Elle a de l'énergie à revendre, Élisa Martin. Et lorsqu'elle s'adresse à vous, c'est avec sa conviction de militante chevillée au corps que vient décupler un sens consommé de la pédagogie.
Une vraie prof', donc, tendance hussard noir de la République. Mais de la Sociale, cette fois... Car « en Italie, la gauche s'est perdue au centre ! »
Seule Iséroise à avoir accédé au rang de tête de liste régionale, celle du Front de gauche en l'occurrence (avec le PCF et bien d'autres...), cette membre fondatrice du Parti de Gauche au côté de Jean-Luc Mélenchon, « la deuxième grande rencontre intellectuelle de ma vie », entend contribuer à dessiner « l'avenir de la gauche en France et en Europe en regardant ce qui se passe et qui marche en Amérique du Sud ».
Élisa Martin n'a décidément pas froid aux yeux. « Je sais, c'est ambitieux ! » prévient-elle. Pour mieux justifier sa démarche ? « En attendant, nous, on n'est allé chercher ni nageur ni patineur... »
Un Comité de vigilance pour nos élus...
Quel est votre programme régional ?
« Il faut d'abord prendre des mesures d'urgence sociale ; la plus grande catastrophe écologique et sociale, c'est le capitalisme ! La Région doit être là pour soutenir politiquement, financièrement et juridiquement les travailleurs victimes des délocalisations. »
« Il convient ensuite de faire un effort sur les tarifications. On a obtenu, en fin de mandat, la gratuité des TER pour les chômeurs effectuant des recherches d'emploi ; c'est une mesure qu'il faut étendre. »
« Il faut enfin prendre des mesures qui relèvent de l'orientation, en l'individualisant. Les Salons de l'étudiant, ça ne fonctionne pas ; on ne peut pas faire de l'orientation sur de la séduction ! »
Que peut faire la Région en la matière ?
« Déjà ne pas financer ce qui concurrence le service public. Plus globalement, le problème, c'est la répartition des richesses. »
« Toutes les Régions ou presque sont dirigées par le PS. Je regrette que l'Association des régions de France (ARF) n'ait été ni un outil ni un syndicat pour aller plus loin dans ce domaine. »
« Les Régions devraient surtout faire de la péréquation. Au lieu de cela, leurs présidents se comportent comme des roitelets. Ce que je veux dire, c'est que j'ai un mandat spécifique, mais je ne me bats pas pour que Rhône-Alpes en ait plus que PACA ! »
« Elles doivent enfin lutter nationalement contre l'ouverture à la concurrence du trafic ferroviaire et contre le système d'"agent seul" ; Soulage est contre, mais Queyranne se montre plus ambigu... »
Et en matière d'expérimentation ?
« La Région doit soutenir les territoires qui font preuve de vertu républicaine. Ceux-ci doivent trouver nos portes grandes ouvertes ; en revanche, ceux qui ne respectent pas la loi SRU (20 % de logement social, Ndlr) les trouveront fermées. Je suis pour la conditionnalité des aides et pour la planification écologique. »
« Et puis nous allons expérimenter un Comité de vigilance, une mise sous contrôle démocratique des élus du Front de gauche. Nous devons rendre des comptes aux militants, mais aussi travailler en amont avec eux pour actualiser notre programme, notamment avec les budgets participatifs. »
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