En
tête des plus assidus, André Chassaigne, député communiste du
Puy-de-Dôme et candidat aux législatives, qui enregistre 260 présences
en commission, 1 600 amendements et 11 rapports rédigés. Photo : Joël
Saget/AFP
L’Humanité a présenté vos contributions au
député André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme et Président du groupe
de la Gauche Démocrate et Républicaine à l'Assemblée qui a adressé la
sienne en retour.
Je tiens tout d’abord à remercier les lecteurs de l’Humanité.fr pour leurs contributions. Les propositions formulées sur le thème de l’emploi sont intéressantes et constituent pour nous une source d’inspiration.
Parmi les nombreux sujets abordés, je remarque que plusieurs
préoccupations essentielles ressortent, comme la nécessité de partager
le temps de travail, de lutter contre la précarisation des emplois,
d’inventer un nouveau modèle de croissance, de sortir de la
financiarisation à outrance de l’économie, d’aller vers une
harmonisation sociale en Europe. Elles répondent, je crois, à une
aspiration essentielle : l’exigence de remettre l’économie au service
des besoins humains.
Nombre de vos propositions font écho à des combats que les députés
du Front de gauche ont portés en matière sociale lors de la législature
qui s’achève. Notre bilan d’activité en témoigne. J’en citerai
quelques-unes : l’abrogation de la loi travail et de la loi Macron, la
réduction du temps de travail, la lutte contre le développement des
emplois précaires, la sécurité sociale professionnelle, l’encadrement du
temps partiel subi qui précarise les femmes, la création de nouveaux
pouvoirs pour les élus du personnel, le droit à la retraite à 60 ans,
l’augmentation des salaires et l’encadrement des rémunérations des
dirigeants, l’interdiction des licenciements boursiers…
Sur tous ces sujets, les députés du Front de gauche ont eu la
volonté constante d’être les porte-voix des préoccupations du monde du
travail en mettant au débat des amendements, des propositions de loi,
mais aussi en relayant les luttes sociales et syndicales.
Par ailleurs, je note qu’un certain nombre de vos contributions
porte sur des enjeux de plus long terme mais au combien essentiels.
Elles formulent des orientations pour un nouveau modèle de croissance et
dessinent les conquêtes sociales de demain.
Plusieurs d’entre vous ont ainsi souligné la nécessité d’engager
une transition écologique dans le domaine de l’énergie, des transports
et de l’agriculture tout comme l’urgence d’investir dans les services
publics (santé, éducation, transport, poste, police de proximité). Ces
mesures, qui me paraissent primordiales, pourraient aussi constituer les
grandes orientations d’une stratégie industrielle ambitieuse. En plus
d’apporter des réponses aux nombreux défis écologiques et sociaux, elles
permettraient de créer des milliers d’emplois et de lutter contre le
chômage endémique que connaît notre pays.
Parallèlement, je crois fortement à l’importance du secteur de
l’économie sociale et solidaire pour développer des solutions
économiques d’avenir pour nos territoires. Je retiens que plusieurs
contributions évoquent cette piste en proposant de soutenir
financièrement les associations et en privilégiant la création des
coopératives. Il s’agit là d’un enjeu essentiel, tout comme la
reconnaissance du droit de préemption pour les salariés, qui en est un
levier important.
Enfin, la question du revenu universel est également évoquée par
plusieurs d’entre vous. Certes, il s’agit d’une idée intéressante, mais
elle nécessite d’être largement débattue au regard de son contenu, de
son rôle et de son ambition. Cette proposition a néanmoins le mérite de
poser le débat sur la place du travail dans notre société et des
mutations du monde du travail. C’est pourquoi il est indispensable
d’anticiper ces mutations en accordant de nouveaux droits sociaux aux
travailleurs : des garanties en termes de continuité du salaire, des
droits à la formation tout au long de la vie, des protections contre les
licenciements, une allocation d’études et d’autonomie pour aider les
jeunes à trouver leur place dans le monde du travail.
C’est tout le sens de la proposition de loi que nous avons déposée,
avec mes collègues députés du Front de gauche, visant à apporter une
sécurité de l’emploi et de la formation.
Loin d’être dans une opposition archaïque dans laquelle certains
tentent de nous enfermer, les députés du Front de gauche ont toujours
été et seront toujours porteurs de politiques de transformation sociale
ambitieuses.
C’est tout l’intérêt de disposer d’un groupe de députés
progressistes à l’Assemblée nationale pour lutter contre les régressions
sociales qui s’annoncent.
André Chassaigne,
député du Puy-de-Dôme et Président du groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine
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