vendredi 30 novembre 2018

ENVIRONNEMENT. PRÉSERVATION DE LA BIODIVERSITÉ, L’ULTIME RÉVEIL AURA-T-IL LIEU ?

En Égypte se conclut une conférence internationale consacrée à la préservation du vivant. Elle ouvre la voie à deux ans de négociations censées accoucher, en 2020, d’un nouveau cadre d’action mondiale pour sauver les espèces et les écosystèmes.
C’est l’autre crise. Celle qui trace son sillon sans qu’on paraisse toujours en mesurer la profondeur. On la connaît, on la dénonce, on s’en émeut. Les chiffres qui la racontent s’affichent parfois en une des journaux, et il n’est pas rare que des luttes s’organisent pour tenter de la conjurer. Mais c’est ainsi : l’érosion de la biodiversité a beau être éclatante, elle peine à sortir de l’ombre que lui fait la crise climatique.
Le 17 novembre a démarré, en Égypte, la COP14 sur la diversité biologique, cousine silencieuse, pour ne pas dire aphone, de la COP24 sur le climat. Celle-ci ne s’ouvre que la semaine prochaine en Pologne, mais elle a déjà commencé à faire parler d’elle. La COP14, elle, s’achève aujourd’hui à Charm el-Cheikh, après dix jours de débats, sans avoir réussi à se faire entendre, en tous les cas du grand public.
Ce rendez-vous, orchestré par l’ONU, marquait pourtant un moment charnière de la mobilisation internationale contre la disparition des espèces végétales et animales. Avec lui démarre un cycle de négociations qui va durer deux ans : en 2020, la communauté mondiale devra s’entendre autour d’un futur cadre de lutte pour la préservation de la biodiversité. Accord, protocole, traité… simple document politique ? Sa nature n’est pas encore arrêtée. Quoi qu’il en soit, c’est lui qui définira la stratégie que les 196 États parties prenantes du processus suivront jusqu’en 2030, afin d’enrailler la 6e extinction massive des espèces, dont les scientifiques s’accordent à dire qu’elle nous pend au nez. En bref, il sera, pour le vivant, ce qu’est l’accord de Paris pour le climat.

Échec sur toute la ligne pour les objectifs d’Aïchi

Car tous les indicateurs le montrent : l’érosion du vivant ne cesse de s’accélérer. Les populations d’animaux vertébrés n’ont jamais décliné à un rythme aussi rapide, aujourd’hui 100 à 1 000 fois supérieur que celui calculé au cours des temps géologiques, rappelle ainsi le WWF en octobre, dans son rapport annuel sur l’état de la planète publié en octobre (lire encadré). Qu’elles portent sur les oiseaux, les abeilles, voire sur des écosystèmes entiers, qu’ils proviennent d’ONG, d’équipes scientifiques ou de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques), les synthèses alarmantes se multiplient, offrant toutes des perspectives peu réjouissantes (voir ci-dessus).
Et pourtant, depuis 1992, date de la création de la convention sur la diversité biologique (CDB), chargée de piloter le travail diplomatique dédié à la question, trois stratégies mondiales se sont succédé visant enrayer le phénomène.
La dernière en date remonte à 2010. Adoptée au Japon, lors de la COP10, baptisée « objectifs d’Aïchi », elle établissait vingt cibles à atteindre pour 2020. Entre autres celles de diviser par deux le taux de perte des habitats naturels, de créer des aires protégées sur 17 % des surfaces terrestres et 10 % des zones maritimes, de restaurer au moins 15 % des espaces dégradés ou encore de réduire au minimum les pressions anthropiques (liées aux activités humaines) exercées sur les récifs coralliens et les autres écosystèmes marins vulnérables.
Huit ans après, seules ont progressé les créations d’aires protégées. Les autres objectifs sont pour ainsi dire au point mort. Très logiquement, le constat est le même pour les précédents engagements internationaux : tous, à ce jour, ont failli.

La vogue des réserves exclusives passée de mode

« Savoir pourquoi l’on échoue à agir est compliqué et pourtant finalement assez simple », relève Aleksandar Rankovic, chercheur à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). « Dès 2002, un premier bilan avait permis d’identifier une trentaine de problèmes, qui restent d’actualité. » Tous peuvent se synthétiser en un seul : le manque de volonté politique des États à transformer les choses en profondeur. « On peut créer toutes les aires protégées que l’on veut – et il en faut ! –, cela ne changera pas le problème sur le fond : nous restons partout pris par des contradictions entre les actions entreprises en faveur de la biodiversité et le modèle de développement actuel. » Visés, par le scientifique, les systèmes d’agriculture ou de pêche intensifs, la surexploitation des ressources, l’extraction minière ou encore les agrocarburants, dont l’essor grignote un peu plus les écosystèmes, entre autres forestiers. Autant de facteurs d’érosion de la biodiversité clairement identifiés, au point de ne quasiment plus faire débat.
« Contrairement à ce qui se passe dans le cadre des négociations climatiques, celles consacrées à la biodiversité abordent de front les responsabilités sectorielles », reprend Aleksandar Rankovic. La cible n° 3 des objectifs d’Aïchi commandait ainsi l’élimination des subventions néfastes à la biodiversité – autrement dit, celles accordées aux activités écocides. La cible n° 4 intimait les gouvernements à prendre des mesures « pour assurer une production et une consommation durables ». Mais les pays, ceux d’Europe singulièrement, « restent ancrés sur leurs vieux modèles », conclut le chercheur, lesquels continuent d’exercer une pression insoutenable sur le tissu vivant de la planète.
Longtemps, on aura tenté de contourner le problème. La vogue de créer d’immenses réserves exclusives, en Afrique ou en Amérique latine, interdisant toute forme d’activités humaines au point d’empêcher celles de populations autochtones, n’a plus le vent en poupe. Le principe, émergé au début des années 1990, de donner une valeur financière à la nature pour mieux la défendre est en revanche toujours d’actualité. « On a pu voir, au cours du temps, plusieurs projets de marchandisation, portés par l’idée très libérale selon laquelle on ne réussira à conserver la biodiversité que si cela rapporte, ou au moins que si l’on estime qu’elle a de la valeur », explique Valérie Boisvert, chercheuse à la faculté des géosciences et de l’environnement de Lausanne, en Suisse. Une vision pragmatique, supposée, aussi, parler aux décideurs. « Les milieux de la conservation eux-mêmes se sont convaincus qu’il n’y avait que cela qui parlerait aux gens », poursuit la scientifique.

Le mirage de la financiarisation fait long feu

Prenant pour modèle le rapport Stern, qui, en 2007, donnait une évaluation chiffrée des coûts induits par le réchauffement climatique, une flopée d’études ont fleuri pour démontrer ceux qu’aura la disparition des abeilles ou encore des mangroves. Dans la foulée, étaient créés des instruments de marché de la biodiversité, soutenus par l’idée que la nature regorgeait de ressources, entre autres génétiques, exploitables par milliers. Cette conviction ne devait pas manquer d’allécher les industriels, singulièrement ceux du secteur pharmaceutique, et les rendre du même coup désireux de protéger ce capital vivant. « Le problème, reprend Valérie Boisvert, c’est que cela reste de l’ordre de l’imaginaire. Donner un prix à ce qui n’en a pas est toujours compliqué. Quand on parle de quelque chose de vital, de grand cycle biogéochimique, de la présence d’espèces sur terre qui ne sont pas du domaine du marchand, ça n’a pas beaucoup de chance d’évaluer monétairement. » De fait, le mirage a passé, d’autant plus que les industriels ont vite appris à synthétiser les molécules dont ils avaient besoin.
La question, cependant, continue de phagocyter les débats internationaux. Les problèmes éthiques qu’elle pose en matière d’accès et de partage des bénéfices, même limités, engendrés par l’exploitation de ces ressources génétiques, restent objet de conflits entre les pays dits du Nord et ceux dits du Sud. Schématiquement, ces derniers, qui ne disposent ni des mêmes forces industrielles, ni de la même recherche publique, mais qui abritent l’essentiel de la biodiversité mondiale, redoutent d’être, une fois de plus, les dindons de la farce. Un risque à conjurer d’autant plus vite qu’il contribue à ralentir, pour l’heure, les autres prises de décision.

jeudi 29 novembre 2018

Le président des ultrariches croit qu’il va pouvoir passer en force (Fabien Roussel)

Il n’y aura donc, vient de nous dire le Premier ministre, ni « coup de pouce » au Smic, ni suspension de la hausse de la taxe carbone.
Le président des ultrariches, muré dans son arrogance, croit toujours qu’il va pouvoir passer en force en laissant pourrir le mouvement de colère qu’a provoqué son action. Il doit recevoir un démenti cinglant.

 
Ce n’est pas un « coup de pouce » au salaire minimum, ni des réponses dilatoires sur la politique énergétique qu’attendent les millions de Français aujourd’hui mobilisés. C’est la justice sociale et fiscale.

Parce qu’il n’y aura pas de progrès écologique sans progrès social, il faut faire grandir l’exigence d’une augmentation de 200 euros net du Smic au 1er janvier 2019, afin d’entraîner l’augmentation des salaires et des pensions. Et ce sont d’autres d’autres choix budgétaires et fiscaux qui s’imposent, pour s’attaquer à ce que le capital coûte à la collectivité et financer ainsi une vraie transition écologique.
La journée de manifestation syndicale du 1er décembre sera un nouveau temps fort de la mobilisation populaire. Le Parti communiste français appelle à en faire un grand succès.
Fabien Roussel

mercredi 28 novembre 2018

Europe : Un séminaire à Lisbonne

La délégation du Parti communiste portugais et le groupe GUE-NGL du Parlement européen organisaient à Lisbonne, le 16 novembre, un séminaire “Droits, souveraineté, coopération, paix. Pour une Europe des travailleurs”, auquel étaient conviés des représentants d’Akel, PCE-Izquierda Unida, du PTB, et en présence de Jeronimo de Sousa, secrétaire général du PCP, qui a conclu les travaux.
Lydia Samarbakhsh est intervenue au nom du PCF. (Extraits)
Les partis politiques que nous représentons ici partagent l’essentiel de l’analyse des causes de la crise aux multiples dimensions que traversent les peuples d’Europe, et partagent aussi la volonté politique d’ouvrir des perspectives concrètes d’alternatives à la construction ultralibérale de l’Union européenne.
Pendant des décennies, toute alternative aura été étouffée. La violence des politiques austéritaires et autoritaires ont produit une forte régression sociale. Maastricht promettait une nouvelle « ère de prospérité ». Ce traité, rejeté par une partie des peuples consultés, a provoqué des dégâts profonds compromettant le développement même de nos pays. Le bilan du Traité de Lisbonne est sans appel : 30 millions de chômeurs, 25 % de la population européenne frappée par la pauvreté alors que l’UE représente un quart du PIB mondial.
L’explosion des inégalités nourrissent les colères qui prennent différentes formes d’expression dont aucune ne mène automatiquement à des processus d’élaboration d’une Europe sociale, solidaire et pacifique.
Nous ne voulons pas laisser réduire l’alternative, dans la confrontation qu’organisent entre eux, dans un contexte de crise de la social-démocratie, les néo- ou ultra-libéraux et les extrêmes droites ; ces dernières étant promptes à dévoyer et instrumentaliser les colères populaires.
Aucune Europe sociale ne saurait émerger des politiques qui ont mis à genoux le peuple grec, poussent à consacrer 2 % des PIB nationaux à la Défense, subjuguent nos pays à l’OTAN, attaquent les systèmes de retraite et services publics, mettent en concurrence les travailleurs et cautionnent un Salvini et sa politique libérale tout en pratiquant le chantage à la dette.
Mais il ne suffit pas de dresser ce constat pour convaincre qu’une alternative de progrès est possible. Des obstacles alimentent déception, renoncement ou sentiments d’impuissance. En France, les luttes et mouvements dans la santé, les transports, dans l’enseignement ou sur le Code du travail... n’ont pas encore réussi à faire « jonction » et ont parfois abouti à des revers en dépit d’un large soutien populaire. En revanche, des victoires ont été arrachées comme le vote des salariés lors du référendum patronal d’Air France au printemps dernier.
Le 17 novembre se déroulera une mobilisation inédite, celle des « gilets jaunes » regroupant diverses catégories sociales, méfiantes à l’égard des forces politiques et dont certaines franges sont infiltrées par l’extrême droite. Nous voulons aller à leur rencontre et porter l’exigence de rupture avec le cadre néolibéral actuel ; mettre en débat les moyens d’amorcer ce processus en se donnant pour objectif de mettre en échec, jusqu’à son abrogation, le Pacte de stabilité budgétaire européen.
Toute avancée significative vers cet objectif est de nature à contribuer à desserrer cet étau car il y a urgence à centrer le projet européen sur des priorités sociales qui permettent d’ouvrir la voie à un véritable co-développement entre peuples européens et impulser un nouveau modèle social européen. De ce point de vue, nous suivons avec grand intérêt les développements de la situation au Portugal, en Espagne, ou en Grèce ; des situations singulières dont nous tirons des enseignements pour des constructions politiques à vocation majoritaire sur la base d’objectifs communs à l’appui de mobilisations populaires.
Le PCF entend contribuer au développement des luttes nationales et européennes mais la bataille pour refonder l’UE passe par la réorientation radicale des politiques conduites en son nom. Les dimensions principales et constitutives d’une véritable rupture en faveur d’une Europe des travailleurs devraient promouvoir le plein emploi, de nouveaux droits pour les travailleurs, le salaire minimum, la protection sociale de haut niveau, la réduction du temps de travail, la sécurisation des parcours professionnels, la prévalence des droits fondamentaux sur les intérêts économiques, la lutte contre le dumping social contribuant à la paix et à la sécurité humaine collective.
Notre conception d’une « union de nations et peuples souverains, libres et associés, coopérants et solidaires », au lieu d’un fédéralisme au service du néolibéralisme et de la finance, appelle à réinvestir plus largement la question de la souveraineté populaire et de la souveraineté nationale dont les dénis et mépris ne sont plus supportables.
C’est ainsi que nous faisons de la réorientation du rôle et du fonctionnement de la BCE en plaçant son pouvoir de création monétaire au service du développement du progrès social et de la transition écologique, et la création d’un développement d’un Fonds européen social et écologique, comme le traduit l’interpellation de Patrick Le Hyaric auprès du président de la Commission européenne comme des étapes allant dans le sens d’une Europe des travailleurs.
A l’appui du rapport parlementaire de notre camarade Éric Bocquet, nous portons la volonté d’une lutte concertée contre l’optimisation, l’évasion et la fraude fiscale et une réévaluation de la fiscalité des multinationales afin que les peuples, les puissances publiques. retrouvent les moyens de leurs choix politiques, sociaux, économiques. Ce sont sur ces orientations et perspectives que nous entendons construire la bataille des européennes avec notre chef de file Ian Brossat.

mardi 27 novembre 2018

Se mobiliser aux prochaines élection

Se mobiliser aux prochaines élections
Tous les quatre ans des élections sont organisées chez les bailleurs sociaux afin d’élire les représentants des locataires au sein des Conseils d’Administration. En fin d’année 2018, que vos préférences se portent sur telles associations ou fédérations il sera indispensable et très simple d’exprimer un choix. Les locataires élus vous représenteront au sein des instances de votre bailleur, où sont abordées toutes les mesures touchants à vos conditions d’habitat et de cadre de vie.
INDECOSA-CGT vous rappelle l’importance de participer au vote afin de renforcer la légitimité de vos représentants.
Ceci dit, on va pas se mentir, nous préférerions que votre choix se porte sur INDECOSA-CGT.

lundi 26 novembre 2018

Distributions sur les marchés de Brignoud, le Touvet, et Crolles




Le samedi et dimanche novembre 2018 des militants communistes du Grésivaudan étaient présents sur le marchés de Brignoud, le Touvet et Crolles pour distribuer un tract sur ( les taxes explosent les multinationales se gavent, halte au racket) avec les propositions  du PCF.
En même temps étaient proposée la signature d'une pétition pour demander au gouvernement de revenir sur les hausses du prix du carburant et du fioul.
Certains communistes sont allés discuter avec les gilets jaunes sur le rond-point du Raffour à Crolles.

dimanche 25 novembre 2018

Un nouveau logo pour le PCF

Une étoile, un bourgeon, des cerises, la France, un humain… un symbole tout-en-un pour renouveler l’image du PCF.
En quête d’un regain de visibilité, le PCF a présenté vendredi soir son nouveau logo lors de la première journée de son 38econgrès qui se tient jusqu’à dimanche dans le Val-de-Marne. Tout un symbole, selon le sénateur Fabien Gay chargé de présenter le « le fruit d’un long travail entamé il y a un an ».  « Certains y verront l’étoile de notre idéal, d’autres une France ouverte sur le monde, accueillante envers les réfugiés qui fuient la guerre et la misère. D’autres un bourgeon qui montre que le communisme est une idée neuve mais aussi notre combat écologique, d’autres encore un point levé et même les cerises de la commune. Certains y verront enfin un humain debout, fier, les bras ouverts, fraternel pour symboliser notre signature : l’humain d’abord », décrit le jeune élu avant de conclure : « ce logo c’est tout ça à la fois, c’est ça le Parti communiste français ».  L’équipe de communication, dirigée par Julia Castanier, pour concevoir ce logo a « interrogé hors (des) murs » du PCF sur ce qui lui fait défaut. « Le PCF ne souffre pas d’une faiblesse de notoriété mais là où ça devient plus complexe c’est lorsqu’on interroge sur notre image. On nous dit pas assez fort, pas assez identifiable, pas assez visible et surtout pas assez moderne », analyse Fabien Gay.« Nous sommes tous convaincus de la modernité de notre combat, de la modernité du communisme, de son urgence même face à cette crise qui broie l’humain et détruit notre planète alors il n’appartient qu’à nous d’en faire la démonstration », pousuit-il. D’où l’ambition d‘être raccord niveau communication. Alors que la disparition de la faucille et du marteau avait suscité de nombreux débats au sein du PCF, « aujourd’hui nous sommes prêts, ajoute le sénateur de Seine-Saint-Denis, car tout nous invite à nous réinventer dans cette période où le paysage politique a été bouleversé, où la droite gouvernementale frappe les familles populaires et les classes moyennes et cajolent les ultra riches ».

samedi 24 novembre 2018

Introduction Congrès Ivry-sur-Seine - Pierre Laurent

Cher-es camarades, 
Bienvenue à notre, à votre congrès. Merci aux militant-es qui ont œuvré pour sa réussite, aux camarades du Val-de-Marne, aux élus communistes du département et à son président Christian Favier, merci à cette belle ville d’Ivry-sur-Seine et à son maire Philippe Bouyssou de nous accueillir dans cette commune si chère à notre coeur.  
Notre congrès, nous le voulions « extraordinaire ». 
Pas seulement parce qu’en juin 2017, quand j’en ai fait la proposition devant le Conseil national, je souhaitais que notre calendrier ordinaire soit bousculé. « Extraordinaire », parce que les évolutions du monde et de l’Europe le sont chaque jour un peu plus.
« Extraordinaire », parce que l’élection d’Emmanuel Macron accélérait subitement une recomposition politique dont nous mesurions les dangers  au lendemain d’un second tour piégé entre ce candidat de la haute finance et la cheffe du Front national.
« Extraordinaire » parce que l’amère frustration laissée par la campagne présidentielle chez les communistes,  ses conséquences sur nos résultats législatifs, bien que nos deux groupes parlementaires à l’AN et au Sénat soient confortés et constituent aujourd’hui un atout de taille,  risquaient d’handicaper notre capacité à faire face de manière offensive à cette situation si nous n’avions pas décidé de tout remettre à plat.

Il y a un an tout juste, nous nous donnions donc une feuille de route pour mener à bien cette ambition.  Un an de travail, de réflexions, de rendez-vous thématiques, de votes et de  débats sans concessions . Un an de luttes qui nous a vus nous dresser sans faille face aux attaques du pouvoir Macron.  Et au bout du compte, nous voilà , devant de  nouveaux choix pour affronter l’avenir.

Tout a confirmé le caractère « extraordinaire » de la situation. Oui, les questions posées au monde, à la société, à la France, à nous-mêmes, les communistes, sont plus exceptionnelles que d’habitude.
La planète brûle, le GIEC tire toutes les sonnettes d’alarme, les peuples souffrent, le capital multinational se gave, les GAFAM veulent diriger le monde, nous dicter nos vies, contrôler nos données. La  paix n’est plus un acquis mais une urgence. Le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie  et l’exclusion se banalisent à nouveau. 
Trump souffle sur toutes ces braises, affole le monde de ses provocations, et Macron l’invite, à parader en France le 14 juillet, puis le 11 novembre, évoque Pétain en « bon soldat », justifie un hommage honteux avant de se rétracter, jetant la confusion dans les repères historiques de notre peuple. 
Régressions et menaces pour l’avenir de l’humanité et la planète, montée des populismes et fascismes à nos portes, en Europe et outre atlantique, attaques brutales et concertées contre l’expression populaire et démocratique, nous vivons un inquiétant et incessant chaos politique. 
Ce monde d’inégalités extrêmes, ceux qui le font vivre de leur travail n’en supportent plus les injustices criantes, ni l’inefficacité et les gâchis grandissants. 
Les plus grandes fortunes se réunissent à Cannes pour étudier les meilleures ficelles de l’évasion fiscale ; et au large de la même côte, la Méditerranée se transforme en cimetière, l’Aquarius dérive dans le mépris et l’indifférence des autorités françaises et européennes.
Dans le pays éclate la colère des gilets jaunes contre le racket des taxes sur le carburant, qui rançonnent le pouvoir d’achat des salariés-automobilistes, et à quelques milliers de kilomètres, au Japon, le patron du groupe automobile Renault-Nissan est pris la main dans le sac d’une escroquerie massive à l’impôt, lui qui gagne en une année les salaires de vies entières de ses ouvriers et techniciens.
Le diesel, l’essence, le fioul domestique augmentent jusqu’à l’étranglement, mais les bus Macron circulent, la SNCF est attaquée dans ses fondements de service public. Et partout les salaires sont bloqués, les retraites sont attaquées par la hausse du pouvoir d’achat. Les profits du CAC 40 flambent et les cadeaux fiscaux au capital sont la règle. La loi du fric ne respecte rien, ni les humains, ni les urgences de la planète.

La dignité humaine est bafouée. Du berceau au cimetière, de l’école à l’hôpital, rien de ce qui fait la vie n’est censé échapper au diktat de la finance . Tout est marchandise : le travail, le corps humain, les valeurs morales, les sciences, la culture, le sport, la Justice… 

Le monde capitaliste va dans le mur. Jamais l’exigence d’un autre modèle productif, d’un nouveau mode de développement social de l’humanité, d’une refonte écologique et culturelle de la production et de la consommation ne s’est imposée avec une telle actualité. Jamais elle n’a pourtant été autant bafouée, réprimée par les logiques dominantes. Et dans les impasses du système, grandissent les lourdes tendances des réponses autoritaires, des extrêmes-droites identitaires, des populismes sans espoir. Ce monde est de plus en plus dangereux. 
Il place nos sociétés, notre pays  en situation de bascule permanente. 
D'un côté, des millions de gens s’interrogent, cherchent, à travailler et à vivre autrement, à inventer une autre société. L’exigence d’égalité, de respect de son travail, nourrit quantité de luttes sociales, les marches pour le climat se renforcent, les femmes revendiquent leur droit à sortir des logiques patriarcales et des violences qui leur sont faites, les luttes pour  un logement digne font irruption dans l’actualité.   

La colère explose comme à Marseille, ou à La Réunion,  devant le mépris et l’indifférence des autorités. Les initiatives de solidarité concrètes se multiplient, celle de nos élus qui, à Montreuil,  réquisitionnent des locaux laissés vides par l’État pour sortir des travailleurs migrants de l’habitat indigne, celle de médecins ou de restaurateurs qui offrent  des consultations ou des repas gratuits. Les ouvriers d’Ascoval, ou d’Arjo-Wiggins qui viennent de gagner après quatre ans de lutte le redémarrage de la production, fourmillent d’idées pour relancer l’industrie. 

La jeune coopérative Mobicoop voit le jour aujourd’hui pour inventer une alternative sociale et solidaire aux plate-formes de covoiturage. 
Oui, une autre société se cherche. Ces élans solidaires, ces initiatives, ces aspirations appellent les solutions démocratiques qui sont le cœur de notre projet communiste.
Mais combien aussi de colères populaires qui ne trouvent pas le chemin de luttes positives s’abîment dans ces accès de colère, dans des  radicalités sans débouché, jetant parfois mêmes les uns contre les autres, comme on le voit dans certains incidents sur les barrages des gilets jaunes, comme y pousse aussi parfois le patronat quand il oppose à l’entreprise les salariés dans un referendum s’apparentant à un chantage à l’emploi. 
Les forces libérales, l’idéologie individualisante du macronisme, les managements patronaux s’accommodent d’ailleurs fort bien de ces divisions nourries par les impasses de leurs propres réponses politiques.    
Dans son dernier recueil, le poète franco-marocain Abdellatif Laâbi écrit : « De nos jours, on ne s'interroge plus/ on s'exclame ». 
C'est en effet un des plateaux de la bascule. 
Mais il y a alors deux côtés pour retomber de la bascule. Et c’est notre choix d’être une force qui contribue par sa proximité, son sens populaire, ses propositions, son attitude, ses actes, son savoir-faire rassembleur à faire pencher la bascule du côté de la démocratie et de solidarité, plutôt que de la violence et de la division, comme sait si bien le faire l’extrême-droite. 

Les politiques libérales ne s'opposent pas aux réponses populistes ou d'extrême droite, elles se nourrissent les unes et les autres. Pour sortir de ce dangereux dilemme, dans lequel se trouve aujourd’hui enfermés nombre de peuples européens, c’est à construire un chemin de luttes pour l’humain d’abord que nous voulons être utiles. Un chemin de réappropriation sociale des richesses créées par le travail humain, un chemin de démocratie renouvelée, réinventée qui permette à chacun de reconquérir le pouvoir de décider, pour sa propre vie, pour les choix du pays, pour la planète entière. 
Tout aujourd’hui va très vite, tout est chahuté, questionné  de manière inédite : l'état de la société, des clivages de classe, l’avenir de la planète, le paysage politique, la nature des nouvelles forces en présence, la gauche, les conditions de construction d’une nouvelle majorité politique de changement à partir de cette situation…
Nous vivons en direct ces accélérations politiques depuis l’élection d’Emmanuel Macron. 
Nous savions que la politique du Président de la République tournerait très vite le dos aux attentes qu’elle avait suscitées. Parce que son logiciel reste celui du service des grands intérêts capitalistes.  Ce cap a été poursuivi à l’excès comme jamais. Le Président des riches et des premiers de cordée a très vite jeté le masque avec une arrogance qu’il fait mine aujourd’hui de modérer en parlant de changement de méthode.    
Mais rien ne change en vérité. 
Beaucoup de ceux qui avaient vu en Macron une issue possible à la crise profonde de la politique se détournent aujourd’hui de lui. Nous sommes entrés en quelque mois seulement   dans une nouvelle étape du combat politique. C’est à partir de ce que cherche la société dans cette étape nouvelle, que nous devons nous déterminer, nous exprimer avec nos propositions. 
Ces évolutions, nous ne faisons pas que les constater ; nous y avons contribué. 
Nos mobilisations, aux côtés de beaucoup d’autres, contre les ordonnances et  la casse du code du travail, dans tous les combats aux côtés des salariés d’Alstom, de Carrefour, des Buts, et de bien d’autres, notre engagement actif aux côtés des cheminots contre la déréglementation du service public ferroviaire, notre tour de France des  hôpitaux et des ephad  avec nos parlementaires,  notre campagne au sein de l’appel de Grigny pour des mesures d’urgence pour les quartiers populaires, notre bataille contre l’asphyxie et la mise sous tutelle des communes, le rassemblement des Hauts de France pour l’égalité des territoires, les multiples batailles animées sur tout le territoire et par nos parlementaires…. ont tous à leur manière participé à révéler la dimension de classe de la politique d’Emmanuel Macron et de son exécutif.

L’affaire Benalla cet été a cristallisé elle aussi le rejet d’un pouvoir qui se croit tout permis, au dessus du peuple et du contrôle démocratique du Parlement. Elle a stoppé l’offensive macroniste pour réviser la Constitution. Notre serment du Jeu de Paume en juillet alors que Macron lançait son offensive devant le congrès à Versailles a été très utile.
Autre difficulté du pouvoir : la défiance des maires est maintenant maximum. Tout cela nous donne des atouts supplémentaires pour empêcher la révision monarchique de la République et de nos institutions à laquelle le président n’a pas renoncé. 
La mobilisation démocratique sur ce terrain sera un des  enjeux majeurs dans les mois qui nous séparent de toute la séquence des élections locales à partir de 2020.  Cette bataille commence maintenant. Elle est même engagée.
Ainsi, dans toutes les batailles, nous sommes confrontés à ce défi politique. Comment transformer la défiance, la colère, l’exaspération  grandissantes en une exigence de changements politiques touchant aux logiques de prédation et d’autoritarisme capitalistes. Nous voulons ouvrir le chemin d’une alternative à la politique Macron en France, qui ne soit pas le chemin de peur, de guerre sociale et de division du Rassemblement national de Marine Le Pen ou de la droite de Laurent Wauquiez mais le chemin d’une autre organisation des rapports humains, sociaux et démocratiques. 
Comment engager cette voie nouvelle, comment en trouver les chemins, comment en trouver la force ? Voilà notre question. 

Tel que que nous le concevons, le communisme est une immense mise en mouvement de la démocratie, en quelque sorte une démocratisation de la démocratie, qui doit permettre progressivement aux femmes et aux hommes, aux salariés, aux travailleurs de toutes conditions, aux citoyennes et citoyens, dans tous les domaines de leur vie sociale et personnelle, au travail et dans la cité, de se dégager de toutes les formes de dominations, d’aliénations ; de s’emparer des lieux de pouvoir, de les maîtriser et d’en créer de nouveaux pour créer du commun. 

Qui décide comment travailler, au service de quels objectifs, dans l'intérêt de qui ? Qui décide comment produire, consommer, faire société dans la ville et sur tout le territoire ? Comment s'émanciper individuellement dans la solidarité du développement de tous ? Et comment restaurer cette « convivialité » sans laquelle la société se disloque en millions de vies dispersées…
Chacune de ces questions a droit à une réponse démocratique à mille lieues de la confiscation et de l'opacité des pouvoirs tels qu’ils s’exercent de nos jours. De nouvelles formes de démocratie et d'appropriation sociale, participatives, coopératives, délibératives, doivent étendre considérablement le champ actuel des pouvoirs populaires. 
Le communisme est pour nous le mouvement de cette émancipation, un mouvement de conquêtes démocratiques, un processus de mise en commun des capacités humaines et des ressources naturelles démocratiquement décidée, progressivement construite, fraternellement consentie et sans cesse renouvelée.
Il y a dans les bouillonnements de la société d’aujourd’hui des  « présuppositions » comme le disait Karl Marx ou des « futurs présents » comme les nomment Lucien Sève . Nous voulons les appuyer en libérant la société de ce qui les entravent et en changeant pour cela les rapports sociaux de domination.
La visée du Parti communiste touche donc à l’extension continue de ces potentiels d’émancipation, pour les droits humains, pour la mise en commun  d’un progrès social, humain, solidaire, écologique pour tous, pour  la liberté féministe, le refus de tout racisme, la maîtrise partagée des richesses, des pouvoirs et des savoirs et le droit à la paix. 
Rendre possible le chemin de ces transformations, c’est cela notre stratégie, un chemin de luttes permanent, où l’appropriation populaire et consciente la plus large possible à chaque étape des transformations nécessaires est la clé de tout. 
C’est ainsi que nous concevons le rôle du Parti communiste, au service de la construction permanente et toujours renouvelée de ces rassemblements transformateurs. Nous n’éclairons pas le mouvement populaire au sens où il faudrait le guider, nous éclairons ensemble, avec les citoyens, les travailleurs eux-mêmes acteurs des changements, les chemins de transformations possibles, avec nos propositions et nos analyses, sur les possibles comme sur les obstacles à lever, avec aussi la créativité populaire, syndicale, associative, citoyenne dont il nous faut sans cesse être à l’écoute.  
Notre organisation peut appuyer, donner sens, faire s’épauler une multiplicité de luttes, de mouvements et d’initiatives, sur des terrains très divers, menées dans l’intérêt de l’immense majorité de la population pour des conquêtes citoyennes, des réformes de portée révolutionnaires et l’élargissement des droits. Et nos campagnes politiques fécondent ce mouvement en semant des idées nouvelles. 
Nous avons donc à cœur de rassembler, c’est la marque indélébile du mouvement communiste. Et notre effort de rassemblement concerne à tout moment, et les forces politiques, et tout le corps social, intellectuel citoyen, sociétal. 
C’est avec cet esprit de conquête et d’ouverture, que nous devons nous  diriger vers un nouveau siècle communiste en 2020. 
Nous avons besoin d’être un parti de mouvement, un parti d’initiatives populaires autonomes, un parti de culture et d’éducation populaires, un parti de conquête citoyenne qui permette au peuple de gagner des positions de pouvoir dans la société, dans les institutions, au travail et dans la cité. Un parti qui met l’union, le rassemblement devant les intérêts partisans et l’égo de ses responsables.
Notre organisation doit tout à la fois mener de grandes campagnes nationales et permettre d’initier,  de faire grandir, de faire converger une multitude d’initiatives politiques décentralisées. Ce qui était difficile à concevoir hier, est aujourd’hui à notre portée si nous transformons notre mode de vie, nos règles et notre structuration en nous appuyant à la fois sur les engagements militants de terrain, sur les aspirations participatives et sur les outils numériques qui peuvent instantanément les mettre en relation. 
Notre structuration locale est un atout essentiel. Elle permet aux communistes d’être ancrés dans les réalités quand tant d’autres décrochent de ces réalités. Non seulement nous ne voulons pas y renoncer mais nous voulons étendre encore ces réseaux militants locaux, aussi bien dans les cités populaires que  les lieux de travail. Et nous voulons leur donner encore plus d’autonomie, en faire de véritables creusets d’initiatives. 
Nous voulons pour cela mettre en permanence en direct tous nos adhérent-es, toutes nos structures de proximité, tous nos réseaux nationaux et transversaux d’activité et toutes celles et ceux qui dans la société veulent agir ou dialoguer avec nous. 
C’est avec cet objectif que nous avons lancé le 5 novembre la nouvelle plateforme du parti « L’humain d’abord ». Elle donnera d’ailleurs à voir, dès le lendemain du congrès, l’ensemble des nouveaux éléments de communication et la nouvelle identification visuelle du parti qui vous sera présentée aujourd’hui en fin de journée. 
C’est avec cette démarche d’ensemble, conquérante et rassembleuse, que nous allons aborder les échéances électorales à venir. J’ai dit un mot des échéances locales de 2020 et 2021, essentielles à mes yeux et dont notre congrès doit donner le signal de préparation sans attendre. 
C’est évidemment le cas de l’élection européenne du 26 mai 2019, la première élection nationale depuis l’élection de Macron, que nous avons lancé avec notre chef de file Ian Brossat. 
Ce serait plus que jamais une folie dans ce monde que de laisser le destin de l’Europe se jouer entre les forces libérales et les forces nationalistes et xénophobes : Macron ou Salvini, Macron ou Le Pen, c’est de toute façon le piège pour les peuples. 
Le texte que nous allons discuter durant ces deux jours aborde, après beaucoup de discussions, avec clarté ces enjeux : non aux logiques destructrices des traités, oui à la refondation d’une Europe de la  solidarité, voilà le cap clair sur lequel nous avançons avec la volonté d’ouvrir dans la lutte à chaque fois que nécessaire toutes les brèches possibles. Nous tendons la main à toutes les forces disponibles et du même pas nous avançons. Car le 26 mai c’est demain. Là aussi le congrès est notre signal d’entrée en campagne pour tous les communistes, unis et offensifs !

Cher-es camarades,

Notre congrès a mobilisé durant un an l’énergie et les intelligences de dizaines de milliers de communistes. 
Il a , c’est vrai, avancé par a-coups successifs, et pas toujours dans la sérénité.
Il a intéressé mais aussi inquiété beaucoup de communistes, leurs faisant craindre pour notre unité tant les débats ont été parfois rudes, et les pratiques inhabituelles. Le moment est venu de recoller les morceaux et, avec ce congrès, de redonner sens à ces étapes successives pour y voir clair. 

Nous avons vécu une année de travail intense, avec nos chantiers, nos assises et conventions sur le progrès social, le numérique, l’écologie, la culture, des travaux très riches et parfois sous-estimés.
Nous avons à la rentrée voté pour le choix de la base commune avec un message fort  de changements nécessaires pour mieux affirmer le Parti communiste et conjurer le risque de son effacement.
Et, enfin, nous venons de vivre ces dernières semaines un travail intense sur le texte du Manifeste, pour  l’enrichir profondément jusqu’à en écrire au final une nouvelle version que vous allez sous les yeux. Je me réjouis que beaucoup de nos innovations, laissées temporairement de côté lors du vote de la base commune, sont réintroduites dans le texte. Les questions qui faisaient le plus débat sur le bilan, la stratégie, l’Europe, la situation internationale, la conception du Parti  sont éclaircies et considérablement enrichies. Rien n’est donc effacé mais tout est là rassemblé dans une nouvelle cohérence que chacun jugera dans notre discussion. Pour ma part, je veux saluer les communistes, les animateurs-trices de notre parti  qui ont toujours cherché à avancer dans ces moments de débats avec esprit d’unité et de responsabilité. C’est un gage essentiel pour l’avenir.
Enfin, permettez moi de dire un mot sur la direction,, et le changement de secrétaire national qui vous sera proposé par la commission des candidatures avec la liste qu’elle construit. 
Pour mettre en oeuvre nos choix avec efficacité, pour poursuivre les débats qu’appelleront leur mise en oeuvre dans  les temps mouvementés que nous allons traverser, nous aurons besoin d’une direction nous rassemblant toutes et tous, une direction collective unie et solide. Nous allons sortir du congrès avec un texte amendé qui sera notre mandat commun. Le faire vivre va  demander détermination , débat et créativité, et évaluation permanente. Le collectif de direction, avec la diversité qui va le constituer, sera essentiel pour affronter les enjeux qui sont devant nous. 
J’ai beaucoup parlé avec Fabien ces dernières semaines, beaucoup écouté et consulté. Le choix que j’ai proposé lundi dans l’Humanité à l’adresse de la commission des candidatures, j’y ai beaucoup réfléchi avec le souci qui a été toujours été le mien de l’avenir du Parti. Oui, je crois qu’additionner nos forces et nos personnalités est le bon chemin pour unir le Parti. 
Nous allons élire un nouveau secrétaire national, Fabien Roussel. Fabien aura tout mon soutien pour réussir. Nous ne voulons ni d’une direction que refait le match en permanence, ni d’une direction godillot. 
Nous voulons une direction de tout le parti, avec tout le monde pour être unis et inventifs dans les batailles à venir.
Pour ma part, je m’investirai à fond dans la responsabilité nouvelle qui va m’être confiée à la présidence du Conseil national si celui-ci confirme la suggestion que j’ai faite à Fabien et qu’a retenue dans son compte-rendu  la commission des candidatures. 
J’ai toujours dit trois choses à ce propos dont je ne me départis pas : 1) ce qui compte pour moi, c’est d’abord l’orientation adoptée ; 2) une bonne direction, c’est un collectif de direction, surtout au Parti communiste ; il aura besoin pour être solide d’expérience et de renouvellement. 3) le secrétaire national n’est pas une question taboue si nous veillons aux deux premières questions.  J’ai tiré pour ma part les conclusions d’un débat qui risquait de nous cliver,  d’autant que je proposais moi-même de préparer un changement rapide dans les 2 ans de secrétaire national. 
Le renouvellement est un bon signal que nous envoyons, conforme à ce que nous voulons faire pour notre parti. Et ce signal est d’autant plus fort qu(‘il s’accompagne du rassemblement de nos forces auquel j’entends pleinement contribuer.
Oui, mesdames et messieurs les journalistes, mesdames et messieurs les commentateurs de la vie politique, nous ne sommes pas un parti comme les autres. Le débat chez nous n’est pas une guerre de chefs, les egos ne devancent pas l’intérêt général. C’est ce qui unit parce que nous sommes le parti des humbles, des modestes qui savent que divisés ils ne peuvent rien gagner. 
Fabien a forgé son militantisme dans les terres ouvrières du Nord. Moi à Belleville, sur les terres de la Commune de Paris. Nous savons l’un et l’autre la valeur de la solidarité ouvrière. Ceux qui croient pouvoir nous diviser seront déçus.  Vous pouvez compter sur moi pour cela.
Je voudrais pour terminer remercier tous les communistes, tout ce que vous m’avez apporté en huit années de secrétariat national depuis que Marie-George Buffet a choisi en 2010 avec la direction de l’époque de me confier cette responsabilité. 
Chacune assume une telle responsabilité avec la personnalité qui est la sienne. 
Je l’ai fait avec la passion du débat, du raisonnement, de la confrontation des idées, dans le respect et l ’écoute des autres.  Je me suis plu à rester moi-même quand les médias voudraient tant nous formater et formater la politique. 
C’est vrai, je crois plus à la dignité de la politique qu’à la politique du spectacle, et ce fut parfois un de mes talons d’Achille. Mais je serai là demain aux côtés de Fabien et de vous tous, la sincérité de mon engagement, de notre engagement intacte. Et face au cynisme des puissants, c’est là notre force. Ne l’oublions jamais.
Voilà, cher-es camarades, bon travail à tous, bon congrès, et bon courage à nous pour tous nos combats  à venir!