Le projet de loi de redécoupage des circonscriptions législatives, qui était présenté hier en conseil des ministres, est une « vaste opération », souligne Le Monde, qui va affecter près de 60 % des sièges de députés. Mais ces « coups de ciseaux » valent au gouvernement des « noms d’oiseaux », commente Libération. Car « le PS dénonce les ‘manipulations’ de la carte électorale », titre Le Monde, tandis que « le gouvernement se justifie », titrent Les Echos. Selon lui, ce sont 18 circonscriptions de gauche et 15 de droite qui vont disparaître. Selon le PS, 23 circonscriptions de gauche et 10 de droite vont disparaître et grâce à ce redécoupage l’UMP devrait « empocher 30 sièges de plus » à l’Assemblée « sur la base des résultats de 2007 », estime Benoît Hamon. Le PS précise que la gauche ne peut espérer une majorité de sièges qu’à condition que 51,3 % des voix se portent sur lui. Selon L’Humanité ce redécoupage est, sous couvert de lutte contre les disparités démographiques, un « bouclier électoral contre la gauche ». En 1986, c’était un charcutage, cette fois c’est de « la charcuterie fine de boutiquier », estime le quotidien. « Les techniques sont simples : soit la dissémination des voix de gauche dans un cadre territorial plus mélangé, soit l’isolement des électeurs de droite dans une circonscription politiquement plus homogène. »
D’après Frédéric Salmon, expert en géopolitique, le PCF est relativement préservé par cette nouvelle carte, tandis que l’UMP et le Nouveau Centre en sont les principaux bénéficiaires, alors que le PS, en position de reconquête, y est singulièrement handicapé (L’Humanité). Dans une interview lisible sur le site de Libération, Christophe Borgel, en charge des questions électorales au PS, l’explique. Mais de son côté, le PCF l’interpelle : « La bataille prioritaire à mener est le combat pour la proportionnelle, surtout dans un moment où la réforme des collectivités territoriales aura des conséquences très lourdes pour la vie des Français », estime ainsi Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, qui « s’étonne que le PS ne mène pas ce combat pour une élection législative au scrutin proportionnel - la bataille qu’il faut mener en riposte au gouvernement -, à moins que le PS ne soit tenté de nouveau par une stratégie hégémonique. »
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