48 heures après l’élection d’Emmanuel Macron à la
présidence de la République, la bataille des élections législatives bat
déjà son plein.
Jeudi 11 mai, à 19 heures, au gymnase Japy à Paris,
je lancerai en présence de nombreux candidats soutenus par le Parti
communiste la campagne nationale des communistes.
Nos ambitions sont claires :
– concrétiser l’espoir ouvert par les 7,5 millions de
voix recueillis le 23 avril par le vote Jean-Luc Mélenchon. Nous
voulons donner à cette force nouvelle une représentation maximale dans
l’Assemblée nationale, pour faire entendre l’exigence d’un nouveau
progrès social et écologique pour le pays et refuser les projets
libéraux d’Emmanuel Macron ;
– élire le maximum de députés qui refuseront de
signer un chèque en blanc au Président pour légiférer dès cet été par
ordonnances contre la casse du Code du Travail ;
– après la défaite infligée à Marine Le Pen au second
tour de la présidentielle, à laquelle nous sommes fiers d’avoir
contribué avec clarté, barrer maintenant la route à une entrée massive
du Front national à l’Assemblée ;
– renouveler en profondeur l’Assemblée nationale en
faisant entrer des députés représentant vraiment le peuple, c’est-à-dire
des ouvriers, des infirmières, des cheminots, des professeurs des
écoles, des employés, des chômeurs, des étudiants, des jeunes
travailleurs dans la précarité, etc., des salariés, femmes et hommes à
parité, de toutes conditions et de tous métiers, que ni En Marche, ni la
droite, ni le FN ne présenteront. Nos candidats, dont près de 70 %
n’ont aucun mandat électif, sont à l’image de cette France du travail.
Pour concrétiser ces objectifs, je renouvelle avec
gravité et colère mon appel à la France insoumise pour que nous allions,
non dans quelques circonscriptions, mais le plus largement et
nationalement possible à la bataille sous une bannière commune, qui
puisse rassembler France insoumise, le Parti communiste, Ensemble !, les
forces citoyennes du Front de gauche, et toutes les forces de gauche et
écologistes qui pourraient alors souhaiter se joindre à nous pour mener
ensemble les combats qui s’annoncent.
Que cherche-t-on ? La défense d’intérêts de
recomposition partisane ou une victoire du peuple qui rebatte les cartes
après la présidentielle et redonne une chance à notre peuple de peser
sur son avenir ? Sans accord national, nous diviserons les électeurs de
Jean-Luc Mélenchon du 23 avril, alors qu’ils nous demandent une seule
candidature, la plus à même de gagner, dans le maximum de
circonscriptions. C’est la condition de l’élection du maximum de députés
et de la mise en échec des tentatives de main mise sur la
représentation nationale d’En Marche, de la droite et de l’extrême
droite, qui, on le sait, peuvent être facilitées par la logique
institutionnelle des mécanismes de la Vème République, contre la volonté
de millions et de millions de nos concitoyens.
A ce jour, et alors que la bataille s’engage, cet
accord fait toujours défaut. C’est pour nous incompréhensible. J’alerte
sur le gâchis qui se prépare. Les discussions entre deux formations
n’ont pu porter encore hier soir, malgré nos demandes, que sur un
échange de retraits réciproques de candidatures portant sur moins de
quinze circonscriptions pour chaque formation sur 577. Nous poursuivons
nos échanges, mais les électeurs et électrices de Jean-Luc Mélenchon, de
toute la gauche, la jeunesse, le monde du travail, les quartiers
populaires ne comprendraient pas que nous en restions là.
Il reste quelques heures pour élargir le périmètre de
la discussion et lui redonner l’ambition attendue. L’incompréhension
est grande dans le pays et je la partage. Nous sommes prêts
nationalement à tout moment pour avancer et nous avons fait des
propositions pour le permettre. Et je demande à tous nos candidats, dans
tous les départements, d’entrer en campagne la main tendue, ouverte à
tout accord qui puisse débloquer cette situation.
Face aux candidats, à la droite, au FN qui
travaillent tous à élargir le rassemblement opéré autour de leur
candidat présidentiel, nous ne pouvons offrir à nos électeurs le
terrible dilemne de la division.
Je veux lancer un second appel. Si nous avons battu
Marine Le Pen au second tour. Le combat continue. Dans 45
circonscriptions où Marine Le Pen a réuni plus de 50 % des voix le 7
mai, j’invite à la mobilisation et à la convergence de toutes les forces
démocratiques pour empêcher l’entrée massive du Front national à
l’Assemblée nationale. Dans nombre de ces circonscriptions, il est
possible de ne pas laisser les électeurs prisonniers d’un second tour
droite ou En Marche face au FN. Nous sommes prêts à la discussion pour
créer les conditions d’un rassemblement maximum pour qualifier, dans ces
circonscriptions, une candidature porteuse d’un projet de justice, de
démocratie et d’égalité.
Enfin, je veux dire que derrière l’énorme opération
de com’ lancée par le Président de la République sur le thème du
renouvellement et de l’audace, se cache de vieux projets du Medef et des
méthodes anti-démocratiques archaïques. Le recours aux ordonnances pour
légiférer contre le Code du Travail en contournant la négociation avec
les syndicats n’est pas une fatalité. Le Président de la République n’a
pas le pouvoir d’enclencher à lui seul cette mécanique. Une loi
d’habilitation des ordonnances doit être votée au Parlement.
Nous appelons à la mobilisation sans attendre et nous
disons : élisons le maximum de députés qui refuseront une telle loi
habilitant les ordonnances et organisons le débat législatif en direct
et sous le contrôle du monde salarié, dans le dialogue avec les
organisations syndicales.
Nos députés, s’ils sont élus, seront porteurs de propositions pour un Code du Travail du 21e
siècle et des droits nouveaux de sécurité d’emploi et de formation pour
tous. Nous avons déjà déposé des propositions de loi en ce sens. Nous
les verserons au débat de la campagne des élections législatives. C’est
ce grand débat national et démocratique que nous voulons, pas un
blitzkrieg antisocial durant l’été.
Nous ferons de cette question un enjeu majeur et premier de la campagne législative qui s’annonce.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire