appareil productif, rapports délicats entre la classe ouvrière et la paysannerie…
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Mener la bataille des idées pour soustraire les classes populaires à l’idéologie dominante afin de conquérir le pouvoir… Fréquemment citées, mais rarement lues et bien souvent galvaudées, les analyses qu’Antonio Gramsci développe alors qu’il est incarcéré dans les geôles fascistes au début des années 1930 connaissent une remarquable résurgence. De l’Europe à l’Inde en passant par l’Amérique latine, ses écrits circulent et fertilisent les pensées critiques.
Pourquoi ce qui a été possible en Russie en 1917, c’est-à-dire une révolution ouvrière, a-t-il échoué partout ailleurs ? Comment se fait-il qu’à l’époque le mouvement ait été défait dans les autres pays européens — en Allemagne, en Hongrie, mais aussi dans l’Italie des « conseils de Turin », lorsque les ouvriers du nord du pays, en 1919-1920, occupèrent leurs usines pendant plusieurs mois ?
Cette question est au point de départ des célèbres Cahiers de prison (1) d’Antonio Gramsci, lequel, jeune révolutionnaire, avait fait ses premières armes lors de l’expérience turinoise. Rédigée quelques années après le reflux de ce processus, cette œuvre politique majeure du XXe siècle livre une profonde méditation sur l’échec des révolutions en Europe, et sur la façon de surmonter la défaite du mouvement ouvrier des années 1920 et 1930. Trois quarts de siècle après la mort de Gramsci, elle continue de parler à tous ceux qui n’ont pas renoncé à trouver les voies d’un autre monde possible.
Etrangement, elle parle aussi à ceux qui s’acharnent à empêcher que cet autre monde advienne. « Au fond, j’ai fait mienne l’analyse de Gramsci : le pouvoir se gagne par les idées. C’est la première fois qu’un homme de droite assume cette bataille-là », déclarait ainsi M. Nicolas Sarkozy quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle de 2007 (2).
La récupération de l’auteur des Cahiers de prison par l’extrême droite, dont étaient issus certains proches conseillers de M. Sarkozy — notamment M. Patrick Buisson —, est en réalité une vieille affaire. Il est ainsi une référence centrale pour la « nouvelle droite », son principal théoricien Alain de Benoist qualifiant sa stratégie de « guerre culturelle » de « gramscisme de droite » (3). Ce détournement n’a pourtant pas empêché que, tout au long du XXe siècle, Gramsci fasse l’objet de réinterprétations stimulantes par les courants révolutionnaires à travers le monde.
Que la révolution ait été possible en Russie mais non en Europe occidentale tient selon Gramsci à la nature de l’Etat et de la société civile. Dans la Russie tsariste, l’essentiel du pouvoir est concentré dans les mains de l’Etat ; la société civile — partis, syndicats, entreprises, presse, associations... — est peu développée. Prendre le pouvoir dans ces conditions, comme l’ont fait les bolcheviks, suppose avant tout de se saisir de l’appareil d’Etat : armée, administration, police, justice... La société civile étant embryonnaire, quiconque détient le pouvoir d’Etat est en mesure de l’assujettir. Bien entendu, une fois l’Etat saisi, les ennuis commencent : guerre civile, relance de l’appareil productif, rapports délicats entre la classe ouvrière et la paysannerie…
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mercredi 22 mai 2013
Eric Aubin (CGT) : « La retraite pose la question de la répartition des richesses »
La réforme des retraites a été lancée lundi 13 mai par une série de
rencontres bilatérales entre le gouvernement et les partenaires sociaux.
Avant que les négociations ne rentrent dans le vif du sujet, Eric
Aubain, pour la CGT, revient sur les enjeux de cette réforme.
Regards.fr. Après la rencontre que vous avez eue le 13 mai avec les représentants du gouvernement, que vous inspire la réforme des retraites annoncée par le Premier ministre ?
Eric Aubin. Deux propositions sont en train de voir le jour. La première consiste en un allongement de la durée de cotisation avec, comme corollaire, la baisse du niveau des pensions. La seconde est la désindexation des pensions, c’est-à-dire qu’elles ne seront plus indexées par rapport à l’inflation. L’argument utilisé pour justifier cette régression est que les partenaires sociaux – sauf la CGT – ont accepté que les retraites complémentaires soient désindexées avec des conséquences brutales sur le pouvoir d’achat des retraités.
L’allongement de la durée de cotisation était déjà au cœur des réformes Raffarin et Fillon des retraites. Pourquoi ce qui a échoué hier fonctionnerait demain ?
Ce sont en effet de vieilles recettes qui ont fait la preuve de leur échec, puisque le gouvernement nous annonce un déficit de l’ordre de 20 à 25 milliards d’euros d’ici 2018. Nous plaidons, à la CGT, pour une vraie réforme du financement des retraites. La droite nous la refuse depuis 1993. Nous avons espéré que la gauche nous entende mais les rencontres du 13 mai ne laissent pas penser que nous en prenons le chemin.
Quelles sont les lignes force de la réforme du financement que vous proposez ?
Nous pensons que continuer à asseoir le financement des retraites sur la seule masse salariale est contre-productif. Nous souhaitons prendre en compte dans le calcul la part que représentent les salaires dans la plus-value et donc intégrer les revenus financiers des entreprises. Selon nos calculs, cela représenterait 20 milliards d’euros de revenus annuels pour l’ensemble des régimes de retraite. Ainsi, nous montrons qu’il existe des moyens pour une vraie réforme des retraites mais elle dépend d’une autre orientation politique de la part du gouvernement. Nous posons donc la question du partage des richesses.
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Regards.fr. Après la rencontre que vous avez eue le 13 mai avec les représentants du gouvernement, que vous inspire la réforme des retraites annoncée par le Premier ministre ?
Eric Aubin. Deux propositions sont en train de voir le jour. La première consiste en un allongement de la durée de cotisation avec, comme corollaire, la baisse du niveau des pensions. La seconde est la désindexation des pensions, c’est-à-dire qu’elles ne seront plus indexées par rapport à l’inflation. L’argument utilisé pour justifier cette régression est que les partenaires sociaux – sauf la CGT – ont accepté que les retraites complémentaires soient désindexées avec des conséquences brutales sur le pouvoir d’achat des retraités.
L’allongement de la durée de cotisation était déjà au cœur des réformes Raffarin et Fillon des retraites. Pourquoi ce qui a échoué hier fonctionnerait demain ?
Ce sont en effet de vieilles recettes qui ont fait la preuve de leur échec, puisque le gouvernement nous annonce un déficit de l’ordre de 20 à 25 milliards d’euros d’ici 2018. Nous plaidons, à la CGT, pour une vraie réforme du financement des retraites. La droite nous la refuse depuis 1993. Nous avons espéré que la gauche nous entende mais les rencontres du 13 mai ne laissent pas penser que nous en prenons le chemin.
Quelles sont les lignes force de la réforme du financement que vous proposez ?
Nous pensons que continuer à asseoir le financement des retraites sur la seule masse salariale est contre-productif. Nous souhaitons prendre en compte dans le calcul la part que représentent les salaires dans la plus-value et donc intégrer les revenus financiers des entreprises. Selon nos calculs, cela représenterait 20 milliards d’euros de revenus annuels pour l’ensemble des régimes de retraite. Ainsi, nous montrons qu’il existe des moyens pour une vraie réforme des retraites mais elle dépend d’une autre orientation politique de la part du gouvernement. Nous posons donc la question du partage des richesses.
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Grèce : « Les attaques au couteau, au bâton ou à la matraque électrifiée »
Ismaël a 14 ans. Il vient d’Afghanistan, vit à Athènes, et il témoigne dans une vidéo diffusée par l’ONG Médecins du monde :
Tandis que le Réseau de recensement de la violence raciste dénombre, en 2012, 154 « incidents de violence raciste contre des réfugiés et des migrants » (sachant que de nombreux incidents ne sont pas déclarés). Plus précisément, commente Nathalie Simonnot, de la direction de Médecins du monde :
Pour Yannis Androulidakis, journaliste à To Vima (l’un des journaux les plus vendus du pays), ces attaques ne sont pas nouvelles, mais elles sont devenues plus fréquentes, et plus violentes.
En 2010 déjà, un interprète afghan de Médecins du monde avait été « massacré par une bande de dix types avec des battes, et laissé pour mort par terre », poursuit Nathalie Simmonot. Il a passé un mois à l’hôpital et, depuis, poursuit l’humanitaire, il a peur de se déplacer seul dans la rue.
En mai 2012, lors d’un meeting, une quinzaine de militants du parti d’extrême droite l’Aube dorée – dont le symbole rappelle la croix gammée entourée de lauriers – avaient agressé un jeune homme pakistanais dans une station de métro d’Athènes.
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« Je suis descendu du métro à la station Attiki, et j’allais chez moi. Trois hommes sont venus derrière moi, ils m’ont tapé sur l’épaule et m’ont demandé d’où je suis.Ismaël raconte qu’un passant l’a trouvé et emmené à l’hôpital. Après avoir été soigné, l’adolescent a été placé sous la protection du procureur et de Médecins du monde, qui gère un centre d’accueil pour les mineurs réfugiés. Sur le visage du garçon, l’ONG a compté 30 points de suture.
Quand j’ai dit que je venais d’Afghanistan, ils ont commencé à me frapper. L’un d’eux m’a frappé au visage avec une bouteille de bière. Je me suis évanoui. [...]
Je n’ai pas pu les voir très bien [...]. Ils portaient tous les mêmes vêtements noirs, avec le même symbole. Je ne connais pas vraiment ce symbole. Il y a deux branches de laurier qui se rejoignent en bas et au milieu un symbole, mais je n’ai pas bien compris ce que c’est. »
Tandis que le Réseau de recensement de la violence raciste dénombre, en 2012, 154 « incidents de violence raciste contre des réfugiés et des migrants » (sachant que de nombreux incidents ne sont pas déclarés). Plus précisément, commente Nathalie Simonnot, de la direction de Médecins du monde :
« Le plus courant, ce sont les attaques au couteau, au bâton ou à la matraque électrifiée, la nuit, sur des gens isolés, jamais des groupes. »« Vous ne deviendrez jamais grecs ! »
Pour Yannis Androulidakis, journaliste à To Vima (l’un des journaux les plus vendus du pays), ces attaques ne sont pas nouvelles, mais elles sont devenues plus fréquentes, et plus violentes.
En 2010 déjà, un interprète afghan de Médecins du monde avait été « massacré par une bande de dix types avec des battes, et laissé pour mort par terre », poursuit Nathalie Simmonot. Il a passé un mois à l’hôpital et, depuis, poursuit l’humanitaire, il a peur de se déplacer seul dans la rue.
En mai 2012, lors d’un meeting, une quinzaine de militants du parti d’extrême droite l’Aube dorée – dont le symbole rappelle la croix gammée entourée de lauriers – avaient agressé un jeune homme pakistanais dans une station de métro d’Athènes.
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mardi 21 mai 2013
«La gauche socialiste renaît à chaque dérive droitière du Parti socialiste»
Par Philippe Marlière
Interview réalisée par Rouslan Kostiouk, à paraître dans Rabkor, une revue social-démocrate de gauche (Moscou). http://rabkor.ru/
Rouslan Kostiouk : Il a toujours existé dans le Parti socialiste en France des courants de gauche. Quels sont les principales caractéristiques de cette gauche socialiste ?
Philippe Marlière : Il a en effet toujours existé une gauche dans la social-démocratie, à toutes les époques et dans tous les pays européens. De manière générale, on peut dire que la gauche social-démocrate a tendance à connaître un certain essor, à chaque fois que la direction et la majorité du parti sont accusées de « dérive droitière » par certains de leurs camarades. C’est le cas de Marceau Pivert qui crée la tendance Gauche révolutionnaire dans la SFIO en 1935. Pendant les grèves de 36, devant les atermoiements et renoncements de Léon Blum et de Maurice Thorez, il lâche : « Tout est possible – y compris une révolution sociale ! » En 1979, peu après la victoire de Margaret Thatcher en Grande-Bretagne, le Parti travailliste voit se développer une aile gauche militante, dont la plupart des membres sont issus de groupes trotskystes. Des cadres jusqu’alors modérés se radicalisent, tel Tony Benn. Ces travaillistes de la gauche radicale vont tenir le haut du pavé jusqu’au milieu des années 80, même s’ils échouent à prendre le pouvoir dans le parti. Dans le PS français, la réapparition d’une gauche socialiste politisée, structurée et influente à partir de la fin des années 80, a coïncidé avec le recentrage du PS après une première période de gouvernement. Les ténors de la Première gauche d’inspiration marxiste (Lionel Jospin, Jean-Pierre Chevènement, Jean Poperen) se sont dégagés d’une problématique révolutionnaire et socialiste pour composer avec le capitalisme. L’effacement de la composante de gauche radicale au sein de la majorité mitterrandiste a laissé un espace vacant ; ce qui a permis à des cadres et des militants plus jeunes de prendre la relève. Ce fut d’abord la création de la Nouvelle école socialiste (NES) avec Jean-Luc Mélenchon et Julien Dray, puis la Gauche socialiste (GS), où ils ont été rejoints par Marie-Noëlle Lienemann, Harlem Désir puis, plus tard, Gérard Filoche.
RK : Au Congrès de Toulouse du Parti socialiste est apparu « Maintenant la Gauche », un nouveau courant de gauche. Quel est le potentiel de ce courant dans le PS et quel rôle peut-il jouer dans ce parti ?
PM : Maintenant la gauche, courant issu du congrès de Toulouse (13,38 % des voix militantes) est le nouvel avatar de cette gauche socialiste. Il n’est pas le seul courant de gauche du PS à l’heure actuelle, puisque Un Monde d’Avance, dirigé par Benoît Hamon et Henri Emmanuelli ; une autre force de la gauche du parti, a fait le choix d’intégrer la motion majoritaire auprès d’Harlem Désir. Benoît Hamon est actuellement ministre et ses partisans sont donc dans l’impossibilité de critiquer directement l’action austéritaire du gouvernement. Quand ils le font, c’est d’une manière tellement diluée et cryptique que la critique est de faible portée. Maintenant la gauche a sauvegardé son autonomie, mais sans parvenir à retrouver la force et l’influence militante qu’avait la GS jusque 2002.
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Interview réalisée par Rouslan Kostiouk, à paraître dans Rabkor, une revue social-démocrate de gauche (Moscou). http://rabkor.ru/
Rouslan Kostiouk : Il a toujours existé dans le Parti socialiste en France des courants de gauche. Quels sont les principales caractéristiques de cette gauche socialiste ?
Philippe Marlière : Il a en effet toujours existé une gauche dans la social-démocratie, à toutes les époques et dans tous les pays européens. De manière générale, on peut dire que la gauche social-démocrate a tendance à connaître un certain essor, à chaque fois que la direction et la majorité du parti sont accusées de « dérive droitière » par certains de leurs camarades. C’est le cas de Marceau Pivert qui crée la tendance Gauche révolutionnaire dans la SFIO en 1935. Pendant les grèves de 36, devant les atermoiements et renoncements de Léon Blum et de Maurice Thorez, il lâche : « Tout est possible – y compris une révolution sociale ! » En 1979, peu après la victoire de Margaret Thatcher en Grande-Bretagne, le Parti travailliste voit se développer une aile gauche militante, dont la plupart des membres sont issus de groupes trotskystes. Des cadres jusqu’alors modérés se radicalisent, tel Tony Benn. Ces travaillistes de la gauche radicale vont tenir le haut du pavé jusqu’au milieu des années 80, même s’ils échouent à prendre le pouvoir dans le parti. Dans le PS français, la réapparition d’une gauche socialiste politisée, structurée et influente à partir de la fin des années 80, a coïncidé avec le recentrage du PS après une première période de gouvernement. Les ténors de la Première gauche d’inspiration marxiste (Lionel Jospin, Jean-Pierre Chevènement, Jean Poperen) se sont dégagés d’une problématique révolutionnaire et socialiste pour composer avec le capitalisme. L’effacement de la composante de gauche radicale au sein de la majorité mitterrandiste a laissé un espace vacant ; ce qui a permis à des cadres et des militants plus jeunes de prendre la relève. Ce fut d’abord la création de la Nouvelle école socialiste (NES) avec Jean-Luc Mélenchon et Julien Dray, puis la Gauche socialiste (GS), où ils ont été rejoints par Marie-Noëlle Lienemann, Harlem Désir puis, plus tard, Gérard Filoche.
RK : Au Congrès de Toulouse du Parti socialiste est apparu « Maintenant la Gauche », un nouveau courant de gauche. Quel est le potentiel de ce courant dans le PS et quel rôle peut-il jouer dans ce parti ?
PM : Maintenant la gauche, courant issu du congrès de Toulouse (13,38 % des voix militantes) est le nouvel avatar de cette gauche socialiste. Il n’est pas le seul courant de gauche du PS à l’heure actuelle, puisque Un Monde d’Avance, dirigé par Benoît Hamon et Henri Emmanuelli ; une autre force de la gauche du parti, a fait le choix d’intégrer la motion majoritaire auprès d’Harlem Désir. Benoît Hamon est actuellement ministre et ses partisans sont donc dans l’impossibilité de critiquer directement l’action austéritaire du gouvernement. Quand ils le font, c’est d’une manière tellement diluée et cryptique que la critique est de faible portée. Maintenant la gauche a sauvegardé son autonomie, mais sans parvenir à retrouver la force et l’influence militante qu’avait la GS jusque 2002.
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dimanche 19 mai 2013
Groupe des élus communistes de la ville de Grenoble
Il a été présenté, en Conseil d'Administration de GEG, un plan de performance qui programme la suppression de 61.5 postes et l'externalisation de services.
Avec la libéralisation du marché du secteur de l'énergie, qui ouvre à une mise en concurrence accrue et plus rude, et les évolutions techniques, des adaptations sont nécessaires bien sûr. Mais GEG n'est pas une entreprise comme les autres, c'est un service public et sa pérennité passe d'abord par la qualité du service rendu.
Très attachés, comme de nombreux Grenoblois, à cet opérateur public historique qui a su créer des relations de confiance avec les usagers, nous souhaitons que soient envisagées, avec les salariés, toutes les alternatives à la perte d'emplois et à l'externalisation.
L'annonce brutale en Conseil d'Administration augure mal du dialogue social indispensable avec les salariés. Il n'y aura pas d'amélioration de la performance sans avoir étroitement associé le personnel aux décisions concernant l'avenir de GEG.
Grenoble, le 17 Mai 2013
Avec la libéralisation du marché du secteur de l'énergie, qui ouvre à une mise en concurrence accrue et plus rude, et les évolutions techniques, des adaptations sont nécessaires bien sûr. Mais GEG n'est pas une entreprise comme les autres, c'est un service public et sa pérennité passe d'abord par la qualité du service rendu.
Très attachés, comme de nombreux Grenoblois, à cet opérateur public historique qui a su créer des relations de confiance avec les usagers, nous souhaitons que soient envisagées, avec les salariés, toutes les alternatives à la perte d'emplois et à l'externalisation.
L'annonce brutale en Conseil d'Administration augure mal du dialogue social indispensable avec les salariés. Il n'y aura pas d'amélioration de la performance sans avoir étroitement associé le personnel aux décisions concernant l'avenir de GEG.
Grenoble, le 17 Mai 2013
samedi 18 mai 2013
vendredi 17 mai 2013
Hollande : "Aveuglement ou obstination ?" (Pierre Laurent)
Alors que la France est en récession, que le pays traverse une crise
toujours plus violente avec des conséquences dramatiques pour les
Français, le Président refuse une nouvelle fois de voir la réalité en
face. Il n'annonce rien, pire, il persiste et signe.
Privatisation, partenariat public privé, baisse de la dépense publique, imposition sur la plus-value mobilière, allongement de la durée de cotisation... voici les seuls horizons qu'a tracé François Hollande. Les Français qui connaissent le chômage et qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts peuvent se faire du soucis.
L'offensive européenne annoncée par le Président reste dans les rails des politiques d'austérité voulues par Angela Merkel et la commission européenne.
Après plus de deux heures de conférence de presse, il faut se demander si le Président de la République fait preuve d'aveuglement ou d'obstination. Si c'est de l'aveuglement, l'heure est à la prise de conscience et au changement de cap. Si c'est de l'obstination, c'est une erreur politique lourde - car ne permettant pas le redressement du pays.
Puisque le Président de République s'est dit prêt à examiner les bonnes propositions d'où qu'elles viennent, le Front de gauche tient les siennes à sa disposition. Elles seront présentées lors des assises citoyennes du 16 juin prochain.
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF,
Le 16 mai 2013.
Privatisation, partenariat public privé, baisse de la dépense publique, imposition sur la plus-value mobilière, allongement de la durée de cotisation... voici les seuls horizons qu'a tracé François Hollande. Les Français qui connaissent le chômage et qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts peuvent se faire du soucis.
L'offensive européenne annoncée par le Président reste dans les rails des politiques d'austérité voulues par Angela Merkel et la commission européenne.
Après plus de deux heures de conférence de presse, il faut se demander si le Président de la République fait preuve d'aveuglement ou d'obstination. Si c'est de l'aveuglement, l'heure est à la prise de conscience et au changement de cap. Si c'est de l'obstination, c'est une erreur politique lourde - car ne permettant pas le redressement du pays.
Puisque le Président de République s'est dit prêt à examiner les bonnes propositions d'où qu'elles viennent, le Front de gauche tient les siennes à sa disposition. Elles seront présentées lors des assises citoyennes du 16 juin prochain.
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF,
Le 16 mai 2013.
Amnistie sociale: syndicalistes et Front de gauche se mobilisent
Plusieurs centaines de militants se sont rassemblés ce jeudi
midi devant l'Assemblée Nationale afin de soutenir les deux propositions
de lois déposées par le Front de Gauche concernant l'amnistie sociale
et l'interdiction des licenciements boursiers. Tous ont dénoncé une
manœuvre gouvernementale pour enterrer les deux propositions .
"Nous ne sommes pas des voyous!", "les casseurs ne sont pas ceux qu'on croit!". Voilà ce que l'on pouvait entendre ce midi, devant l'Assemblée nationale. Rassemblés autour des parlementaires Front de Gauche venus soutenir leurs propositions de lois, de nombreux militants de la CGT, de la FSU et du Front de gauche ont exprimé ce midi leurs craintes de voir les lois sur l'amnistie sociale et les licenciements boursiers enterrés par la majorité gouvernementale.
Pourtant approuvé par le Sénat le 27 février, la loi sur l'amnistie sociale a été renvoyée en commission par les députés socialistes (voir: Amnistie sociale: les députés PS jettent aux oubliettes "cette loi de justice"). De même, la proposition sur les licenciements boursiers semble avoir un avenir bien terne. Débattue dès aujourd'hui à l'Assemblée Nationale, la loi ne séduit pas la majorité gouvernementale et a toutes les chances d'être rejetée.
Un manque de courage, selon Lepaon
Sur place Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT a affirmé que ce rassemblement était "une réaction humaine et la conséquence d'un sentiment d'injustice" ajoutant que " la loi est visiblement très dure pour les salariés. En revanche elle est bien douce pour le patronat et les patrons les plus indélicats en particulier"
Le successeur de Bernard Thibault a particulièrement critiqué le rôle du gouvernement quant au renvoie en commission de la loi sur l'amnistie sociale. Selon Thierry Le Paon, c'est "une fuite devant le Medef" et un "manque de courage" affirmant qu'une loi d'amnistie sociale était une "urgence syndicale".
"Nous ne sommes pas des voyous!", "les casseurs ne sont pas ceux qu'on croit!". Voilà ce que l'on pouvait entendre ce midi, devant l'Assemblée nationale. Rassemblés autour des parlementaires Front de Gauche venus soutenir leurs propositions de lois, de nombreux militants de la CGT, de la FSU et du Front de gauche ont exprimé ce midi leurs craintes de voir les lois sur l'amnistie sociale et les licenciements boursiers enterrés par la majorité gouvernementale.
Pourtant approuvé par le Sénat le 27 février, la loi sur l'amnistie sociale a été renvoyée en commission par les députés socialistes (voir: Amnistie sociale: les députés PS jettent aux oubliettes "cette loi de justice"). De même, la proposition sur les licenciements boursiers semble avoir un avenir bien terne. Débattue dès aujourd'hui à l'Assemblée Nationale, la loi ne séduit pas la majorité gouvernementale et a toutes les chances d'être rejetée.
Un manque de courage, selon Lepaon
Sur place Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT a affirmé que ce rassemblement était "une réaction humaine et la conséquence d'un sentiment d'injustice" ajoutant que " la loi est visiblement très dure pour les salariés. En revanche elle est bien douce pour le patronat et les patrons les plus indélicats en particulier"
Le successeur de Bernard Thibault a particulièrement critiqué le rôle du gouvernement quant au renvoie en commission de la loi sur l'amnistie sociale. Selon Thierry Le Paon, c'est "une fuite devant le Medef" et un "manque de courage" affirmant qu'une loi d'amnistie sociale était une "urgence syndicale".
jeudi 16 mai 2013
L'ANI, un double coup de force contre notre modèle social
par André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme, Président du groupe GDR à l’Assemblée nationale et porte-parole des députés Front de Gauche.
Chaque législature est marquée par quelques textes phares et emblématiques, des lois qui reflètent l’orientation et l’identité politiques de l’exécutif et de sa majorité parlementaire. Incontestablement, la loi de transposition de l’Accord national interprofessionnel (ANI) relève de cette catégorie. Pourtant, son adoption définitive est actée dans un silence politico-médiatique assourdissant. Pis, cette loi ne s’inscrit pas dans la grande lignée des textes de justice sociale qui ont été adoptés par la gauche au pouvoir. Au contraire, il s’agit ici d’un texte de régression sociale, s’alignant sur les axes idéologiques de la droite libérale. Car en effet, derrière son apparente technicité, l’ANI relève plus du programme de l’UMP et du Medef que de l’héritage de la gauche. La consécration législative des rapports de force dissymétriques dans l’entreprise a été saluée par les agences de notation. Avec l’adoption de ce texte dit de « sécurisation de l’emploi » – un titre qui sonne aussi faux qu’une publicité mensongère – les masques sont tombés. Cette loi qui restera comme la première « loi sociale » de l’ère Hollande garantit la « sécurisation » des seuls employeurs…
Cet épisode politique est d’abord révélateur d’un mépris de l’exécutif pour la représentation nationale et de sa conception régressive des droits des salariés. Les modalités de la discussion et l’adoption de la loi ont, en effet, constitué un coup de force antidémocratique et antisocial.
Le mépris pour la représentation nationale et pour la démocratie parlementaire procède d’abord de l’interdiction absolue opposée par le gouvernement à toute modification de ce sacro-saint accord rejeté pourtant par le premier et le troisième syndicat de France ! Cette posture, adoptée au nom du respect d’un pseudo dialogue social, revenait à reconnaître la primauté de la négociation sociale sur la loi, la primauté de la volonté syndicale et surtout patronale sur la volonté générale. Or, faut-il le préciser, le législateur n’est aucunement tenu par la signature d’un accord entre patronat et syndicats. Mieux, selon l’article 34 de la Constitution, le Parlement est seul compétent pour déterminer les principes fondamentaux du droit du travail, du droit syndical et de la sécurité sociale. Une compétence renforcée par la jurisprudence du Conseil constitutionnel, celle-ci prévoyant qu’ « il incombe au législateur d’exercer pleinement la compétence que lui confie la Constitution et, en particulier, son article 34 ». Autrement dit, le transfert – de facto – du pouvoir législatif aux partenaires sociaux est inconstitutionnel !
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Chaque législature est marquée par quelques textes phares et emblématiques, des lois qui reflètent l’orientation et l’identité politiques de l’exécutif et de sa majorité parlementaire. Incontestablement, la loi de transposition de l’Accord national interprofessionnel (ANI) relève de cette catégorie. Pourtant, son adoption définitive est actée dans un silence politico-médiatique assourdissant. Pis, cette loi ne s’inscrit pas dans la grande lignée des textes de justice sociale qui ont été adoptés par la gauche au pouvoir. Au contraire, il s’agit ici d’un texte de régression sociale, s’alignant sur les axes idéologiques de la droite libérale. Car en effet, derrière son apparente technicité, l’ANI relève plus du programme de l’UMP et du Medef que de l’héritage de la gauche. La consécration législative des rapports de force dissymétriques dans l’entreprise a été saluée par les agences de notation. Avec l’adoption de ce texte dit de « sécurisation de l’emploi » – un titre qui sonne aussi faux qu’une publicité mensongère – les masques sont tombés. Cette loi qui restera comme la première « loi sociale » de l’ère Hollande garantit la « sécurisation » des seuls employeurs…
Cet épisode politique est d’abord révélateur d’un mépris de l’exécutif pour la représentation nationale et de sa conception régressive des droits des salariés. Les modalités de la discussion et l’adoption de la loi ont, en effet, constitué un coup de force antidémocratique et antisocial.
Le mépris pour la représentation nationale et pour la démocratie parlementaire procède d’abord de l’interdiction absolue opposée par le gouvernement à toute modification de ce sacro-saint accord rejeté pourtant par le premier et le troisième syndicat de France ! Cette posture, adoptée au nom du respect d’un pseudo dialogue social, revenait à reconnaître la primauté de la négociation sociale sur la loi, la primauté de la volonté syndicale et surtout patronale sur la volonté générale. Or, faut-il le préciser, le législateur n’est aucunement tenu par la signature d’un accord entre patronat et syndicats. Mieux, selon l’article 34 de la Constitution, le Parlement est seul compétent pour déterminer les principes fondamentaux du droit du travail, du droit syndical et de la sécurité sociale. Une compétence renforcée par la jurisprudence du Conseil constitutionnel, celle-ci prévoyant qu’ « il incombe au législateur d’exercer pleinement la compétence que lui confie la Constitution et, en particulier, son article 34 ». Autrement dit, le transfert – de facto – du pouvoir législatif aux partenaires sociaux est inconstitutionnel !
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L’ex-dictateur du Guatemala Efraín Ríos Montt reconnu coupable de génocide et de crimes contre l’humanité
L’ancien
dictateur du Guatemala Efraín Ríos Montt a été reconnu coupable de
génocide et de crimes contre l’humanité. Après s’être battu pendant de
longues années devant les cours de justice les indigènes Ixil Maya du
Guatemala ont obtenu justice.
Le verdict a été twitté en direct et a rapidement inondé les réseaux.Tandis que Ríos Montt était déclaré coupable et condamné à 80 années de prison, l’ancien Directeur du Renseignement José Mauricio Rodriguez Sanchez était innocenté.
Rios Montt a dirigé le Guatemala de mars 1982 à août 1983 pendant la guerre civile qui a déchiré le pays durant 36 ans. Comme l’explique Xeni Jardin sur le site BoingBoing : “L’ancien général de 86 ans et ancien chef de l’Etat a été accusé de crime pour la campagne contre l’insurrection qu’il a menée en 1982-83 et qui a fait 1.771 morts parmi les Maya Ixil.”
Cette guerre a fait d’énormes dégâts chez les indigènes du Guatemala ; ils ont perdu terres, maisons, animaux, récoltes et ont dû se réfugier dans les montagnes. Après la guerre le pays leur a offert peu de compensations.
Aujourd’hui, les communautés Ixil font partie des plus pauvres du pays, avec près de 77% qui vivent dans la pauvreté. Au Guatemala, où 40% de la population est indienne, 8 Indiens sur 10 sont pauvres. De plus, le racisme affecte leur éducation et leurs possibilités d’emploi.
Malgré leur pauvreté, les survivants ne demandaient pas de dédommagements -ils demandaient justice, comme l’explique au tribunal Benjamín Jerónimo, l’un des plaignants du génocide, dans les conclusions d’un procès très complexe qu’Amnesty International résume en dix points :
Un génocide a été commis, des crimes contre l’humanité ont été perpétrés, et aujourd’hui 100 témoins sont venus dire la vérité et demander justice publiquement pour tout ce que nous avons supporté… Nous ne cherchons pas à nous venger, nous recherchons une paix réelle faite de justice, de respect, d’égalité, de dignité, voilà pourquoi nous sommes là.
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mercredi 15 mai 2013
Le 16 mai, on interdit les licenciements boursiers !
Les jeunes communistes lancent leur semaine d’actions dès le
13 mai, pour remettre la justice et le droit à la dignité au cœur du droit au
travail, plutôt que les caprices du cours de la bourse, au mot d’ordre de : «
La précarité, c’est pas un métier ! » En
porte-à-porte dans les résidences universitaires, les foyers de jeunes
travailleurs, jusque devant les lycées et les établissements de formation
professionnelle comme les CFA, nous ferons entendre les revendications des
jeunes qu’on bafoue sans cesse : est-ce avec cette multiplication des contrats
précaires que l’on va lutter contre la précarité ? Est-ce en permettant aux
entreprises de licencier plus facilement que l’on va créer de l’emploi ? Est-ce
avec des cours sur « l’esprit d’entreprise » qu’on va former les jeunes
salariés émancipés de demain ? Qu’est-ce que l’esprit d’entreprise ?
L’optimisation fiscale d’une Bettencourt ? La politique salariale d’un Carlos
Ghosn ? Après le succès de la campagne « Wanted ! Patrons-voyous » qui exigeait
qu’on aille chercher l’argent là où il se trouve vraiment, qui démontrait que
plutôt que de « coût du travail » on pouvait véritablement parler de
parasitisme du capital et de la loi du profit ; nous entendons passer un
nouveau cap avec le rendez-vous du 16 mai devant l’Assemblée Nationale.
C’est en effet en combattant pied-à-pied les licenciements
boursiers, c'est-à-dire dans les entreprises qui licencient alors qu’elles sont
rentables, que l’on mettra fin au désastre de l’augmentation du chômage. C’est
avec le redéploiement des services publics, c’est avec les nationalisations, et
le pouvoir d’intervention des salariés dans ces entreprises, que nous pourrons
redéployer une industrie et une vraie politique d’emploi sur tout le
territoire, au service de nos besoins sociaux. Dans ce contexte, il s’agit de
mettre sous statut les jeunes travailleurs en formation, plutôt que de leur
demander de subvenir sans cesse aux exigences du profit, avant d’être jetés.
Nous leur permettrons de s’exprimer lors de rassemblements, actions coups de
poing, pétitions. Une entreprise qui ferme, qui délocalise, un licenciement
boursier, c’est tous les jeunes en formation du département qui sont menacés !
Communiqué du MJCF
Incendie d'un camp de roms à Lyon : les réactions de Danielle Lebail et d'Aline Guitard (PCF)
Déclaration de Danielle Lebail, Conseillère Régionale,
Secrétaire départementale du PCF Rhône, et Aline Guitard, Secrétaire de
la section de Lyon du PCF, concernant l’incendie meurtrier de Lyon 8ème.
C’est avec effroi que nous apprenons ce matin l’incendie d’un bâtiment qui hébergeait jusqu’à ce jour 200 personnes d’origine rom dans le 8ème arrondissement de Lyon. D’après les pompiers c’est un incendie « violent » qui a emporté cette nuit deux femmes et un enfant et qui pourrait se solder au total par sept décès. Cette tragédie nous appelle dans un premier temps à une très forte solidarité avec toutes ces familles qui traversent des heures d’horreur, mais aussi à une grande colère envers le gouvernement dont la responsabilité est engagée et dont l’action est insuffisante. D’autant plus que la situation de ces personnes était connue de longue date puisqu’ils ont été expulsé du quartier de Vaise sans solution de relogement décent, et que ce dernier bâtiment où ils ont trouvé refuge avait déjà fait une victime par effondrement il ya deux mois de cela.
Les cinq maires communistes et Front de Gauche du département interpellent les autorités sans relâche depuis des années, au côté des associations, sur la situation du mal logement notamment chez les populations les plus fragiles. Or quand elles ne se terminent pas tirées devant le tribunal administratif, leurs démarches se soldent par des fins de non recevoir. Nous exigeons donc que soit réalisée dans les plus brefs délais une table ronde réunissant les collectivités territoriales, l’Etat, et les associations afin que des solutions durables soient trouvées. De véritables moyens financiers et humains doivent être débloqués pour endiguer l’extrême misère dans laquelle est plongée une partie de la population résidant sur le sol de la République française. L’enveloppe de 4,5 milliards d’euros du Fond Social Européen accordée chaque année à la France en tant que pays accueillant des Roms et des gens du voyage doit être pleinement utilisée pour ces populations et non pour arrondir d’autres lignes budgétaires de l’Etat.
« L’Humain d’abord » c’est le sens de notre engagement et ce que nous attendons d’un gouvernement de gauche. On ne peut pas bricoler avec ce qui relève de la vie humaine. Pour l’heure une délégation du Parti Communiste du Rhône accompagnera ce jour le Sénateur Guy Fischer au gymnase Victor Grignard, avenue Général Frère Lyon 8ème, où sont temporairement accueillis les rescapés de l’incendie. Rendez vous est donné à 14h.
C’est avec effroi que nous apprenons ce matin l’incendie d’un bâtiment qui hébergeait jusqu’à ce jour 200 personnes d’origine rom dans le 8ème arrondissement de Lyon. D’après les pompiers c’est un incendie « violent » qui a emporté cette nuit deux femmes et un enfant et qui pourrait se solder au total par sept décès. Cette tragédie nous appelle dans un premier temps à une très forte solidarité avec toutes ces familles qui traversent des heures d’horreur, mais aussi à une grande colère envers le gouvernement dont la responsabilité est engagée et dont l’action est insuffisante. D’autant plus que la situation de ces personnes était connue de longue date puisqu’ils ont été expulsé du quartier de Vaise sans solution de relogement décent, et que ce dernier bâtiment où ils ont trouvé refuge avait déjà fait une victime par effondrement il ya deux mois de cela.
Les cinq maires communistes et Front de Gauche du département interpellent les autorités sans relâche depuis des années, au côté des associations, sur la situation du mal logement notamment chez les populations les plus fragiles. Or quand elles ne se terminent pas tirées devant le tribunal administratif, leurs démarches se soldent par des fins de non recevoir. Nous exigeons donc que soit réalisée dans les plus brefs délais une table ronde réunissant les collectivités territoriales, l’Etat, et les associations afin que des solutions durables soient trouvées. De véritables moyens financiers et humains doivent être débloqués pour endiguer l’extrême misère dans laquelle est plongée une partie de la population résidant sur le sol de la République française. L’enveloppe de 4,5 milliards d’euros du Fond Social Européen accordée chaque année à la France en tant que pays accueillant des Roms et des gens du voyage doit être pleinement utilisée pour ces populations et non pour arrondir d’autres lignes budgétaires de l’Etat.
« L’Humain d’abord » c’est le sens de notre engagement et ce que nous attendons d’un gouvernement de gauche. On ne peut pas bricoler avec ce qui relève de la vie humaine. Pour l’heure une délégation du Parti Communiste du Rhône accompagnera ce jour le Sénateur Guy Fischer au gymnase Victor Grignard, avenue Général Frère Lyon 8ème, où sont temporairement accueillis les rescapés de l’incendie. Rendez vous est donné à 14h.
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