Une enquête de la presse internationale vient de dévoiler
les accords secrets passés entre le Luxembourg et 340 multinationales, alors
que Jean-Claude Juncker était Premier ministre.
Ces “rulings” contiennent une mécanique sophistiquée
d'optimisation fiscale permettant aux grosses firmes de bénéficier de taux
d'imposition jusqu'à vingt fois inférieurs à la norme.
Le manque à gagner pour les recettes des États se compte en
centaines de milliards d'euros alors que Jean-Claude Juncker, qui préside
aujourd'hui la Commission européenne, supervise les budgets des États membres
et impose l'austérité aux peuples européens.
Puisque ce dispositif est légal, il faut changer les règles
et sortir de la logique qui permet à Apple, Amazon, Heinz, Pepsi, Ikea, ou la
Deutsche Bank, de payer moins d'impôts que le citoyen moyen.
Le parti de la gauche européenne (PGE) exige la transparence
sur la fiscalité des multinationales en Europe. L'UE doit impérativement mettre
un terme au dumping fiscal consacré dans ses traités, notamment celui de
Maastricht. Il est évident que nos pays doivent se doter de mesures de lutte
contre l'évasion fiscale.
Je soutiens l'initiative des eurodéputés de la GUE-NGL qui
veulent déposer une motion de censure contre la Commission européenne au
Parlement européen ainsi que la demande des députés de Dei Lenk à la Chambre
des députés d'une réunion extraordinaire du Parlement Luxembourgeois.
Pierre Laurent, Président du Parti de la Gauche Européenne
Michel Sapin, l'ami entier des banques françaises et
européennes (Olivier Dartigolles)
On se souvient des propos de Michel Sapin, " Notre
amie, c'est la finance, la bonne finance", qui en disaient long sur le
chemin parcouru, bordé de renoncements et de trahisons, par un gouvernement élu
sur la promesse du discours du Bourget.
Chaque jour, par delà des apparences parfois trompeuses, il
entretient cette amitié, la cultive avec un luxe d'attention et de prévention.
C'est le cas pour le projet de taxe européenne sur les transactions financières
(TTF) sur lequel Michel Sapin défend une position au rabais en s'opposant à ce
que les produits dérivés, sur lesquels les transactions sont le plus
spéculatives, soit touchés. Pour ses amies, les banques françaises et
européennes, le ministre des finances laisse ainsi filer des recettes fiscales
massives. Au plan européen, la France est d'ailleurs la plus farouche opposante
à la TTF.
Si ces mêmes banques sont prises la main dans le sac d'un
gigantesque mécano d'optimisation fiscale passant par le Luxembourg, Michel
Sapin dit " que tout cela n'est plus acceptable". Fort bien. Que
" la lutte doit être mondiale". C'est exact mais le ministre des
Finances invite à voir grand pour éviter un examen plus précis et approfondi à
l'échelle européenne et hexagonale. Quid de la responsabilité du nouveau
président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, premier ministre du
Luxembourg quand l'accord a été passé avec les grandes multinationales dont de
très nombreuses banques ?
Dans ce gouvernement où les ministres n'ont pas le temps de
lire, Michel Sapin fait exception. Il a bien retenu une pensée de Victor Hugo
" la moitié d'un ami, c'est la moitié d'un traitre". Accordons à
Michel Sapin de ne pas faire dans la demi-mesure. Les banquiers n'ont rien à
craindre de lui.
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