Retenu
à Paris, je ne peux me rendre au rassemblement en soutien aux 8 de
Goodyear. J’apporte mon soutien, celui de tous les communistes français,
aux salariés qui comparaissent en appel aujourd’hui, après leur
condamnation inique en première instance, à 24 mois de prison dont 9
mois fermes.
Quel
est leur « crime » ? : de s’être opposés à la fermeture du site et à 1
200 suppressions d’emplois ; d’avoir défendu leur outil de travail,
l’emploi, toute une région déjà si fortement marquée dans sa chair par
les suppressions d’emplois et le chômage. Dans cette lutte, ô combien
juste et salutaire pour l’industrie française et pour tout le pays, ils
ont commis un sacrilège : retenir 30 heures, sans violence, deux
dirigeants de l’entreprise à l’origine de ce désastre économique et
social, profitable aux seuls actionnaires du groupe !
Mais
ce jugement en appel est primordial pour corriger une décision
impensable. Il est primordial pour que les valeurs de la République, de
la démocratie, soient respectées. Ce mandat présidentiel qui s’achève a
été marqué par une criminalisation inédite du droit des salariés, des
syndicalistes, qui se battent pour l ’emploi. Les syndicalistes
d’Air-France, les manifestants contre la loi El Khomri ont été victimes
de la même répression. Et je pense à tous ces syndicalistes, victimes au
quotidien des tracasseries, chantages et répressions dans leur
entreprise.
La
condamnation des Goodyear, par sa lourdeur même, rappelle les pages les
plus noires de notre histoire et si elle était confirmée, elle
ouvrirait la porte à pire encore.
Pour
cette raison, je suis, nous sommes tous aux côtés des Goodyear, car
criminaliser l’action syndicale, c’est criminaliser la démocratie. Les
parlementaires communistes ont déposé un projet de loi exigeant
l’amnistie pour tous les syndicalistes injustement condamnés : c’est une
exigence pressante, pour le présent et l’avenir !
Pierre Laurent
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