En contrepartie d’une légère hausse de la cotisation
vieillesse, le patronat bénéficierait d’un allégement massif de la
cotisation famille.
Le ministre du Travail l’a confirmé hier : le gouvernement a
l’intention d’opérer un « transfert progressif (...) d’une partie du
financement de la famille et de la maladie vers d’autres modes de
financement ». La décision sera prise « dans trois semaines ». Elle
donnerait satisfaction à une vieille revendication du patronat :
celui-ci, en « échange » de la très modeste augmentation de la
cotisation vieillesse prévue par la réforme, qui représente un effort de
2,2 milliards d’euros, pourrait ainsi se voir « allégé » de la
bagatelle de 34 milliards d’euros de cotisations famille. Il y a fort à
craindre que la charge retombe, sous forme de taxes ou impôts, sur les
seuls ménages.
À entendre le Medef, le financement de la politique familiale
n’incomberait pas aux employeurs. « Cette vision considère le salarié
comme une sorte d’objet au service de l’entreprise, tant qu’il est dans
l’entreprise. Dès qu’il en sort, il n’est rien, analyse l’économiste de
la CGT Nasser Mansouri. Mais le salarié est un être humain qui a une
continuité dans la vie ! Même dans un sens capitaliste, la reproduction
de la force de travail nécessite la continuité du salarié comme être
humain. » Les entreprises ne tirent-elles pas avantage d’un pays
affichant une forte fécondité grâce à sa politique familiale, d’une
population, en particulier des salariés, ayant les moyens d’élever ses
enfants ?
Lire la suite
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire