dimanche 31 mars 2024

Patria es humanidad


 Dans le cadre de la campagne de solidarité avec Cuba, le Parti communiste cubain nous a invité à participer à la troisième édition du colloque Patria organisé par l’union des journalistes cubains. Le nom de Patria a été choisi en hommage au média créé par José Marti dont le premier numéro est sorti le 14 mars 1892. Notons d’ailleurs que la date du 14 mars est la journée nationale des journalistes à Cuba. C’est aussi pour cela que Patria a lieu chaque année aux environ de cette date. Cette année : du 18 au 20 mars.

Ainsi, nous étions plus de 100 participant·es de 31 nationalités et 4 continents (Amérique du Sud, Europe de l’ouest, Ghana, Nigeria, Tanzanie, Chine) : communicant·es, journalistes, créateur·rices et concepteur·rices numériques, artistes dans le but d’échanger pendant trois jours à La Havane sur des questions relatives à l’Intelligence artificielle et les défis juridiques, économiques, narratifs et de l’activisme sur les réseaux sociaux du Sud global.

Le parti était invité à prendre la parole sur deux tables rondes : l’une sur la «Domination, la communication et les réseaux sociaux : plateformes pour la gouvernance globale »¹ , l’autre sur “Les discours de l’extrême droite : haine, conservateurisme et réaction »².

De nombreux·ses invité·es de grande qualité étaient présent·es : Freddy Ñáñez, ministres de la Communication et de l'Information au Vénézuela, Gabriela Rivadeneira Burbano, ancienne députée et Présidente du parlement équatorien du gouvernement de Rafael Correa aujourd’hui en exil, youtubers... chacun·e avec son expertise et ses difficultés proposait des réponses utiles à toutes et tous. Abel Prieto Jiménez, ancien Ministre de la Culture et actuel directeur de la Casa de las Américas a ouvert le colloque. Nous avons eu l’honneur qu’il participe à notre seconde présentation, en prenant des notes attentivement et en nous remerciant.

« El verdadero revolucionario se ve guiado por grandes sentimientos de amor".

Cette rencontre, d’une fraternité sans comparaison a permis à chacune et chacun de repartir avec de vraies pistes de travail pour une meilleur communication face à une « dictature de l’algoritme » et des propagandes anti communistes.

Avec 31 pays représentés, la question de la solidarité internationale a bien sûr été mise à l’honneur avec notamment l’urgence de la paix Proche Orient. Miguel Diaz-Canel, lors de son discours aux participant·es a réexprimé la nécessité d un cessez-le-feu et le respect des résolutions de l’ONU de 1967, pour un État Palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale. L’Argentine a également été mise à l’honneur avec une forte délégation. En réponse à l’accession au pouvoir de Javier Milei et la politique menée, ce dimanche avait lieu la plus grande manifestation de l’Histoire argentine.

Partout dans le monde, l’impérialisme, l'extrême droite, les obscurantismes et le libéralisme font rage avec toujours les mêmes victimes : les civils. Alors merci à Cuba d'avoir encore été un exemple pour toutes et tous avec l’organisation de cet événement de grande solidarité internationale.

 

 

¹ A l'Université de la Havane, aux côtés de Pablo Manolo Rodríguez, chercheur au Conicet (équivalent du CNRS) et professeur à l’Université de Buenos Aires et Javier Blanco, professeur et directeur du Master en Technologie, cultures et politiques à l’Université Nationale de Córdoba

² Au Pabexpo, lieu du Colloque, aux côtés de Jorge Elbaum, sociologue, docteur en économie, chercheur et journaliste

Grenoble. A la Villeneuve, le lac de la discorde


 

Les représentants du collectif du lac devant un plan d’eau dont ils souhaitent une restauration qui conserverait ses usages actuels.

Le collectif du lac s’oppose au projet municipal de transformation du plan d’eau du parc Jean Verlhac en un lac où la baignade sera autorisée. Un projet d’ampleur dont ce prévaut une municipalité fière d’investir dans les quartiers populaires pourtant contesté par des habitants qui dénoncent une restriction d’accès à un îlot de fraîcheur facteur de cohésion sociale.

« Nous ne voulons pas d’un lac fermé. » C’est l’un des – nombreux – arguments avancés par les opposants au projet municipal de transformation en « lac baignable » du plan d’eau du parc Jean Verlhac au coeur de la Villneuve.

Le projet figurait dans le programme municipal de la liste conduite par Eric Piolle en 2020. Il a fait l’objet d’études pour aboutir à un constat : le respect de la réglementation en vigueur, compte tenu de sa surface, impose des contraintes comparables à celle d’une piscine. Et c’est là que le bât commence à blesser.

Clôtures

Le collectif du lac, qui regroupe les deux unions de quartier de la Villeneuve ainsi que treize conseils syndicaux, s’inquiète des clôtures imposées pour que la baignade soit « légale ». Car, si le projet prévoit la gratuité d’accès, il comporte aussi une limitation du nombre d’usagers simultanés et donc un barriérage. Assorti d’une surveillance par des maîtres nageurs. Ce qu’impose la loi. Au cours des quatre mois d’été au cours desquels le dispositif serait en fonctionnement, le plan d’eau ne serait ainsi accessible qu’aux heures d’ouverture.

« Ce lac est un espace de lien social, notamment au cours des chaudes soirées estivales, explique Paul Hazebroucq, de l’union de quartier Géants Baladins, incompatible avec des barrières qui empêcheront l’accès aux pelouses qui le bordent. »

Sur cette question de la clôture du plan d’au Chloé Pantel, ajointe au maire en charge du secteur 6 qui comprend la Villeneuve, n’est pas si catégorique. Dans le projet tel qu’il est aujourd’hui construit, « il reste à définir la hauteur des barrières qui pourront atteindre deux mètres, barrières pour partie intégrées à des aménagements paysagers et, pour un tiers d’entre elles, démontées pendant huit mois de l’année ». Quant aux espaces actuellement utilisés tard les soirs d’été, elle indique que des espaces resteront accessibles avec des aménagements de type jeux d’eau pour permettre aux habitants de pouvoir bénéficier de l’îlot de fraîcheur du parc. Et que l’horaire de fermeture le soir reste à définir – pas trop tard tout de même.

Restriction de l’ouverture de la piscine des Dauphins

Reste la question de la réduction des horaires d’ouverture de la piscine des Dauphins, située entre la Villeneuve et le Village olympique. Car les maîtres nageurs et les agents affectés au lac baignable seront des personnels de la ville détachés d’autres structures, et notamment de la piscine des Dauphins, réduisant d’autant les possibilités d’accueil du public aux Dauphins. Ce que dénonce le collectif du lac et ne dément pas Chloé Pantel, contrainte budgétaire oblige.

Grenoble Veynes Lus-la-Croix-haute

Le collectif a donné une conférence de presse le 22 mars pour appeler au retrait du projet en son état actuel.

Question gros sous, les critiques du collectif ne sont d’ailleurs pas moins vives. Le projet prévoit un investissement de 4,8 millions d’euros pour augmenter la profondeur du plan d’eau, colmater les fuites, installer un système de phytoépuration, moderniser les pompes… « Nous ne sommes évidemment pas opposés à une restauration du lac, bien au contraire, souligne Martine Jullian, de l’union de quartier des Baladins et qui fut conseillère municipale déléguée au patrimoine historique et à la mémoire élue sur la liste d’Eric Piolle en 2014 et jusqu’en 2020. Des investissements jugés nécessaires, pour restaurer la qualité de l’eau notamment, et non pas pour un projet qui restreindrait l’usage du plan d’eau et « dénaturerait la valeur patrimoniale du parc de la Villeneuve ».

Coût de fonctionnement

Le coût de fonctionnement fait également l’objet de critiques. Comme toute piscine, le lac de la Villeneuve aura un coût annuel. Son entretien, les agents qui y seront affectés… Mais il entraînera des dépenses supplémentaires : le montage et démontage des barrières amovibles, des vestiaires et équipements obligatoires pour une piscine… Au total, l’estimation annuelle du coût de fonctionnement du lac est de 400 000 euros. « Pour une piscine ouverte quatre mois dans l’année, c’est très supérieur au coût annuel de 160 000 euros qui était celui de la piscine Iris, fermée en 2015 pour être remplacée par celle des Dauphins parce qu’elle coûtait trop cher », commente Martine Jullian. Même en tenant compte de l’inflation depuis neuf ans.

Ce qui conduit le collectif à s’interroger sur la pérennité de l’installation : ces 400 000 euros ne prennent pas en compte le coût d’éventuelles dégradations au cours de l’été et Paul Hazabroucq se pose la question : « dans le contexte budgétaire que connaissent les collectivités locales, ce niveau de dépenses pourra-t-il être assumé longtemps par la ville ? »

Autre volet des critiques portées par le collectif, celui de la concertation. Gilles Kuntz – représentant de l’union de quartier de Villeneuve Arlequin, ancien président du groupe des élus écologistes ADES, Verts et Alternatifs au conseil municipal et candidat en fin de liste avec Eric Piolle en 2014 – note que « déjà en 2020, le comité citoyen dont les participants avaient été tirés au sort avait formulé des propositions identiques aux nôtres pour la restauration du lac, propositions que la ville ne veut pas entendre aujourd’hui ». Il évoque également les 500 signatures physiques recueillies sur les pétitions du collectif – en plus des 1300 en ligne dont 800 issues du département – pour souligner que « nous qui vivons ici, nous avons une expertise d’usage ».

La prise de position de la métropole attendue

Et maintenant ?

Le lac fait partie de l’ensemble de la rénovation urbaine de la Villeneuve, de ses logements et de son parc, qui dépasse très largement le seul dossier du lac. Un programme aux multiples financeurs, dont la métropole et l’Agence nationale de la rénovation urbaine. Le collectif compte sur la métropole pour revoir le projet : les conseillers communautaires devraient émettre un avis lors d’une réunion du conseil métropolitain au mois de mai. Quant au conseil municipal de Grenoble, il devrait lui aussi se prononcer d’ici l’été.

Ce qui n’empêchera pas le projet d’encore évoluer dans la dernières phases de son élaboration, souligne Chloé Pantel, dans le domaine du mobilier et des horaires d’ouverture notamment tout en se félicitant de travaux qui vont avancer avant 2026 à l’entrée nord du parc et du côté de la place du marché.

En l’état actuel des choses, le début de la mutation du plan d’eau est programmé pour l’été 2026 et les premières « baignades autorisées » pourraient avoir lieu à l’été 2027.

samedi 30 mars 2024

Logement : « Il y a de plus en plus d’expulsions sans solution »


 Alors que s’achève, le 31 mars, la trêve hivernale, Marie Rothhahn, de la Fondation Abbé-Pierre, revient sur l’augmentation des mises à la rue sans solution, facilitées par la loi Kasbarian, ainsi que sur le climat hostile aux personnes en difficulté.

Dans un contexte de pauvreté accrue et d’un manque sans précédent de logements, la fin, ce dimanche 31 mars, de la trêve hivernale, durant laquelle les expulsions sont interdites, suscite de grandes inquiétudes. Les associations redoutent la multiplication des mises à la rue, facilitées par le discours hostile aux personnes en difficulté véhiculé par le gouvernement

À quoi peut-on s’attendre en matière d’expulsion locative cette année 2024 ?

Cent quarante mille personnes sont menacées d’expulsion, selon l’estimation de la Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (Dihal). C’est plus que les 38 000 – 17 500 ménages – expulsées avec le concours de la force publique, décomptées en 2022.

Ce décalage s’explique par l’inclusion, pour la première fois dans les statistiques, des ménages ayant reçu un commandement à quitter les lieux, mais partis avant l’arrivée de la police. Il reflète sans doute aussi la hausse des expulsions qu’observent tous nos partenaires qui accompagnent les ménages sur le territoire depuis 2023, même si, faute de données fournies par le ministère, nous ne pouvons pas la mesurer précisément. 

La tendance à la hausse est ancienne (+10 % en dix ans), mais s’est encore accrue avec l’aggravation du contexte économique et social sous le coup de l’inflation, le manque croissant de logements abordables et les débuts de l’application de la loi Kasbarian.

Pouvez-vous nous en dire plus sur les effets de cette loi ?

La loi Kasbarian raccourcit les délais d’instruction des dossiers des personnes menacées d’expulsion, donc les possibilités de trouver un arrangement entre locataires et propriétaires. Elle permet aussi au juge de supprimer le délai de deux mois entre le commandement à quitter les lieux et l’expulsion, s’il considère qu’un ménage est de mauvaise foi, ce qui est un critère assez flou.

Par ailleurs, les ménages qui restent dans leur logement en fin de procédure encourent désormais 4 500 à 7 500 euros d’amende, ce qui va en contraindre à partir d’eux-mêmes, sans attendre l’intervention de la police. Avec ce système, même des personnes ayant trouvé un moyen de régler leur dette sont confrontées à une amende importante. Avec cette loi, on enfonce les personnes les plus en précarité.

Constate-t-on d’autres régressions liées à l’adoption de cette loi ?

La loi Kasbarian, et le battage médiatique et politique qu’elle a entraîné, a renforcé la stigmatisation des ménages les plus précaires. Cela se voit dans l’attitude des propriétaires, qui se sentent plus légitimes à déloger leurs locataires. Mais c’est aussi visible dans la multiplication des arrêtés d’expulsion pris par les préfets. Avant la loi, cette procédure d’expulsion rapide et sans décision de justice était réservée aux squats de domiciles.

Désormais, elle concerne tous les logements sans titre, même des locaux vides ou désaffectés. En outre, certains préfets outrepassent la loi et procèdent à des évacuations express, dans des situations où une procédure d’expulsion aurait clairement dû être engagée. C’est une pratique qui se multiplie et nous sommes souvent amenés à la contester en justice. Mais tout cela constitue sans doute la partie émergée de l’iceberg. Nous savons que de nombreux ménages sont expulsés sans décision de justice

Les personnes concernées sont-elles toujours les mêmes ?

Depuis 2023, de plus en plus d’expulsions ont lieu sans qu’aucune solution alternative ne soit proposée au ménage concerné. Des catégories comme les familles avec enfants en bas âge, les personnes handicapées ou vulnérables, pour qui un hébergement un peu pérenne était trouvé, sont désormais mises à la rue avec, au mieux, quelques jours à l’abri.

Notre étude, publiée en 2022, montrait déjà qu’une expulsion a des effets durables, sur l’emploi, l’éducation, etc. C’est probablement encore pire maintenant, d’autant que la chaîne est complètement grippée : de la production de logement social au secteur de l’hébergement, en passant par l’accès au logement privé et à la propriété, tout est engorgé.

Peut-on dire que cette loi constitue un moment de rupture ?

Même si on la dénonçait comme insuffisante, il existait une politique de prévention des expulsions qui, au moins dans son principe, semblait faire consensus. Même si toutes les avancées législatives n’étaient pas parfaitement appliquées, nous étions dans une dynamique positive. Mais, aujourd’hui, nous sommes confrontés à un retour en arrière brutal et inattendu. Cette loi qui pénalise encore plus fortement les personnes vivant en squat, faute d’autre solution, marque un recul immense en matière de prévention des expulsions des locataires.

La vision de Guillaume Kasbarian, c’est qu’il n’y a que des petits propriétaires en difficulté et des locataires de mauvaise foi. Mais dans la réalité, ces petits propriétaires sont très minoritaires. La grande majorité des propriétaires appartiennent aux classes les plus aisées et possèdent plusieurs logements.


Menaces d’attentats sur les lycées : Belloubet annonce la mise en place d’une « force de sécurité mobile » et la suspension des messageries ENT

La ministre de l’Éducation nationale a ainsi annoncé la mise en place d’une « force de sécurité mobile » pour les établissements scolaires sous le coup de menaces, où « des effectifs seront projetés », s’est-elle engagée.

La veille, Nicole Belloubet avait également pris la décision, « à la suite des piratages et menaces »« de suspendre à titre préventif toutes les messageries des espaces numériques dans nos établissements scolaires ». Cette mesure radicale, qui pourrait durer « jusqu’aux vacances de printemps sans doute », viserait à créer, selon la ministre, « un véritable bouclier numérique ».

Messages menaçant de faire exploser l’établissement

Plusieurs régions ont par ailleurs devancé la décision gouvernementale sur les ENT en décidant de leur propre chef de couper l’accès à la messagerie. C’est notamment le cas de la région Pays de la Loire, dont la présidente Christelle Morançais a annoncé sur X, le 28 mars dans la matinée, avoir décidé, avec la rectrice d’académie, de couper cet accès à tous les lycéens, après la réception, par le lycée Jean-Perrin de Rezé (Loire-Atlantique), de messages menaçant de faire exploser l’établissement dans la journée et d’une vidéo d’une scène de décapitation. « Nous avons agi au plus vite pour préserver nos enfants de ces horreurs, qui visent à semer la terreur et à choquer les consciences », a-t-elle expliqué.

Un mineur de 17 ans interpellé en région parisienne

Le jour même, un mineur de 17 ans avait été interpellé à Malakoff, dans les Hauts-de-Seine, soupçonné par les officiers de l’office anti-cybercriminalité d’être à l’origine de plusieurs de ces messages de menaces d’attentats. Il aurait reconnu les faits, selon cette même source.

Depuis plusieurs jours ces menaces visant les établissements scolaires se sont multipliées. En Île-de-France, dans les Hauts-de-France ou la région Grand-Est, « près de 130 » lycées et collèges, selon le ministère de l’Éducation nationale, ont été visés par ce type d’« actes malveillants » via leurs espaces numériques de travail. La semaine dernière, pas moins d’une « cinquantaine » en avait été la cible. Les messages comprenaient notamment l’annonce d’une attaque terroriste prévue pour le jeudi 21 mars, accompagnée de liens donnant accès à une vidéo de décapitation.

Le parquet de Paris, qui avait déjà ouvert une enquête sur des menaces contre des lycées franciliens le 21 mars, a indiqué le 26 mars que deux nouvelles enquêtes avaient été ouvertes à Paris sur les cyberattaques ayant visé des établissements scolaires ces derniers jours.

Le Plan Vigipirate est passé le dimanche 24 mars à son niveau maximal d’alerte « urgence attentat », en raison de l’attentat de Moscou, mais aussi de ces menaces récurrentes.

 

vendredi 29 mars 2024

Les communistes font rejeter le CETA

À l’occasion de la niche parlementaire communiste, et cinq ans après sa validation par l’Assemblée nationale, le texte a enfin été examiné au Palais du Luxembourg ce jeudi 21 mars. En pleine crise agricole, c’était un débat attendu puisqu’il permet « d’avoir un débat politique et citoyen sur les traités de libre-échange », rappelle Fabien Gay, sénateur communiste.

Sans grande surprise, le projet de loi ratifiant l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada a été largement rejeté avec 243 sénateurs qui se sont prononcés contre et seulement 26 pour. Une victoire soulignée par la tête de liste du Parti communistes français aux élections européennes, Léon Deffontaines : « Le CETA est l’exemple même d’une fraude démocratique ». 

En 2019, l’Assemblée nationale avait validé de justesse le texte. Depuis, la majorité des dispositions sont appliquées provisoirement. Il s’agit en grande partie de mesures relevant des compétences de l’Union européenne, notamment les mesures commerciales et la suppression des droits de douane sur 98 % des produits échangés. Cependant, ce traité transatlantique est un accord mixte : il mêle des domaines qui relèvent des compétences de l’UE et de celles des États. Pour faire appliquer la totalité du texte, les 43 parlements nationaux et régionaux doivent le ratifier.

Alors que le Parlement européen adopte régulièrement des résolutions pour encourager tous ses membres à ratifier l’accord, la France fait partie des 10 pays encore réticents, aux côtés de la Belgique, la Slovénie, la Bulgarie, Chypre, la Grèce, l’Irlande, la Hongrie, la Pologne et l’Italie.

Après ce rejet du Sénat, le CETA devra retourner devant l’Assemblée nationale pour un nouvel examen. Si les députés votent contre, Emmanuel Macron devra notifier son rejet à l’UE.

Shana Maisueche

Pour l’Avant-Garde, revue du MJCF

Article publié dans CommunisteS, n°989, 27 mars 2024.

 

Fontaine. Collège mort à Jules Vallès

A l’appel de la FCPE, les parents se sont mobilisés ce 27 mars pour dénoncer les groupes de tri des élèves.

Mercredi 27 mars, les parents d’élèves du collège Jules Vallès de Fontaine étaient appelés à ne pas envoyer leurs enfants pour protester contre la réforme gouvernementale des collèges.

Très peu de collégiens se sont présentés à 8h. Magali Marquet, référente du conseil local FCPE, élue au CA du collège l’explique : « Le très peu d’élèves présents ce matin au collège (10 à 20%) est le résultat d’une information diffusée en amont aux parents d’élèves. Les élèves en ont beaucoup discuté entre eux. Cette réforme que nous dénonçons et combattons va trier les enfants selon leur niveau, va isoler les enfants de familles modestes, va casser les groupes classe. Les élèves vont se retrouver à changer en permanence de groupes. Or l’expérience montre l’importance d’une classe pour les élèves. Les élèves vont changer de professeurs ce qui va rendre difficile le suivi des élèves, notamment en maths et en français ; nous dénonçons qu’il n’y a pas de moyens supplémentaires qui seraient nécessaires. »

Grenoble Veynes Lus-la-Croix-haute

Magali Marquet.

M. Lapierre, enseignant d’éducation physique, syndicaliste du SNEP (FSU) rappelle l’opposition des enseignants au tri des élèves. « Ce sont les parents d’élèves (FCPE) qui ont appelé les parents à ne pas envoyer leurs enfants au collège, pour protester contre les mesures du projet « le choc des savoirs ». Nous-mêmes appelons le 2 avril à une grève des enseignants. Nous sommes opposés à cette réforme et notamment la mise en place de groupes de niveaux. L’école est attaquée de plus en plus. La politique gouvernementale casse peu à peu l’école. Les résultats des travaux de la recherche scientifique dans le domaine des sciences de l’éducation montrent que la mise en place de groupes de niveaux est un procédé délétère. Cela fait éventuellement progresser les meilleurs des élèves mais les élèves en difficulté le sont encore plus avec les groupes de niveaux. Dans la réforme il y a également des mesures pour mettre des heures supplémentaires pour les élèves en difficulté et cela aggrave leur situation. Ce qui fonctionne, c’est de laisser les élèves ensemble et de les encadrer avec des effectifs réduits ou plus d’adultes pour les encadrer. Cette réforme est conçue pour former encore plus d’élites. »

M. Lapierre.

Les groupes de niveaux, l’enseignant les a de fait déjà pratiqués. « J’ai travaillé en SEGPA (classes pour enfants en difficulté), indique-t-il, et J’ai vu les effets négatifs d’enfants stigmatisés en tant qu’élèves de SEGPA. » Il a également enseigné dans une classe à effectifs réduit : « on voit, ici au collège, qu’avec des effectifs à vingt, le fonctionnement est très différent. En épidémie de grippe, par exemple, à effectifs réduits, la classe fonctionne beaucoup mieux. »

Le collectif des parents d’élèves du collège Jules Vallès a diffusé un tract et un quatre pages très explicatif, sur la réforme qu’ils dénoncent. Le ministère de l’éducation nationale n’hésite pas à nommer sa réforme des collèges, «CHOC des SAVOIRS,  une mobilisation générale pour élever le niveau de notre école ». La FCPE, au niveau national, explicite son positionnement sur cette réforme.

A la Villeneuve, l’enterrement de l’école publique

Le 27 mars, de nombreux collèges ont participé au mouvement collèges morts. Ainsi à la Villeneuve de Grenoble, au collège Lucie Aubrac. Le 26 mars, parents et enseignants ont ainsi participé à l’enterrement de l’école publique et de l’égalité des chances. Ils se sont recueillis devant son cercueil.
Une réunion d’information sur les velléités ministérielles avait été organisée le 25 mars, associant parents, enseignants et habitants de la Villeneuve.

 

jeudi 28 mars 2024

Austérité : Gabriel Attal va s’abattre sur l’assurance-chômage

Avare de mea culpa face au dérapage du déficit public, le premier ministre a expliqué ce mercredi soir, sur TF1, que l’assurance-chômage serait la première sacrifiée sur l’autel de la rigueur budgétaire.


 Le premier ministre Gabriel Attal, interrogé sur TF1 le 27 mars 2024.

Au 20 heures, le premier ministre a appliqué la méthode éprouvée de son patron à l’Élysée. D’abord : se dédouaner. Qu’on se le dise, le pays est bien géré : « L’année dernière, l’État a dépensé ce qui était prévu. On est même un peu en dessous, avec 8 milliards d’euros de moins », fait valoir le locataire de Matignon.

L’enfer, c’est les autres : le Covid, la guerre en Ukraine, les Français qu’il a bien fallu « protéger » de toutes ces calamités, puis le ralentissement économique en 2023 qui nous est tombé dessus et a engendré moins de recettes que prévu. « On l’a senti venir. Quelques semaines après ma nomination, on a pris une décision historique, avec 10 milliards de dépenses en moins », fait valoir Gabriel Attal.

Sur la forme, le premier ministre était confronté à un dilemme : comment imposer aux partenaires sociaux (syndicats et patronat), qui cogèrent l’assurance-chômage, d’acter un nouveau tour de vis sans donner l’impression qu’il leur braque un pistolet sur la tempe ? Sur TF1, il a donc tenté un périlleux numéro d’équilibriste, se disant très « attaché au dialogue social », tout en indiquant qu’une lettre de cadrage allait très prochainement atterrir sur la table des « partenaires sociaux ». On imagine la grimace que vont faire ces derniers, alors même qu’ils n’ont toujours pas achevé l’actuelle négociation concernant l’emploi des seniors

Une réforme après les Jeux olympiques

On ne sait pas encore ce que contiendra ladite lettre, mais le premier ministre laisse entendre que tous les paramètres devront être sur la table : il faudra à la fois jouer sur la durée d’indemnisation, le nombre de mois nécessaires à l’ouverture des droits et éventuellement le montant de l’indemnisation, cette dernière option n’ayant cependant « pas la préférence » de Gabriel Attal. « Aujourd’hui, vous pouvez être indemnisé jusqu’à dix-huit mois, a-t-il lancé sur TF1. Une des pistes, c’est de réduire cette durée de plusieurs mois, mais pas en dessous de douze. »

Ce chiffre maquillé par le premier ministre en concession fait déjà bondir les syndicats. « Si c’est bien vers cela qu’on se dirige, c’est un scandale, fulmine Denis Gravouil, membre du bureau confédéral de la CGT. La durée d’indemnisation a déjà été réduite par ce gouvernement de 25 % en février 2023. Passer de dix-huit mois à un an porterait un nouveau coup terrible à tous ceux qui se font licencier. »

Gabriel Attal a déjà arrêté le calendrier. Les organisations syndicales et le patronat devront mener cette nouvelle négociation au pas de charge, pour aboutir d’ici à l’été prochain. « Je veux que nous ayons les paramètres de cette réforme à l’été, pour qu’elle puisse entrer en vigueur d’ici à l’automne », assène le premier ministre… tout en rappelant, une nouvelle fois, son intention de laisser « les partenaires sociaux travailler ». Ces derniers auront donc toute latitude pour discuter, mais dans un cadre verrouillé à double tour par l’exécutif.

Pour faire passer la pilule, Gabriel Attal ressort son lapin préféré du chapeau des mesures qui ne coûtent rien. Non pas la semaine des quatre jours, qui réduit le temps de travail en adoptant les 32 heures par semaine, mais la semaine en quatre jours. Ou comment travailler toujours autant, mais avec un jour de moins. « Il s’agit de sortir du carcan des 35 heures, donner plus de souplesse à ceux qui le souhaitent », explique celui qui fut jadis de gauche.

Toujours pas de hausse d’impôts

Le deuxième message suit : les dogmes macroniens sont sacrés. Pas de hausse d’impôt : « On a toujours dit qu’on n’augmenterait pas les impôts. » Pas de taxation des superprofits à l’heure où les bénéfices du CAC 40 viennent de battre un nouveau record (145 milliards d’euros pour 2023). Quant à la taxation des grandes fortunes : « J’attends de voir les propositions des parlementaires, des associations d’élus », botte en touche celui qui compte bien recoller aux 3 % de déficits publics en 2027.

Pour redresser les comptes, l’assurance-chômage sera la bête expiatoire de la rigueur budgétaire. Ce n’est pas une surprise : le premier ministre a confirmé qu’il y aurait bien une énième réforme de l’Unédic cette année. Pour se justifier, Gabriel Attal est resté fidèle à la feuille de route dessinée par Emmanuel Macron, qui conditionne l’obtention du plein-emploi (un taux de chômage au sens du Bureau international du travail à moins de 5 %) à une nouvelle baisse de droits pour les chômeurs.

Brésil : Jair Bolsonaro bientôt réfugié dans l’ambassade de Hongrie ?

Le New York Times révèle que l’ex-président Brésilien Jair Bolsonaro, qui est visé par plusieurs enquêtes, tenterait de fuir la justice de son pays. Il aurait déjà passé deux nuits dans la mission diplomatique du pays dirigé par Viktor Orban.

 L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro et le premier ministre hongrois Viktor Orban à Budapest (Hongrie), le 17 février 2022.

Des images des caméras de sécurité de l’ambassade de Hongrie à Brasília obtenues par le New York Times et révélées ce lundi montrent que Jair Bolsonaro aurait passé deux nuits dans cette enceinte diplomatique, entre le lundi 12 et le mercredi 14 février. Un séjour qui s’inscrirait dans le cadre d’une apparente demande d’asile, manœuvre qui mettrait l’ancien président du Brésil hors de portée des autorités de son pays.

Visé par diverses enquêtes, Jair Bolsonaro est notamment accusé d’avoir fomenté un coup d’État après sa défaite lors de la dernière élection présidentielle, en octobre 2022, lors de laquelle il s’était incliné face à son rival Luiz Inácio Lula da Silva. Le 8 janvier suivant, plusieurs milliers de ses partisans avaient pris d’assaut les institutions siégeant aux abords de la place des Trois-Pouvoirs, dans la capitale (le Congrès, le Tribunal suprême fédéral et le Palais présidentiel) – une tentative de rupture constitutionnelle visant à empêcher Lula d’assumer un troisième mandat. La police fédérale avait confisqué le passeport de l’ancien président d’extrême droite le 8 février dernier, et arrêté deux de ses anciens collaborateurs.

« Je ne nierai pas que j’étais à l’ambassade » affirme Bolsonaro

Alors que les images vidéo, que le quotidien états-unien a pu analyser, montrent Jair Bolsonaro reçu par l’ambassadeur hongrois, ses avocats ont déclaré que « l’ancien président brésilien s’est entretenu avec de nombreuses autorités du pays ami », tout en rappelant qu’il entretient de bonnes relations avec le premier ministre de ce pays européen, Viktor Orbán. Les deux hommes s’étaient rencontrés pour la dernière fois en décembre dernier, à Buenos Aires, lors de l’investiture du président Javier Milei. Malgré plusieurs antécédents qui prouvent la grande proximité des deux hommes, la défense de Bolsonaro a invité à ne pas « surinterpréter » les évènements révélés par le quotidien nord-américain.

« Je ne nierai pas que j’étais à l’ambassade », a déclaré, au média brésilien Metrópoles, Bolsonaro, suite à la parution de l’enquête du New York Times. « J’ai un cercle d’amis qui inclut des dirigeants du monde entier. Ils sont inquiets (pour moi). »

Pour le gouvernement : un « fugitif confessé »

Deux semaines après avoir séjourné dans l’ambassade hongroise, Jair Bolsonaro parvenait à rassembler près de 200 000 de ses fidèles dans les rues de São Paulo pour dénoncer la « persécution » politico-judiciaire dont il serait victime.

Du côté du gouvernement, le ministre Alexandre Padilha (chargé des relations institutionnelles) a déclaré que les vidéos révélées par le New York Times montraient que l’ancien président Jair Bolsonaro était un « fugitif confessé ». « Ce n’est pas une surprise, il a montré une fois de plus qu’il avait l’intention de fuir », a indiqué Padilha, en précisant qu’il appartient à la police fédérale et au pouvoir judiciaire d’agir en conséquence. Tout en assurant que le président Lula garantit toutes les conditions d’une « autonomie absolue au fonctionnement institutionnel » de la police fédérale. Il a également déclaré que le gouvernement soutient toutes les actions qui « réaffirment l’État de droit démocratique ».

Entretien avec Patrick Le Hyaric

Patrick Le Hyaric, lors de son intervention à l’institut de la communication des des médias, à Échirolles.

Patrick le Hyaric, directeur de l’Humanité de 2000 à 2020, était présent à Echirolles le 19 mars dernier, pour marquer le 120e anniversaire de l’Humanité. Nous l’avons rencontré à cette occasion.

Dans un premier temps il a prolongé la réflexion de Cyprien Caddéo qui, le 16 mars à Echirolles, traitait la question de l’ère numérique de la presse quotidienne.

« Un journal papier, c’est chaque jour une œuvre : c’est dessiné, il y a un menu, il y a un graphisme, une cohérence. Le lectorat du papier est familier de cette cohérence. Le numérique permet plus de choses (écrits, vidéos, liens…). Il permet à l’Humanité de proposer une offre complète avec un quotidien, un hebdomadaire, des hors série et des articles sur son site, ce denier mis à jour plusieurs fois dans la journée.
Le lecteur, sur le numérique, ne lit pas un déroulé cohérent. Il picore un ou des articles. S’il y a gratuité, il consulte les sites de l’Humanité, Libération sur certains thèmes. Le lecteur des journaux papier lit et reviend sur les quotidiens et magazines.
Avec les algorithmes, nous verrons l’actualité de Macron à Marseille et ne verrons pas le député Darhéville à l’Assemblée nationale dénonçant la fermeture de l’usine Ascométal à Fos. L’algorithme choisit pour nous le sujet. L’Humanité ne peut pas sortir de ce système des GAFAMs. L’avantage du numérique c’est de nous servir des informations dans l’instantané, mais le numérique pousse à la pensée unique. Les mots clés du numérique ne sont pas social, communiste, grève… sauf si c’est pour dire « la grève emmerde les gens ». Le Figaro et le Monde mettent des moyens considérables et ont un accord avec Google, qui coûte cher, pour être en haut des référencements. Ces mêmes journaux ont également un accord avec openAI, système d’intelligence artificielle qui fournit des photos et articles. Ceci augure d’une disparition de nombre de journaux, par exemple du fait des articles générés par l’intelligence artificielle, pour le sport. »

Patrick Le Hyaric répond ensuite à la question d’actualité « guerre et paix ». La seule issue en Ukraine serait la guerre ?

« Il n’y aura pas de victoire militaire. Ceux qui pensent cela oublient 1870, 14-18. Après ces deux défaites, l’Allemagne a mené la guerre 39-45. En Russie, Poutine est un nationaliste, veut reconstituer une empire eurasiatique. On peut infliger une défaite, mais il y aura demain plus nationaliste que Poutine. Il n’y a pas de solution sans que les peuples s’en mêlent contre la guerre. La guerre Russie Ukraine peut durer longtemps avec des risques immenses. Les armées se parlent, mais une mauvaise interprétation, une erreur, peuvent causer un déclenchement de la guerre au-delà de l’Ukraine. Si un missile tombe en Pologne, une guerre peut éclater par l’application de l’article 5 du traité de l‘Otan. Au Kremlin (Prigogine, Medvedev) comme au Pentagone, il y a des faucons.
Si on avait un président français fidèle à la tradition de la diplomatie Française, au lieu de faire son cacou avec ses gros bras, il irait voir le président chinois, indien, d’Afrique du Sud, voire Erdogan, pour leur dire, « amenons Poutine à une discussion ». A partir de Minsk, il y a de quoi négocier. Il faut trouver une solution, discuter le statut de l’Ukraine, dire que des pays tiers peuvent garantir un traité de sécurité.
Poursuivre la guerre, c’est très très dangereux, en particulier après le triomphe des élections russes truquées. Il faut un cessez-le-feu pour aller vers un traité de paix.
Les Etats Unis veulent élargir l’OTAN en Europe de l’Est pour s’occuper de leur ennemi, la Chine.

Concernant le Moyen Orient ceux qui ne disent pas qu’il faut un état palestinien avec les frontières de 1967 et Jérusalem est pour capitale, laissent faire une stratégie consistant à donner un petit canton, dirigé par Abbas. L’OTAN veut, avec Israël, une pointe avancée au Moyen Orient.
J’ai fait voter au Parlement européen une résolution de compromis (début années 2000), revendiquant un État palestinien (frontières 1967, Jérusalem est pour capitale). Ceci a pu se faire, notamment du fait que des députés européens, ayant visité la Palestine, ont changé leur point de vue sur la question. C’est ainsi que le général Morillon, député européen (groupe de Bayrou) ayant fait une visite, après avoir subi le mal traitement des check points , a pris conscience de ce qu’est la colonisation israélienne.»

Patrick Le Hyaric cite d’autres exemples d’élus de droite du Parlement européen transformés dans leur conviction par un séjour à Jérusalem, découvrant la réalité des exactions commises par les colons et l’armée israélienne.

Il poursuit :

« Le parlement européen s’est droitisé. Les gauches sont divisées. Aujourd’hui il y a une grave fracture sur la question de la paix en Ukraine : socialistes-EELV d’un côté et LFI-PCF de l’autre. Il faut que l’on prenne des initiatives pour montrer qu’il y a mouvements de gauche en Europe pour la paix. Les régimes se durcissent en Russie, Ukraine. La référence de Poutine c’est Staline et les tsars. Il faudrait arriver à solidariser les travailleurs d’Europe avec les syndicats en mettant en liaison la question de la paix et les questions sociales ; le concept de guerre sert à limiter les libertés. »

L’entretien se termine en évoquant Jaurès qui a buté, avant d’être assassiné, sur la question de solidariser les partis socialistes pour la paix.