6 juillet À Versailles, le président de la République dévoilait une charrue. Une semaine plus tard, le premier ministre et son gouvernement remanié cherchaient en séminaire où mettre les bœufs.
C’est un peu l’impression que laisse cette affaire d’emprunt. « L’argent n’est pas encore là, mais ils se disputent déjà sur la façon de le dépenser », commente le Journal du dimanche, qui ne fait que paraphraser les services du Premier ministre : « Il faut d’abord savoir ce que nous allons financer avant de savoir combien ça coûte. » Certes.
Mais un emprunt sans doute, cela fait sérieux, cela donne l’impression que l’on va vraiment s’atteler à la relance, c’est censé souder la nation dans un grand effort collectif quand bien même les Français, semble-t-il, n’y croient pas trop. 17 % seulement envisageraient éventuellement de souscrire. 56 % d’entre eux sont opposés à son principe même. Ce qui renvoie sans doute à deux questions toutes simples : à qui va profiter l’emprunt et qui, au bout du compte, paiera les intérêts.
Pour la deuxième question, Jean-François Copé, le président du groupe UMP à l’Assemblée, a déjà esquissé ses réponses. Par exemple, la fiscalisation des indemnités pour les accidents du travail, l’augmentation des cotisations de chômage des fonctionnaires, le non-remplacement de deux fonctionnaires sur trois partant à la retraite… Jean-François Copé, il est vrai, n’est pas le Premier ministre. Mais ses idées lumineuses éclairent le chemin. Toujours moins de services publics, plus de pression sur les salariés. Voilà pour payer les intérêts. Mais à quoi va servir le principal ? À soutenir l’investissement dans des secteurs stratégiques...
Les priorités devraient être définies dans les trois prochains mois avec les élus et les partenaires sociaux, dont les syndicats. Bel affichage, mais qui laisse de côté à l’évidence la question cruciale d’une relance par la consommation, l’augmentation des salaires et des minima sociaux.
Sous quelle forme, ensuite, ces soutiens à l’investissement ? Injecter de l’argent dans des secteurs porteurs ? Mettre en place de nouveaux allégements de charges et de cotisations pour certaines entreprises.
Faciliter encore l’accès de groupes industriels ou bancaires à des liquidités. Relancer la machine, mais pour qui ? Les dividendes ou la nation ? François Fillon y a fortement insisté. Aucun euro ne sera dépensé inutilement. Voilà ce qui devrait rassurer les Français.
Mais, en clair, cela veut dire tout autre chose : rien ne répondra aux attentes des personnels de la santé, de l’éducation nationale, de la recherche et d’autres… Pour tous ces secteurs-là s’ouvre une nouvelle étape. Toujours plus de suppressions de postes, toujours moins de moyens, toujours plus de privatisation et de logiques d’entreprises.
L’emprunt est le masque et l’outil d’une nouvelle phase de la politique libérale du chef de l’État et de sa majorité. La preuve par les retraites, s’il en était besoin. Devant l’UMP, le premier ministre a été catégorique. Il n’y a pas d’autre chemin que l’allongement de la durée de cotisations et le report de l’âge du départ. Nicolas Sarkozy a parlé de consultations, avant une décision pour l’année prochaine, mais François Fillon sait déjà qu’il n’y a pas d’autre solution que celle-là ! Ce qui veut dire que sont déjà écartées toutes les autres, dont une réforme de l’assiette des cotisations incluant les revenus financiers.
L’emprunt n’est pas destiné à servir les Français et la nation, mais la remise en route de la machine capitaliste. L’impression d’improvisation que l’on pourrait avoir est une illusion. Le chef de l’État et son Premier ministre savent très bien où ils vont et où ils veulent mettre les bœufs.
Enfin, c’est une façon de parler.
C’est un peu l’impression que laisse cette affaire d’emprunt. « L’argent n’est pas encore là, mais ils se disputent déjà sur la façon de le dépenser », commente le Journal du dimanche, qui ne fait que paraphraser les services du Premier ministre : « Il faut d’abord savoir ce que nous allons financer avant de savoir combien ça coûte. » Certes.
Mais un emprunt sans doute, cela fait sérieux, cela donne l’impression que l’on va vraiment s’atteler à la relance, c’est censé souder la nation dans un grand effort collectif quand bien même les Français, semble-t-il, n’y croient pas trop. 17 % seulement envisageraient éventuellement de souscrire. 56 % d’entre eux sont opposés à son principe même. Ce qui renvoie sans doute à deux questions toutes simples : à qui va profiter l’emprunt et qui, au bout du compte, paiera les intérêts.
Pour la deuxième question, Jean-François Copé, le président du groupe UMP à l’Assemblée, a déjà esquissé ses réponses. Par exemple, la fiscalisation des indemnités pour les accidents du travail, l’augmentation des cotisations de chômage des fonctionnaires, le non-remplacement de deux fonctionnaires sur trois partant à la retraite… Jean-François Copé, il est vrai, n’est pas le Premier ministre. Mais ses idées lumineuses éclairent le chemin. Toujours moins de services publics, plus de pression sur les salariés. Voilà pour payer les intérêts. Mais à quoi va servir le principal ? À soutenir l’investissement dans des secteurs stratégiques...
Les priorités devraient être définies dans les trois prochains mois avec les élus et les partenaires sociaux, dont les syndicats. Bel affichage, mais qui laisse de côté à l’évidence la question cruciale d’une relance par la consommation, l’augmentation des salaires et des minima sociaux.
Sous quelle forme, ensuite, ces soutiens à l’investissement ? Injecter de l’argent dans des secteurs porteurs ? Mettre en place de nouveaux allégements de charges et de cotisations pour certaines entreprises.
Faciliter encore l’accès de groupes industriels ou bancaires à des liquidités. Relancer la machine, mais pour qui ? Les dividendes ou la nation ? François Fillon y a fortement insisté. Aucun euro ne sera dépensé inutilement. Voilà ce qui devrait rassurer les Français.
Mais, en clair, cela veut dire tout autre chose : rien ne répondra aux attentes des personnels de la santé, de l’éducation nationale, de la recherche et d’autres… Pour tous ces secteurs-là s’ouvre une nouvelle étape. Toujours plus de suppressions de postes, toujours moins de moyens, toujours plus de privatisation et de logiques d’entreprises.
L’emprunt est le masque et l’outil d’une nouvelle phase de la politique libérale du chef de l’État et de sa majorité. La preuve par les retraites, s’il en était besoin. Devant l’UMP, le premier ministre a été catégorique. Il n’y a pas d’autre chemin que l’allongement de la durée de cotisations et le report de l’âge du départ. Nicolas Sarkozy a parlé de consultations, avant une décision pour l’année prochaine, mais François Fillon sait déjà qu’il n’y a pas d’autre solution que celle-là ! Ce qui veut dire que sont déjà écartées toutes les autres, dont une réforme de l’assiette des cotisations incluant les revenus financiers.
L’emprunt n’est pas destiné à servir les Français et la nation, mais la remise en route de la machine capitaliste. L’impression d’improvisation que l’on pourrait avoir est une illusion. Le chef de l’État et son Premier ministre savent très bien où ils vont et où ils veulent mettre les bœufs.
Enfin, c’est une façon de parler.
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