Depuis
plusieurs jours les policiers se rassemblent spontanément dans de
nombreuses villes de France. Ils expriment une colère et un épuisement.
Ils réagissent après l’agression violente et à la volonté meurtrière de
Viry-Châtillon.
L’épuisement
trouve ses sources dans le rythme terrible qui est imposé aux effectifs
de Police depuis les attentats du 7 janvier à Charlie Hebdo et qui
s’est vu renforcé depuis le 13 novembre et le 14 juillet. Congés
reportés, mobilisation permanente, heures supplémentaires
sont devenus le quotidien de la Police Nationale. Cette pression accrue
est venue s’ajouter à des dysfonctionnements déjà existants, rendant la
situation insupportable.
D'abord,
il faut embaucher, renforcer le nombre et la présence quotidienne de la
Police Nationale dans tous les territoires et en particulier auprès de
ceux qui souffrent le plus de la crise et de la délinquance quotidienne.
Les syndicats de policiers avancent des chiffres qu’il faut écouter et
auxquels il faut répondre rapidement.
Ensuite, nous devons aussi nous interroger sur leurs
missions, à commencer par la règle qui détermine leurs actions depuis
le passage de Nicolas Sarkozy à l’intérieur : celle du chiffre.
La
logique de rentabilité capitaliste qui s’applique depuis lors est en
train de détruire, de dévoyer le rôle du service public de Police nationale.
Elle vide de son sens le métier, brise les vocations et donne de
l’importance à des actions qui sont rentables pour les statistiques mais
peu pour la sécurité des citoyens de France.
C’est
le cas des contrôles d’identité systématiques, des contrôles routiers
inopinés ou encore des îlotages sans buts précis. Certes, ils permettent
souvent de faire coup double pour les statistiques avec une infraction
constatée et une verbalisation immédiate entrant dans la colonne faits
résolus sans trop de temps, mais cela détourne de nombreux policiers de taches plus importantes ou de la proximité avec les habitant-es.
Il
faut casser cette dynamique. C’est elle qui organise la pression,
justifie les méthodes de management les plus dures sur les agents.
Chaque année des dizaines de policiers mettent fin à leur jour avec leur
arme de service ou sur leur lieu de travail.
Nous
avons besoin d’une autre police. Le PCF souhaite que cette crise soit
l’occasion de prendre le virage de la proximité, du sens du métier, du
retour au service public auquel les citoyennes et citoyens de ce pays
ont droit.
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