dimanche 1 juin 2025

Les enjeux de la conférence PCF-OLP du 4 juin


Dans la lignée de l’appel PCF-OLP publié le 29 novembre dernier à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, les deux organisations travaillent à la préparation d’une conférence pour les droits nationaux du peuple palestinien qui aura lieu le 4 juin prochain. La date est douloureusement symbolique : il s’agit de l’anniversaire de la veille du déclenchement de la guerre des Six Jours par le gouvernement israélien qui, en 1967, occupait illégalement Jérusalem-Est, la Cisjordanie, Gaza (auxquels s’ajoutait le Sinaï, occupé jusqu’en 1982). 

La défense des droits nationaux du peuple palestinien est absolument cruciale et urgente face à la visée génocidaire dont il est victime, alors que les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité sont massifs et systématiques à Gaza. De plus, n’oublions pas la politique d’épuration ethnique et les violences systématiques de l’armée et des colons israéliens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. La faillite politique et morale des États occidentaux, qui commencent seulement à réagir, mollement, est béante. Les appels à mettre fin à ces crimes et à ces massacres de masse se multiplient en France comme à l’échelle internationale. On peut citer, parmi tant d’autres, celle d’Ayman Odeh, du Hadash, qui fut expulsé de la tribune de la Knesset le 21 mai dernier pour s’être écrié : « C’est uniquement une guerre contre un peuple innocent, un massacre ». 1,9 million de personnes sont sans eau, sans électricité, sans chauffage, confrontés à la famine ou à la malnutrition, et subissent des ordres incessants d’évacuation. La place de Netanyahou est bien devant la CPI. Il y a urgence d’un cessez-le-feu immédiat.

Dans ce contexte, l’objectif de la conférence est triple. 

Le premier est d’agir en solidarité avec l’Organisation de libération de la Palestine, qui a proclamé dès 1988 l’État de Palestine, pour l’application des droits nationaux du peuple palestinien et pour la reconnaissance de l’État de Palestine dans le cadre de la solution à deux États. 148 États ont reconnu la Palestine, c’est-à-dire une écrasante majorité de la communauté internationale. Ni la France, ni l’UE n’ont franchi ce pas. Quel discrédit international, alors même que plusieurs États européens l’ont fait l’année dernière, comme l’Espagne, la Norvège, l’Irlande et la Slovénie ! La reconnaissance de l’État de Palestine a été demandée par ailleurs par plusieurs motions parlementaires en France, tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat. Cela permettrait de donner aux Palestiniens, dans les frontières de 1967, un État, et donc de se placer à égalité avec les Israéliens. C’est une condition pour une paix juste et durable entre les deux peuples. La conférence se déroulera quelques jours avant celle organisée par la France et l’Arabie saoudite. Faisons pression sur le gouvernement français pour qu’il sorte du ministère de la parole en reconnaissant concrètement et immédiatement l’État de Palestine. Pour porter cette exigence, la conférence du 4 juin réunira un certain nombre d’ambassadeurs, de représentants politiques français et européens, ainsi que des militants des droits humains et des responsables syndicaux. L’OLP sera représentée par une délégation de membres de son comité exécutif. 

Par ailleurs, il s’agit d’affirmer notre solidarité agissante avec le mouvement national palestinien, confronté à une triple menace : le gouvernement israélien d’extrême droite, mais aussi certains gouvernements de la région et par l’islamisme, entre autres, du Hamas. La perspective d’un État de Palestine laïc et démocratique, indépendant et souverain, dans les frontières de 1967, est indissociable de la lutte pour les droits nationaux du peuple palestinien. C’est ce qu’a toujours porté le PCF. 

Enfin, il s’agit de reconstruire un mouvement large de solidarité avec la Palestine, fondé sur l’application du droit international et sur la paix entre Palestiniens et Israéliens, capable d’influer concrètement sur les rapports de force sociaux et politiques dans notre pays et d’initier des mobilisations larges. 

La tragédie de Gaza et du peuple palestinien montre qu’il y a urgence ! 

Vincent Boulet

responsable du secteur International

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