jeudi 31 octobre 2019

Comment des pesticides interdits en Europe se retrouvent dans nos jus, notre café et nos assiettes via le Brésil

Champion du monde de la consommation de pesticides, le Brésil semble vouloir conserver son titre si peu honorifique avec le président Bolsonaro aux commandes. Le consommateur européen pourrait regarder cela de loin, se pensant à l’abri derrière les normes sanitaires plus restrictives de son continent. En fait, cela nous concerne aussi directement. Car des pesticides interdits en Europe continuent d’y être fabriqués puis sont exportés vers le Brésil, qui nous les renvoie ensuite parmi les tonnes de soja, de café, de raisin, ou d’oranges vendues chaque année à la France et au reste de l’Europe. Explications.
239 pesticides supplémentaires ont été légalisés et mis sur le marché au Brésil depuis l’arrivée au pouvoir du président d’extrême-droite Jair Bolsonaro, le 1er janvier 2019. Plus d’un par jour ! Un record qui vient s’ajouter à celui d’être le premier consommateur de pesticides au monde, avec plus de 500 000 tonnes par an. En 2017, le Brésil représentait même 18 % du marché mondial des pesticides. La très importante présence de groupes agricoles industriels et de leurs lobbys jusqu’au sein du parlement brésilien explique cette course folle. Mais à quel prix ? Une personne meurt presque tous les deux jours au Brésil intoxiquée par les pesticides [1]. Évidemment, les travailleurs agricoles sont les plus exposés. Un drame sanitaire que la nouvelle ministre de l’Agriculture brésilienne, Tereza Cristina da Costa, explique par le fait que, selon elle, « les travailleurs agricoles font un mauvais usage des produits ».
Avant d’entrer au gouvernement de Bolsonaro, Tereza Cristina da Costa dirigeait l’association des « ruralistes » au Parlement brésilien. Ce groupe rassemble députés et sénateurs qui portent les intérêts de l’agrobusiness. Dans la même veine, la ministre a défini les pesticides comme « une sorte de médicament », et ajouté que « les plantes sont malades et nécessitent ces médicaments ». Mais d’où viennent ces soi-disant médicaments qui tuent les travailleurs agricoles et que le Brésil asperge sur ses terres par centaines de milliers de tonnes ? Une partie de ces pesticides est produite sur le continent européen, par des entreprises européennes, puis exportée au Brésil. Certains de ces produits ne sont destinés qu’à l’exportation. Cela pour une raison simple : ils sont tellement toxiques que leur utilisation est interdite en Europe.

La route des pesticides toxiques : de l’Europe au Brésil, puis du Brésil à l’Europe

« Beaucoup de groupes industriels vendeurs de produits pesticides sont européens. Or, une grande partie des produits qu’ils vendent au Brésil est interdite dans leur propre pays », explique Larissa Mies Bombardi, géographe et professeure à l’Université de São Paulo. Elle étudie depuis près de dix ans la question des pesticides dans son pays. À partir des données des importations de pesticides au Brésil, de leur utilisation dans les différentes régions et pour les différentes cultures, et des données d’exportations de ces produits, elle a élaboré un Atlas des usages des pesticides au Brésil, et leurs connexions avec l’Europe. Un travail inédit pour alerter l’opinion publique européenne et brésilienne sur la dangerosité des nombreux produits consommés et exportés par son pays vers notre continent.
Toutes les données et chiffres de son recueil viennent de sources publiques. « L’idée de cet atlas est de dénoncer les contradictions de ce système », poursuit-elle. Car, en matière de pesticides comme de matériel militaire, l’Europe n’est pas avare d’hypocrisie. Ainsi, cette année, le Royaume-Uni a fourni aux agriculteurs brésiliens plus de 200 tonnes de paraquat, un herbicide interdit en Europe depuis 2007 [2]« Des études ont prouvé que l’exposition chronique au paraquat pouvait provoquer à long terme les dommages suivants : altération des fonctions pulmonaires, dermatose de la peau, maladies neuro-dégénératives »souligne l’ONG suisse Public Eye au sujet des effets toxiques de ce produit. De même, l’Italie a vendu au Brésil en 2019 plus de 200 tonnes d’un herbicide interdit dans l’Union européenne depuis 2004 : l’atrazine. Pour un montant d’un peu plus de 750 000 dollars (660 000 euros) [3].

Au moins 25 substances toxiques interdites en Europe vendues par Bayer et BASF au Brésil

L’Allemagne n’est pas en reste, avec comme têtes de gondole les deux géants de la chimie Bayer et BASF. De 2016 à 2019, les deux firmes ont vu leurs ventes de pesticides interdits en Europe mais destinés au Brésil bondir : +50 % de ventes pour Bayer et + 44 % pour BASF. Au moins une douzaine de substances toxiques interdites en Europe sont vendues par Bayer au Brésil, sous différentes marques de pesticides [4]« En 2016, j’avais entrepris d’examiner les produits que Bayer vend au Brésil. Nous avons renouvelé cet examen trois ans plus tard. Résultat : le nombre de produits que Bayer vend au Brésil et qui sont interdits dans l’Union européenne n’a pas diminué, mais a au contraire augmenté entre 2016 et 2019 »signalait l’activiste allemand Christian Russau en avril 2019 devant les actionnaires de Bayer lors de l’AG annuelle de la multinationale chimique. Christian Russau est membre de l’Association des actionnaires critiques (Dachverband Kritische Aktionäre), un groupe d’activistes allemands qui tente d’alerter sur les méfaits des entreprises allemandes en matière environnementale, de paix, de conditions de travail. Il est aussi fin connaisseur du Brésil [5].
L’ONG allemande a réalisé le même travail pour l’autre grande entreprise allemande qui vend des pesticides au Brésil, BASF. Les conclusions sont similaires. En 2016, BASF a vendu au Brésil neuf pesticides bannis dans l’Union européenne. En 2019, ce nombre est monté à treize.… [6]
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Quand la France interdit l’export de pesticides toxiques, la ré-autorise, puis l’interdit à nouveau

En France, un article de la loi agriculture votée en octobre 2018 a interdit, à partir de 2022, l’exportation de pesticides prohibés sur le sol national. Mais les sénateurs sont revenus sur cette mesure dans la loi Pacte, au printemps, jugeant que les producteurs français de pesticides pouvaient continuer à vendre à des pays du Sud des produits trop toxiques pour être autorisés en Europe. Finalement, le Conseil constitutionnel, sur demande des députés de gauche, a retoqué ce retour en arrière, et confirmé l’interdiction d’export de ces substances [7].
Au final, plus d’un tiers des pesticides utilisés au Brésil sont interdits en Europe, car trop nocifs pour la santé humaine. Sans être illégal, ce juteux commerce a de graves conséquences sur la santé des travailleurs agricoles et des consommateurs brésiliens. Il a aussi des conséquences sur nous, consommateurs européens. Car le Brésil exporte énormément de denrées alimentaires.
Un extrait de l’Atlas des agrotoxiques au Brésil : la carte des intoxications aux pesticides au Brésil entre 2007 et 2014.

Des dizaines de pesticides interdits utilisés pour cultiver les oranges, le soja et le café

Jus d’orange, café et soja. Voici le podium des produits les plus exportés par le Brésil vers les pays de l’Union européenne. Près de 80 % des oranges brésiliennes sont destinées à l’Europe, grande consommatrice de jus de fruits, et en particulier de jus d’orange (22 litre par personne par an en France [8]). Gênant, quand on sait que c’est le produit d’exportation le plus riche en résidus de pesticides : les normes brésiliennes en autorisent vingt fois plus que celles en vigueur en Europe !
Au sujet du café, 25 % des pesticides utilisés pour sa culture au Brésil sont interdits en Europe. Or, la France a importé en 2016 près de 90 millions d’euros de café brésilien. Et l’Allemagne, premier importateur de café brésilien en Europe, plus de 850 millions d’euros. La culture du café au Brésil utilise 30 substances toxiques qui sont interdites en Europe, comme le paraquat. Plus de 30 pesticides interdits en Europe sont aussi aspergés au Brésil pour la culture du soja dont, encore une fois, le paraquat.
Cultivé de manière intensive et en partie responsable de la déforestation de l’Amazonie, le soja brésilien est transgénique à 98 %. Les cultures OGM étant bannies en Europe, il est donc interdit à la consommation à destination des humains, mais autorisé pour nourrir les animaux, comme les poules, les porcs ou encore les bovins qui produisent notre lait. Ainsi, en 2016, la France et l’Allemagne ont chacune importé pour plus de 600 millions d’euros de soja brésilien [9]. Les normes locales autorisent par ailleurs dans le soja brésilien 200 fois plus de résidus de glyphosate – qui n’est pas encore interdit en Europe - que dans celui de notre vieille Europe. « Dans une grande partie du soja importé depuis le Brésil, on peut être certain de la présence de glyphosate », note Larissa Mies Bombardi.
« L’Union européenne doit de toute urgence renforcer ses contrôles sur tous les produits issus du Brésil et militer pour leur harmonisation mondiale, s’alarme la chercheuse. Les lois de l’UE concernant les produits exportés sont aléatoires et il n’existe pas de sanctions si les produits ne sont pas conformes. Quand un lot est au-dessus des normes autorisées, il sera rendu mais on continuera d’acheter ce produit », explique-t-elle. Un constat inquiétant au moment où un accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) vient d’être conclu, en dépit de l’impératif climatique, des oppositions et des protestations.

En Suède, une chaine de supermarché retire les produits brésiliens de ses rayons

L’usage des pesticides n’étant pas au cœur des préoccupations des négociations actuelles, la solution passe pour Larissa Mies Bombardi par le fait de forcer les producteurs agricoles brésiliens en les tapant au portefeuille. « Le consommateur français doit éviter d’acheter des produits brésiliens et exiger un contrôle plus rigoureux de ces derniers. À court terme, c’est toujours mieux de privilégier les produits bio », conseille-t-elle.
En Suède, une chaine de supermarché a pris l’initiative de retirer tous les produits brésiliens de ses rayons et de ne plus en commercialiser tant que la politique agricole du président Bolsonaro serait autant basée sur les pesticides [10]. Le PDG de cette entreprise de supermarché, Paradiset, Johannes Culberg, a même expliqué ce choix fort via une vidéo sous-titrée en portugais qui a fait beaucoup de bruit de l’autre côté de l’Atlantique.

Au Brésil, « dans dix ans la principale cause de mortalité sera le cancer »

Si l’Europe est sous la menace de ses propres pesticides, qu’elle a interdit sur son sol, la situation au Brésil est encore bien plus grave. Sur le territoire brésilien, 5000 fois plus de résidus de pesticides sont permis dans les aliments et l’eau courante ! Laver ses fruits, se doucher et même cuisiner peut donc être source de forte exposition à ces produits toxiques... Même l’eau en bouteille peut potentiellement être contaminée car les nappes phréatiques pourraient aussi être polluées, selon Larissa Mies Bombardi.
Les habitants des zones rurales sont encore plus exposés. Dans l’État du Mato Grosso, une étude de l’université fédérale a montré que dans les municipalités situées à proximité de champs de soja, maïs et coton, le taux de cancers de l’estomac, de l’œsophage et du pancréas était 27 fois supérieur à celui de villes non exposées. « Dans dix ans, la principale cause de mortalité au Brésil sera le cancer », alerte Larissa Mies Bombardi.

mercredi 30 octobre 2019

Droit d’informer : nous ne devons pas nous habituer aux intimidations, aux gardes à vue et aux poursuites judiciaires

Le journaliste Guillaume Bernard, arrêté par les forces de l’ordre à Toulouse alors qu’il couvrait une manifestation, comparaît ce 18 octobre pour « rébellion ». De nombreux journalistes et

mardi 29 octobre 2019

Quand l’industrie minière assèche les fleuves et désertifie les villes

Le Chili dépend fortement de ses exportations de cuivre. Mais le revers de la médaille est désastreux. Les multinationales minières ont dévasté des territoires, pompant et polluant l’eau, asséchant (...)

lundi 28 octobre 2019

Fonds de pension : l’avenir de nos retraites se jouera-t-il bientôt sur les marchés boursiers ?

La future réforme des retraites incitera ceux qui le peuvent à miser sur des retraites complémentaires par capitalisation. Ils alimenteront ainsi des fonds de pension qui s’enrichissent grâce à la (...)

dimanche 27 octobre 2019

Acquisition d’un terrain : “Crolles 2020” creuse un peu plus le fossé avec Lorimier


CROLLES
Acquisition d’un terrain : “Crolles 2020” creuse un peu plus le fossé avec Lorimier
Le maire Philippe Lorimier répond à la polémique lancée par la liste Crolles 2020 au sujet d’une acquisition de terrain inconstructible à 30 €/m2. Photo Le DL /E. D.
Le maire Philippe Lorimier répond à la polémique lancée par la liste Crolles 2020 au sujet d’une acquisition de terrain inconstructible à 30 €/m2. Photo Le DL /E. D.
préc.suiv.
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Le maire Philippe Lorimier répond à la polémique lancée par la liste Crolles 2020 au sujet d’une acquisition de terrain inconstructible à 30 €/m2. Photo Le DL /E. D.
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Le 28 juin, le conseil municipal de Crolles votait à l’unanimité l’acquisition d’un terrain non constructible à 30€/m², mais pas sans soulever le débat. Le prix avait froissé des élus, notamment de la liste dissidente “Crolles 2020”. Le sujet revient sur le tapis.La commune de Crolles a bien acheté un terrain de 660 m², non constructible, à 30 €/m² aux Ardillais. Cette acquisition a été votée unanimement lors du conseil municipal du 28 juin. Trois autres parcelles situées sur les coteaux de Crolles faisaient également partie de cette délibération.Partager cette info
Le 28 juin, le conseil municipal de Crolles votait à l’unanimité l’acquisition d’un terrain non constructible à 30€/m², mais pas sans soulever le débat. Le prix avait froissé des élus, notamment de la liste dissidente “Crolles 2020”. Le sujet revient sur le tapis.
La commune de Crolles a bien acheté un terrain de 660 m², non constructible, à 30 €/m² aux Ardillais. Cette acquisition a été votée unanimement lors du conseil municipal du 28 juin. Trois autres parcelles situées sur les coteaux de Crolles faisaient également partie de cette délibération.
“Le prix du terrain non constructible s’envole, la confiance aussi…”
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Aujourd’hui, c’est le prix de la première parcelle qui est au cœur de la polémique lancée par le groupe Crolles 2020 (il réunit des Crollois et des élus de l’actuelle majorité - dont les trois premiers adjoints - qui disent ne plus se reconnaître dans l’action municipale, NDLR) sur Twitter. Un tweet très provocateur (lire par ailleurs) renvoie à un article sur leur blog. “Le prix du terrain non constructible s’envole, la confiance aussi” titre Crolles 2020. Il est rappelé que la parcelle se trouve en zones rouge et violette du Plan de prévention contre les risques naturels (PPRN). Donc dans une zone inconstructible, comme les trois autres, mais elles pour le coup acquises à 0,20 ou 0,30 €/m².
Il n’y a pas que la valeur du bien acquis “à un prix record” qui interpelle le groupe. Il reproche à la majorité et à son adjoint à l’urbanisme, Bernard Fort, d’avoir menti au conseil en assurant que c’était les Domaines qui avaient fixé ce prix. D’où ce vote unanime. Crolles 2020 soulève alors une question “l’aurait-il été si l’adjoint n’avait pas assuré les avoir consultés ?” Pour Crolles 2020, l’élu s’est rendu coupable d’un flagrant délit de mensonge, d’autant qu’ils ont obtenu la preuve que l’adjoint n’avait pas sollicité les Domaines. L’élu “doit-il vérifier par lui-même chacun des dires de ses collègues ?”, lance le groupe.
Le maire démonte le prétendu « flagrant délit de mensonge »
Sollicité par Le Dauphiné Libéré , le maire Philippe Lorimier, consterné et amer après « ce nouveau procès d’intention fait à sa majorité », rétablit sa vérité. S’il y a « flagrant délit de mensonge », ce n’est pas de ses troupes qu’il provient. « Non, l’adjoint n’a pas menti. On est dans de l’interprétation » (surtout en campagne pour les municipales, NDLR), répond le maire, qui s’appuie sur le procès-verbal du conseil. « M. Fort n’a pas été aussi affirmatif que le sous-entend Crolles 2020. Même s’il l’avait été, sur ces surfaces et ces sommes, nous n’avons plus l’obligation de demander l’avis des Domaines. Les seuils ont été relevés à 180 000 €. Et nous, on est à 19 800 €».
Ensuite, le maire vise « l’amalgame fait autour des prix » et pointe l’erreur. « On compare des terrains non constructibles mais dans des secteurs différents (agricole et naturel). La parcelle non constructible de 660 m² achetée à 30 €/m² se trouve dans un secteur urbain où le prix du foncier varie de 350 à 650 € le m². Donc oui, nous avons tranché sur 30 €/m²». Le maire indique enfin que cette acquisition n’a qu’un but : « Continuer la maîtrise foncière de ce secteur stratégique pour permettre, dans quelques années, et au fur et à mesure des acquisitions, l’aménagement de digues proposé par RTM (Restauration des terrains de montagne) ». Le maire de terminer : « On peut toujours débattre du prix », mais sûrement pas « de l’intérêt général ».
La conclusion de cette polémique tient finalement dans cette réponse de Crolles 2020 : « Quand on vote quelque chose, on a le droit de comprendre. Sauf que là, ils bottent en touche. On doit répondre à nos questions et être respectés ». Peut-être alors que si Crolles 2020 avait eu sa réponse en conseil, il n’y aurait pas eu autant de gazouillis autour de ce tweet.
“Enfumage en règle au conseil municipal ! Ne peut-on plus faire confiance à un élu pour le simple énoncé de fait ? Ce qui s’est passé récemment questionne… Jugez-en par vous-même…” La phrase est volontairement assassine. Tout comme la photo d’ailleurs qui l’accompagne. Elle symbolise la majorité de Philippe Lorimier dans un casino et sous-entend que la majorité joue avec l’argent public. Forcément, le tweet signé Crolles 2020 a eu son petit effet sur la toile, d’autant qu’il a été partagé sur Facebook, où il a été vu près de 600 fois. Un tweet qui ne s’arrête pas là, puisqu’il renvoie sur un lien, le blog du groupe Crolles 2020, et donc à un article tout aussi provocateur.
Crolles 2020 prétend que l’adjoint à l’urbanisme s’est rendu coupable d’un flagrant délit de mensonge vis-à-vis de l’acquisition de cette parcelle de 660 m² à 30 €/m². Pour la majorité ce n’est qu’une question « d’interprétation ».

Paysans-boulangers : l’autonomie plutôt que la soumission à l’agro-industrie

Grâce à l’activité boulangère en plus des cultures, de nombreux petits paysans s’installent et comblent notre appétit pour un pain plus naturel. Rencontres avec ces paysans qui privilégient l’autonomie, (...)

samedi 26 octobre 2019

« Rétablir l’état de droit face à ces nouveaux despotes que sont les multinationales et les marchés financiers »

Les Nations-Unies travaillent à un nouveau traité pour contraindre les multinationales à respecter les droits humains et l’environnement. En France, une loi impose, depuis 2017, un « devoir de (...)

vendredi 25 octobre 2019

Ligne Grenoble Veynes. Ne manque plus qu’une décision politique

La réunion du comité de pilotage de la ligne SNCF Grenoble Gap qui devait avoir lieu le 22 octobre a été annulée par le préfet de l’Isère. Un rassemblement a eu lieu devant la préfecture. Prochaine mobilisation le 9 novembre.

Que s’est-il passé entre le 19 septembre et aujourd’hui ? Rien. Rien au point que la réunion du comité de ligne qui devait se tenir le 22 octobre en préfecture de l’Isère a été purement et simplement annulée.
Quelque deux cents personnes se sont retrouvées le 22 octobre devant la préfecture de l’Isère.
Le 19 septembre, le secrétaire d’État aux transports, Jean-Baptiste Djebbari, avait pourtant déclaré dans les colonnes du Dauphiné libéré que « l’Etat prendrait sa part » du financement des travaux et envisageait de faire passer par Grenoble et Veynes le train Paris-Briançon, lorsque la ligne sera fermée pour travaux dans la Drôme.
La ligne SNCF Grenoble Veynes Gap était par conséquent sur la bonne voie. Mais voilà, la raison de l’annulation de la réunion du 22 octobre tient en ces quelques mots sous la signature du préfet de l’Isère, Laurent Beffre : « l’État n’a pas d’annonce particulière à faire ».
Laurent Perrin, l’un des animateurs du Collectif de l’étoile ferroviaire de Veynes.
Le 22 octobre, sous une pluie rafraîchissante, quelque deux cents personnes se sont retrouvées, malgré tout, devant la préfecture, place de Verdun à Grenoble. Pour faire quelques constats. D’abord, comme le rappelait le sénateur Guillaume Gontard, le financement des travaux est assuré. « Si l’on en croit les engagements pris par la région, l’État, la SNCF et les collectivités locales, le tour de table financier est bouclé », soulignait-il. Ce qui reste en suspens ? « Une décision politique pour qu’une convention soit signée entre les différents partenaires et que les travaux puissent s’engager. »
Rendez-vous sur les ronds-points le 9 novembre
Laurent Perrin, l’un des animateurs du Collectif de l’étoile ferroviaire de Veynes, notait par ailleurs que l’argument technique ne tient plus. « L’État fait semblant de chercher des données techniques, c’est pourquoi notre collectif a rendu publics les différents scénarios envisagés par SNCF réseau. » Il apparaît que la date de décembre 2020 présentée comme un seuil au delà duquel la ligne ne pourrait fonctionner sans une régénération des voies n’a plus de réalité. « Les circulations peuvent être poursuivies jusqu’en 2021 avec une maintenance adaptée. »
Guillaume Gontard, sénateur de l’Isère.
Reste qu’une décision doit être obtenue d’ici la fin de l’année pour que les travaux puissent débuter l’année prochaine. Franck Boyer, CGT cheminots, soulignait que la SNCF est déjà en train d’étudier des mutations d’agents dans la perspective d’une fermeture en décembre 2020. Raison de plus pour que la mobilisation pour le développement de la ligne grandisse.
Franck Boyer, syndicat CGT des cheminots de Grenoble.
Le prochain rendez-vous donné par le collectif de l’étoile ferroviaire est le 9 novembre. Ce jour-là, des rassemblement auront lieu sur l’ensemble des ronds-points entre Grenoble et Gap. « Des rassemblements qui seront festifs si nous avons de bonnes nouvelles d’ici là et plus en colère si ce n’est pas le cas », précisait Laurent Perrin. De son côté, le sénateur Guillaume Gontard va demander à ce qu’une délégation soit reçue au ministère des transports. Il importe de connaître le crédit que l’on peut accorder aux déclarations du secrétaire d’Etat.
La ligne SNCF Grenoble Gap est utile et utilisée. Elle relie le Nord et le Sud des Alpes. Elle est indispensable au réseau de transports en commun grenoblois. Les travaux nécessaires – dont le coût est très inférieur aux investissements programmés sur la route qui relie les mêmes destination – sont financés. Et puis, fermer une ligne de chemin de fer, est-ce réellement une décision que l’on peut prendre au siècle du réchauffement climatique?

jeudi 24 octobre 2019

Sintertech, le travail a repris le 21 octobre

Alors que le tribunal de commerce de Grenoble a prononcé la liquidation judiciaire de l’entreprise le 15 octobre, la production – à l’arrêt depuis le 10 octobre – a repris sur les trois sites de l’entreprise, à Pont-de-Claix, Veurey et Oloron-Sainte-Marie. Les clients de Sintertech ne peuvent se passer de ce fournisseur. La CGT a négocié trois mois d’activité, avec un salaire mensuel de 5000 euros brut. En attendant une vraie solution industrielle.

La rumeur courait depuis quelques jours. « La CGT a obtenu un sursis de trois mois, avec 5000 € bruts pour chaque salarié. On reprend lundi »

Le 10 octobre, les salariés s’étaient retrouvés devant le palais de justice de Grenoble. (Photo Claude Biolchini)
Jean-Bernard Etchemendy, délégué central CGT de Sintertech, nous l’a confirmé : « Oui, les trois sites reprennent le travail ce lundi.
C’est nous syndicat, nous salariés qui avons les clés de la production.
Nous avons négocié avec Renault et d’autre clients de Sintertech qui ont un besoin urgent que nous livrions des commandes importantes. Nos conditions ont été acceptées : 5000 € bruts par mois pour chaque salarié pendant trois mois de production. Nous avons consulté les salariés qui ont donné leur accord. »
 La production était à l’arrêt depuis le 10 octobre, date de l’audience devant le tribunal de commerce de Grenoble qui avait constaté l’absence de repreneur et rendu son jugement de liquidation le 15 octobre.
Le syndicaliste rappelle la fin du communiqué de la fédération CGT de la métallurgie, après la mise en liquidation judiciaire de Sintertech : « Les clients démunis s’affolent, les financiers, qui n’ont rien fait pour cette entreprise unique, commencent à mesurer les conséquences de l’arrêt des productions. Sintertech est fournisseur unique sur plusieurs références. Ce manque d’anticipation va leur couter très cher. Certainement les clients formuleront des demandes pour une poursuite d’activité, afin d’obtenir leurs produits et pour pouvoir se retourner. A cette heure, les données sont celles-là.
La démarche de la CGT, après être allée au bout d’un processus de négociation avec les clients de l’entreprise, est de laisser la décision aux salariés et de respecter leur choix. Il revient aux acteurs permanents de l’entreprise, auxquels nous avons essayé d’apporter toutes les informations disponibles pour un choix pleinement éclairé, d’être les décideurs finaux ! »

Le 10 octobre, palais de justice de Grenoble. Une entreprise dont la liquidation judiciaire a été prononcée avec des clients qui paient pour qu’elle produise. (Photo Claude Biolchini)
Jean-Bernard Etchemendy précise qu’il reste à finaliser le contrat et ses aspects juridiques avec l’administrateur judiciaire, l’Association pour la garantie des salaires AGS – qui intervient en cas de redressement et de liquidation judiciaire. Le tribunal se réunit mercredi pour statuer sur cette situation inédite, celle d’une entreprise liquidée dans laquelle tournent les chaînes de production.
L’espoir est à nouveau du côté des salariés. Sintertech est un maillon indispensable et aujourd’hui irremplaçable de la production automobile en France. C’est pour éviter l’arrêt des chaînes de montage que les clients de Sintertech ont négocié avec la CGT. Il appartient sans doute aujourd’hui à Renault et aux autres clients de Sintertech de proposer une solution pérenne de poursuite de l’activité de Sintertech. Les pouvoirs publics joueraient leur rôle en prenant leurs responsabilités pour assurer l’avenir de la filière automobile et de ses emplois en France.

mercredi 23 octobre 2019

Le groupe PSA va supprimer un millier d’emplois au sein de son usine de Mulhouse

Un millier d’emplois de l’usine PSA de Mulhouse (Haut-Rhin) vont être supprimés en raison de l’arrêt de la production de la Peugeot 2008 sur le site, a-t-on appris de la CFDT ce mardi 30 avril. Il s’agirait essentiellement des postes d’intérimaires,
L’usine PSA de Mulhouse (Haut-Rhin) supprimera environ un millier d’emplois, essentiellement des postes d’intérimaires, d’ici à la fin de l’année, en raison de l’arrêt de la production de la Peugeot 2008 sur le site, a-t-on appris auprès de la CFDT.
La direction a confirmé l’information à Reuters sans préciser le nombre de salariés concernés. La 2008, dont 690 unités sortent quotidiennement des lignes de montage mulhousiennes, sera désormais assemblée à Vigo en Espagne.

Pas de licenciements prévus

L’usine alsacienne, qui produit également sur une même ligne des Citroën DS7 Crossback et des Peugeot 508, se spécialisera sur les véhicules moyen-haut de gamme de la plateforme EMP2 de PSA. Elle verra ses effectifs augmenter de nouveau en 2021 avec l’arrivée d’un nouveau modèle « de grande diffusion », indique la direction.
L’arrêt de la 2008 se traduira mi-octobre par l’arrêt de l’équipe de nuit, qui emploie 960 personnes, puis le passage de deux équipes à une équipe et demie à la fin de l’année. L’usine PSA de Mulhouse emploie 5 300 en CDI et 1 300 intérimaires. La baisse des effectifs ne devrait entraîner aucun licenciement.

mardi 22 octobre 2019

Droit de retrait à la SNCF : la CGT "souhaite que la direction annonce des négociations immédiates sur le retour des contrôleurs dans les trains"

Selon Cédric Robert, de la CGT cheminots, une alerte sociale a été déposée dès jeudi matin auprès de la direction générale de la SNCF, sans qu'elle n'apporte de réponse, ce qui explique le droit de retrait exercé par de nombreux professionnels vendredi.
"On souhaite que la direction annonce aujourd'hui des négociations immédiates sur le retour des contrôleurs à bord des trains", a déclaré Cédric Robert, secrétaire fédéral CGT cheminots sur franceinfo vendredi 18 octobre, alors que le trafic est fortement perturbé vendredi quasiment partout en France.
Les agents et les contrôleurs de la SNCF ont décidé d'exercer leur droit de retrait après un accident survenu mercredi dans la région Grand-Est, à Saint-Pierre-sur-Vence : un train a percuté un convoi exceptionnel à un passage à niveau, blessant légèrement onze personnes. Le conducteur, blessé à la jambe, était le seul agent à bord et a dû gérer la situation tout seul.
franceinfo : La sécurité n'est pas assurée dans les TER quand il n'y a pas de contrôleur selon vous ?
Cédric Robert : On le voit dans ce type de situations, en cas d'accident ferroviaire, [...] quand le conducteur est seul à gérer une situation, blessé, et qu'il [doit assurer] la protection de son train pour éviter un suraccident, les voyageurs étaient laissés livrés à eux-mêmes, et sans contrôleur, effectivement, la situation est beaucoup plus difficile à gérer. J'ajoute qu'il ne s'agit pas d'une grève sauvage, ni d'une grève surprise, ni d'une grève inopinée, contrairement à ce que prétend la direction de l'entreprise, dans un énième mensonge, mais bien d'un droit de retrait exercé par les agents de conduite et les contrôleurs aujourd'hui sur le territoire.
Était-ce une action prévue ?
L'accident a eu lieu avant-hier soir. Nous avons nous-même déclenché une alerte sociale dès hier matin auprès de la direction de l'entreprise, qui n'a donné aucun signe de vie et qui s'est affolée hier soir en voyant l'ampleur de la situation sur le territoire. Voilà la situation dans laquelle on est aujourd'hui.
Est-ce qu'il n'y avait pas un autre moyen de vous faire entendre ? 
L'impact est rude, pour les voyageurs, nous le déplorons, mais il est au moins proportionnel au choc et à l'impact qu'ont vécu les voyageurs dans le train avant-hier soir et le conducteur. Y avait-il un autre moyen de nous faire entendre ? Nous le souhaiterions, d'ailleurs c'est pour ça que nous avions déposé une alerte sociale hier matin auprès de la direction générale de l'entreprise SNCF, sans qu'elle n'apporte de réponse et qu'elle ne donne signe de vie. Donc voilà où on est en est aujourd'hui : c'est aussi une attitude irresponsable de la direction de l'entreprise.
Que vous répond la direction de la SNCF quand vous l'alertez sur le fait que c'est trop dangereux de ne pas avoir de contrôleur dans certains TER ? 
La direction de l'entreprise, [pour des raisons] purement budgétaires, a fait le choix de supprimer un certain nombre de contrôleurs qui, au-delà de contrôler les titres de transport, ont un rôle d'assistant de sécurité vis-à-vis du conducteur. Ils ont fait le choix budgétaire. Aujourd'hui, indéniablement, il faut remettre des contrôleurs à bord des trains et notamment des TER, pour avoir une chaîne de sécurité complète qui puisse assister le conducteur en cas de difficulté, telle qu'on a connu en Champagne-Ardenne avant-hier.
Combien de temps va durer ce mouvement, qui touche quasiment toute la France ?
On souhaite qu'il dure le moins longtemps possible. D'ailleurs en ce moment même, une délégation de la CGT cheminot est reçue au siège de l'entreprise pour des discussions. Les discussions sont en cours et pour l'instant on n'a pas avancé. Mais on souhaite que la direction annonce aujourd'hui des négociations immédiates sur le retour des contrôleurs à bord des trains, pour que la situation puisse s'apaiser très rapidement.

lundi 21 octobre 2019

14,7% de pauvres

Le taux de pauvreté s'est établi à 14,7 % de la population française en 2018, en augmentation de 0,6 point, selon des données provisoires publiées mercredi par l'Insee, qui pointe en outre une progression des inégalités de niveau de vie.
En 2018, quelque 9,3 millions de personnes (8,8 millions en 2017) étaient en situation de pauvreté monétaire, soit sous le seuil de pauvreté, rapporte l'institut de la statistique, selon une méthode dite de microsimulation, réalisée à partir d'un échantillon représentatif de ménages.
Cette hausse importante (+0,6 point) fait suite à un taux stable en 2017, précédé d'un recul de 0,2 point du taux de pauvreté en 2016, après deux années de hausse en 2015 et 2014.
Cette hausse de la part des personnes dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté — fixé par convention à 60 % du revenu médian — s'explique « notamment par la baisse des allocations logement dans le parc HLM », précise l'Insee dans un message adressé jeudi à l'AFP. Mais l'institut ne tient pas compte de la baisse équivalente des loyers. En l'incluant, la hausse du taux de pauvreté « serait plus modérée », autour de 0,2 point, calcule-t-il.
En outre, en 2018, l'Insee met en lumière des « indicateurs d'inégalités » de niveau de vie en augmentation, « principalement en lien avec une hausse des revenus financiers » des capitaux mobiliers, désormais soumis au prélèvement forfaitaire unique, ou « flat tax », abaissant la fiscalité dans ce domaine.
« Ces revenus sont très concentrés en haut de l'échelle des niveaux de vie. La hausse de ces revenus financiers concerne donc davantage les ménages les plus aisés que les autres », explique l'Insee auprès de l'AFP. Les inégalités de niveau de vie connaissent leur « plus forte hausse depuis 2010 », mais restent toutefois « en dessous du pic atteint en 2011 », estime l'institut.
Ces données provisoires n'intègrent pas la réforme de l'ISF, qui « aurait eu un effet à la hausse sur les indicateurs d'inégalités », ni le chèque énergie qui aurait eu l'effet inverse.

dimanche 20 octobre 2019

Les élus du Grésivaudan, ce sont ceux des communes !


Pourquoi les habitants de notre territoire ont-ils l’impression que le Grésivaudan ne les comprend pas ?
Fabrice Serrano, vice-président Finances du Grésivaudan, nous dit : « Je ressens la même chose qu’eux, cette impression d’éloignement. C’est peut-être dû au fait que le Grésivaudan ...»
La suite est ici : https://crolles2020.fr
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Toute l'équipe de Crolles 2020 vous donne rendez-vous samedi prochain, 19 octobre à 9h à la salle Cascade (attention, il y a eu un changement de salle) pour notre réunion publique sur cette thématique.
Vous en souhaitant bonne réception, nous restons à votre disposition pour toutes questions ou renseignements.
 


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