Victoire syndicale dans la station du Corbier domaine des Sybelles en Maurienne Savoie : la justice reconnaît la discrimination !
jeudi 12 juin 2025
Victoire pour le délégué CGT du Corbier
Victoire syndicale dans la station du Corbier domaine des Sybelles en Maurienne Savoie : la justice reconnaît la discrimination !
mercredi 11 juin 2025
Assassinat de Hichem Miraoui : combattons le poison de la haine raciste
« Assassinat et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste, commis en raison de la race ou la religion » : c’est par cette qualification que le Parquet national antiterroriste ouvre son enquête à la suite du meurtre d’Hichem Miraoui, un homme de 45 ans de nationalité tunisienne, abattu samedi dernier à Puget-sur-Argens dans le Var, par un militant d’extrême droite.
Le Parti communiste français condamne avec force et fermeté le meurtre d'Hichem Miraoui, ainsi que la tentative d’assassinat contre un autre homme de nationalité turque. Tous deux ont été visés avec préméditation en raison de leurs origines et parce qu'ils sont supposés être musulmans.
Contre les principes du « plébiscite de tous les jours » où le désir d'appartenir à la nation française fonde l'appartenance des individus à notre nation, l'extrême droite française, au contraire, cherche à assassiner la République elle-même et ses valeurs.
L'extrême droite court après une nation fantasmée et fondée sur la race et la religion, contre les Lumières et les principes de laïcité. L'extrême droite française prône des valeurs antirévolutionnaires et obscurantistes. Contre les valeurs de solidarité et de fraternité, l'extrême droite française défend avec les ultra libéraux les principes de la concurrence et la lutte de tous contre tous en lieu et place de la lutte des classes et de la devise républicaine : Liberté, Égalité et Fraternité.
Ce sont ces convictions qui arment les assassins d’Hichem Miraoui ou d’Aboubakar Cissé, fin avril dans le Gard.
Ces assassinats surviennent dans une période qui voit se propager depuis plusieurs années une haine des étrangers et de nos compatriotes pour leurs origines, appartenances ou religion supposée.
Dans toute la sphère médiatique, la parole est décomplexée. Cette parole d'extrême droite portée par le Rassemblement national et les réseaux sociaux est relayée jusque et y compris par des membres du gouvernement comme le ministre de l'Intérieur qui joue au pompier pyromane ou le Premier ministre qui a parlé de « submersion migratoire ».
Partout la propagation des idéologies racistes, antisémites, islamophobes, homophobes, sexistes et masculinistes, en plus de détruire des vies, saccagent les valeurs du « plus jamais ça ! » que nous avons portées après-guerre, avec le Conseil national de la Résistance. Elle fracturent et divisent à un moment où, plus que jamais, nous devons nous rassembler relever les défis de l’urgence sociale, démocratique et climatique.
Fabien Roussel s'est exprimé pour sonner l'alerte contre le poison de la haine : « J’aimerais qu’on prenne conscience qu’il y a une multiplication d’actes racistes, d’insultes, de crimes racistes, comme il y a une multiplication d’actes antisémites. Le poison de la haine et de la division se répand dans notre pays. Chaque parole publique est donc importante, chacun doit mesurer sa responsabilité dans les mots qu’il emploie ».
Le gouvernement doit prendre au sérieux les menaces de l'extrême droite et condamner fermement tous les propos racistes, antisémites, anti-musulmans, homophobes et masculinistes qui ne relèvent pas d'une opinion mais bien d'un délit.
Le Parti communiste français appelle à se joindre, dans le silence et le recueillement, à la marche blanche qui aura lieu au Puget, dans le Var, ce dimanche 8 juin à 15h, pour dire un dernier adieu à Hichem Miraoui, en solidarité avec nos compatriotes tunisien-ne-s et musulman-ne-s.
Contre la volonté de l'extrême droite qui cherche à assassiner notre République et à détruire notre socle de valeurs sociales et fraternelles, en solidarité avec l'ensemble de nos compatriotes visés par les idéologies d'extrême droite, le Parti communiste appelle toutes les forces progressistes de notre pays à prendre partout des initiatives pour la mémoire de ceux et celles menacés simplement pour être né quelque part ou avoir une religion.
Paris, le 6 juin 2025.
Parti communiste français.
mardi 10 juin 2025
Grenoble. Retraites, emplois, salaires… Les manifestants présentent la facture au Medef
Trente-sept milliards d’euros. C’est le montant, vertigineux, figurant sur la facture que Nicolas Benoit, secrétaire départemental de la CGT, et Manon Peroz, représentante de la FSU, sont allés remettre à la CCI de Grenoble jeudi 5 juin, à l’arrivée de la manifestation, place Robert-Schuman. Destinée au Medef, celle-ci a pour objet le financement des retraites. Le document est certes symbolique mais la somme due a, elle, été chiffrée très précisément par la CGT.

Dans le détail, cela représente ainsi 6 milliards d’euros pour garantir l’égalité salariale femmes/hommes, 8 milliards pour lutter contre la fraude aux cotisations sociales, 4 milliards pour faire cotiser toutes les rémunérations (participation et intéressement), 6 milliards pour augmenter de 1% les cotisations vieillesse (part employeur), 10 milliards pour faire contribuer les revenus financiers et 3 milliards pour récupérer les exonérations non compensées. Soit un chèque de 37 milliards d’euros « à adresser aux caisses de retraites ».

La distribution — effective — est venue ponctuer le défilé parti de la place de Verdun. Un cortège réunissant près de 400 personnes, à l’appel de la CGT, initiatrice de cette journée nationale interprofessionnelle de grève et de manifestation, et donc de la FSU, qui a rejoint la mobilisation en Isère (comme dans d’autres départements). « L’idée, c’est d’aller porter la facture au patronat et à la finance. C’est pour ça qu’on cible Europole », explique Nicolas Benoit. « On demande 37 milliards pour le financement de nos retraites, on sait où aller les chercher. »
Les députés communistes sanctionnent (symboliquement) le gouvernement
Cette journée était ainsi conçue autour d’un triptyque « retraites, emplois, salaires ». Trois thèmes et mots d’ordre intrinsèquement liés les uns aux autres. Des salaires plus élevés, c’est en effet plus de cotisations pour la Sécurité sociale, donc de meilleures retraites, mieux financées. « Maintenir et sécuriser l’emploi » demeure en outre un impératif pour la CGT, souligne le responsable syndical, évoquant le cas emblématique de Vencorex. « L’État a complètement abandonné le secteur de la chimie en Isère, c’est un désastre », dénonce-t-il.

La mobilisation était donc en lien direct avec l’actualité locale, mais également nationale. Car ce jeudi 5 juin, c’était aussi « le jour du fameux vote à l’Assemblée nationale où les députés communistes ont déjoué les méthodes d’obstruction parlementaire pour soumettre aux voix la volonté d’abrogation de la réforme des retraites », précise Jérémie Giono, secrétaire départemental du PCF, présent dans le cortège aux côtés de nombreux militants communistes.

Si la résolution portée par le groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR) était non contraignante, son vote permet toutefois de mettre la pression sur le gouvernement, en mettant en minorité les partisans de la retraite à 64 ans au Parlement. Dans ce contexte, « évidemment que notre place est ici », assène le responsable de la fédération iséroise. « Et au-delà, il faut faire vivre la lutte collective parce que c’est par le rapport de force qu’on arrivera à faire bouger les choses », ajoute-t-il.
Exemple à ne pas suivre, la retraite à 70 ans au Danemark
Au terme du parcours, les représentants syndicaux ont pris la parole, à Europole, pour rappeler leurs revendications et réaffirmer leur détermination à abroger le report de l’âge légal de départ à 64 ans. Nicolas Benoit et Manon Peroz ont tous deux mis en garde le gouvernement contre la tentation de s’inspirer du Danemark, qui vient de fixer l’âge de la retraite à 70 ans.

L’enseignante et syndicaliste FSU alerte par ailleurs, s’exprimant au nom de l’ensemble des fonctionnaires : « Si les agents sont maltraités, ce sont tous les services rendus au public qui sont maltraités. » Et Manon Peroz de conclure par un appel à « construire un mouvement d’ampleur et dans la durée. Service public, emploi, salaires, pensions, budget 2026… Mobilisons-nous, mettons-nous en grève dans tous les secteurs ! »
lundi 9 juin 2025
Victoire pour la Chapelle Darblay : l’État s’engage enfin pour que l’usine papetière écologique revive
Après 2 096 jours d’une bataille acharnée pour redonner vie au site industriel de l’agglomération de Rouen, les efforts de trois syndicalistes soutenus par la CGT et les élus locaux payent. L’État a débloqué, vendredi 6 juin, les 27 millions d’euros nécessaires à la remise en charge de cette papeterie.
Il y eut les 1 336 jours de lutte des Fralib pour reprendre l’usine de thé d’Unilever et la transformer en Scop-Ti. Il y a désormais les 2 096 jours de bataille acharnée pour éviter la fermeture définitive de la Chapelle Darblay et donner une seconde vie industrielle et écologique à ce site de l’agglomération rouennaise.
La CGT a annoncé ce samedi 7 juin l’engagement donné par l’État la veille d’entrer au capital de la nouvelle société. « Il doit permettre à Fibre Excellence de lever auprès des banques le financement nécessaire au redémarrage de l’usine. Cela va enfin permettre de relancer cet outil avec une production de papier pour emballages, avec une chaudière biomasse, une station d’épuration biologique, et, parallèlement toujours dans le domaine du recyclage, la remise en état de la voie ferrée et de l’accès à la Seine, et à terme la création de près de 200 emplois », se félicite dans un communiqué la confédération syndicale.
Recyclage de papier
Après l’annonce de la fermeture de l’usine par son propriétaire UPM le 10 septembre 2019, trois représentants du personnel, qui croyaient dur comme fer à la viabilité de ce site recyclant l’équivalent du tri de vieux papiers de 25 millions d’habitants, ont patiemment élaboré un plan d’affaires pour donner une seconde vie à ce symbole de l’économie circulaire. Le 10 mai 2022, ils ont obtenu la préemption du site par la métropole Rouen Normandie. Convaincu du projet, Veolia a alors racheté l’usine que Fibre Excellence se faisait fort d’opérer. Encore fallait-il que l’État joue son rôle.
« Il aura fallu encore trois ans de combat, en multipliant jusqu’au dernier jour les démarches, en interpellant le président de la République en direct à la télévision (par Sophie Binet, le 13 mai dernier – NDLR), pour gagner un soutien financier concret de l’État », souligne la CGT. Le candidat au rachat, le canadien Fibre excellence, avait laissé jusqu’à fin mai à l’État pour concrétiser enfin son engagement : un prêt de 27 millions d’euros permettant de faire redémarrer l’usine.
Cinq ans, 8 mois et 26 jours après la fermeture, la Chapelle Darblay entrevoit sa renaissance. « Oui, la lutte syndicale paie », se félicite la CGT, qui « salue cette magnifique victoire, la lutte acharnée des 217 PapChap et de leurs trois délégués (et) remercie toutes celles et ceux qui se sont engagés à leurs côtés et notamment les élus locaux et parlementaires. Cet exemple doit donner confiance à toutes celles et ceux qui se battent pour travailler et vivre dignement. »
Fontaine. Le Fil rouge : des créations audiovisuelles en prise avec la société
Depuis quelques semaines, Thibaud Frechet préside le Fil rouge. Une structure dont le siège est situé à Fontaine, chez Artis, lieu de développement de l’économie sociale et solidaire (ESS) créé en 2008.

L’association présentait ce mardi 4 juin son dernier projet, le film Violences masculines, comprendre et agir. Prochaine diffusion, vendredi 13 juin à Fontaine, pour une soirée ciné-débat à la Maison des associations Nelson-Mandela.

L’occasion de détailler l’originalité du Fil rouge, association regroupant des professionnels de différents domaines techniques et artistiques ainsi que des militants de l’éducation populaire. Lieu d’échange et de créativité, l’association, issue de « Repérages » (1993), est productrice de documentaires, d’outils pédagogiques, de chaînes de diffusion de films dans des structures du handicap, de rencontres professionnelles thématiques. Et ce sur des thèmes très divers : handicap, discriminations, droit d’insertion, IA et travail, violences masculines, histoire contemporaine… La production cumulée est ainsi considérable !
Le réalisateur Michel Szempruch — l’un des professionnels de l’équipe — souligne que tous les intervenants sont intermittents du spectacle (aucun contrat de salarié). Un statut qui, malgré tous ses défauts, demeure un outil indispensable. Sans l’intermittence en effet, les réalisations du Fil Rouge ne pourraient exister, d’autant qu’aucun financement public ne porte sur le budget de fonctionnement.
Nuages noirs dans le ciel de la création culturelle
Tous les financements publics (collectivités territoriales, université, justice, CAF…) sont destinés à des projets de production. Parmi ces derniers, certains ont malheureusement été mis à mal ou abandonnés après l’arrêt de financement d’État du pass Culture, dans l’Éducation nationale. D’autres ont été victimes des suppressions de budget par le président de Région Laurent Wauquiez, sur l’ESS ou sur l’entreprise (des jeunes découvraient le monde du travail dans une entreprise, pendant quatre mois, en réalisant un film sur le lieu de leur stage).
Le Fil rouge a alerté les journalistes sur les nuages noirs qui s’accumulent dans le ciel de la création culturelle, dans une période où les deux tiers des financements de la culture proviennent de collectivités locales réduisant gravement les subventions. Claire Berthier, photographe, infographiste et rédactrice en communication, a exposé le travail entrepris dans le domaine de l’éducation à l’image en direction des jeunes : « Pour devenir citoyen on doit comprendre les images, développer son esprit critique. »

Patrick Seyer, président sortant mais toujours actif dans la structure, a présenté avec Martin Stahl, photographe, une série de réalisations passées, notamment dans le domaine de la formation d’un large public à la photo-vidéo.

Les intervenants ont insisté, exemples précis à l’appui, sur la chance dont disposent les habitants du département, avec l’existence du Fil rouge. Sa démarche participative peut en effet induire des contenus originaux et percutants — illustration avec le film sur les violences masculines. L’association va travailler très prochainement pour trouver les pistes pour des activités en direction d’un public large, notamment jeune, hors des circuits institutionnels.
dimanche 8 juin 2025
Les Députes communistes
STMicro. La CGT s’oppose de nouveau au financement de l’armement d’Israël
Nadia Salhi, déléguée syndicale CGT ST France, lors d'une action conjointe avec Urgence Palestine devant le site de Crolles, le 10 avril, contre la collaboration avec le secteur de la défense israélienne. © Pierre-Jean Crespeau
La lettre ouverte, datée du mardi 3 juin, est adressée à Jean-Marc Cheruy, PDG de STMicroelectronics, et à Frédérique Le Grevès, présidente de STMicroelectronics France. Une nouvelle sollicitation de la part de la CGT, après un premier courrier envoyé en juin 2024, et un rassemblement organisé le 10 avril dernier devant le site de Crolles, dans le cadre d’une action conjointe avec Urgence Palestine. Objectif : interpeller la direction du groupe franco-italien sur son partenariat industriel et technologique noué avec Israël — initialement via l’ouverture de centres de R&D et d’innovation ou l’association avec des universités.
Le syndicat recensait trois points principaux à l’origine. Parmi ces demandes, « suspendre immédiatement toute collaboration avec les entreprises du secteur de la défense israélienne, y compris hors armement, tant que les droits du peuple palestinien ne seront pas complètement respectés ». Mais aussi « rendre public (…) l’ensemble des partenariats en cours avec des entités israéliennes ». Et enfin « s’engager formellement à ne plus travailler avec des intermédiaires commerciaux qui permettent à des États criminels de se procurer des composants STMicroelectronics et de contourner les embargos ».

Si le fabricant de semi-conducteurs s’était défendu de tout usage détourné de ses produits, sa réponse est loin d’avoir satisfait la CGT. Selon ses recherches en effet, « les relations entre STMicroelectronics et Israël ne concernaient pas seulement les fonctionnalités civiles, mais également le secteur de la défense ». Et de citer un accord conclu en 2021 « avec Tower Semiconductor, fondeur israélien de multiples secteurs dont la défense, lui donnant accès pour ses propres produits à une partie de la capacité de production de l’usine ST Agrate 300mm en Italie ». De plus, poursuit-elle, « ST-Up aide des start-up israéliennes à se développer, telles par exemple infiniDome (GPS pour drone) ou Lidwave (cartographie 4D en temps réel), dont leurs technologies sont utilisées par l’armée israélienne ».
STMicroelectronics « directement ou indirectement complice de génocide »
La CGT évoque surtout un nouvel élément récent témoignant du soutien de l’entreprise à Israël. STMicroelectronics a ainsi « proposé que l’épargne salariale des salariés soit gérée par BNP Paribas ou Amundi (filiale du Crédit agricole) alors que ces établissements investissent dans Elbit Systems, entreprise israélienne produisant des armes et munitions utilisées à Gaza ». Or, malgré la demande en ce sens de la CGT, la direction a refusé d’écarter les sociétés candidates, Amundi étant même toujours dans la course et convoquée à une seconde réunion prévue mardi 3 juin.
Le syndicat est pourtant formel : « Nous refusons de confier l’épargne des salariés, fruit de leur travail, à un acteur financier qui investit dans des entreprises engagées dans des violations graves du droit international, et nous refusons que cette épargne serve à soutenir l’État d’Israël et son industrie de guerre responsable de la mort de nombreux civils. » D’où son souhait de « stopper expressément la participation d’Amundi à l’appel d’offres pour la gestion de l’épargne salariale des salariés de STMicroelectronics ».
La CGT conclut en rappelant au groupe ses responsabilités. En collaborant avec Israël, STMicroelectronics serait ainsi « directement ou indirectement complice de génocide et ne respecte donc pas la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de l’Assemblée générale des Nations Unies du 9 décembre 1948, qui en vertu de son article IV, s’applique aux entreprises, que ce soit sous forme de personnes morales (comme des sociétés) ou de personnes physiques agissant au nom de ces entreprises », souligne-t-elle.