« Assassinat et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste, commis en raison de la race ou la religion » : c’est par cette qualification que le Parquet national antiterroriste ouvre son enquête à la suite du meurtre d’Hichem Miraoui, un homme de 45 ans de nationalité tunisienne, abattu samedi dernier à Puget-sur-Argens dans le Var, par un militant d’extrême droite.
Le Parti communiste français condamne avec force et fermeté le meurtre d'Hichem Miraoui, ainsi que la tentative d’assassinat contre un autre homme de nationalité turque. Tous deux ont été visés avec préméditation en raison de leurs origines et parce qu'ils sont supposés être musulmans.
Contre les principes du « plébiscite de tous les jours » où le désir d'appartenir à la nation française fonde l'appartenance des individus à notre nation, l'extrême droite française, au contraire, cherche à assassiner la République elle-même et ses valeurs.
L'extrême droite court après une nation fantasmée et fondée sur la race et la religion, contre les Lumières et les principes de laïcité. L'extrême droite française prône des valeurs antirévolutionnaires et obscurantistes. Contre les valeurs de solidarité et de fraternité, l'extrême droite française défend avec les ultra libéraux les principes de la concurrence et la lutte de tous contre tous en lieu et place de la lutte des classes et de la devise républicaine : Liberté, Égalité et Fraternité.
Ce sont ces convictions qui arment les assassins d’Hichem Miraoui ou d’Aboubakar Cissé, fin avril dans le Gard.
Ces assassinats surviennent dans une période qui voit se propager depuis plusieurs années une haine des étrangers et de nos compatriotes pour leurs origines, appartenances ou religion supposée.
Dans toute la sphère médiatique, la parole est décomplexée. Cette parole d'extrême droite portée par le Rassemblement national et les réseaux sociaux est relayée jusque et y compris par des membres du gouvernement comme le ministre de l'Intérieur qui joue au pompier pyromane ou le Premier ministre qui a parlé de « submersion migratoire ».
Partout la propagation des idéologies racistes, antisémites, islamophobes, homophobes, sexistes et masculinistes, en plus de détruire des vies, saccagent les valeurs du « plus jamais ça ! » que nous avons portées après-guerre, avec le Conseil national de la Résistance. Elle fracturent et divisent à un moment où, plus que jamais, nous devons nous rassembler relever les défis de l’urgence sociale, démocratique et climatique.
Fabien Roussel s'est exprimé pour sonner l'alerte contre le poison de la haine : « J’aimerais qu’on prenne conscience qu’il y a une multiplication d’actes racistes, d’insultes, de crimes racistes, comme il y a une multiplication d’actes antisémites. Le poison de la haine et de la division se répand dans notre pays. Chaque parole publique est donc importante, chacun doit mesurer sa responsabilité dans les mots qu’il emploie ».
Le gouvernement doit prendre au sérieux les menaces de l'extrême droite et condamner fermement tous les propos racistes, antisémites, anti-musulmans, homophobes et masculinistes qui ne relèvent pas d'une opinion mais bien d'un délit.
Le Parti communiste français appelle à se joindre, dans le silence et le recueillement, à la marche blanche qui aura lieu au Puget, dans le Var, ce dimanche 8 juin à 15h, pour dire un dernier adieu à Hichem Miraoui, en solidarité avec nos compatriotes tunisien-ne-s et musulman-ne-s.
Contre la volonté de l'extrême droite qui cherche à assassiner notre République et à détruire notre socle de valeurs sociales et fraternelles, en solidarité avec l'ensemble de nos compatriotes visés par les idéologies d'extrême droite, le Parti communiste appelle toutes les forces progressistes de notre pays à prendre partout des initiatives pour la mémoire de ceux et celles menacés simplement pour être né quelque part ou avoir une religion.
Paris, le 6 juin 2025.
Parti communiste français.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire