Dans le cadre des consultations menées par la Président de la
République après le vote du Brexit, la délégation du PCF, dirigée par
Pierre Laurent a rappelé son analyse de la situation. La sortie du
Royaume Uni de l'Union Européenne est le résultat des surenchères
populistes et nationalistes de la droite britannique qui a joué avec le
feu. C'est une nouvelle alerte, un désaveu de la construction libérale
de l'UE, conséquence des dénis répétés de démocratie depuis le
referendum de 2005.
Après ce vote, le risque est grand que les dirigeants européens
fuient une nouvelle fois leurs responsabilités et cherchent à faire
payer le Brexit aux travailleurs britanniques et européens. C'est
l'Europe qui doit changer.
La délégation a clairement signifié que l'heure n'est pas à
l'immobilisme mais à la refondation progressiste de l'Europe, jusqu'à
l'élaboration d'un nouveau traité centré sur le progrès social et
écologique et la lutte contre la finance. Assez de mots, des actes !
Nous avons présenté des propositions concrètes dont la France devrait être porteuse au Conseil Européen :
- Mesures contre le dumping social : suspension des négociations sur
les traités de libre échange (TAFTA, CETA, TISA), stopper la mise en
œuvre des directives de déréglementation sociale, à commencer par la Loi
travail en France, renégociation immédiate de la directive sur les
travailleurs détachés.
- Mesures pour sortir de l'austérité : renégociation du traité
budgétaire, conférence européenne sur la dette, fléchage des 80
milliards d'euros injectés chaque mois par la BCE sur les marchés
financiers vers les services publics et l'investissement public, lutte
contre l'évasion fiscale.
Pour refonder l'Europe, les peuples doivent être écoutés et
respectés. Le mandat de la France et l'avenir de l'Europe ne doivent
plus se décider dans leur dos. Nous exigeons un débat public national et
avons proposé une conférence citoyenne, associant tous les partis
politiques, les organisations syndicales, les ONG et les associations
citoyennes.
A l'issue de ce dialogue avec François Hollande et Manuel Valls, nous
n'avons pas le sentiment qu'ils seront à l'offensive pour changer
l'Union Européenne. L'angle mort dans l'approche du Président et du
Premier Ministre est assurément la question sociale.
Les parlementaires communistes porteront ces propositions dans les
débats à l'Assemblée, au Sénat et au Parlement Européen. Nous tiendrons
un débat national ouvert à tous jeudi 30 juin « Pour une politique
offensive à gauche de la France en Europe ».
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