Les
résultats du premier tour des élections législatives, s'ils étaient
confirmés par le second tour dimanche prochain, placeraient l'avenir du
pays dans une situation extrêmement difficile, sous la menace d'une
Assemblée nationale dominée par les députés d'En Marche ! et leurs
appuis venus des Républicains. Un tel résultat plongerait des millions
de nos concitoyens dans une véritable « gueule de bois » démocratique.
La
mobilisation est nécessaire au second tour pour empêcher ce hold-up
institutionnel contre le pluralisme politique de notre pays, et pour
résister aux mauvais coups programmés par le gouvernement d'Emmanuel
Macron.
Le
nouveau record d'abstention est alarmant pour notre démocratie. C'est
le premier échec d'Emmanuel Macron. C'est la conséquence de la
présidentialisation aggravée de notre vie politique qui dévalorise un
peu plus, à chaque quinquennat, l'élection de l'Assemblée nationale. Et
c'est l'échec de tous ceux qui poussent à cette présidentialisation
forcenée, construisant une représentation politique dans laquelle la
majorité des citoyens se reconnaît de moins en moins.
Nous
demandons instamment qu'Emmanuel Macron et le gouvernement ré-ouvrent,
sans attendre le lendemain du second tour, le débat sur le changement de
nos institutions : l'instauration de la proportionnelle à toutes les
élections, qui, seule, permet de refléter la richesse et la diversité
politiques du pays, ainsi que celle d'un nouveau calendrier électoral,
pour redonner à l'élection législative et au Parlement toute leur
légitimité et leur importance dans la vie démocratique de notre pays.
Ce
record d'abstention est aussi la marque d'une défiance déjà forte à
l'égard du nouveau président de la République, contrairement à ce que
veut nous faire croire le déferlement de communication médiatique autour
de chaque fait et geste d'Emmanuel Macron : seuls 24 % des électeurs
l'ont soutenu au premier tour de l'élection présidentielle et il n'a été
élu que par la mobilisation d'une large majorité de femmes et d'hommes
qui voulait barrer la route de l'Elysée à Marine Le Pen. Les élections
législatives ne témoignent d'aucun élan supplémentaire. Ce sont
l'abstention et la division de ses adversaires, singulièrement à gauche,
qui amplifient les résultats de ses candidats.
La division des forces de gauche se paie en effet très cher. Les forces qui ont soutenu
Jean-Luc Mélenchon, se sont retrouvées en concurrence suite aux décisions de la direction de la France insoumise. Elles en subissent toutes ce soir les conséquences. C'est aussi le cas du Parti communiste dont le résultat national est très bas.
Jean-Luc Mélenchon, se sont retrouvées en concurrence suite aux décisions de la direction de la France insoumise. Elles en subissent toutes ce soir les conséquences. C'est aussi le cas du Parti communiste dont le résultat national est très bas.
La
gauche est durement affaiblie et même éliminée dans nombre de
circonscriptions. Nous le déplorons, malgré tous les efforts que nous
avons déployés pour y remédier.
Ce
soir, l'urgence est avant tout à la mobilisation pour relever le défi
du second tour, face aux candidats de Macron, des Républicains et du FN,
pour faire élire les candidats de gauche encore en lice.
Les
candidats d'En marche !, ou les socialistes rebaptisés « majorité
présidentielle », sont porteurs du programme libéral du Président. Les
candidats des Républicains ne sont pas des opposants, puisqu'ils veulent
en pousser les logiques libérales le plus loin possible. Ni les uns, ni
les autres ne sont nos candidats.
Nous
continuerons aussi à faire barrage, partout où c'est nécessaire, aux
candidats du Front national, car nous voulons empêcher leurs idées de
haine, de racisme et d'exclusion de continuer à prospérer.
Partout
où ils sont encore en lice, nous voulons élire dimanche prochain des
députés communistes et Front de gauche, des députés d'autres forces de
gauche qui sont prêts à combattre aux côtés des forces sociales, la
casse le code du travail par ordonnances, la hausse de la CSG, la
diminution drastique des effectifs de fonctionnaires, la remise en cause
des services publics, comme des moyens des collectivités locales, la
restriction de nos libertés publiques, l'amplification des politiques de
soutien à la finance.
Ces
candidats de gauche sont présents au second tour en Métropole et en
Outre Mer pour gagner dans plusieurs dizaines de circonscriptions, dont
une partie sont des candidats communistes. Ils deviennent ce soir les
candidats de rassemblement de toutes les forces de gauche pour gagner.
Il
ne faut pas laisser le second tour des élections législatives aggraver
le fossé démocratique créé. La mobilisation des électeurs de gauche est
nécessaire, car c'est grâce à l'abstention massive que la « République
En Marche » pourrait obtenir dimanche prochain une majorité absolue et
monocolore, qui lui donnerait dès cet été les mains libres pour
appliquer sa politique libérale.
Les
députés communistes et Front de gauche qu'il est possible d'élire
dimanche prochain seront un point d'appui solide pour former un groupe,
un gage d'espoir pour reconstruire l'avenir et la gauche ; ce sont des
femmes et des hommes que vous connaissez, vous savez leur engagement
pour vous défendre, proposer un chemin nouveau à notre société, unir les
forces nécessaires. Vous pourrez compter sur eux tout au long du
quinquennat, dans les luttes comme à l'Assemblée.
Nos
militants vont se réunir lundi soir, en lien avec notre direction
nationale, pour évaluer la situation issue du premier tour dans chaque
circonscription et faire pour le second tour les choix les plus
rassembleurs en fonction des situations de chaque circonscription.
Au-delà
du second tour, les communistes prendront toutes les dispositions pour
analyser la dernière période, faire le bilan de la situation et prendre
de nouvelles décisions pour être à la hauteur des problèmes auxquels
notre organisation et l'ensemble de la gauche sont confrontés. A
l'évidence, pour ce qui nous concerne, il y a aura beaucoup à repenser
en lien avec les adhérent-e-s du PCF, et l'audace devra être au
rendez-vous. Un Conseil national de notre parti se réunira à cet effet
les 23 et 24 juin prochains.
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