Sur les 3,5 millions de mal-logés en France, 600 000 sont des enfants, selon la Fondation Abbé Pierre. Les conséquences sont catastrophiques sur leur santé et leur éducation.
18 % des SDF ou des habitants de logements « atypiques » (campings, cabanes dans les bois, parkings…) sont des mineurs. Cela représente 600 000 enfants mal-logés, une situation qui tend à s’aggraver avec le développement de la monoparentalité d’une part, de la précarité de l’autre : environ la moitié des enfants vivant en zones urbaines sensibles vivent par exemple dans des familles en dessous du seuil de pauvreté.
« Par chance, les adolescents en fugue ou en rupture familiale ne restent pas longtemps à la rue grâce à notre système de protection de la jeunesse », souligne Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation Abbé Pierre. Mais les jeunes qui ont un toit ne sont pour autant pas à l’abri de tous les problèmes : le manque d’espace dans les logements surpeuplés est inadapté à l’éveil des enfants, et à leur capacité de concentration pour réaliser leurs devoirs à la maison.
Le mal-logement nuit aussi à la qualité de leur sommeil, ce qui les rend suractifs ou renfermés. Or, on estime qu’un million de personnes sont logées chez des tiers, dont 150 000 de façon contrainte, et 2,4 millions vivent en situation de surpeuplement.
Des conséquences directes sur la santé
Les logements insalubres (400 000 à 600 000, où vivent un million de personnes) ont par ailleurs des conséquences directes sur la santé : le saturnisme, maladie du pauvre, concerne ainsi plus de 80 000 enfants de moins de 6 ans. Causée par la présence de plomb dans les vieilles tuyauteries et les peintures, cette maladie s’attaque de façon irrémédiable aux systèmes nerveux ou osseux.
Et le risque de contracter des maladies respiratoires (asthme, bronchiolites…), qui viennent souvent de l’humidité des logements et de la présence de champignons, est trois fois plus important chez les enfants. La France ne semble plus vouloir veiller aux plus fragiles, dénonce la Fondation Abbé Pierre, qui remarque notamment la suppression, l’an dernier, du poste de Défenseur des enfants, à l’encontre des recommandations de l’ONU.
Le 1 er février 1954, alors que la France grelottait sous des températures extrêmes, l’Abbé Pierre lançait sur RTL l’appel resté célèbre : « Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à trois heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol… »
La Fondation qui porte son nom a choisi cette date anniversaire pour rendre public, aujourd’hui, son rapport sur le logement.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire