Dérive libérale du gouvernement, crise démocratique, écologique, sociale... D’EELV au Front de gauche en passant par certains socialistes, nombreux sont ceux qui cherchent à construire une alternative à « la gauche d’accompagnement ». Alors, où en est l’alliance des forces anti-austérité ? Point d’étape.
Qui, voici un an et demi, aurait parié sur un possible rassemblement de toutes les forces de la gauche alternative, du Front de gauche (FG) à Nouvelle Donne, en passant par des socialistes déçus et les Verts qui comptaient alors plusieurs ministres ? Aujourd’hui, malgré les appels du pied de Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, au rassemblement sur le seul mot d’ordre du « danger FN », le PS n’apparaît plus comme un parti à même de rassembler la gauche. Et le constat d’une impasse absolue de la politique menée est désormais partagé très largement, y compris jusque dans certains rangs socialistes. Ainsi, Liêm Hoang Ngoc, ancien député européen, a quitté le PS et créé la Nouvelle Gauche socialiste (NGS) pour se joindre aux voix alternatives. La crise grecque et le diktat imposé à Alexis Tsipras ont également rapproché les points de vue : même si les méthodes peuvent diverger, cette gauche est d’accord sur un point : il faut mettre fin à l’austérité.
Julie Meunier, membre du conseil national du PCF, rappelle l’enjeu : « Démontrer aux citoyens, en étant rassembleurs, qu’un autre projet politique est possible. » Convergences Car petit à petit, l’idée s’impose donc que les défis de transformation sociale et écologique sont intimement liés. Pour Marie- Pierre Vieu, membre de l’exécutif du PCF, le rôle du FG a été de « remettre dans le débat public les questions de redistribution sociale, écologique, la question de la VIe République, la réorientation de la construction européenne » : autant de points de convergence avec les autres formations de gauche. Les élections municipales puis départementales avaient déjà été l’occasion de roder ces alliances et de nouer des liens entre FG, écologistes et Nouvelle Donne. Dans 395 cantons, un ticket entre EELV et tout ou partie du FG avait obtenu un bon score : 13,7 % en moyenne. Les élections régionales de décembre peuvent donc être une nouvelle étape de ce rassemblement.
Dans certaines régions, un rassemblement « rouge-vert » peut espérer être en tête de la gauche au soir du premier tour. Cette hypothèse, pas incongrue en PACA et en Nord-Pas-de-Calais- Picardie, est assez crédible en Auvergne-Rhône-Alpes et en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées où le cumul FG et EELV frôlait les 20 % en 2010. Dans cette dernière région, un sondage donne les candidats FG et EELV à respectivement 9 % et 7 %, quand le PS dépasse difficilement les 20 %. Si le rassemblement s’opère, tout est possible, car le leadership à gauche pourrait ouvrir la voie à une victoire. mouvement de fond Lors des journées d’été d’Ensemble, une des composantes du FG, la porte-parole Myriam Martin a réitéré son appel au rassemblement, « de manière large et unitaire, d’une gauche de combat qui doit affronter les politiques libérales et d’austérité ».
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