mercredi 31 janvier 2024

« Décevant », « réactionnaire » : après une déclaration de politique générale marquée à droite, Gabriel Attal peine à convaincre

Pour les agriculteurs de l’A7, « un discours décevant »Sur les points de blocage de l’A7, les agriculteurs ne se satisfont pas des propositions de Gabriel Attal lors de sa déclaration de politique générale. 

« Un discours fleuve, assez séduisant pour la société toute entière mais également pour l’agriculture », ironise le président de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes, Michel Joux, sur BFMTV.

Selon lui, le discours du Premier ministre ne laisse pas transparaître une réelle reconnaissance du travail bien accompli des agriculteurs français et dénonce un État qui n’est pas à la hauteur de l’enjeu. « Je ne suis pas sûr que ce discours suffise à lever les barrages », a-t-il averti. 

Brossat et le logement : retour sur le discours de politique générale d'Attal

Le sénateur communiste Ian Brossat, s’étonne de voir Gabriel Attal favorable à la réquisition de bureaux vides, alors qu’ « Il y a quelques jours, Sylvain Maillard, député de la majorité s’opposait à la réquisition des bâtiments vides. » Le sénateur propose donc à la majorité de voter sa proposition de loi, relative à l’évolution du droit de réquisitions de biens immobiliers en zone tendue.

Sur X (ex-Twitter), le sénateur affirme : « Gabriel Attal, pas de cap, mais déjà un bilan. »

Boris Vallaud au gouvernement : « Vous défendez la France du rond-point des Champs-Élysées ! »

« Nous connaissons désormais votre projet, c’est celui du président de la République, libéral et conservateur, la cohabitation assumée avec la droite dont vous conduisez désormais la politique », a dénoncé Boris Vallaud, député PS de la 3e circonscription des Landes, en réaction au discours de politique général du Premier ministre.
Plutôt qu’une politique d’austérité, le socialiste a assuré que son parti défend pour sa part « la valeur du travail » et la « France des ronds-points et des sous-préfectures ».

17h20

Un « discours réactionnaire » selon Jean-Luc Mélenchon

En réaction à la déclaration de politique générale de Gabriel Attal devant le Parlement, Jean-Luc Mélenchon dénonce sur X (ex-Twitter) « le discours le plus réactionnaire depuis un siècle » : « Attal est très mécontent car le peuple refuse d’admettre qu’il vit au paradis. Il punit durement les ingrats : suppression du SMIC, travail gratuit obligatoire pour le RSA… » Selon l’ancien chef de file LFI, « Attal veut généraliser de forcer le libéralisme économique qui a déjà détruit l’industrie, l’agriculture, la santé, l’éducation ».

17h12

« Un mix entre le libéralisme de Thatcher et le militarisme des anciennes dictatures de l’est »

À l’Assemblée nationale, l’écologiste Sandra Regol réagit auprès de l’Humanité au discours de politique générale de Gabriel Attal : « C’est un mix entre le libéralisme de Thatcher et le militarisme des anciennes dictatures de l’est », sanctionne-t-elle, en référence notamment à la poursuite promise de la casse du droit du travail, ainsi que des réformes autoritaires sanctionnant les jeunes et leurs parents. « Je n’attendais rien et c’est encore pire en termes de guerre aux pauvres, de mépris des classes moyennes en voie de paupérisation, de déni des réalités sociale et environnementale… »

17h04

Fabien Roussel craint un appauvrissement de la France

« Rien pour les travailleurs, rien pour les agriculteurs, rien pour les services publics, rien pour alléger nos factures. » Suite au discours de Gabriel Attal, Fabien Roussel (PCF) a entendu « Thatcher ». Entre la suppression de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) et la fin de la loi SRU, obligeant les communes à avoir 25 % de logements sociaux, le député communiste du Nord craint de voir « Gabriel Thatcher » tiers-mondiser la France.

« C’est le discours d’un premier Ministre, très très à droite », a-t-il affirmé au micro de BFMTV. Sur X (ex-Twitter), Fabien Roussel assure : « Être né en 1989 et prononcer un discours qui sent la naphtaline. Des annonces d’une grande violence sociale pour les plus faibles, au chômage ou au travail. Une feuille de route que nous combattrons à l’Assemblée et dans les luttes. »



Grenoble. La répression ne faiblit pas en Iran


 

Samedi 27 janvier, rue Félix Poulat à Grenoble, des militants se sont retrouvés pour dénoncer publiquement l’exécution récente de deux Iraniens et la répression sanguinaire qui s’abat sur le peuple iranien.

Une militante iranienne a prononcé la déclaration que l’on trouvera ci-après :

Le régime islamique en Iran a une fois de plus exécuté de manière brutale et inhumaine deux citoyens iraniens, Mohammad Ghobadlou, âgé de seulement 23 ans, et Farhad Salimi, âgé de 47 ans. Malgré l’annulation de leurs peines par la Cour suprême, ces vies précieuses ont été sacrifiées sur l’autel de la corruption et de la criminalité de juges sans scrupules. Ces bourreaux, indifférents aux conséquences dévastatrices de leur injustice flagrante, ont préféré verser le sang innocent pour soutenir leur régime détestable.
Ce n’est pas un incident isolé et ce ne sera pas le dernier tant que le monde restera silencieux. Depuis sa création, ce régime a marqué son existence honteuse par des exécutions publiques, commençant sur les toits de l’école Refah et les exécutions de masse pendant les années 1980, envoyant des milliers de vies à la potence. À maintes reprises, la communauté mondiale a été témoin des soulèvements courageux du peuple iranien, luttant pour la justice et la libération de l’emprise de la tyrannie religieuse. Dans le dernier chapitre de cette lutte, le monde a entendu notre cri au nom de la Femme, de la Vie et de la Liberté. Pourtant, à chaque fois, face à la volonté collective des Iraniens, la réponse internationale a été celle de la passivité et de la complicité avec les bourreaux, amenant les Iraniens à se demander si les droits de l’homme ne sont qu’un outil manipulateur et politique pour les gouvernements.

Le peuple d’Iran, cependant, refusent de supporter cette situation plus longtemps. Actuellement, des femmes courageuses emprisonnées dans la prison d’Evin à Téhéran, leaders dans la quête de justice, ont utilisé leurs dernières ressources dans une grève de la faim. Elles protestent contre l’exécution de leurs concitoyens et toutes les formes de meurtre sanctionnées par l’État. Des femmes et des hommes intègres, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de la prison, ont rejoint cette action collective. Le monde doit entendre cette voix retentissante, et nous nous engageons à nous assurer qu’elle parvienne aux oreilles des politiciens et des citoyens du monde entier.

Que demandons-nous ?

1. Nous appelons les gouvernements du monde entier à exercer une pression sur le régime pour qu’il mette immédiatement fin à ces condamnations à mort inhumaines et injustes en Iran, en commençant par l’expulsion de leurs ambassadeurs et associés.

3. Nous exigeons que les dirigeants mondiaux imposent des sanctions à Ali Khamenei, Ebrahim Raisi, Gholamhossein Mohseni Ejei et aux juges responsables de ces condamnations à mort, ainsi qu’à d’autres auteurs de violations des droits de l’homme en Iran, et qu’ils leur interdisent, ainsi qu’à leurs proches, d’entrer dans les pays libres.

4. Nous pétitionnons l’Union européenne et tous les États démocratiques pour qu’ils désignent le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) comme une organisation terroriste, reflétant sa véritable nature.

5. En tant que Mme Al Nashif, la haute commissaire des Nations unies aux droits de l’homme se prépare à sa visite en Iran, nous l’implorons soit d’annuler ce voyage, soit de l’utiliser comme une occasion de se tenir aux côtés des femmes courageuses d’Iran en rejetant le port obligatoire du hijab. Plutôt que de dialoguer avec les responsables du régime, nous l’exhortons à visiter les prisons iraniennes et à écouter les voix des prisonniers de conscience.

Nous, les militants civils en dehors de l’Iran, exprimons notre solidarité et notre empathie les plus profondes envers les familles en deuil, en particulier celles de Mohammad Ghobadlou et Farhad Salimi. Nous réaffirmons notre engagement indéfectible à lutter contre l’injustice. Nous exprimons notre soutien aux femmes courageuses et consciencieuses de la prison d’Evin et à tous les militants participant à la grève de la faim, promettant de persister jusqu’à ce que les auteurs et les commandants de ces atrocités soient traduits en justice, que la chute du régime soit réalisée et que la liberté et la démocratie soient établies en Iran.

Nous n’oublierons jamais ni ne pardonnerons à ceux qui ont tué les enfants d’Iran.

mardi 30 janvier 2024

Taxis : opérations escargots dans toute la France contre la convention de la Cnam sur le transport des patients

Des chauffeurs de taxi prévoient de mener une opération escargot lundi 29 janvier dans plusieurs villes de France, a rapporté dimanche le réseau France Bleu. 

Quatre organisations syndicales de taxis ont
appelé, ce lundi 29 janvier, à une mobilisation nationale « reconductible », qui se traduira par des blocages de plusieurs axes majeurs dans différentes villes de France, notamment à Paris, Lyon, Marseille et Bordeaux. Au cœur des revendications syndicales : la renégociation avec l’Assurance maladie (Cnam) des conditions de rémunération du transport des patients. La convention proposée par la Cnam avait en effet été jugée désavantageuse par leurs représentants, qui redoutent d’êtres contraints d’appliquer des remises additionnelles sur leurs tarifs et de pratiquer le covoiturage de patients.

En Île-de-France, une opération escargot a ainsi été lancée tôt dans la matinée sur l’A13 en direction de la Porte d’Auteuil sur le boulevard périphérique. Dans les Bouches-du-Rhône, des taxis ont également mené deux opérations de blocage lundi matin : un cortège en direction de la préfecture dans le centre de Marseille et un autre sur l’autoroute A8 près d’Aix-en-Provence.

Tarification inacceptable et heures interminables

« La Caisse d’assurance maladie a décidé de nous imposer des tarifs sans négociation », a déclaré à l’AFP Céline Puech, qui travaille comme taxi (médical et classique) à Marseille, ajoutant : « On veut un retour à la table de négociation, on ne peut accepter cette tarification. Les taxis ont beaucoup de charges, on fait des heures interminables. On est très en colère et notre mouvement est reconductible. »

Dans le sillage des agriculteurs, des centaines de conducteurs de taxis de Nouvelle-Aquitaine ont ainsi décidé à leur tour de mener une opération escargot à partir de 6 h 30 afin de bloquer la ceinture périphérique qui contourne le centre-ville de Bordeaux. Cet axe névralgique reliant Paris à l’Espagne est emprunté par 85 000 à 140 000 véhicules par jour, dont 6 000 à 18 000 poids lourds. « On ne lâchera rien, on va aller jusqu’au bout pour revenir sur de bonnes bases », a déclaré à l’AFP Éric Roulière-Laumonier, président du Syndicat des taxis de Bordeaux Métropole et de la Gironde (STBMG), qui prévoit, à l’issue de cette opération escargot, d’organiser un rassemblement devant la préfecture de la Gironde.

Ces manifestations interviennent un peu plus d’un mois après une première mobilisation nationale, le 11 décembre 2023, qui avait donné lieu à de nombreux rassemblements dans toute la France, notamment à Paris, Toulouse, Bordeaux, Marseille, Avignon ou Lille, en protestation contre la mutualisation des trajets des patients médicalisés, qui les obligera à prendre plusieurs malades par course. Inscrite dans l’article 30 de la nouvelle loi de finance de la Sécurité sociale, adoptée le 4 décembre dernier, cette mesure vise à réduire le coût des trajets sur le budget de la Sécurité sociale, à hauteur de 100 millions d’euros par an entre 2025 et 2027, tout en prônant un objectif écologique de baisse de la pollution.

Les transports médicaux ont représenté des remboursements de près de 5,5 milliards d’euros en 2022, et 65 millions de trajets ont été réalisés sur l’année pour les seuls taxis et véhicules sanitaires légers (VSL), selon les chiffres mis en avant par les auteurs du texte de loi et relayés par l’AFP.

lundi 29 janvier 2024

Voici nos 6 propositions pour soutenir nos agricultrices et nos agriculteurs :
























 

CAC 40 : LVMH signe un nouveau record avec 15,2 milliards de profits


Le numéro un mondial du luxe LVMH, détenteur des marques Louis Vuitton et Dior, a de nouveau annoncé des résultats records. Avec 86,2 milliards d’euros de ventes en 2023, ses profits, stratosphériques, s’élèvent à 15,2 milliards de bénéfices nets, en hausse de 8 % par rapport à l’exercice précédent. La promesse d’une montagne de dividendes pour ses actionnaires, à commencer par Bernard Arnault lui-même et sa famille, qui détiennent 48 % du capital.

À la rituelle salve annuelle de résultats du CAC 40, LVMH ouvre le bal. Avec des chiffres vertigineux, qui signent un nouveau record pour le numéro un mondial du luxe, détenteur, entre autres, des marques Louis Vuitton, Dior, Tiffany & Co. ou Moët & Chandon. Avec 86,2 milliards d’euros de ventes en 2023 (+9 %), ses profits, stratosphériques, s’élèvent ainsi 15,2 milliards de bénéfices nets, en hausse de 8 % par rapport à l’exercice précédent.

Alors que le secteur du luxe accuse un ralentissement en Europe et aux États-Unis, le groupe affiche donc des records en chaîne et affiche des prévisions très optimistes. « Pour 2024, on devrait poursuivre la croissance engagée en 2023 », soit une marge opérationnelle courante de 26,5 %, a ainsi assuré le PDG du groupe Bernard Arnault, lors de la présentation des résultats, en saluant « une excellente année ».

Au cœur des ventes, la division mode et maroquinerie du groupe (Louis Vuitton, Dior, Celine, Fendi…) affiche une progression de 9 % pour atteindre 42,2 milliards d’euros. La distribution sélective fait par ailleurs un bond de 20 % à 17,9 milliards d’euros de ventes, notamment grâce à « une performance remarquable » de l’enseigne de parfumerie Sephora« qui a réussi à dépasser toutes nos prévisions », s’est réjoui Bernard Arnault.

Deux de ses fils vont intégrer le conseil d’administration

Dans un contexte où l’inflation pèse depuis plusieurs mois sur le budget d’une grande partie de la population, la montagne de dividendes que les actionnaires du groupe s’apprêtent de nouveau à empocher ne manquera pas, de nouveau, de créer cette impression d’un monde parallèle, déconnecté des réalités quotidiennes. Le montant de 13 euros par action sera à cet égard annoncé lors de l’assemblée générale du groupe, prévue le 18 avril prochain. Des généreux dividendes auxquels s’ajouteront pour les actionnaires la moitié des bénéfices, soit 7 à 8 milliards d’euros. Bernard Arnault, qui détient avec sa famille 48 % du capital et 64 % des droits de vote, en empochera la moitié.

La dimension familiale du groupe doit par ailleurs se renforcer avec l’annonce, à l’occasion de la publication de ces résultats, de l’entrée prochaine de deux fils de Bernard Arnault, Alexandre, 31 ans, et Frédéric, 29 ans, au conseil d’administration de LVMH. Ils y rejoindront les deux aînés du milliardaire, Antoine et Delphine.

Israël-Palestine: Le PCF salue la décision historique de la CIJ

Cette décision est historique car, pour la première fois, le gouvernement d’extrême-droite israélien et les responsables de l’armée israélienne sont rendues comptables de leurs actes devant la justice internationale et soumis aux décisions contraignantes rendues par cette dernière. La présidente de la CIJ souligne les traumatismes importants infligés à la « majorité de la population » de Gaza citant les représentants de l’UNRWA. Elle rappelle que nul Etat n’est au-dessus du droit international et que « toutes les parties prenantes dans la bande de Gaza sont liées au droit international ». 

La CIJ exige que l’Etat d’Israël prenne les mesures nécessaires pour « prévenir toute incitation au génocide » et rappelle que le peuple palestinien doit être protégé. L’Etat d’Israël devra produire d’ici un mois devant la cour les mesures prises dans ce sens. La cour exige également la libération immédiate et inconditionnelle des otages retenus par le Hamas dans la bande de Gaza et l’apport d’une aide humanitaire immédiate.

Cette décision ouvre la voie à un processus au terme duquel les dirigeants israéliens actuels et ceux de l’organisation terroriste du Hamas devront répondre de leurs crimes devant la justice internationale.

La France, les États-Unis et la communauté internationale doivent tout mettre en œuvre pour que le gouvernement israélien se conforme à cette décision de justice. La France doit prendre l’initiative d’une résolution de l’ONU pour la faire respecter concrètement.

Avec les États qui s’y montreront disposés, la France doit faire monter la pression sur le gouvernement israélien pour le contraindre à un cessez-le-feu immédiat et permanent, pour l’ouverture d’un processus menant à une solution politique juste et durable. Elle doit et peut agir auprès de l’UE pour la suspension de l’accord d’association liant cette dernière à l’État d’Israël et reconnaître l’État de Palestine comme premier pas vers une solution à deux États. La levée du blocus de Gaza, l'arrêt de la colonisation et la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens font partie nécessairement de la perspective de paix autour de laquelle il est indispensable que soit convoquée une conférence internationale.

Le PCF réaffirme sa solidarité avec le député communiste israélien Ofer Cassif, menacé de destitution de la Knesset pour avoir soutenu l’initiative de l’Afrique du Sud auprès de la CIJ. Le respect de la décision de la CIJ implique l’arrêt des répressions menées par le gouvernement Netanyahou envers le camp de la paix en Israël.  

Parti communiste français,

Le 28 janvier 2024. 

dimanche 28 janvier 2024

Blocages, colère des écologistes, blocus de Paris : le point sur la colère paysanne

Plusieurs barrages ont été levés le samedi 27 février au matin, mais les syndicats appellent à reprendre plus fortement les blocages dès dimanche soir, notamment autour de Paris. Les écologistes sont vent debout contre les mesures annoncées par Gabriel Attal.

Le service après-vente de Marc Fesneau en faveur des mesures du premier ministre Gabriel Attal en direction du monde agricole n’y fait rien. La confirmation ce samedi 27 février matin par le ministre de l’Agriculture de l’ouverture la semaine prochaine de discussions consacrées à la viticulture ne parvient toujours pas à désarmer l’opposition des syndicats.

 La Confédération paysanne prend ainsi acte, par communiqué « des mesures conjoncturelles, d’urgence et d’aides à la trésorerie (…) pour les agriculteurs et agricultrices impactées par la MHE, les tempêtes, les inondations et pour celles et ceux en agriculture biologique. Elles étaient indispensables, attendues depuis trop longtemps. » Mais « ce sont des mesures structurelles que nous attendions avec des prix minimums garantis, de la régulation des marchés (y compris en Europe) et de la maîtrise des volumes », objecte la troisième organisation représentative qui déplore que « le Premier ministre réponde à des demandes productivistes et à court terme de la FNSEA qui vont affaiblir les normes et accélérer la mise en concurrence entre paysan·nes. » Le syndicat appelle donc à la poursuite des mobilisations.

Les Jeunes agriculteurs le font aussi, en annonçant, sur BFMTV ce samedi matin, par la voix de son administrateur national Maxime Buizard, vouloir « organiser le blocus de Paris et de la petite couronne parisienne » afin « qu’aucun camion ne puisse approvisionner la capitale » à partir de dimanche soir.

Les écologistes en colère

Les annonces de Gabriel Attal concernant l’affaiblissement de certaines normes et contrôles environnementaux ont même ouvert un deuxième front d’opposition en provoquant la colère des organisations de défense de l’environnement. À l’image de Greenpeace : « Après une semaine de campagne d’instrumentalisation contre l’écologie, le gouvernement continue dangereusement de polariser l’opinion sur cette question. Nous le réitérons : l’écologie ne s’oppose pas à l’agriculture, bien au contraire. Elle vise à maintenir les agriculteurs face à l’industrialisation à marche forcée, dont les mégabassines et les fermes usines sont les plus grands symboles, et l’ultralibéralisme qui les détruit. »

Le point sur les blocages

  • Les blocages levés ou en passe de l’être d’ici ce samedi midi. En Île-de-France (A10, A11, A1, A13) ; en Haute-Garonne, où le barrage sur l’A64 au niveau de Carbonne, initiateur des mobilisations, va être levé dès midi ; en Moselle, où l’A31 doit rouvrir après enlèvement des pneus et rouleau de foin ; dans le Haut-Rhin (A35) ; dans les Pyrénées-Orientales ; en Normandie (A28 dans l’Eure et la Seine-Maritime) ; en Gironde (rocade de Bordeaux).

  • Les blocages maintenus ce samedi matin : dans la Drôme, où l’A7 devrait rester coupée à Loriol, Avignon, Bourg-de-Péage et Saint-Rambert-d’Albon ; dans le Vaucluse (A9) ; en Bouches-du-Rhône (A51) ; en Isère (A480) ; en Auvergne (A71, A79 et A75) ; en Haute-Loire au Puy-en-Velay ; Haute-Vienne et en Corrèze (A20) ; dans le Pays basque (A63) ou la Vienne (A10) ; en Creuse (N145) ; dans l’Yonne (A6)

Grenoble, Lyon, Nantes, Paris… bientôt sans pub ?

De Grenoble à Lyon, en passant par Nantes ou Paris, les initiatives se multiplient pour limiter la publicité urbaine et les appels à consommer. Une démarche louable mais qui n’est pas sans poser des questions sur le financement des collectivités.

Un pas, une pub. Deux pas, encore une pub. Ici une nouvelle télévision « merveilleuse », là-bas un abonnement numérique « imbattable ». Dans les transports, un voyage, un parfum. Au feu rouge, une bière à la robe brune « élégante » et une voiture « plus intelligente ». Et devant un monument en rénovation, l’échafaudage est aux couleurs d’un téléphone prétendu « révolutionnaire ».

Comment se débarrasser de la publicité dans les villes ? Comment agir de sorte que les allées et venues des citoyens ne soient plus entravées dans l’espace public par des incitations permanentes à la consommation ? Et ce au moment même où les appels à la sobriété énergétique se multiplient ? De Grenoble à Lyon, en passant par São Paulo ou Canberra, les grandes villes ont lancé une myriade d’initiatives concrètes, signe d’une prise de conscience récente sur ces enjeux.

À Paris… d’ici à 2026

Dans cette lutte pour un espace public sans publicité, Grenoble fait figure de pionnier : dès 2015, la nouvelle équipe municipale écologiste interdit l’affichage commercial. En termes d’urbanisme, cela se traduit par le retrait de 326 panneaux, dont 227 « sucettes » publicitaires, 20 colonnes, et 64 grands panneaux de 8 m2, libérant 2 000 m2 d’espaces publicitaires.

Ces derniers ont été remplacés par la plantation d’arbres et 300 points d’affichage libre. À l’époque, le maire EELV, Éric Piolle, indiquait, conformément à ses engagements de campagne, qu’il ne renouvellerait pas le contrat liant Grenoble au groupe d’affichage et de mobilier urbain JCDecaux. Au fil des années, la démarche politique s’est poursuivie, avec la mise en place de la fin de l’éclairage nocturne publicitaire, la suppression des publicités en toitures et le retrait de tous les panneaux de 8 et 12 m2« La publicité est désormais bannie sur 90 % du territoire de la commune de Grenoble », s’enthousiasme l’édile, soulignant le combat de la ville contre le « consumérisme ». Sur le même modèle, à Lyon, une réflexion a été menée, qui devrait aboutir à la réduction de 60 à 90 % du nombre de panneaux d’ici à 2026. Dans un autre registre, à Nantes, les voitures des tramways ne comportent plus d’affiches commerciales.

Une manne pour les communes ? C’est relatif

Mais la limitation de la publicité, qui est une source de recettes pour les collectivités, a évidemment un impact économique. Dans un entretien à l’AFP publié en 2020, la maire de Paris, Anne Hidalgo, soulignait les problèmes financiers liés à sa suppression : « Si je pouvais me passer de publicité, je le ferais volontiers, mais je n’ai pas encore trouvé la solution magique pour effacer 40 millions d’euros de recettes du budget de la ville, à un moment où on a été très ponctionnés par l’État. »

Bien qu’ambitieuse, la suppression de toutes les publicités en ville n’est pas possible en l’état actuel du droit. En effet, l’article 1 du Code de l’environnement assure la liberté d’expression et protège donc les affichages aussi bien commerciaux que politiques. Une collectivité peut renégocier les contrats d’affichage publicitaire lorsqu’ils arrivent à échéance, mais elle n’a pas le pouvoir d’interdire les affichages, notamment dans les vitrines de magasins ou dans les commerces de proximité.

« C’est possible de changer la législation, tout est une question de volonté politique, considère David Cormand, député européen EELV et auteur de l’ouvrage « Temps de cerveau libéré : en finir avec la publicité » 1. On peut aussi décider du type de publicité qu’on souhaite voir. Il est tout à fait possible de se passer d’affichage incitant à la surconsommation et de privilégier les affichages des kiosques à journaux sur la presse. » Mieux choisir l’affichage commercial, privilégier les contenus culturels et solidaires, limiter les écrans numériques… Autant de défis qui entrent en résonance avec les souhaits des Français : selon un sondage BVA publié en 2022, 54 % des personnes interrogées plébiscitent l’interdiction de la publicité lumineuse dans l’espace public.

 

samedi 27 janvier 2024

Vœux du PCF Échirolles, pour une force du commun en 2024


Militants, élus et sympathisants s’étaient donnés rendez-vous pour les voeux de la section communiste d’Echirolles.

La section échirolloise du PCF s’est réunie ce samedi 20 janvier à la salle Melville pour sa traditionnelle cérémonie de vœux devant une cinquantaine de militants, élus, syndicalistes et sympathisants. Des vœux assurément marqués par la volonté de rassembler et d’incarner une force de changement.

2023, une « année de fractures »

C’est Aurélien Farge, secrétaire de la section échirolloise du PCF qui a pris la parole pour « partager la vision des communistes sur l’année écoulée » – et cette dernière a laissé un arrière-goût amer pour beaucoup. 2023, une « année de fractures » : c’est ainsi qu’il a qualifiée « l’ensemble des injustices et des grands défis traversés lors de cette année ».

C’est d’abord la fracture avec la jeunesse qui a été évoquée, pour laquelle le gouvernement s’obstine à vouloir « discipliner » et « contraindre » : « mais qui est là pour écouter cette jeunesse ? Pour écouter cette colère ? » a rappelé Aurélien Farge, qui a également mentionné les émeutes qui ont suivies le décès de Nahel, et a salué le travail de la mairie sur le territoire échirollois – relativement épargnée par rapport aux communes voisines.

Syndicats retraites Vizille Nupes

Aurélien Farge, secrétaire de la section échirolloise, a pris la parole accompagné des membres de l’exécutif de section.

Fracture également au sein des valeurs portés par le pays, à travers la loi immigration, qu’il a qualifiée de « loi réactionnelle et cruelle, un fantasme de la droite et de l’extrême-droite ».

Il rappelle également que « le capital n’a aucun intérêt à régulariser les travailleurs sans papier, qui sont une main d’œuvre bon marché bien pratique. Aujourd’hui, les personnes immigrées rapportent plus d’argent au gouvernement que de dépenses ».

Évidemment, comment ne pas aussi aborder l’épisode de la réforme des retraites et des multiples recours au 43.9 du gouvernement – qui a malgré tout permis de rappeler qu’il « existe un mouvement social fort de pays, qui manque aujourd’hui d’une perspective politique ».

Retraites Nupes Vizille

Amandine Demore, maire d’Echirolles et conseillère départementale, et Cyrielle Chatelain, députée.

Une « force du commun » pour la gauche

Face à ce bilan, le secrétaire de la section échirolloise réaffirme l’importance d’imaginer des réponses et de construire ces « perspectives politiques » évoquées plus haut. Il rappelle que « la préoccupation première des français est bien loin de l’immigration : il s’agit du pouvoir d’achat, donc, du salaire et des retraites – mais évoquer cela reviendrait à parler de profits et de dividendes, ce que le capital ne veut surtout pas ».

S’il évoque l’importance d’un rassemblement à gauche, il insiste sur le besoin d’une « gauche qui soit la force du commun, un rassemblement capable de mobiliser nos classes populaires, qui additionne, mais qui incarne surtout une force de changement, pas seulement de contestation ».

L’échelon local, terrain fertile pour le rassemblement de la gauche ?

« Le rassemblement de la gauche, c’est peut-être au niveau local qu’il se réinvente » a déclaré Aurélien Farge, qui en a profité pour saluer le travail d’Amandine Demore, assise au premier rang, et de sa majorité municipale, récemment élue maire d’Échirolles en succédant à Renzo Sulli le 28 octobre dernier.

De chaleureux remerciements et applaudissements ont également été adressés à Renzo Sulli, pour son engagement durant 24 années en tant que maire, mais aussi pour son nouveau titre de maire honoraire de la Ville d’Échirolles, obtenu le 14 janvier dernier.

C’est dans un état résolument combatif et rassembleur que le PCF échirollois a débuté son année : 2024 devrait donc être riche en action !

Génocide à Gaza : « On assiste à un renversement géopolitique de l’utilisation de la CIJ »

L’Afrique du Sud a saisi l’instrument juridique de l’ONU, accusant Israël de perpétrer un génocide dans l’enclave palestinienne. Elle demande des mesures conservatoires pour stopper le crime. Les 15 juges de La Haye doivent rendre leur décision, ce vendredi. Johann Soufi, juriste, revient sur la procédure.

Ce 26 janvier, la Cour internationale de justice (CIJ) doit rendre sa décision concernant la demande de mesures conservatoires déposée par l’Afrique du Sud dans le cadre d’un possible génocide en cours perpétré par l’armée israélienne dans la bande de Gaza. L’affaire a été plaidée les 11 et 12 janvier. Johann Soufi, juriste, dégage les grandes lignes d’un dossier d’ores et déjà historique.

En quoi est-ce important ?

C’est la première fois qu’une juridiction se prononcera sur la gravité de ce qui se passe à Gaza, en temps réel. Par ailleurs, si la Cour considère qu’il y a un « risque plausible de génocide » et ordonne des mesures conservatoires, cela entraînera des conséquences à la fois politiques et juridiques pour l’ensemble des États de la communauté internationale, par exemple l’interdiction de continuer à soutenir militairement une opération potentiellement génocidaire.

La Cour internationale de justice ne se prononce pas sur la légalité de l’action israélienne à Gaza. Elle se prononcera simplement sur le fait de savoir s’il existe ou non un risque de génocide. C’est tout. Si elle considère qu’un tel risque n’existe pas cela ne signifiera pas pour autant qu’il n’y a pas des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité commis en ce moment dans l’enclave.

Quoi qu’il se passe aujourd’hui, on est déjà dans un moment historique. On assiste aujourd’hui, à un renversement important de l’ordre mondial où ce sont désormais des États du Sud global qui utilisent les instruments du droit international pour faire respecter le droit international et protéger les populations civiles.

Les décisions de la Cour internationale de justice sont-elles contraignantes ?

La CIJ peut prendre deux types de décisions. Des avis consultatifs, qui ne sont pas contraignants, sur des questions soumises par l’ONU et des décisions pour trancher des différends juridiques entre les Etats, qui ont une valeur contraignante. Dans ce cas, il s’agit d’une décision qui a valeur contraignante, que l’ensemble des États doivent respecter. Je rappelle toutefois que ni la Cour internationale de justice, ni les autres juridictions internationales d’ailleurs, n’ont de forces de police propre. L’exécution de leurs décisions revient donc au Conseil de sécurité des Nations unies, ou aux Etats. C’est donc principalement une question de volonté politique. En tout cas, sur l’obligation juridique de cette décision, il n’y a absolument aucun doute, elle est obligatoire. Les résolutions du Conseil de sécurité, par exemple, sont aussi obligatoires juridiquement. Après, si les États ne les mettent pas en œuvre et qu’il n’y a pas de capacité ou de volonté des États de les faire respecter, c’est une autre question. On n’est plus dans la valeur juridique de la décision mais dans l’incapacité ou dans le manque de volonté de la communauté internationale de faire respecter le droit.

Une fois la décision de la CIJ rendue, concrètement, que peut-il se passer ?

Tout dépendra de la teneur de cette décision. D’abord, les juges iront-ils dans le sens de la requête sud-africaine et reconnaitront-ils le risque de génocide? Il faut une majorité, c’est-à-dire au moins 8 juges sur les 15. Si tel est le cas, il faudra alors regarder sur quelles mesures conservatoires ils se sont mis d’accord : un cessez-le-feu, ou quelque chose de plus abstrait. Si la CIJ ordonne un cessez-le-feu, comme elle l’a fait par exemple en Ukraine, et que, comme la Russie, Israël refuse d’exécuter la décision, il reviendra alors aux États de prendre des mesures, des sanctions politiques, économiques et diplomatiques, pour qu’Israël soit contraint à respecter la décision de la CIJ. L’immense majorité des États, y compris la France, ont déjà dit qu’ils respecteront et qu’ils exécuteront la décision de la Cour.