Référendum sur la privatisation d'ADP - Éliane Assassi : « Nous nous faisons un devoir d’informer les Français»
Mardi, 30 Juillet, 2019
Audrey Loussouarn
Mardi, 30 Juillet, 2019
Audrey Loussouarn
La sénatrice PCF Éliane Assassi déplore le manque de volonté du gouvernement, qui, en ne faisant pas vivre cet exercice démocratique, ne respecte pas la Constitution.
Quel regard portez-vous sur les débuts de cette campagne ?
Éliane Assassi : Au-delà de la période estivale, qui n’est pas la plus favorable à ce type d’initiative, un aspect est frappant : les Français sont peu informés. C’est la raison pour laquelle les parlementaires signataires de la proposition de loi avaient demandé un rendez-vous avec le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel – NDLR) et les médias publics. Nous avons rencontré le premier, qui nous a opposé une fin de non-recevoir en estimant que son rôle n’est pas d’établir les lignes éditoriales des chaînes de télévision. Pour ce qui est de ces dernières, nous n’avons à ce jour reçu aucun retour. C’est pourtant un exercice démocratique inédit auxquels sont appelés à participer nos concitoyens. Encore faut-il qu’ils en soient informés par spots télévisés.
En la matière, l’exécutif se contente du service minimum…
Éliane Assassi : Le gouvernement est hors des clous, ne respectant pas l’article 11 de la Constitution. C’est quand même un comble ! Cet argument va être porté avec force à la rentrée, car c’est aussi le fond de l’affaire. Nous avons rencontré Christophe Castaner la semaine dernière et il s’est contenté de répondre à notre demande d’un décompte régulier des signatures, en se retranchant derrière le Conseil constitutionnel. Nous allons donc demander à ce dernier que les chiffres soient rendus non pas tous les mois mais au minimum toutes les semaines. Avant cela, il devrait communiquer officiellement d’ici à jeudi. Ce qui, je pense, créera une dynamique.
Quelles seront donc les suites de cette campagne ?
Éliane Assassi : Chaque parti politique prendra des initiatives, au-delà d’un rendez-vous commun à la rentrée. Évidemment, ce n’est pas ce qui remplacera une information officielle au public, mais nous nous faisons un devoir d’informer les Français, en rappelant notamment qu’il ne s’agit pas d’être pour ou contre la privatisation mais de soutenir la demande d’un référendum, avant que ne vienne le débat d’idées. Nous allons devoir être créatifs, notamment en direction des maires, qui ont la possibilité d’ouvrir des lieux dédiés au recueil des signatures. Nombre de conseils municipaux vont aussi se réunir pour voter des vœux, au mois de septembre. Parallèlement se tiendront les initiatives des militants et la diffusion du bon de soutien donnant accès à la Fête de l’Humanité, qui va être un élément accompagnateur. Pour la première fois, les deux groupes parlementaires communistes auront un stand consacré principalement au recueil de signatures.
Entretien réalisé par Audrey Loussouarn
Entretien réalisé par Audrey Loussouarn
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire