L’énorme manifestation du 14 juin a montré que la mobilisation contre
la loi travail est plus forte que jamais. Le refus de voir pulvérisées
les protections qu'ont gagnées les salarié-e-s grâce à leurs luttes et
aux conquêtes politiques de la gauche continue d’être largement
majoritaire dans une opinion publique acquise au soutien de ce
mouvement.
Ces mobilisations, les manifestations, les grèves et formes d’actions
diverses utilisées par les salarié-e-s et les citoyen-ne-s, à l’appel
d’un front syndical qui s’élargit et des organisations de jeunesse, sont
totalement légitimes. Elles sont empreintes de la responsabilité, du
refus de la violence et des provocations.
Alors que la mobilisation se poursuit depuis plus de quatre mois,
l’opinion publique continue de la soutenir malgré les difficultés
qu’elle entraîne, malgré les violences des casseurs en marge des
défilés, celles de la police à l’encontre de manifestants pacifiques et
du public et en dépit de la campagne haineuse contre la CGT. C’est que
la population, les salarié-e-s, les jeunes n’acceptent pas cette
fragilisation massive que l'on veut leur imposer, cette généralisation
de la précarité et du dumping social contenues dans la loi El Khomri,
dans un pays qui crée plus de richesses que jamais.
La mobilisation a déjà payé, elle peut l’emporter. Le Parti
communiste appelle à participer aux mobilisations des 23 et 28 juin
prochains et à étendre la solidarité avec le mouvement et les actions
grévistes.
Plutôt que de reconnaître la réalité de ce mouvement, le gouvernement
et le président de la République s’enferment dans le déni, le mépris,
l’autoritarisme pour faire passer en force leur projet. Incapables de
trouver une majorité parlementaire, ils veulent renouveler l'utilisation
du 49‑3 pour empêcher le débat. L'opération qui consiste à laisser la
droite faire le sale boulot au Sénat, malgré le combat offensif des
seuls sénateurs et sénatrices communistes, a pour objectif de rendre
acceptable auprès de l'opinion sa loi comme un moindre mal. Ils restent,
malgré cette manœuvre, incapables de trouver un soutien populaire, ils
mènent campagne contre la CGT et les syndicats, utilisent la division,
le mensonge, la menace. Ils s’appuient sur les violences totalement
condamnables des casseurs pour faire un amalgame odieux entre eux et les
manifestants, entre les terroristes qui viennent de se livrer à
d'abjects assassinats et la CGT. Ils menacent d’utiliser des armes
inconstitutionnelles comme l’interdiction des manifestations. C'est
inacceptable.
Le Parti communiste alerte l’opinion sur les dangers ouverts par
l’attitude irresponsable du pouvoir. Cette attitude est totalement
comptable du blocage que connaît le pays, blocage qui peut être
immédiatement levé si le gouvernement suspend le débat parlementaire sur
la loi travail et ouvre la négociation avec les syndicats.
D'autres choix sont possibles. Nos parlementaires, au Sénat et à
l'Assemblée nationale, mènent la bataille avec, sur toutes les questions
en débat, des contre-propositions. La loi El Khomri est la loi du
Medef. C'est aussi une loi directement dictée par les institutions
européennes. Pour combattre le chômage et le dumping social, nous avons
besoin d'une loi de sécurisation de l'emploi et de la formation, d'une
réduction du temps de travail, de lutter contre les coûts de la finance
et du capital, comme celle qu'élaborent les parlementaires communistes.
L’entêtement du gouvernement est une preuve qu’il est aux abois,
lâché par celles et ceux qui l’ont porté au pouvoir. Il provoque la
rancœur, ouvre le risque d’une radicalisation, de fractures irréparables
dans la société, de violences. D’une mise en cause de l’État de droit.
L’obstination du gouvernement ouvre la porte à la droite extrêmisée
et à l’extrême droite pour s’emparer du pouvoir dans moins d’un an et
mettre en œuvre une politique de régressions sociales et démocratiques
incommensurables.
Devant cet immense danger, la mobilisation sociale en cours contre la
destruction du Code du travail est une chance pour la France et pour la
gauche. Face à l'autoritarisme du gouvernement, elle porte une logique
d'espoir pour la défense des principes d'égalité et de solidarité,
fondements de notre pacte républicain. Face à l'exploitation des peurs
et des divisions de la société française, elle défend l'action
collective des salarié-e-s, de la jeunesse, des citoyen-ne-s. C'est
pourquoi, le PCF appelle à la soutenir et à se rassembler.
Le Parti communiste renouvelle l’appel à construire un nouveau Front
populaire et citoyen. Il est temps d’ouvrir ensemble un débat populaire
et citoyen pour définir un pacte d’engagements communs pour le pays.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire