dimanche 16 octobre 2016

L’industrie automobile, en France et dans le monde, a un avenir.



                               Pour un renouveau de l'industrie automobile française
relevant les défis de la mobilité, de l'emploi et de l'écologie

L’industrie automobile, en France et dans le monde, a un avenir.

Après la grave crise du secteur, les ventes n'ont cessé de progresser. La relance de la filière pour répondre au besoin de transport routier et de mobilité, en synergie avec des réseaux denses et efficients de transport collectif, est pénalisée par la destruction de 50.000 emplois ces dernières années ainsi que des centaines de PME/PMI, en France.

L’enjeu est de concevoir, de fabriquer des véhicules de nouvelle génération, propres, respectueux de l'environnement et sûrs, à des prix accessibles. Cette révolution touchera tous les domaines : matériaux, moteurs, composants, conception, fabrication, utilisation et recyclage, mais aussi financement, gouvernance et critères de gestion des entreprises.

Mener la bataille de la recherche, de la formation, de l’emploi et des salaires.

L’émergence accélérée de véhicules connectés, autonomes implique de nouvelles coopérations industrielles entre constructeurs, équipementiers et acteurs du numérique. Il est urgent que notre pays ait, sur le long terme, une stratégie nationale et européenne de filière investissant massivement et prioritairement dans la recherche & développement, la formation, la modernisation des sites de production, les services d’entretiens et de maintenances.

Plutôt que fermer des centres de production, il faut se saisir du savoir-faire des salariés de la filière automobile, leur permettre d’en acquérir de nouveaux, rapprocher conception et production, développer la qualification, la formation et l’embauche en CDI de jeunes. Le fait que l'immense majorité des jeunes en apprentissage ne soient pas embauchés est un grave problème. Le renouvellement continue de l'emploi par un recours massif à l'intérim handicape également la transmission de savoir-faire.

Nous demandons des comptes aux patronats de la branche sur l’utilisation des 51 milliards d’euros, versés par l’État au nom du Crédit d'Impôt pour la Compétitivité et l'Emploi (CICE) et du pacte de "responsabilité" comme sur les accords de compétitivité qui se sont souvent traduits par de nouveaux reculs de l'emploi et une dégradation des conditions de travail. En effet, en 2015, 722 millions d’euros de dividendes ont été distribués aux actionnaires soit une augmentation de 35% sur 2014. Dans le même temps, les salaires stagnent voire régressent comme sur le site de production des Smart où le chantage à l’emploi conduit les salariés à travailler 39 heures payées 37.

L'augmentation des salaires est nécessaire, notamment pour rendre attractive une filière qui nécessite toujours plus de technicité et devra recruter, compte-tenu de sa pyramide des âges. La baisse du temps de travail, la formation et la qualification, à tous les niveaux et particulièrement pour la conception et la R&D, sont indispensables pour que cette industrie relève les défis de l’automobile du futur.

La stratégie de filière que nous portons doit développer de véritables relations de solidarité et de coopération entre donneurs d’ordres et sous-traitants, grâce à une charte contractuelle de cotraitance liant donneurs d’ordres et sous-traitants, les donneurs d’ordres devenant garants, auprès des banques, de prêts à faible taux pour leurs sous-traitants, en contrepartie du développement des salaires, des qualifications et des droits sociaux.


Une intervention publique pour développer le potentiel et l’efficacité de la filière

Un pôle public de financement et de pilotage de la filière automobile doit être créé, à partir des banques publiques existantes et du programme « investissements d’avenir ». Syndicats de salariés, représentants d'usagers, élus locaux doivent y être associés pour contribuer au pilotage et au financement de l’activité à partir d’autres critères que ceux des actionnaires privés et des marchés financiers. Il est temps de désintoxiquer la filière automobile de la recherche exclusive de rentabilité financière.

Ce pôle public de financement du transport automobile doit pouvoir être saisi par les salariés de la filière, à l’appui des propositions qu'ils portent face aux plans de suppressions d’emploi ou aux projets de rachats à l’étranger.

L'Etat, actionnaire majeur de Renault comme de Peugeot, doit poursuivre ces mêmes buts, au lieu d’accompagner la rentabilité financière maximale, les délocalisations et de servir de soutien aux profits contre l’emploi et l’activité sur le site France.

L'automobile propre pour tous

On le voit avec les nouveaux modèles exposés au Mondial, l’automobile est en en train de changer d’époque et de modèle. On achète de moins en moins une voiture, et de plus en plus un service de mobilité, écologiquement et financièrement soutenable.

Dans ce contexte les politiques publiques ne peuvent se réduire à sanctionner les propriétaires de véhicules anciens. Posséder un véhicule pour accéder à l'emploi est souvent indispensable pour ceux qui ont les plus bas revenus et vivent hors des grandes métropoles. La lutte contre la pollution de l’air implique de créer les conditions fiscales et de crédit permettant aux plus modestes de disposer d'un véhicule et de services propres, efficaces et sûrs, garantissant leur droit à la mobilité. Cela nécessite aussi un changement de stratégie de la part des constructeurs afin que ces besoins soient pris en compte autrement que par le low-cost, importé.

Une recherche ambitieuse

Sur les moteurs et les pollutions, la recherche doit être poursuivie. Sur les poids lourds, un grand plan de recherche doit être lancé dans le sens des nouvelles technologies, de poids lourds et d’infrastructure, pour le fret du 21è siècle, articulant relance du fret ferroviaire et nouvelle conception du transport par camion, en coopération avec le fret ferroviaire.

Le Parti communiste français considère que la raison d’être de l’industrie automobile française n’est pas d’accumuler les profits en s’enfermant dans des stratégies de niche, de croissance externes ou de tout à l’exportation, mais de relever les défis d’une mobilité écologique, populaire, individuelle comme familiale, dans les cadres urbains, péri-urbains et ruraux de notre siècle, ainsi que ceux du fret écologique du 21è siècle.

C'est le sens de la visite de Pierre Laurent, secrétaire national et d'une délégation du PCF au Mondial de l'automobile, le 11 octobre 2016.

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