lundi 29 avril 2013
CGT : L'appel de Thierry Lepaon à manifester le 1er mai
"Mobilisons-nous partout contre l’austérité, pour l’emploi et le progrès social". C'est le mot d'ordre de la CGT pour ce 1er mai. Plus de 100 manifestations sont prévues en France, notamment aux côtés de la FSU et de Solidaires. Voir la carte des manifestations.
Tapis rouge pour Marine Le Pen !
Ce jeudi 25 avril, la chef du FN tenait une conférence de
presse des plus affligeantes devant un campement de Roms dans l’Essonne.
Celle qui se présente comme le parti des exclus ne leur fera
pas l’honneur d’un regard, ni même d’un mot. De la dure vie de ces
citoyens Européens à qui l’on interdit de travailler et qui sont
contraints à une vie de misère, pas un mot non plus. 17 minutes chrono
pour les rendre responsables d’une « criminalité insupportable »,
pour dire que si elle était élue, ils disparaîtraient de la surface de
l’hexagone en l’espace de 3 mois, emballé, c’est pesé.
Les jeunes communistes ne sont pas étonnés d’un tel coup de com’, venant d’un parti qui ne peut s’empêcher de vomir son mépris vis-à-vis des plus démunis d’entre nous. Interrogeons-nous sur ce tapis rouge que l’on fait à ses idées, qu’elle vient poser dans la boue d’un campement, pour éviter de marcher dans la même qu’eux, pour les montrer du doigt, sous l’œil complaisant des caméras. Ce tapis, qui donc le lui offre ? Si ce ne sont ces élus de PACA, qui soutiennent le saccage d’un campement ? Si ce n’étaient les Hortefeux, les Guéant, qui sont allés jusqu’à introduire une mesure de répression les visant spécifiquement et ethniquement, ainsi condamnés par la Cour Européenne des Droits de l’Homme ? Si ce n’est ce Ministre actuel, qui poursuit cette politique au lieu de la combattre, en disant que décidément, rien à faire, ils ne veulent pas s’intégrer ? Ben voyons, si tout ce que l’on a à leur proposer, c’est la misère et des conditions de résidence indécentes ?
Nous interpellons le Ministère de l’Intérieur et l’enjoignons à prendre ses responsabilités. Mener des conquêtes sociales, construire l’égalité ; ou faire le lit de la division et favoriser la politique du bouc émissaire, il n’y a pas 36 choix possibles. N’êtes-vous pas en train de vous tromper ?
Communiqué du Mouvement Jeunes Communistes de France
Les jeunes communistes ne sont pas étonnés d’un tel coup de com’, venant d’un parti qui ne peut s’empêcher de vomir son mépris vis-à-vis des plus démunis d’entre nous. Interrogeons-nous sur ce tapis rouge que l’on fait à ses idées, qu’elle vient poser dans la boue d’un campement, pour éviter de marcher dans la même qu’eux, pour les montrer du doigt, sous l’œil complaisant des caméras. Ce tapis, qui donc le lui offre ? Si ce ne sont ces élus de PACA, qui soutiennent le saccage d’un campement ? Si ce n’étaient les Hortefeux, les Guéant, qui sont allés jusqu’à introduire une mesure de répression les visant spécifiquement et ethniquement, ainsi condamnés par la Cour Européenne des Droits de l’Homme ? Si ce n’est ce Ministre actuel, qui poursuit cette politique au lieu de la combattre, en disant que décidément, rien à faire, ils ne veulent pas s’intégrer ? Ben voyons, si tout ce que l’on a à leur proposer, c’est la misère et des conditions de résidence indécentes ?
Nous interpellons le Ministère de l’Intérieur et l’enjoignons à prendre ses responsabilités. Mener des conquêtes sociales, construire l’égalité ; ou faire le lit de la division et favoriser la politique du bouc émissaire, il n’y a pas 36 choix possibles. N’êtes-vous pas en train de vous tromper ?
Communiqué du Mouvement Jeunes Communistes de France
Le 5 mai, ensemble, la marche du renouveau social et démocratique
Par Patrick Le Hyaric
La marche unitaire et citoyenne du 5 mai
permet à toutes celles et ceux qui, il y a un an, ont voulu le
changement à gauche, de se faire entendre contre la finance et pour
proclamer « l’humain d’abord ».
En effet, désormais, c’est le peuple en
entier qui va de plus en plus souffrir de l’austérité. Elle est une
implacable vis sans fin, serrée à contre-courant de la raison et de
l’intérêt général par le vorace appétit des ogres de la finance. Selon
eux, après l’austérité, c’est encore et toujours l’austérité. Ainsi, en
vertu des règlements européens et du dernier traité, notre pays comme
les autres, doit présenter sa « trajectoire » de correction budgétaire.
Dit autrement : informer la commission de Bruxelles des nouvelles coupes
à faire dans les services publics, dans les prestations sociales.
Répondant du tac au tac, le ministre de
l’économie a pu les rassurer en leur promettant 14 milliards d’euros de
diminution dans les dépenses publiques et à nouveau 6 milliards d’euros
de nouvelles augmentations d’impôts. Ceci doit se faire, paraît-il, au
nom du respect des critères maastritchiens de réduction des déficits
publics. Mais, cela fait quatre ou cinq plans de serrage de vis et après
chacun d’eux, on nous annonce que le déficit augmente. Facile à
comprendre ! Plus on réduit l’activité et plus le chômage augmente, plus
on a de dépenses sociales dues au sous-emploi et moins on a de
recettes fiscales. C’est ce qui se passe aussi en Espagne, au Portugal,
en Grèce, à Chypre. De fait, notre pays et l’Union européenne rentrent
en récession. Il faut donc d’urgence arrêter cela en prenant des mesures
de relance de l’activité en France et en Europe comme le réclament les
organisations syndicales et des personnalités de plus en plus
nombreuses, venues d’horizons très divers. Notre pays doit se faire le
champion de ce changement de cap, le dire haut et fort au monde de la
finance, aux autorités européennes et aux dirigeants allemands. La zone
euro n’a pas vocation à être une zone mark déguisée, au seul service des
intérêts égoïstes des capitalistes d’outre-Rhin ! Le véritable naufrage
économique et social en cours, doublé de l’approfondissement d’une
fracture politique, démocratique, sociale à l’œuvre, peut conduire au
pire. C’est donc une grande œuvre de salubrité publique que de faire de
la journée du 5 mai l’amorce d’un grand mouvement unitaire, citoyen,
dynamique, porteur d’espérances.
CGT : Soutien au Syndicat de la Magistrature
Et maintenant criminalisation de la liberté syndicale de penser en privé !
Depuis deux jours le courroux politico-médiatique s’est abattu sans relâche sur nos camarades du Syndicat de la Magistrature. Les raisons invoquées sont disproportionnées et délirantes.
« Les déchainés du mur des cons », et leurs partenaires, leur reprochent donc, d’avoir acté leur liberté de penser syndicale, leur liberté de penser le fait et l’individu politique avec humour dans un local privé ! N’a-t- on donc plus le droit en France d’avoir de l’humour ?
Si nous avions pu penser que les agressions politiques et médiatiques menées à l’encontre du monde judiciaire, particulièrement à l’encontre des magistrats, durant cinq longues années étaient terminées nous nous leurrions. Si nous avions pu penser que l’ère de la défiance, des menaces, des moqueries, des atteintes graves au professionnalisme et à la réputation des magistrats était finie, nous nous trompions. L’actualité nous montre l’inverse.
Ce déchainement sans précédent étonne alors que dans le même temps des magistrats sont menacés de mort et rien n’est fait.
Après la criminalisation de l’action syndicale, après le rejet inacceptable du texte d’amnistie, nous sommes contraints de constater que la liberté de penser dans un lieu privé devient criminel.
Par contre, nous constatons que les propos et discours homophobes entendus ces derniers temps, les appels indirects à la haine ou les menaces de « guerre civile » de la part de responsables politiques, associatifs, religieux ne sont pas sanctionnés à la hauteur du danger que ces actes collectifs représentent pour notre Démocratie. Les violences verbales et physiques perpétrées au sein de l’Assemblée nationale par les représentants du peuple ne le sont pas non plus.
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dimanche 28 avril 2013
Marche citoyenne pour la 6éme République
Nous organisons donc un transport en car vers Paris le dimanche 5 mai
Le départ se fera de la gare
routière de Grenoble à 5h,
pour une arrivée vers 13h.
Le départ de Paris se fera quant à
lui vers 18h
(arrivée vers 1h30).
Le tarif est de 50€ A/R par personne.
Les délais étant très courts, les réservations doivent nous parvenir dès que
possible et les règlements
avant le 3 mai.
Les chèques sont à libeller à
l'ordre d'ADF PCF (66% du montant versé déductible des impôts). Vous pouvez
également régler en espèces à la Fédération, 20 rue Emile Gueymard à Grenoble
(face à la gare routière).
Vous
pouvez désormais vous inscrire :
* Par téléphone au
04.76.87.70.61
samedi 27 avril 2013
Le mépris du Parlement, jusqu'où ?
Par Paul Alliès
En quelques jours, l'Exécutif a sacrifié à la pire tradition des pratiques autoritaires anti-parlementaires de la V° République. Ce n'est pas cette fois-ci, sur des questions de procédure mais sur des sujets emblématiques que sont, tout autant l'accord dit de sécurisation de l'emploi (ANI) et l'amnistie sociale. Ce sont deux registres sur lesquels le Parlement détient des prérogatives essentielles: le droit d'amendement et le pardon légal.
Le samedi 20 avril, 48 heures après la fin de la discussion générale au Sénat sur l'ANI, face à quelques centaines d'amendements Communistes et Verts, le gouvernement a eu recours à l'article 44-3 (le vote bloqué). L'assemblée n'a donc pu se prononcer par un seul vote que sur les amendements acceptés par le gouvernement. C'est la même procédure utilisée en 2010 par le gouvernement Fillon sur la réforme des retraites. A l'époque, Martine Aubry, Première secrétaire du PS avait déclaré: "On refuse aux élus de la Nation le temps nécessaire au débat. Cette décision déshonore et discrédite le gouvernement et le président de la République". Et aujourd'hui ?
Ce jeudi 25 avril, c'est la proposition de loi défendue par le Front de Gauche qui se voit opposer un véto du même gouvernement. Elle avait pourtant fait l'objet d'un premier vote des sénateurs de gauche au Sénat avec l'approbation de la Garde des Sceaux, au prix d'une forte révision à la baisse du périmètre de son application. Ce pouvoir d'amnistier est fondamental, inscrit à l'article 34 de la Constitution, le noyau dur du domaine de la loi très réduit en 1958. Il déroge au principe de la séparation des pouvoirs puisqu'il donne au parlement un pouvoir de justice. Mais le Conseil Constitutionnel (décision du 8 juillet 1989) a confirmé qu'il était bien dans le ressort du pouvoir exclusif du Parlement.
On n'entrera pas ici dans le contenu des deux textes. Il s'agit de prendre la mesure de ce qui est entrain de se passer: un alignement du pouvoir en place sur la dévaluation continue du parlement dans nos institutions. On posait ici-même la question (voir billet du 9 septembre 2012) de savoir si la Gauche allait revaloriser les droits du Parlement comme l'avait annoncé F. Hollande durant sa campagne. Cette question devient: jusqu'où ira cette dévalorisation ? On peut parier que les dispositifs de la révision de la Constitution par Sarkozy en 2008 vont s'appliquer: de la "réserve de vote" à la "procédure accélérée".
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En quelques jours, l'Exécutif a sacrifié à la pire tradition des pratiques autoritaires anti-parlementaires de la V° République. Ce n'est pas cette fois-ci, sur des questions de procédure mais sur des sujets emblématiques que sont, tout autant l'accord dit de sécurisation de l'emploi (ANI) et l'amnistie sociale. Ce sont deux registres sur lesquels le Parlement détient des prérogatives essentielles: le droit d'amendement et le pardon légal.
Le samedi 20 avril, 48 heures après la fin de la discussion générale au Sénat sur l'ANI, face à quelques centaines d'amendements Communistes et Verts, le gouvernement a eu recours à l'article 44-3 (le vote bloqué). L'assemblée n'a donc pu se prononcer par un seul vote que sur les amendements acceptés par le gouvernement. C'est la même procédure utilisée en 2010 par le gouvernement Fillon sur la réforme des retraites. A l'époque, Martine Aubry, Première secrétaire du PS avait déclaré: "On refuse aux élus de la Nation le temps nécessaire au débat. Cette décision déshonore et discrédite le gouvernement et le président de la République". Et aujourd'hui ?
Ce jeudi 25 avril, c'est la proposition de loi défendue par le Front de Gauche qui se voit opposer un véto du même gouvernement. Elle avait pourtant fait l'objet d'un premier vote des sénateurs de gauche au Sénat avec l'approbation de la Garde des Sceaux, au prix d'une forte révision à la baisse du périmètre de son application. Ce pouvoir d'amnistier est fondamental, inscrit à l'article 34 de la Constitution, le noyau dur du domaine de la loi très réduit en 1958. Il déroge au principe de la séparation des pouvoirs puisqu'il donne au parlement un pouvoir de justice. Mais le Conseil Constitutionnel (décision du 8 juillet 1989) a confirmé qu'il était bien dans le ressort du pouvoir exclusif du Parlement.
On n'entrera pas ici dans le contenu des deux textes. Il s'agit de prendre la mesure de ce qui est entrain de se passer: un alignement du pouvoir en place sur la dévaluation continue du parlement dans nos institutions. On posait ici-même la question (voir billet du 9 septembre 2012) de savoir si la Gauche allait revaloriser les droits du Parlement comme l'avait annoncé F. Hollande durant sa campagne. Cette question devient: jusqu'où ira cette dévalorisation ? On peut parier que les dispositifs de la révision de la Constitution par Sarkozy en 2008 vont s'appliquer: de la "réserve de vote" à la "procédure accélérée".
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vendredi 26 avril 2013
Territoires : l’enjeu d’une réforme
Par Roger Martelli
En octobre dernier, François Hollande annonçait une nouvelle loi de décentralisation, chassant de fait celle de Brice Hortefeux, promulguée en 2010 et raccord avec le projet libéral sarkozien. Qu’en sera-t-il de la suivante ?
La loi Hortefeux faisait suite à vingt-six rapports et études confectionnés entre le printemps 2005 et le printemps 2009. Elle était construite autour de quatre objectifs : réorganiser les collectivités autour de deux pôles, un pôle départements- région et un pôle communesintercommunalité ; simplifier le paysage institutionnel en achevant la couverture intercommunale du territoire national et en élargissant le cadre des intercommunalités ; créer un cadre institutionnel métropolitain ; clarifier les compétences des différents niveaux de collectivités et encadrer la pratique des cofinancements. Le gouvernement Fillon entendait donc réduire l’exception française des 37 000 communes, redéfinir les fonctions territoriales avec la fin de la « clause de compétence générale » [1].
et réformer complètement la représentation des territoires avec l’introduction de « conseillers territoriaux » se substituant aux conseillers généraux et régionaux. Le maillage territorial français devait entrer ainsi dans la troisième grande inflexion de son histoire contemporaine. La première s’était étalée sur près d’un siècle, grosso modo entre la création des départements en 1790 et la loi municipale de 1884, qui consacrait l’élection des maires et des adjoints et la publicité des séances. Cette longue période a conjugué la rationalisation administrative de l’État central et l’affirmation progressive de la démocratie communale. La seconde phase, plus ramassée, va des années 1960 au début des années 1980 : elle a vu tout à la fois émerger de nouveaux territoires (l’Europe et la région) et s’imposer le paradigme de la décentralisation, au départ pour décongestionner les services de l’État en les déconcentrant.
Dans le même temps, l’État a amorcé en 1973 (mise en place des « contrats de pays ») un long mouvement de désengagement, au profit d’autres acteurs, publics et privés. En 2007, le processus s’est entremêlé avec la mise en place de la Réforme générale des politiques publiques (RGPP), qui fait de la réduction de la dépense l’alpha et l’oméga de toute bonne gestion administrative. Le redécoupage territorial, en cherchant à mettre un terme au « mille-feuille » administratif, devenait dès lors un passage obligé pour parvenir à une redéfinition plus modeste des objectifs publics.
L’ère de la concurrence
L’écologie pétrogazière de Cohn-Bendit
Par Michel Soudais
Stupéfiante déclaration de Daniel Cohn-Bendit au Parlement européen. Le président du groupe des Verts pense que l’exploitation du pétrole et du gaz en Méditerranée va sauver Chypre.
Mercredi, le Parlement européen débattait de la situation de Chypre. Intervenant au nom du groupe Verts/ALE qu’il préside Daniel Cohn-Bendit s’adresse à Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaire, pour présenter deux « perspectives économiques » pour sortir l’île de la catastrophe économique.
La première consiste à réunifier l’île, pour « donner la possibilité à des investisseurs de l’économie la plus dynamique dans la région – la Turquie ! – d’investir ». Plus tard, il expliquera que ce qui « est valable pour l’économie de Chypre, c’est valable pour l’économie grecque ».
La seconde est plus stupéfiante venant d’un écologiste, même de Marque déposé. Lisez plutôt :
Mais cette exploitation outre les tensions qu’elle crée avec les voisins de l’île, comportent également des risques écologiques non négligeables pour la méditerranée déjà bien malade. Et, naïf que j’étais, je croyais que la lutte contre le réchauffement climatique nous commandait, surtout quand on a une conscience écologique, de rechercher d’autres modes de développement que ceux basés sur le pétrole et le gaz. Apparemment l’impératif productiviste est chez Daniel Cohn-Bendit, le pape des Verts européens, encore plus fort.
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Stupéfiante déclaration de Daniel Cohn-Bendit au Parlement européen. Le président du groupe des Verts pense que l’exploitation du pétrole et du gaz en Méditerranée va sauver Chypre.
Mercredi, le Parlement européen débattait de la situation de Chypre. Intervenant au nom du groupe Verts/ALE qu’il préside Daniel Cohn-Bendit s’adresse à Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaire, pour présenter deux « perspectives économiques » pour sortir l’île de la catastrophe économique.
La première consiste à réunifier l’île, pour « donner la possibilité à des investisseurs de l’économie la plus dynamique dans la région – la Turquie ! – d’investir ». Plus tard, il expliquera que ce qui « est valable pour l’économie de Chypre, c’est valable pour l’économie grecque ».
La seconde est plus stupéfiante venant d’un écologiste, même de Marque déposé. Lisez plutôt :
« Que cela nous plaise ou non en tant qu’écologistes, la perspective première de l’économie pour Chypre, c’est évidemment le gaz et le pétrole. Les questions qui se posent sont les suivantes : qui et comment ? On les aide parce que c’est une perspective. Il y a donc le tourisme, le gaz et le pétrole. »Je n’invente rien, tout est consigné dans le recueil des débats mis en ligne vendredi après-midi (page 18). Certes, on sait depuis peu que les eaux chypriotes pourraient receler d’énormes quantité de gaz, susceptibles de rapporter à ce petit pays 600 milliards d’euros. Le partage des parcelles en haute mer a déjà commencé entre les compagnies pétrolières et Total a récemment eu son lot.
Mais cette exploitation outre les tensions qu’elle crée avec les voisins de l’île, comportent également des risques écologiques non négligeables pour la méditerranée déjà bien malade. Et, naïf que j’étais, je croyais que la lutte contre le réchauffement climatique nous commandait, surtout quand on a une conscience écologique, de rechercher d’autres modes de développement que ceux basés sur le pétrole et le gaz. Apparemment l’impératif productiviste est chez Daniel Cohn-Bendit, le pape des Verts européens, encore plus fort.
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jeudi 25 avril 2013
Refus de l'amnistie sociale : « Après le mariage, le divorce »
Le ministre des relations avec le
Parlement vient de déclarer que le gouvernement s'opposera, lors de son
prochain examen à l'Assemblée nationale, au vote de l'amnistie des
syndicalistes.
Alors que ce texte a rassemblé une majorité de gauche au Sénat, que
la Ministre de la justice s'était engagée publiquement à sa mise en
œuvre, Alain Vidalies annonce un invraisemblable renoncement. Cette
trahison est insupportable.A l'heure où les chiffres du chômage atteignent des taux historiquement élevés, elle laisse entendre que le « choc de moralisation » passerai par la condamnation de salariés qui ont lutté courageusement contre la casse de l'emploi.
Cette amnistie sociale est inscrite dans
les valeurs de gauche. Elle a été votée après chaque élection
présidentielle. Pour la première fois, Nicolas Sarkozy s'y était refusé.
Hier, la gauche s'est retrouvée pour faire avancer l'égalité en
votant le mariage pour tous. Dès le lendemain, Monsieur Vidalies propose
le divorce.Olivier Dartigolles, Porte-Parole du PCF
Insee : le taux de pauvreté augmente chez les enfants
D'après une étude de l'INSEE, le taux de pauvreté
augmente quasiment de 20 % chez les enfants. Les femmes de plus de 75
ans sont aussi très nombreuses à vivre en dessous du seuil de pauvreté.
Un enfant sur cinq (2,7 millions) vit en dessous du seuil de pauvreté selon une étude de l'Insee parue ce mercredi matin. Cela signifie que sa famille vit avec moins de 964 euros par mois. Le taux de pauvreté augmente quasiment de 20 % chez les enfants. Plus la famille est grande et plus le risque d'être pauvre augmente.
Une autre tranche d'âge est particulièrement concernée par cette précarité, il s'agit des femmes de plus de 75 ans. Près de 16 % d'entre elles vivent en dessous du seuil de pauvreté. L'une des explications quant à la précarité de ces femmes, c'est leur faible retraite. Elles n'ont pas de carrière complète et la pension qu'elles reçoivent après le décès de leur mari est bien trop faible.
Les chiffres de cette étude sont ceux de 2010 avant la crise économique actuelle. Il y a donc fort à parier que les chiffres actuels sont encore plus inquiétants.
Seuls les plus riches s'en sortent leurs revenus augmentent même... des riches de plus en plus riches... des pauvres de plus en plus pauvres... tout va bien!!!
Inégalités de niveau de vie et pauvreté
Cédric Houdré, Nathalie Missègue, Juliette Ponceau - INSEE
Résumé
En 2010, le niveau de vie de la majorité de la population stagne ou baisse, après avoir faiblement augmenté l'année précédente. Mis en regard du repli historique du PIB en 2009, suivi d'une reprise modérée de l'activité économique en 2010, ce résultat vient illustrer le rôle puissant de stabilisateur du système français de prélèvements obligatoires et de transferts sociaux.
Pour autant, au sein de l'ensemble de la population, les personnes les plus modestes sont particulièrement touchées depuis la crise. À l'inverse, le niveau de vie au-dessus duquel se situent les 5 %de personnes les mieux loties repart à la hausse, après avoir stagné en 2009. Parmi ces dernières, pour les 1 % des personnes les plus aisées, le début de la crise a interrompu une période de croissance forte des revenus déclarés (+ 5,5 % par an en moyenne de 2004 à 2008). Leurs revenus repartent à la hausse en 2010, plus fortement que ceux des autres, sous l'effet des revenus du patrimoine.
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Un enfant sur cinq (2,7 millions) vit en dessous du seuil de pauvreté selon une étude de l'Insee parue ce mercredi matin. Cela signifie que sa famille vit avec moins de 964 euros par mois. Le taux de pauvreté augmente quasiment de 20 % chez les enfants. Plus la famille est grande et plus le risque d'être pauvre augmente.
Une autre tranche d'âge est particulièrement concernée par cette précarité, il s'agit des femmes de plus de 75 ans. Près de 16 % d'entre elles vivent en dessous du seuil de pauvreté. L'une des explications quant à la précarité de ces femmes, c'est leur faible retraite. Elles n'ont pas de carrière complète et la pension qu'elles reçoivent après le décès de leur mari est bien trop faible.
Les chiffres de cette étude sont ceux de 2010 avant la crise économique actuelle. Il y a donc fort à parier que les chiffres actuels sont encore plus inquiétants.
Seuls les plus riches s'en sortent leurs revenus augmentent même... des riches de plus en plus riches... des pauvres de plus en plus pauvres... tout va bien!!!
Insee Références, Les revenus et le patrimoine des ménages - Édition 2013
Inégalités de niveau de vie et pauvreté
Cédric Houdré, Nathalie Missègue, Juliette Ponceau - INSEE
Résumé
En 2010, le niveau de vie de la majorité de la population stagne ou baisse, après avoir faiblement augmenté l'année précédente. Mis en regard du repli historique du PIB en 2009, suivi d'une reprise modérée de l'activité économique en 2010, ce résultat vient illustrer le rôle puissant de stabilisateur du système français de prélèvements obligatoires et de transferts sociaux.
Pour autant, au sein de l'ensemble de la population, les personnes les plus modestes sont particulièrement touchées depuis la crise. À l'inverse, le niveau de vie au-dessus duquel se situent les 5 %de personnes les mieux loties repart à la hausse, après avoir stagné en 2009. Parmi ces dernières, pour les 1 % des personnes les plus aisées, le début de la crise a interrompu une période de croissance forte des revenus déclarés (+ 5,5 % par an en moyenne de 2004 à 2008). Leurs revenus repartent à la hausse en 2010, plus fortement que ceux des autres, sous l'effet des revenus du patrimoine.
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mercredi 24 avril 2013
LE débat interdit
Par Michel Soudais
Pour museler les critiques de la gauche contre le projet de loi dit improprement « de sécurisation des emplois », le gouvernement recourt au vote bloqué au Sénat. Il bafoue ainsi la démocratie parlementaire dans la pire tradition de la Ve République.
Fin du débat sur le projet de loi dit de « sécurisation de l’emploi » qui vise surtout à sécuriser les profits, cette nuit au Sénat. Après le recours à la procédure accélérée, qui ne prévoit qu’une seule lecture dans chacune des deux assemblées, le gouvernement a tout bonnement décidé que les amendements sénatoriaux sur son projet de loi de transposition de l’accord national interprofessionnel (ANI) du 11 janvier ne seraient pas soumis au vote un à un, comme il est normal dans toute assemblée démocratique, mais qu’il ne serait procédé qu’à un seul vote global, à l’issue des débats, sur l’ensemble du texte. C’est la procédure dite du « vote bloqué » qui lui permet de gagner du temps et de ne retenir que les amendements qu’il accepte. En l’occurence aucun. Aucun des 400 amendements défendus par les sénateurs communistes du groupe CRC. Aucun de ceux déposés par la socialiste Marie-Noëlle Lienemann.
Un tel mépris est inédit. Et a suscité le départ des sénateurs du groupe CRC, qui ont retiré tous leurs amendements en signe de protestation. « Vous ne vouliez pas d’un débat au Sénat. Vous avez choisi de mettre fin au débat de manière violente, excessive », a protesté la présidente de ce groupe, la communiste Eliane Assassi. Avant de lancer : « C’est un acte grave qui ne restera pas sans conséquences et sans lendemains, nous n’acceptons pas cette parodie de débat. »>br> « Le gouvernement a eu plus d’égard vis-à-vis de l’UMP pour le débat sur le mariage pour tous », observe Martine Billard, coprésidente du Parti de gauche dans un communiqué. Alors que le débat parlementaire sur le mariage des personnes de même sexe a été long, très long même, celui sur l’ANI [1] en comparaison a été expédié. Commencé mercredi après-midi, le débat au Sénat devait absolument s’achever dimanche, avait prévu le gouvernement. Pour un texte qui affectera la vie quotidienne de près de 16 millions de salariés, c’est un peu court. Encore plus quand le gouvernement refuse systématiquement toute modification du texte. Laurence Parisot avait exigé que le texte de l’accord, très inspiré des propositions du Medef, ne soit pas dénaturé ; François Hollande et Michel Sapin, le ministre du travail, le lui avait promis.
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Pour museler les critiques de la gauche contre le projet de loi dit improprement « de sécurisation des emplois », le gouvernement recourt au vote bloqué au Sénat. Il bafoue ainsi la démocratie parlementaire dans la pire tradition de la Ve République.
Fin du débat sur le projet de loi dit de « sécurisation de l’emploi » qui vise surtout à sécuriser les profits, cette nuit au Sénat. Après le recours à la procédure accélérée, qui ne prévoit qu’une seule lecture dans chacune des deux assemblées, le gouvernement a tout bonnement décidé que les amendements sénatoriaux sur son projet de loi de transposition de l’accord national interprofessionnel (ANI) du 11 janvier ne seraient pas soumis au vote un à un, comme il est normal dans toute assemblée démocratique, mais qu’il ne serait procédé qu’à un seul vote global, à l’issue des débats, sur l’ensemble du texte. C’est la procédure dite du « vote bloqué » qui lui permet de gagner du temps et de ne retenir que les amendements qu’il accepte. En l’occurence aucun. Aucun des 400 amendements défendus par les sénateurs communistes du groupe CRC. Aucun de ceux déposés par la socialiste Marie-Noëlle Lienemann.
Un tel mépris est inédit. Et a suscité le départ des sénateurs du groupe CRC, qui ont retiré tous leurs amendements en signe de protestation. « Vous ne vouliez pas d’un débat au Sénat. Vous avez choisi de mettre fin au débat de manière violente, excessive », a protesté la présidente de ce groupe, la communiste Eliane Assassi. Avant de lancer : « C’est un acte grave qui ne restera pas sans conséquences et sans lendemains, nous n’acceptons pas cette parodie de débat. »>br> « Le gouvernement a eu plus d’égard vis-à-vis de l’UMP pour le débat sur le mariage pour tous », observe Martine Billard, coprésidente du Parti de gauche dans un communiqué. Alors que le débat parlementaire sur le mariage des personnes de même sexe a été long, très long même, celui sur l’ANI [1] en comparaison a été expédié. Commencé mercredi après-midi, le débat au Sénat devait absolument s’achever dimanche, avait prévu le gouvernement. Pour un texte qui affectera la vie quotidienne de près de 16 millions de salariés, c’est un peu court. Encore plus quand le gouvernement refuse systématiquement toute modification du texte. Laurence Parisot avait exigé que le texte de l’accord, très inspiré des propositions du Medef, ne soit pas dénaturé ; François Hollande et Michel Sapin, le ministre du travail, le lui avait promis.
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Le Printemps français, marque déposée par Béatrice Bourges
Par Bernard Hasquenoph,
Sophie Courval
Alors qu’elle prétend « ne pas être à l’origine » du Printemps français, Béatrice Bourges, la porte-parole, a pourtant déposé la marque auprès de l’INPI le 26 février dernier. Un mois avant la naissance « spontanée » du mouvement anti-mariage pour tous. Étrange…
« Le Printemps français est né sur les Champs-Élysées le 24 mars au milieu des gaz lacrymogènes », déclarait Béatrice Bourges, porte-parole du Printemps Français – mouvement extrême droite contre le mariage homo - sur Europe 1, le 17 avril dernier. Pour toutes celles et ceux qui auraient – par miracle - raté l’événement, le 24 mars les militants contre le mariage pour tous, emmenés par Frigide Barjot, ont défilé dans les rues de Paris, quand une partie du cortège, suivie par Béatrice Bourges, s’est aventurée sur l’avenue des Champs-Élysées faisant fi de l’interdiction préfectorale. Bilan de la rupture entre Barjot et BB : quelques gaz lacrymo, quelques coups de matraques, bref rien de nouveau sous le soleil des habitués des manifs, qui plus est quand on dévie du parcours initial.
Il n’empêche, pour Béatrice Bourges « il y a un avant et un après 24 mars », vrai moment de bascule historique où le peuple « matraqué » et « gazé » décide de prendre son destin en main. « (…) à partir de ce moment-là, il y a un mouvement de résistance qui vient du peuple, qui vient des régions. (…) Le Printemps français n’appartient à personne et surtout pas à Béatrice Bourges qui n’en est pas la créatrice. Et je tiens vraiment à le dire, c’est un mouvement spontané de résistance pacifique ». Soit. Mais comment expliquer alors que la marque « Le Printemps français » ait été déposée auprès de l’INPI le 26 février 2013 par… Béatrice Bourges ! Soit pratiquement un mois avant ce grand élan spontané du peuple de droite. Cela aurait-il quelque chose à voir avec les ambitions politiques de BB, candidate Divers droite - non élue - aux dernières législatives dans les Yvelines ? Mystère.
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Alors qu’elle prétend « ne pas être à l’origine » du Printemps français, Béatrice Bourges, la porte-parole, a pourtant déposé la marque auprès de l’INPI le 26 février dernier. Un mois avant la naissance « spontanée » du mouvement anti-mariage pour tous. Étrange…
« Le Printemps français est né sur les Champs-Élysées le 24 mars au milieu des gaz lacrymogènes », déclarait Béatrice Bourges, porte-parole du Printemps Français – mouvement extrême droite contre le mariage homo - sur Europe 1, le 17 avril dernier. Pour toutes celles et ceux qui auraient – par miracle - raté l’événement, le 24 mars les militants contre le mariage pour tous, emmenés par Frigide Barjot, ont défilé dans les rues de Paris, quand une partie du cortège, suivie par Béatrice Bourges, s’est aventurée sur l’avenue des Champs-Élysées faisant fi de l’interdiction préfectorale. Bilan de la rupture entre Barjot et BB : quelques gaz lacrymo, quelques coups de matraques, bref rien de nouveau sous le soleil des habitués des manifs, qui plus est quand on dévie du parcours initial.
Il n’empêche, pour Béatrice Bourges « il y a un avant et un après 24 mars », vrai moment de bascule historique où le peuple « matraqué » et « gazé » décide de prendre son destin en main. « (…) à partir de ce moment-là, il y a un mouvement de résistance qui vient du peuple, qui vient des régions. (…) Le Printemps français n’appartient à personne et surtout pas à Béatrice Bourges qui n’en est pas la créatrice. Et je tiens vraiment à le dire, c’est un mouvement spontané de résistance pacifique ». Soit. Mais comment expliquer alors que la marque « Le Printemps français » ait été déposée auprès de l’INPI le 26 février 2013 par… Béatrice Bourges ! Soit pratiquement un mois avant ce grand élan spontané du peuple de droite. Cela aurait-il quelque chose à voir avec les ambitions politiques de BB, candidate Divers droite - non élue - aux dernières législatives dans les Yvelines ? Mystère.
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mardi 23 avril 2013
Pour une refondation démocratique et sociale, c'est maintenant
Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, en appelle à « tous les citoyens, toutes celles et ceux qui veulent le changement ». Pour sortir d'une « crise démocratique » qui « ne date pas de l'affaire Cahuzac », la question d'un « changement de cap politique » est posée : « c'est l’objet de la marche citoyenne du 5 mai contre l'austérité et la finance et pour la VIe République ».
Oui, il faut de la transparence dans la vie politique, dans les pratiques politiques, chez les élus du peuple. C'est une nécessité démocratique. Mais les opérations de communication consistant pour certains à déballer leurs patrimoines, ce n'est pas de la transparence, et cela peut aussi provoquer la nausée. Et surtout, est-ce bien le fond du problème ?
La crise politique ne date pas de l'affaire Cahuzac. Avant ce scandale, le Président de la République et le gouvernement n'avait déjà plus la confiance des Français. L’espoir du changement, après dix années de droite, a cédé la place à la déception, puis à l'exaspération, et aujourd'hui au dégoût. Et tandis que l’électorat de gauche, les couches populaires sont désemparés, se sentent abandonnés, la droite se mobilise et se radicalise. L’extrême droite entend bien s’emparer du désespoir pour dévoyer la colère populaire.
Ce n’est donc pas seulement d’un « choc de moralisation » dont la France a besoin. Les révélations des vertigineuses évasions fiscales organisées par les banques, par des dirigeants d'entreprises et des personnalités politiques vers les paradis fiscaux ne sont pas seulement le fait de la dérive personnelle hautement condamnable du ministre Cahuzac, mais bel et bien de l'emprise des logiques de l'argent, de la finance sur la vie sociale, économique et politique de notre pays. Et si ces révélations démontrent une fois de plus l’intrication des milieux affairistes et d’une certaine caste politique, cela n’a rien à voir avec le « tous pourris ».
Aujourd’hui, des parlementaires livrent un beau combat, comme cela vient d'être le cas tout au long de la semaine dernière à l’Assemblée nationale, pour dénoncer le contenu du projet de loi de flexibilisation de l'emploi. Au Sénat, contre la pression du ministre Valls qui ne voulait pas en entendre parler, il s’est trouvé une majorité pour voter la loi d'amnistie sociale. Les 450 000 élus locaux sont bénévoles pour la plupart et issus du monde du travail. Malgré les contraintes imposées par les politiques d'austérité décidées en France et en Europe, beaucoup consacrent du temps à des politiques audacieuses et courageuses dans les collectivités locales pour combattre les inégalités et faire vivre la solidarité.
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Oui, il faut de la transparence dans la vie politique, dans les pratiques politiques, chez les élus du peuple. C'est une nécessité démocratique. Mais les opérations de communication consistant pour certains à déballer leurs patrimoines, ce n'est pas de la transparence, et cela peut aussi provoquer la nausée. Et surtout, est-ce bien le fond du problème ?
La crise politique ne date pas de l'affaire Cahuzac. Avant ce scandale, le Président de la République et le gouvernement n'avait déjà plus la confiance des Français. L’espoir du changement, après dix années de droite, a cédé la place à la déception, puis à l'exaspération, et aujourd'hui au dégoût. Et tandis que l’électorat de gauche, les couches populaires sont désemparés, se sentent abandonnés, la droite se mobilise et se radicalise. L’extrême droite entend bien s’emparer du désespoir pour dévoyer la colère populaire.
Ce n’est donc pas seulement d’un « choc de moralisation » dont la France a besoin. Les révélations des vertigineuses évasions fiscales organisées par les banques, par des dirigeants d'entreprises et des personnalités politiques vers les paradis fiscaux ne sont pas seulement le fait de la dérive personnelle hautement condamnable du ministre Cahuzac, mais bel et bien de l'emprise des logiques de l'argent, de la finance sur la vie sociale, économique et politique de notre pays. Et si ces révélations démontrent une fois de plus l’intrication des milieux affairistes et d’une certaine caste politique, cela n’a rien à voir avec le « tous pourris ».
Aujourd’hui, des parlementaires livrent un beau combat, comme cela vient d'être le cas tout au long de la semaine dernière à l’Assemblée nationale, pour dénoncer le contenu du projet de loi de flexibilisation de l'emploi. Au Sénat, contre la pression du ministre Valls qui ne voulait pas en entendre parler, il s’est trouvé une majorité pour voter la loi d'amnistie sociale. Les 450 000 élus locaux sont bénévoles pour la plupart et issus du monde du travail. Malgré les contraintes imposées par les politiques d'austérité décidées en France et en Europe, beaucoup consacrent du temps à des politiques audacieuses et courageuses dans les collectivités locales pour combattre les inégalités et faire vivre la solidarité.
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Capitulation ? « François Hollande court à l’échec en désespérant le peuple qui l’a élu »
Par Mathieu Lapprand
François Hollande et son
gouvernement ont capitulé face à toute perspective de transformation
sociale et de refondation démocratique. Tel est le constat que dresse
Laurent Mauduit, journaliste et fondateur de Médiapart dans son livre L’étrange capitulation.
Pire, il traçe un parallèle entre les abdications d’aujourd’hui et les
renoncements des élites avant-guerre, qui ont mené à l’effondrement de
la République. Que reste-t-il du socialisme ? De l’espoir du 5 mai
2012 ? De la gauche ? Entretien.
Basta ! : Votre livre a pour fil conducteur « L’étrange défaite », rédigé par l’historien Marc Bloch pendant la seconde guerre mondiale. Il y dénonce la trahison des dirigeants français dans la débâcle. Pourquoi tracer un tel parallèle ?
Laurent Mauduit : Dans « L’étrange défaite », Marc Bloch établit que la débâcle de juin 40 n’est pas une victoire des armées allemandes mais d’abord une défaite des Français sur eux-mêmes. C’est la nullité et l’arrogance de l’état-major. Surtout, les élites françaises et la bourgeoisie d’affaires sont idéologiquement du côté des vainqueurs avant même la défaite. C’est une capitulation anticipée : « Non seulement ils se sont laissé battre mais ils ont trouvé très naturel d’être battus », écrit Marc Bloch. « Le pis fut que nos ennemis y furent pour peu de choses. » Bien qu’il faille toujours se méfier des parallèles historiques, cette comparaison a une force terrible. Les années 1930 sont marquées par une crise économique aux causes assez similaires à la situation actuelle. C’est de plus l’apogée du fascisme, l’apogée du stalinisme et des procès de Moscou. Aujourd’hui est-ce de la complicité, de l’épuisement ou les deux ? Le constat de capitulation dans des situations historiques différentes reste le même.
« Les socialistes sont-ils demeurés… des socialistes ? », interrogez-vous. Poser la question n’est-ce pas y répondre ?
Nous arrivons à la fin d’une histoire du socialisme. Malgré ses reniements à différentes époques, le socialisme avait toujours incarné un souffle, une espérance. Le poids de la fatalité peut être renversé par la volonté des hommes : tel était son fondement. Nous vivons une crise politique, sociale, économique, éthique sans qu’il n’y ait vraiment de débat, à gauche, notamment sur la réorientation de l’économie. Aucune grande voix ne s’élève pour proposer d’autres solutions. Où est Marceau Pivert (dirigeant socialiste avant-guerre, ndlr) et son « tout est possible » ? Marceau Pivert qui, en 1937, disait au gouvernement socialiste : « Non, je n’accepte pas de capituler devant le capitalisme et les banques. » Malgré sa gravité, la crise peut générer des outils intellectuels pour la surmonter. Des personnalités incarnent cela dans l’histoire : les révolutions de 1848 génèrent Marx, la crise de 1929 génère Keynes. Aujourd’hui, nous n’entendons aucune grande voix. Les socialistes ont l’apparence de notaires tristes.
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Basta ! : Votre livre a pour fil conducteur « L’étrange défaite », rédigé par l’historien Marc Bloch pendant la seconde guerre mondiale. Il y dénonce la trahison des dirigeants français dans la débâcle. Pourquoi tracer un tel parallèle ?
Laurent Mauduit : Dans « L’étrange défaite », Marc Bloch établit que la débâcle de juin 40 n’est pas une victoire des armées allemandes mais d’abord une défaite des Français sur eux-mêmes. C’est la nullité et l’arrogance de l’état-major. Surtout, les élites françaises et la bourgeoisie d’affaires sont idéologiquement du côté des vainqueurs avant même la défaite. C’est une capitulation anticipée : « Non seulement ils se sont laissé battre mais ils ont trouvé très naturel d’être battus », écrit Marc Bloch. « Le pis fut que nos ennemis y furent pour peu de choses. » Bien qu’il faille toujours se méfier des parallèles historiques, cette comparaison a une force terrible. Les années 1930 sont marquées par une crise économique aux causes assez similaires à la situation actuelle. C’est de plus l’apogée du fascisme, l’apogée du stalinisme et des procès de Moscou. Aujourd’hui est-ce de la complicité, de l’épuisement ou les deux ? Le constat de capitulation dans des situations historiques différentes reste le même.
« Les socialistes sont-ils demeurés… des socialistes ? », interrogez-vous. Poser la question n’est-ce pas y répondre ?
Nous arrivons à la fin d’une histoire du socialisme. Malgré ses reniements à différentes époques, le socialisme avait toujours incarné un souffle, une espérance. Le poids de la fatalité peut être renversé par la volonté des hommes : tel était son fondement. Nous vivons une crise politique, sociale, économique, éthique sans qu’il n’y ait vraiment de débat, à gauche, notamment sur la réorientation de l’économie. Aucune grande voix ne s’élève pour proposer d’autres solutions. Où est Marceau Pivert (dirigeant socialiste avant-guerre, ndlr) et son « tout est possible » ? Marceau Pivert qui, en 1937, disait au gouvernement socialiste : « Non, je n’accepte pas de capituler devant le capitalisme et les banques. » Malgré sa gravité, la crise peut générer des outils intellectuels pour la surmonter. Des personnalités incarnent cela dans l’histoire : les révolutions de 1848 génèrent Marx, la crise de 1929 génère Keynes. Aujourd’hui, nous n’entendons aucune grande voix. Les socialistes ont l’apparence de notaires tristes.
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lundi 22 avril 2013
Une camarade agressée par des homophobes opposés au mariage pour tous !
Vendredi 19 avril, reconnue par quelques réactionnaires, une camarade du
Mouvement des Jeunes Communistes de la Vienne a été violemment prise à
partie hier soir, pour avoir publiquement exprimé, il y a peu, ses
craintes quant au caractère de plus en plus ouvertement homophobe de la
"manif pour tous", et au climat de haine que ce mouvement continue de
promouvoir ces derniers temps. Les déclarations des différentes
personnalités se réclamant de « la droite républicaine » appelant « au
sang » à la « guerre civile » ou dénonçant un texte qui va « assassiner
des enfants » sont la source des agressions de plus en plus fréquentes à
l'encontre des militants progressistes et des homosexuels.
Nous nous joignons à toutes les personnes et associations luttant contre la haine et l'homophobie ainsi qu'à toutes la victimes d'agressions de ce type. Nous, Mouvement des Jeunes Communistes de la Vienne et Union des Étudiants Communistes de Poitiers dénonçons et condamnons fermement ces agissements, qui sont une illustration claire de la dérive dangereuse prise par ce mouvement, avec les surenchères récentes de la droite et l'extrême-droite. Alors qu'ils se targuent de "défendre" la République, ils la mettent à mal avec leur violence, ne fait que montrer leur vision plus que réductrice de la liberté d'expression, qu'ils utilisent avant toute chose comme prétexte fallacieux pour répandre leurs idées haineuses et violentes.
Communiqué du MJCF et de l'UEC
Nous nous joignons à toutes les personnes et associations luttant contre la haine et l'homophobie ainsi qu'à toutes la victimes d'agressions de ce type. Nous, Mouvement des Jeunes Communistes de la Vienne et Union des Étudiants Communistes de Poitiers dénonçons et condamnons fermement ces agissements, qui sont une illustration claire de la dérive dangereuse prise par ce mouvement, avec les surenchères récentes de la droite et l'extrême-droite. Alors qu'ils se targuent de "défendre" la République, ils la mettent à mal avec leur violence, ne fait que montrer leur vision plus que réductrice de la liberté d'expression, qu'ils utilisent avant toute chose comme prétexte fallacieux pour répandre leurs idées haineuses et violentes.
Communiqué du MJCF et de l'UEC
Edito: Côté cour, côté jardin
"La loi du bâillon imposé aux parlementaires est aussi un très
mauvais signal adressé au monde du travail", estime Jean-Paul Piérot
dans l'éditorial de l'Humanité de ce lundi.
Dans la rue, sous les projecteurs des médias, la droite, toutes chapelles confondues, s’agite, s’époumone contre le droit au mariage pour tous. Cette démonstration, dont Paris fut hier une fois de plus le théâtre, présente pour elle deux avantages. En premier lieu, elle permet de fédérer, sur un sujet qui fait consensus dans la partie la plus rétrograde de la société, l’UMP, le FN et les satellites plus ou moins contrôlés gravitant à leur périphérie. Que la majorité des Français soit favorable à ce nouveau droit, à ce progrès de la société, n’est finalement pas l’essentiel pour les stratèges de la droite : cette grand-messe de la réaction prépare l’opinion à d’autres alliances lors des prochaines échéances politiques, en premier lieu les élections municipales de 2014.
Mais le second avantage de cette excitation printanière consiste à mettre en scène le spectacle d’une opposition se présentant comme radicale et identitaire contre le gouvernement et le Parti socialiste. Des manifestations répétées, avec si possible quelques images d’affrontements avec la police, donnent à peu de frais l’image d’une opposition mobilisée. Cette radicalisation surjouée, qui encourage dans son sillage des actes de haine et de violences, fait passer au second plan d’autres questions qui ne font pas controverse avec le gouvernement. Et cela pour une raison simple, c’est que la droite n’a rien ou si peu à redire aux orientations de l’exécutif en matière de politique économique et sociale. Ainsi va la droite, côté cour, côté jardin.
Le coup de force commis dans la nuit de samedi à dimanche par le gouvernement contre le débat sénatorial sur le projet de loi de flexibilisation de l’emploi pour couper court à la discussion des amendements déposés par le groupe communiste et par une partie des sénateurs socialistes et écologistes a été traité pour le moins discrètement par les médias. Tout aussi discrètement, les sénateurs de l’UMP ont pu s’abstenir, pour permettre son adoption, sur le texte du projet de loi inspiré et soutenu par le Medef. L’utilisation par le gouvernement Ayrault de l’article 44.3, une mesure d’exception qui met fin à toute discussion, non pas contre l’opposition, mais contre une composante de la majorité sénatoriale, n’est pas un acte anodin. C’est un geste qui laissera des traces dans les relations entre l’exécutif et la partie la plus à gauche de la représentation parlementaire.
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Dans la rue, sous les projecteurs des médias, la droite, toutes chapelles confondues, s’agite, s’époumone contre le droit au mariage pour tous. Cette démonstration, dont Paris fut hier une fois de plus le théâtre, présente pour elle deux avantages. En premier lieu, elle permet de fédérer, sur un sujet qui fait consensus dans la partie la plus rétrograde de la société, l’UMP, le FN et les satellites plus ou moins contrôlés gravitant à leur périphérie. Que la majorité des Français soit favorable à ce nouveau droit, à ce progrès de la société, n’est finalement pas l’essentiel pour les stratèges de la droite : cette grand-messe de la réaction prépare l’opinion à d’autres alliances lors des prochaines échéances politiques, en premier lieu les élections municipales de 2014.
Mais le second avantage de cette excitation printanière consiste à mettre en scène le spectacle d’une opposition se présentant comme radicale et identitaire contre le gouvernement et le Parti socialiste. Des manifestations répétées, avec si possible quelques images d’affrontements avec la police, donnent à peu de frais l’image d’une opposition mobilisée. Cette radicalisation surjouée, qui encourage dans son sillage des actes de haine et de violences, fait passer au second plan d’autres questions qui ne font pas controverse avec le gouvernement. Et cela pour une raison simple, c’est que la droite n’a rien ou si peu à redire aux orientations de l’exécutif en matière de politique économique et sociale. Ainsi va la droite, côté cour, côté jardin.
Le coup de force commis dans la nuit de samedi à dimanche par le gouvernement contre le débat sénatorial sur le projet de loi de flexibilisation de l’emploi pour couper court à la discussion des amendements déposés par le groupe communiste et par une partie des sénateurs socialistes et écologistes a été traité pour le moins discrètement par les médias. Tout aussi discrètement, les sénateurs de l’UMP ont pu s’abstenir, pour permettre son adoption, sur le texte du projet de loi inspiré et soutenu par le Medef. L’utilisation par le gouvernement Ayrault de l’article 44.3, une mesure d’exception qui met fin à toute discussion, non pas contre l’opposition, mais contre une composante de la majorité sénatoriale, n’est pas un acte anodin. C’est un geste qui laissera des traces dans les relations entre l’exécutif et la partie la plus à gauche de la représentation parlementaire.
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Comment le FMI et la Banque mondiale ont pris le contrôle de la Tunisie
Par Agnès Rousseaux
Les politiques d’austérité s’exportent hors de l’Europe. En échange d’un prêt du FMI, le gouvernement tunisien s’est engagé à mener des « réformes structurelles » : augmentation des prix du carburant, préparation de futures privatisations et mesures en faveur des banques… Objectif : réduire la dette tunisienne, dont plus de la moitié a été contractée sous la dictature de Ben Ali. Élus et société civile dénoncent un acte « anti-démocratique » et « contre-révolutionnaire ».
Le FMI a décidé d’appliquer ses célèbres méthodes en Tunisie. Un document confidentiel, révélé fin mars par des médias tunisiens, a provoqué l’embarras des responsables politiques. En échange d’argent frais de la part du FMI [1], ceux-ci se sont engagés sur un planning de réformes structurelles, à un rythme effréné. Au programme : augmentation du prix des carburants, baisse des impôts pour les entreprises, déplafonnement des taux d’intérêt (pour permettre aux banques d’améliorer leur rentabilité), audit des entreprises publiques de l’énergie – gaz, électricité et raffinage des produits pétroliers... Ce qui laisse présager des privatisations. Un alléchant menu néolibéral, que le gouvernement prévoit de concocter en 9 mois.
La recette, elle, semble avoir été préparée par les institutions financières internationales. Dans une lettre à Christine Lagarde, patronne du FMI, le ministre des Finances et le gouverneur de la Banque Centrale tunisienne s’engagent à consulter les services du FMI pour « toute révision » de ce programme de dérégulation. L’opposition et la société civile s’indignent de cette ingérence dans la politique économique du pays. « La Tunisie est le laboratoire du FMI et de la Banque mondiale, qui profitent du non-professionnalisme des élus et du gouvernement », analyse Chafik Ben Rouine, porte-parole de l’ACET (Auditons les créances envers la Tunisie).
Une dette héritée de la dictature
Pourquoi un tel traitement ? Pas le choix, avance le gouvernement. Ce sont les contre-parties du prêt accordé. Un prêt qui vient alourdir une dette tunisienne déjà importante : 30 milliards de dinars (15 milliards d’euros) [2]. Le remboursement de la dette constitue le premier poste de dépense publique. Soit trois fois le budget de la santé et cinq fois celui consacré à l’emploi ! Les créanciers ? La France, principal partenaire économique de la Tunisie [3], la Banque mondiale et la Banque européenne d’Investissement (BEI), dont la France est un des actionnaires principaux. Plus de la moitié de la dette tunisienne serait issue de la période du régime de Ben Ali (1987-2011). Chaque Tunisien hérite ainsi à la naissance d’une dette de 3 000 dinars (1 500 euros) qui appartient essentiellement à Ben Ali, décrit l’analyste Mehdi Khodjet El Khil.
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Les politiques d’austérité s’exportent hors de l’Europe. En échange d’un prêt du FMI, le gouvernement tunisien s’est engagé à mener des « réformes structurelles » : augmentation des prix du carburant, préparation de futures privatisations et mesures en faveur des banques… Objectif : réduire la dette tunisienne, dont plus de la moitié a été contractée sous la dictature de Ben Ali. Élus et société civile dénoncent un acte « anti-démocratique » et « contre-révolutionnaire ».
Le FMI a décidé d’appliquer ses célèbres méthodes en Tunisie. Un document confidentiel, révélé fin mars par des médias tunisiens, a provoqué l’embarras des responsables politiques. En échange d’argent frais de la part du FMI [1], ceux-ci se sont engagés sur un planning de réformes structurelles, à un rythme effréné. Au programme : augmentation du prix des carburants, baisse des impôts pour les entreprises, déplafonnement des taux d’intérêt (pour permettre aux banques d’améliorer leur rentabilité), audit des entreprises publiques de l’énergie – gaz, électricité et raffinage des produits pétroliers... Ce qui laisse présager des privatisations. Un alléchant menu néolibéral, que le gouvernement prévoit de concocter en 9 mois.
La recette, elle, semble avoir été préparée par les institutions financières internationales. Dans une lettre à Christine Lagarde, patronne du FMI, le ministre des Finances et le gouverneur de la Banque Centrale tunisienne s’engagent à consulter les services du FMI pour « toute révision » de ce programme de dérégulation. L’opposition et la société civile s’indignent de cette ingérence dans la politique économique du pays. « La Tunisie est le laboratoire du FMI et de la Banque mondiale, qui profitent du non-professionnalisme des élus et du gouvernement », analyse Chafik Ben Rouine, porte-parole de l’ACET (Auditons les créances envers la Tunisie).
Une dette héritée de la dictature
Pourquoi un tel traitement ? Pas le choix, avance le gouvernement. Ce sont les contre-parties du prêt accordé. Un prêt qui vient alourdir une dette tunisienne déjà importante : 30 milliards de dinars (15 milliards d’euros) [2]. Le remboursement de la dette constitue le premier poste de dépense publique. Soit trois fois le budget de la santé et cinq fois celui consacré à l’emploi ! Les créanciers ? La France, principal partenaire économique de la Tunisie [3], la Banque mondiale et la Banque européenne d’Investissement (BEI), dont la France est un des actionnaires principaux. Plus de la moitié de la dette tunisienne serait issue de la période du régime de Ben Ali (1987-2011). Chaque Tunisien hérite ainsi à la naissance d’une dette de 3 000 dinars (1 500 euros) qui appartient essentiellement à Ben Ali, décrit l’analyste Mehdi Khodjet El Khil.
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dimanche 21 avril 2013
Le gouvernement musèle le Sénat pour que le MEDEF impose sa loi aux salariés
Cette décision constitue une première inaceptable, un coup de force contre la démocratie et le monde du travail. Jamais un Gouvernement n’aura usé d’une telle arme à l’encontre de sa majorité parlementaire. C’est la démonstration de l’incapacité du Gouvernement à répondre aux questions et aux contre-propositions formulées par les 450 amendements élaborés avec le mond du travail et présentés par le groupe Communiste Républicain et Citoyen et qui s’opposaient frontalement au projet de loi rédigé par le MEDEF.
Face à la mobilisation sans faille des sénatrices et sénateurs Communistes Républicains et Citoyens, très souvent plus nombreux dans l’hémicycle que les sénatrices et sénateurs des autres groupes, le Gouvernement a préféré fuir le débat, comme l’avait fait, en son temps, Nicolas SARKOZY, avec la réforme des retraites, contre son opposition.
Et pour cause. Hier sur la base de ses amendement, le groupe CRC a fait la démonstration qu’il y avait une majorité de Gauche au Sénat, pour adopter des mesures différentes à celles que veulent imposer le patronat. Le Gouvernent, qui a fait la promesse à Madame PARISOT que le Parlement adopterait au mot près le texte qu’elle a rédigé, ne pouvait l’accepter et a préféré mettre un terme au débat, quitte à piétiner le droit du Parlement à faire la loi.
Communiqué du groupe Communiste Républicain et Citoyens
samedi 20 avril 2013
Appel des économistes pour une VIe République, contre la finance et l’austérité
L’affaire Cahuzac est révélatrice d’une République à bout de souffle. La défiance vis-à-vis des institutions et la conviction que les responsables politiques sont devenus impuissants face à la crise – quand ils ne sont pas corrompus – minent le régime et conduisent un nombre croissant de nos concitoyens à se réfugier dans l’abstention, voire, pour une partie, à rechercher des boucs émissaires et à adopter les discours ethnicistes de l’extrême droite. Les racines de cette situation touchent à la fois à la soumission des gouvernements à la logique du capitalisme financiarisé, à leur adhésion à une construction européenne qui se fait contre les peuples, à la nature antidémocratique des institutions de la cinquième République et à l’endogamie entre les milieux d’affaires et les hauts responsables au pouvoir. Aussi, le basculement de certains de ces responsables politiques dans la délinquance financière ou fiscale n’est pas la dérive personnelle de quelques moutons noirs, mais bien le prolongement logique du sentiment d’irresponsabilité et de toute-puissance qui habite cette nouvelle oligarchie politico-financière. Les appels à la morale individuelle et à plus de transparence ne seront donc qu’un emplâtre sur une jambe de bois si des mesures à la hauteur de la situation ne sont pas prises.
Sur le plan économique, la première est d’arrêter les politiques d’austérité : désastreuses socialement, elles sont stupides économiquement, étant incapables même de répondre à l’objectif qu’elles se sont fixé, la réduction des déficits. La deuxième est d’en finir avec la domination des marchés financiers sur la vie économique et sur la société, ce qui passe par un contrôle social des banques, la séparation organisationnelle stricte entre banques d’affaires et banques de dépôts, l’interdiction des produits financiers à risque et des activités spéculatives (en particulier l’interdiction des transactions financières avec les paradis fiscaux) et la création d’un pôle public financier. Il s’agit aussi d’engager une répartition plus égalitaire du revenu national par une augmentation de la part des salaires dans la valeur ajoutée, et une réforme fiscale d’ampleur redonnant en outre des marges de manœuvre à la puissance publique. Bref, c’est une tout autre politique économique tournée vers la satisfaction des besoins sociaux et la transition écologique qu’un gouvernement de gauche se devrait de mettre en œuvre.
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Après le coton, Monsanto cherche à multiplier les OGM en Afrique de l’Ouest
Par Patrick Piro
Le Burkina Faso, l’un des pays les plus pauvres de la planète, a opté pour une variété OGM de Monsanto dans l’espoir de redresser sa filière cotonnière, qui fait vivre trois millions de personnes. Promesses de rendements non tenues, droits de propriété prohibitifs, coton de moindre qualité… Le bilan est plus que mitigé. Qu’importe, Monsanto cherche à étendre son coton OGM et travaille sur des haricots et du sorgho génétiquement modifiés. Certains craignent « une mainmise des biotechnologies » sur les cultures alimentaires.
Le moral remonte, au sein de la filière coton burkinabé : la campagne 2012 vient de s’achever sur une très bonne récolte d’environ 630 000 tonnes. C’est près de 60 % de mieux que la précédente saison. « La production de coton transgénique s’accroît chaque année », affirme Karim Traore, président de l’Union nationale des producteurs de coton (UNPCB), qui regroupe la majeure partie des cultivateurs du pays. Sur 500 000 hectares de coton, environ 55 % auraient reçu cette année des semences OGM.
L’ « or blanc » est vital pour ce pays, premier producteur d’Afrique de l’Ouest : il représente plus d’un tiers du produit intérieur brut et 60 % des recettes d’exportation. Le coton fait vivre indirectement près de trois millions de personnes, un cinquième de la population. Mais depuis peu, cette monoculture s’est retrouvée impuissante face aux ravageurs, devenus résistants aux insecticides classiques. Les autorités ont alors fait le pari du coton transgénique dans l’espoir de surmonter la crise : une variété développée par la firme étasunienne Monsanto et l’Institut de l’environnement et de recherches burkinabé (Inera), intégrant des gènes de la bactérie Bacillus thuringiensis (Bt) produisant des toxines mortelles ou dissuasives pour certains insectes.
Promesses de rendements mirobolants
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Le Burkina Faso, l’un des pays les plus pauvres de la planète, a opté pour une variété OGM de Monsanto dans l’espoir de redresser sa filière cotonnière, qui fait vivre trois millions de personnes. Promesses de rendements non tenues, droits de propriété prohibitifs, coton de moindre qualité… Le bilan est plus que mitigé. Qu’importe, Monsanto cherche à étendre son coton OGM et travaille sur des haricots et du sorgho génétiquement modifiés. Certains craignent « une mainmise des biotechnologies » sur les cultures alimentaires.
Le moral remonte, au sein de la filière coton burkinabé : la campagne 2012 vient de s’achever sur une très bonne récolte d’environ 630 000 tonnes. C’est près de 60 % de mieux que la précédente saison. « La production de coton transgénique s’accroît chaque année », affirme Karim Traore, président de l’Union nationale des producteurs de coton (UNPCB), qui regroupe la majeure partie des cultivateurs du pays. Sur 500 000 hectares de coton, environ 55 % auraient reçu cette année des semences OGM.
L’ « or blanc » est vital pour ce pays, premier producteur d’Afrique de l’Ouest : il représente plus d’un tiers du produit intérieur brut et 60 % des recettes d’exportation. Le coton fait vivre indirectement près de trois millions de personnes, un cinquième de la population. Mais depuis peu, cette monoculture s’est retrouvée impuissante face aux ravageurs, devenus résistants aux insecticides classiques. Les autorités ont alors fait le pari du coton transgénique dans l’espoir de surmonter la crise : une variété développée par la firme étasunienne Monsanto et l’Institut de l’environnement et de recherches burkinabé (Inera), intégrant des gènes de la bactérie Bacillus thuringiensis (Bt) produisant des toxines mortelles ou dissuasives pour certains insectes.
Promesses de rendements mirobolants
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vendredi 19 avril 2013
Caterpillar: réduction des effectifs confirmée
La direction de Caterpillar a confirmé hier matin, lors d’une réunion
extraordinaire du comité d’entreprise, la réduction des effectifs de
200 salariés sur le site de Grenoble/Échirolles, selon le principe du
volontariat. Une situation dénoncée en conférence de presse par la CGT :
« Les élus du CE ont diligenté une expertise via le droit d’alerte,
souligne Alexis Mazza. Nous ne nous satisfaisons pas de la justification
économique. »
« Les 200 postes en cause (maintenance, logistique…) constituent 24 % des emplois indirects », martèle Pierre Piccaretta. « Le but reste la diminution de la masse salariale. Mais s’il n’y a pas 200 volontaires, que fera l’entreprise ? Nous n’avons pas eu de réponse. » Ci-dessus sur notre photo : Pierre Piccaretta, Alexis Mazza et Nicolas Benoît. (Photo DL/Jean-Benoît VIGNY)
« Les 200 postes en cause (maintenance, logistique…) constituent 24 % des emplois indirects », martèle Pierre Piccaretta. « Le but reste la diminution de la masse salariale. Mais s’il n’y a pas 200 volontaires, que fera l’entreprise ? Nous n’avons pas eu de réponse. » Ci-dessus sur notre photo : Pierre Piccaretta, Alexis Mazza et Nicolas Benoît. (Photo DL/Jean-Benoît VIGNY)
Changer de République, une urgence pour la gauche
Pour un nécessaire changement de politique et face à une majorité de gauche « déjà moribonde », l'historien Roger Martelli juge qu'il ne faut pas attendre « sa décomposition » mais plutôt manifester le 5 mai pour une VIe République qui serait « moins soucieuse de bonne représentation que de pleine implication citoyenne ». Manifester « pour que la gauche de la justice et de la citoyenneté redevienne majoritaire ».
Jérôme Gleizes vient de publier un billet sur son blog dans Mediapart. Je partage son inquiétude sur la dimension délétère de la situation politique actuelle. La politique gouvernementale conduit la gauche dans le mur et ouvre un boulevard à une droite de plus en plus radicalisée, avec un FN en embuscade, qui attend son heure. Je conviens avec lui que l’heure est au rassemblement, davantage qu’à la stigmatisation. Demander que les têtes tombent ne fait qu’ajouter de la violence à la violence, du ressentiment au ressentiment.
Je pense, moi aussi, qu’il ne faut pas que la colère vire au ressentiment. La colère peut nourrir la combativité ; elle est alors le prélude à l’action, le ferment possible d’un changement. Le ressentiment, lui, ne porte pas à lutter contre les causes du mal, mais à chercher les boucs émissaires. La colère peut aller jusqu’à la révolution ; le ressentiment mène au fascisme. Mais le ressentiment ne gagne que lorsque la colère se marie avec la désespérance. C’est à partir de là que je diverge du propos de Jérôme Gleizes.
Il ne faut pas se contenter de changer les hommes, mais d’abord de politique : d’accord. Mais comment obtenir un changement de politique ? Il n’y a, à gauche tout au moins, que deux méthodes possibles. La première consiste à accompagner de façon critique la politique suivie par le sommet socialiste de l’État. C’est le choix de la gauche socialiste et, pour l’instant, celui d’EE-LV. Ce fut, entre 1997 et 2002, la méthode retenue par le PCF de Robert Hue. On en a mesuré hier l’inefficacité. Comment pourrait-il en être autrement aujourd’hui ?
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Jérôme Gleizes vient de publier un billet sur son blog dans Mediapart. Je partage son inquiétude sur la dimension délétère de la situation politique actuelle. La politique gouvernementale conduit la gauche dans le mur et ouvre un boulevard à une droite de plus en plus radicalisée, avec un FN en embuscade, qui attend son heure. Je conviens avec lui que l’heure est au rassemblement, davantage qu’à la stigmatisation. Demander que les têtes tombent ne fait qu’ajouter de la violence à la violence, du ressentiment au ressentiment.
Je pense, moi aussi, qu’il ne faut pas que la colère vire au ressentiment. La colère peut nourrir la combativité ; elle est alors le prélude à l’action, le ferment possible d’un changement. Le ressentiment, lui, ne porte pas à lutter contre les causes du mal, mais à chercher les boucs émissaires. La colère peut aller jusqu’à la révolution ; le ressentiment mène au fascisme. Mais le ressentiment ne gagne que lorsque la colère se marie avec la désespérance. C’est à partir de là que je diverge du propos de Jérôme Gleizes.
Il ne faut pas se contenter de changer les hommes, mais d’abord de politique : d’accord. Mais comment obtenir un changement de politique ? Il n’y a, à gauche tout au moins, que deux méthodes possibles. La première consiste à accompagner de façon critique la politique suivie par le sommet socialiste de l’État. C’est le choix de la gauche socialiste et, pour l’instant, celui d’EE-LV. Ce fut, entre 1997 et 2002, la méthode retenue par le PCF de Robert Hue. On en a mesuré hier l’inefficacité. Comment pourrait-il en être autrement aujourd’hui ?
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Venezuela : Les "démocrates" tombent le masque
Ainsi
donc c'est désormais Washington qui déciderait de l'écart nécessaire
pour valider une élection? Nous le savions déjà: la CIA et le Pentagone
sont, pour l'Amérique latine, les meilleurs instruments de
dépouillement...
Les Etats-Unis, par des "audits" militaires en 1954 (Guatemala), 1961 (Cuba), 1965 (République Dominicaine), 1981-1988 (Nicaragua), 1989 (Panama), contre des gouvernements légitimes, souverains, ont montré à quel point ils étaient soucieux de démocratie électorale. Les GIS, les "Marines", savent se convertir en efficaces scrutateurs lorsque les intérêts de "l'empire" sont menacés.
En 2002, la Maison Blanche reconnut en quelques minutes le président fantoche (Pedro Carmona) issu du coup d'Etat contre un président élu: Hugo Chavez. "Pedro l'éphémère" était de surcroît président du Medef local, Fedecamaras, la meilleure agence électorale du pays... A l'époque, pour Washington et le fasciste Aznar (à la manoeuvre avec sa fondation FAES), pour toutes les droites et quelques brebis égarées, il n'y avait pas "abus de pouvoir" mais "rétablissement de la démocratie"... comme plus tard au Honduras du président Zelaya.
Le même processus serait-il en marche aujourd'hui au Venezuela ?
50,75% des voix ne suffiraient pas pour être élu? Prétexte pour tenter une revanche sur 15 ans de défaites politiques, électorales, démocratiques !! Depuis 15 ans, l'opposition vénézuélienne, qui va de l'ultra droite à trois partis affiliés à l'Internationale Socialiste, hurle à la fraude à toutes les élections, sans apporter aucune preuve tangible. Elle sait que derrière la prétendue "défense de la démocratie", se cache en fait une stratégie globale de déstabilisation contre un régime anti-néolibéral, anti-impérialiste...
50,75% des voix pour Nicolas Maduro ! L'écart est faible mais bien réel. Que dire alors de la victoire d'Aznar aux législatives espagnoles du 3 mars 1996 avec 37,6% des voix? de celle de Clinton en novembre 1992 avec 43% des voix?
Stratégie irresponsable de l'opposition
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Les Etats-Unis, par des "audits" militaires en 1954 (Guatemala), 1961 (Cuba), 1965 (République Dominicaine), 1981-1988 (Nicaragua), 1989 (Panama), contre des gouvernements légitimes, souverains, ont montré à quel point ils étaient soucieux de démocratie électorale. Les GIS, les "Marines", savent se convertir en efficaces scrutateurs lorsque les intérêts de "l'empire" sont menacés.
En 2002, la Maison Blanche reconnut en quelques minutes le président fantoche (Pedro Carmona) issu du coup d'Etat contre un président élu: Hugo Chavez. "Pedro l'éphémère" était de surcroît président du Medef local, Fedecamaras, la meilleure agence électorale du pays... A l'époque, pour Washington et le fasciste Aznar (à la manoeuvre avec sa fondation FAES), pour toutes les droites et quelques brebis égarées, il n'y avait pas "abus de pouvoir" mais "rétablissement de la démocratie"... comme plus tard au Honduras du président Zelaya.
Le même processus serait-il en marche aujourd'hui au Venezuela ?
50,75% des voix ne suffiraient pas pour être élu? Prétexte pour tenter une revanche sur 15 ans de défaites politiques, électorales, démocratiques !! Depuis 15 ans, l'opposition vénézuélienne, qui va de l'ultra droite à trois partis affiliés à l'Internationale Socialiste, hurle à la fraude à toutes les élections, sans apporter aucune preuve tangible. Elle sait que derrière la prétendue "défense de la démocratie", se cache en fait une stratégie globale de déstabilisation contre un régime anti-néolibéral, anti-impérialiste...
50,75% des voix pour Nicolas Maduro ! L'écart est faible mais bien réel. Que dire alors de la victoire d'Aznar aux législatives espagnoles du 3 mars 1996 avec 37,6% des voix? de celle de Clinton en novembre 1992 avec 43% des voix?
Stratégie irresponsable de l'opposition
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jeudi 18 avril 2013
Le Conseil citoyen des finances publiques répond au Haut Conseil (Économistes Atterrés, Attac et la Fondation Copernic)
Le tout nouveau « Haut Conseil des finances publiques » a
rendu mercredi 16 avril son premier avis, qui porte sur les prévisions
macroéconomiques du gouvernement. Les Économistes Atterrés, Attac et la
Fondation Copernic ont décidé de mettre en place un « Conseil citoyen
des finances publiques » qui réagira systématiquement aux avis du Haut
Conseil. Voici le premier communiqué de ce Conseil citoyen des finances
publiques.
L’instauration du Haut Conseil des finances publiques découle de la ratification par la France du Traité sur la stabilité, la coopération et la gouvernance (TSCG) de l’Union européenne qui enferme les pays européens dans un carcan budgétaire, ne leur laissant pas d’autre choix que de mener en permanence des politiques d’austérité. Dans une Europe économiquement intégrée, où la demande externe des uns dépend de la demande interne des autres, la généralisation des politiques d’austérité ne peut qu’enfermer la zone dans la récession. Cette récession conduit à une réduction des recettes fiscales qui a pour conséquence de rendre encore plus difficile la réduction des déficits que l'austérité était censée favoriser, justifiant ainsi un nouveau tour de vis, qui aggrave la situation, etc. Cette spirale mortifère est en train de toucher peu ou prou tous les pays européens, avec pour conséquence une destruction du « modèle social européen » et une paupérisation des populations.
Cette analyse est paradoxalement confirmée par l’avis du Haut Conseil qui est obligé d’admettre que les coupes budgétaires, appelées pudiquement mesures de consolidation budgétaire, ont « un impact sur la croissance » et « sont susceptibles d’avoir un impact (…) sur le potentiel de croissance ». Le Haut Conseil remet ainsi en cause les prévisions de croissance du gouvernement que ce soit sur le court terme (2013 et 2014) ou sur le moyen terme (2015 et 2017). Mais il reste toutefois au milieu du gué. Il reconnaît que depuis plusieurs années les « prévisions de croissance » ont été « systématiquement affectées d’un biais optimiste ». Mais d’où viennent ces erreurs ? Ne serait-ce pas que ces prévisions ont systématiquement sous-estimé les effets récessifs des programmes d’austérité mis en œuvre ? Le FMI lui-même, ce qui est cocasse, a récemment abondé en ce sens[1]. Le Haut Conseil, de son côté, se garde bien de trancher, sans toutefois fermer la porte à cette interprétation. L'air du temps serait-il sur le point de changer ? Quoi qu'il en soit les analyses du Haut Conseil confirment l’impasse totale de la politique gouvernementale.
Ainsi, note-t-il que la reprise des exportations sur laquelle le gouvernement compte pour mettre en œuvre son programme de stabilité bute sur trois problèmes. D’abord « les efforts amorcés par les pays du Sud de l’Europe pour restaurer leur compétitivité-prix pourraient en particulier affecter les exportations françaises ». En effet, par définition, les politiques de compétitivité sont non coopératives et aboutissent à un jeu à somme nulle. Ce constat pointe la double absurdité de l’austérité généralisée. Elle fait boule de neige : la contrepartie de ces « efforts », c’est la récession et la baisse des importations des pays du Sud, qui évidemment « affecte » les exportations françaises. Et c’est un jeu à somme négative, où un pays ne peut gagner des parts de marché qu’au détriment des pays voisins, à condition que ceux-ci ne fassent pas la même chose, alors même qu'ils le font tous avec un magnifique entrain : une politique absurde.
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L’instauration du Haut Conseil des finances publiques découle de la ratification par la France du Traité sur la stabilité, la coopération et la gouvernance (TSCG) de l’Union européenne qui enferme les pays européens dans un carcan budgétaire, ne leur laissant pas d’autre choix que de mener en permanence des politiques d’austérité. Dans une Europe économiquement intégrée, où la demande externe des uns dépend de la demande interne des autres, la généralisation des politiques d’austérité ne peut qu’enfermer la zone dans la récession. Cette récession conduit à une réduction des recettes fiscales qui a pour conséquence de rendre encore plus difficile la réduction des déficits que l'austérité était censée favoriser, justifiant ainsi un nouveau tour de vis, qui aggrave la situation, etc. Cette spirale mortifère est en train de toucher peu ou prou tous les pays européens, avec pour conséquence une destruction du « modèle social européen » et une paupérisation des populations.
Cette analyse est paradoxalement confirmée par l’avis du Haut Conseil qui est obligé d’admettre que les coupes budgétaires, appelées pudiquement mesures de consolidation budgétaire, ont « un impact sur la croissance » et « sont susceptibles d’avoir un impact (…) sur le potentiel de croissance ». Le Haut Conseil remet ainsi en cause les prévisions de croissance du gouvernement que ce soit sur le court terme (2013 et 2014) ou sur le moyen terme (2015 et 2017). Mais il reste toutefois au milieu du gué. Il reconnaît que depuis plusieurs années les « prévisions de croissance » ont été « systématiquement affectées d’un biais optimiste ». Mais d’où viennent ces erreurs ? Ne serait-ce pas que ces prévisions ont systématiquement sous-estimé les effets récessifs des programmes d’austérité mis en œuvre ? Le FMI lui-même, ce qui est cocasse, a récemment abondé en ce sens[1]. Le Haut Conseil, de son côté, se garde bien de trancher, sans toutefois fermer la porte à cette interprétation. L'air du temps serait-il sur le point de changer ? Quoi qu'il en soit les analyses du Haut Conseil confirment l’impasse totale de la politique gouvernementale.
Ainsi, note-t-il que la reprise des exportations sur laquelle le gouvernement compte pour mettre en œuvre son programme de stabilité bute sur trois problèmes. D’abord « les efforts amorcés par les pays du Sud de l’Europe pour restaurer leur compétitivité-prix pourraient en particulier affecter les exportations françaises ». En effet, par définition, les politiques de compétitivité sont non coopératives et aboutissent à un jeu à somme nulle. Ce constat pointe la double absurdité de l’austérité généralisée. Elle fait boule de neige : la contrepartie de ces « efforts », c’est la récession et la baisse des importations des pays du Sud, qui évidemment « affecte » les exportations françaises. Et c’est un jeu à somme négative, où un pays ne peut gagner des parts de marché qu’au détriment des pays voisins, à condition que ceux-ci ne fassent pas la même chose, alors même qu'ils le font tous avec un magnifique entrain : une politique absurde.
Bernard Thibault: "La disparition de l'Humanité signifierait un repli de la démocratie"
Urgence pour l'Humanité. Ancien
secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault appelle à soutenir
l’Humanité en cette période des plus difficiles. Il revient sur son rôle
unique dans le traitement de l’actualité sociale et dans...
le débat pour des alternatives.
Notre journal accuse une nouvelle fois de sérieux problèmes de trésorerie qui mettent jusqu’à son existence en péril. Que représente l’Humanité pour vous dans le paysage actuel de la presse française ?
Bernard Thibault. L’Humanité a une caractéristique unique, celle d’entretenir, à sa manière et sur toute une série de sujets, l’idée d’alternatives possibles aux politiques mises en œuvre. Et c’est en soi suffisamment original pour être souligné. Trop de titres de la presse écrite sont dans une sorte de conformisme ambiant et il faut évidemment s’inquiéter de l’éventuelle disparition du seul quotidien qui s’efforce de donner de la voix à tous ceux qui travaillent à l’alternative. C’est la première chose. La seconde, c’est que l’Humanité est également le seul quotidien, en tout cas je le considère comme tel, qui donne, dans des proportions importantes, la parole à ceux que l’on entend peu.
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le débat pour des alternatives.
Notre journal accuse une nouvelle fois de sérieux problèmes de trésorerie qui mettent jusqu’à son existence en péril. Que représente l’Humanité pour vous dans le paysage actuel de la presse française ?
Bernard Thibault. L’Humanité a une caractéristique unique, celle d’entretenir, à sa manière et sur toute une série de sujets, l’idée d’alternatives possibles aux politiques mises en œuvre. Et c’est en soi suffisamment original pour être souligné. Trop de titres de la presse écrite sont dans une sorte de conformisme ambiant et il faut évidemment s’inquiéter de l’éventuelle disparition du seul quotidien qui s’efforce de donner de la voix à tous ceux qui travaillent à l’alternative. C’est la première chose. La seconde, c’est que l’Humanité est également le seul quotidien, en tout cas je le considère comme tel, qui donne, dans des proportions importantes, la parole à ceux que l’on entend peu.
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