jeudi 30 juillet 2009

Statut de la poste


Pas de vacances pour les opposants au changement de statut de la Poste. Même en été, ils restent mobilisés.
Hier matin, le projet de loi qui doit faire de l'entreprise publique une société anonyme était examiné en conseil des ministres. Au même moment les représentants du comité national contre la privatisation de la Poste, qui rassemble organisations syndicales, partis politiques de gauche, et associations, se réunissaient à la bourse du travail à Grenoble. Étaient présents : Mme Favier de la CGT, Claude Roussilhe d'ATTAC, Pascal Goddet du syndicat SUD, Michelle Pelletier conseillère municipale d'Allemont, Bernard Labouré président d'ATTAC Isère et Serge Benito du PCF.
Leur crainte : que le changement de statut soit, comme pour GDF et France Télécom, un prélude à la privatisation. Malgré les dénégations vigoureuses du gouvernement, renouvelées encore ce matin par Christian Estrosi, les syndicats ont perdu toute confiance. Ils se souviennent que Nicolas Sarkozy, alors ministre des finances, avait lui aussi promis de ne jamais privatiser GDF.
« L'entrée de capitaux privés est synonyme de recherche de rentabilité et conduit à l'abandon des missions de service public
», explique Claude Roussilhe, membre du bureau d'ATTAC pour l'Isère. « On risque des pertes d'emploi mais également une désertification du territoire avec l'abandon des zones non rentables », selon Michelle Pelletier élue locale à Allemont.
Une série d'initiatives vont donc être lancées par le comité. En plus des manifestations qui ne manqueront pas d'avoir lieu à la rentrée, ils ont décidé de lancer une opération d'envergure nationale. Ils vont tenter d'organiser un référendum sur tout le territoire, le 3 octobre prochain. Un référendum que leur a refusé le chef de l'Etat.
Avec la légitimité du suffrage populaire ils vont essayer de faire plier le gouvernement. « Cette consultation n'entre pas dans le cadre légal. Nous demandons juste aux maires de tout mettre en place pour que le vote puisse avoir lieu. En cas de refus nous nous appuierons sur les relais militants pour installer des urnes sauvages à la sortie des postes ou près des marchés », explique Claude Roussilhe.
« Le chef de l'État a considéré que les élections européennes étaient un succès avec aussi peu de participation. Si nous arrivons ne serait-ce qu'à mobiliser 5 % d'électeurs de plus nous aurons gagné notre pari. Si le gouvernement passe en force ça sera grave » affirme Pascal Goddet. Les syndicats comptent évidemment sur un mouvement populaire comparable à celui du CPE pour faire fléchir le gouvernement.
Ils ont également un autre atout. Selon eux, la question transcende les partis. Parmi les édiles qui ont accepté le principe du référendum, on trouve certains membres de la majorité, comme le maire d'Allevard, Philippe Langenieux-Villard. « Sans partager la lutte contre la privatisation de la Poste, je trouve normal que l'on donne l'occasion aux Français de s'exprimer sur la sauvegarde des services publics, notamment en zone rurale », confie-t-il.
Pour Pascal Goddet, « on sent un certain malaise parmi les élus de droite. Ils doivent faire un écart entre la position idéologique de leur parti et les attentes de leurs électeurs (qui voient d'un mauvais œil la suppression éventuelle des bureaux de poste) ».
Dans l'état actuel des choses, il est donc hors de question d'accepter la réforme pour les membres du comité. « Nous avons pourtant bien conscience que l'entreprise nécessite des réformes. Il n'est pas question de rester dans le statu quo », conclut Claude Roussilhe.

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