« D'habitude des actions solidaires sont menées ville par ville mais cette année est particulière. Il fallait une opération d'envergure pour les 80 ans du Front populaire. Le but est de faire partir le plus de monde possible à la mer », insiste Elsa Faucillon, la patronne du PCF des Hauts-de-Seine. Et c'est là que la machine de guerre communiste démontre toute son efficacité. Des dizaines de militants ont investi les marchés et les places de Bagneux, Montrouge, Vanves, Suresnes et Issy-les-Moulineaux. « Il n'y a pas que dans les villes pauvres que des gens sont dans le besoin. On vise tout le monde », ajoute Elsa Faucillon.
Mardi place Jean-Jaurès à Suresnes un petit groupe avait déployé barnum, pile de tracts et affiche annonçant la fête de l'Huma, en septembre. « L'accès pour tous aux vacances comme à la culture, on le doit au Front populaire. Que des enfants ne partent pas en vacances est un scandale. C'est aussi pour cela qu'on se bat », martèle Marianne Valensi, du PCF 92. Place Jean-Jaurès, les passants qui refusent le tract sont rarissimes. « Nous sommes très actifs sur la ville. Les gens nous connaissent. On reçoit un bon accueil », commente Rodolphe Balensi, conseiller municipal PCF.
La participation idéale est de 15 €. « Ce n'est pas excessif, juge Nadira. J'ai pris plusieurs tracts que je vais distribuer à mes proches. » « C'est bien et pas bien à la fois », nuance Danielle qui se revendique malgré tout « de gauche » : « la cause est belle mais on demande trop aux gens... L'Etat se désengage de tout. » « Les villes aussi », tacle Rodolphe. « Suresnes a fermé son centre de vacances dans le Jura. La commune n'est plus actrice du tourisme social », dénonce le jeune élu.
Une femme s'arrête devant le barnum. « C'est que pour les familles, pas pour les retraités, interroge-t-elle. Donner pour que des enfants aient des vacances est normal. Mais attention, hein, je ne suis pas communiste ! » Un peu plus tard, Honorine s'attarde longuement et détaille le tract. « J'ai la chance de travailler, précise d'emblée cette mère de deux petits. Alors oui je suis prête à donner un coup de pouce à d'autres. Quand j'étais au chômage, dans le besoin, j'aurais aimé qu'on m'aide à aller à la mer avec mes enfants. »
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