près avoir évoqué lors de précédents ateliers la sécurité sociale, le pouvoir d’achat et la mondialisation libérale, les retraites forcément et récemment le changement climatique et la justice sociale, les Gilets jaunes de Crolles ont débattu, ce vendredi, sur la place qu’ils pourraient tenir à l’échelle d’une commune à quatre mois des élections municipales. Les Gilets jaunes se sont informés et interrogés sur les modes de gouvernance actuels, pour mieux s’inspirer d’autres systèmes politiques comme le municipalisme…
Ce soir-là, le débat a réuni une quarantaine de sympathisants et… d’élus en campagne. La liste Crolles 2020 était bien représentée. Très inspirée par la commune de Saillans qui a su inverser en 2014 la pyramide du fonctionnement classique d’une mairie et instaurer le municipalisme - là-bas, ce sont les citoyens qui font émaner les décisions et pas le maire -, Crolles 2020 voulait sans doute prendre le pouls d’une assemblée en attente de démocratie, disons-le plus participative et directe. Un de leur cheval de bataille…
C’est Joël Marseille, communiste, Gilet jaune et adjoint au maire de Tencin qui animait. Il était accompagné de Luc Gwiazdzinski, géographe, enseignant-chercheur en aménagement et urbanisme à l’Université Grenoble Alpes, Gilet jaune et un peu plus connu depuis qu’il a co-écrit le livre “La vague jaune, l’utopie d’un rond-point”. Un atelier-débat dont le propos invitait à pas mal d’interrogations…
La première, les Gilets jaunes envisageraient-ils de se structurer dans un mouvement politique alors que leur aversion pour les partis reste toujours très présente ? La deuxième, y aura-t-il une liste jaune à Crolles pour ces municipales de 2020 ? Après tout, le rond-point de Crolles n’est-il pas le grand rescapé en Isère de la vague jaune et le dernier à porter les revendications du mouvement ? Enfin, la troisième, à défaut d’une liste, peuvent-ils s’enraciner via les urnes et qui sait intégrer un système qu’ils rejettent en rejoignant une des listes ?
Si la conférence n’avait pas vocation à répondre à l’une d’entre elles, elle a mis en perspective les moyens d’action dont disposent les Gilets jaunes. « En attendant le grand soir - le RIC - il y a le référendum local et le droit de pétition », rappelait Joël Marseille. Et puis il suggérait qu’il n’y a pas que le rond-point « pour faire bouger les lignes de la démocratie locale vers des formes de démocratie directe », comme « investir des lieux de contre-pouvoir, par exemple les associations, les conseils de quartiers ou citoyens… » et pourquoi pas de « se présenter aux élections municipales ! ».
La conclusion de cette soirée : « pour que la démocratie participative fonctionne, on doit s’informer et se former ». Et quoi de mieux qu’un bon atelier populaire !
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