Pour la neuvième année consécutive, l’UNEF publie son enquête sur le
coût d’une année d’étude dans l’enseignement supérieur. Cette année,
le coût de la vie étudiante augmente de 1,6 % (soit 1,5 fois
l’inflation) portant le prix total d’une année d’étude à une
somme comprise entre 10 500 et 15 500 euros.
Les principales augmentations: les charges locatives et les frais obligatoires.
Deux postes de dépenses en particulier tirent le coût de la vie
étudiante vers le haut. Les dépenses liées au logement, notamment hors
loyers, ont ainsi explosé depuis l’année dernière (+ 12,2 %
pour l’électricité, + 6,7 % pour l’assurance habitation).
Parallèlement, les frais obligatoires (frais d’inscription, ticket de
restauration, cotisation sécu…) ont aussi été revus à la hausse.
Entre 2002 et 2013, ces frais fixés annuellement par le gouvernement
ont ainsi augmenté de +35 % !
Les étudiants non boursiers particulièrement exposés.
Le gouvernement a annoncé cet été une réforme du système de bourse
concernant 92 000 étudiants dès la rentrée 2013. Les 5 % d’étudiants
touchés par la réforme voient ainsi leur coût de la vie
diminuer cette année. Cependant, pour les étudiants non concernés
par la réforme, la perte de pouvoir d’achat est réelle et s’élève à près
de 2%, soit le double de l’inflation.
La solidarité familiale : un recours de plus en plus difficile.
Notre système d’enseignement supérieur fait reposer l’essentiel des
dépenses d’éducation sur les épaules des familles. Mais avec la crise
économique, la baisse des aides fiscales et
l’augmentation du coût de la vie, les foyers n’ont plus réellement
les moyens d’assurer le financement d’une année d’étude.
On peut prendre comme exemple un foyer avec un enfant et dont les
deux parents gagnent le salaire médian (1 675 euros par mois brut). Le coût d’une année d’étude représente alors 40 % du
budget total du foyer. Une somme impossible à réunir. Les
étudiants doivent trouver eux même de quoi subvenir à leurs besoins
(plus de 50 % d’entre eux sont salariés pendant l’année), ou
renoncent tout simplement à des dépenses (en premier lieu en matière
de santé).
Cibler le logement et favoriser l’autonomie : les deux urgences étudiantes.
La réforme des bourses va permettre à 5 % des étudiants de voir
leurs conditions de vie s’améliorer. Cependant, cette réforme ne suffira
pas à elle seule à répondre à la majorité des difficultés
que rencontrent les étudiants. Le gouvernement doit d’abord cibler
le mal à la racine en renforçant son action sur le logement étudiant en
agissant sur tous les leviers :
- L’encadrement des loyers à la relocation pour faire baisser le coût des loyers.
- La revalorisation des aides au logement dont le montant est le même depuis 1993.
- L’exonération de la taxe d’habitation qui constitue souvent un 13ème mois de loyer.
- La mise en place d’un système de cautionnement solidaire universel.
Deuxième urgence, cesser de faire porter l’essentiel du coût des
études sur les épaules des familles. Pour cela l’UNEF réclame :
- La fin de la hausse annuelle des frais obligatoires (frais
d’inscription, ticket restauration…) et le gel de ces frais sur toute
la durée du quinquennat.
- La montée en puissance des aides à l’autonomie pour
atteindre 300 000 étudiants concernés (contre 7000 aujourd’hui) d’ici la
fin du quinquennat.
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