Pierre Méry a 24 ans. Il entre en master de sciences politiques à l'université Paris-8. Si la réforme présentée par Jean-Marc Ayrault est votée au
Parlement, il ne pourra prendre sa retraite qu'à 67 ans. Pour cet
étudiant qui doit avoir un petit job pour payer son loyer et ses frais
de scolarité, cette perspective ne fait que renforcer l'inquiétude qu'il
a, avant même son entrée sur le marché du travail.
À 24 ans, je vais entrer en master de sciences politiques à Paris-8.
J’envisage pour l'instant de travailler dans l’économie sociale ou
devenir CPE dans l’éducation nationale. Je n’ai pas encore choisi si je
m’orientais vers le régime de salarié ou celui de fonctionnaire.J’espère pouvoir travailler dès la fin de mes études mais je sais très bien que je pourrais attendre trois ou quatre ans, étant donnée la situation du marché de l’emploi. Et que j’aurais à accumuler des stages, des petits jobs.
L'espérance de vie n'a pas augmenté
De ce que j’ai compris des pistes présentées par le gouvernement il faudra que je valide 43 annuités de cotisations avant de prendre ma retraite. Même si la réforme n’engage pas de hausse de la durée de cotisation pour ceux qui partent actuellement en retraites, ma génération aura à le faire. Si je commence à travailler dans trois ou quatre ans, je n’aurais pas ma retraite à taux plein à 60 ans, ni à 62 ou 65 ans, mais à 67 ans. Mes parents, eux, ont pris leur retraite à 62 ans. En une génération, je ne crois pas que l’espérance de vie ait augmenté de cinq ans.
Cette réforme suscite des inquiétudes et ma vie d’étudiant n’est déjà pas évidente. Plutôt que de partir en vacances, je travaille pour financer mon année universitaire. Cela n’engage pas une relation de confiance avec ce gouvernement quand je connais le régime solidaire dont ont bénéficié mes parents.
Pendant la campagne, j’ai entendu les socialistes présenter un discours mettant en avant la jeunesse, en faisant une priorité. Certes, le montant de ma bourse a augmenté, mais j’attendais autre chose. Aujourd'hui, j’ai l’impression que cette réforme n’engage vraiment rien de bon. Je pense désormais que j’aurai plus intérêt à faire appel à un organisme privé lorsque j’aurai un emploi et un salaire pour compléter ma retraite. Si je me retrouvais au chômage pendant quelques années, comment gérer par la suite ? Travailler toute sa vie pour ne pas vivre convenablement à la fin, ça me fait peur.
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