"Ce sont des grandes paroles et des remerciements, qui ne sont pas suivis d'actes concrets", déclare sur franceinfo Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT, après l'allocution d'Emmanuel Macron, lundi 13 avril, relative à la crise sanitaire du Covid-19. Elle espérait que les activités non-essentielles cessent et que les personnes en chômage partiel reçoivent l'intégralité de leur salaire.
"J'ai entendu un président qui n'avait pas de grande annonce à faire, pas de véritable plan de déconfinement (…) Sur le travail, depuis le début, ce que nous demandons, c'est que les activités non essentielles, qui ne répondent pas aux besoins vitaux et à la lutte contre la pandémie, puissent être suspendues pour permettre à plus de personnes encore d'être confinées". Pour la secrétaire confédérale de la CGT, Emmanuel Macron "répond en quelque sorte aux exigences du patronat et du Medef, à savoir que des millions et des millions de salariés continuent à travailler alors qu'ils pourraient justement rester confinés."
La CGT aurait souhaité des contreparties aux aides pour les grandes entreprises
Deuxième point qui fait réagir Céline Verzeletti, le renforcement du chômage partiel évoqué par Emmanuel Macron. "Qu'est-ce qu'il entend par là ?", s'interroge la secrétaire confédérale de la CGT. "Nous demandons depuis le début que les personnes qui sont en chômage partiel puissent percevoir leur rémunération en totalité parce que de plus en plus de personnes rencontrent de graves difficultés financières, et ça va devenir un vrai sujet."
Céline Verzeletti dénonce également les modalités des aides aux entreprises. "S'il y a de nouveau des aides versées aux entreprises, ça ne peut pas être sans contrepartie. Qu'il y ait des aides pour les petites entreprises, les indépendants et pour les libéraux, on comprend bien. Par contre qu'il y ait des aides pour les grandes entreprises sans exiger de contreparties, ce n'est pas possible. J'entends par là qu'il y ait interdiction du versement des dividendes aux actionnaires et interdiction des licenciements, et puis obligation de verser leur rémunération totale aux personnes qui seraient ou sont en chômage partiel. Ça, ce serait des annonces fortes".
"Quand le président continue à remercier tout le monde c'est très bien, mais ce sont des grandes paroles et des remerciements qui tombent à plat", notamment parce qu'il n'y a pas d'augmentation des rémunérations conclue Céline Verzeletti. "Finalement, la seule chose qui est sûre, c'est la déréglementation du droit du travail puisque dans l'état d'urgence sanitaire, il est prévu de faire travailler certaines catégories professionnelles au-delà des 40 heures par semaine, de pouvoir imposer des congés, de pouvoir puiser dans les comptes épargne-temps."
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