Malgré l’importance de l’Assemblée
nationale dans l’élaboration et le vote des lois comme dans le contrôle de
l’action du gouvernement, les électrices et les électeurs ont boudé les urnes
comme jamais au premier tour de ce type d’élections. Moins d’un électeur sur
deux s’est déplacé, marquant sa défiance envers les offres politiques qui lui
étaient proposées.
De par le mode de scrutin, une
coalition présidentielle prévisible est en mesure d’emporter une très large
majorité, avec à peine un tiers des voix exprimées. La diversité des
sensibilités serait faiblement représentée au sein de la future Assemblée et
son rôle, ainsi que la qualité du débat démocratique, risquent d’en être
affaiblis.
Ces résultats confirment l’urgence à
revoir en profondeur le fonctionnement de notre démocratie et de nos
institutions pour corriger dérives et carences, en offrant plus de place aux
débats contradictoires, à l’implication et au contrôle citoyens.
C’est pourquoi la LDH appelle à une
mobilisation citoyenne forte au second tour des élections législatives.
Inquiète des 2,99 millions de voix
qui se sont portées sur le parti d’extrême droite de Marine Le Pen, la LDH
appelle à faire barrage à tous ses candidats, aux idées de haine et
d’exclusion.
Elle invite les citoyen-ne-s à
apprécier leur choix à la lumière des enjeux qui engagent l’avenir :
la promotion d’une démocratie plus forte et
participative, qui associe mieux les citoyen-ne-s aux décisions qui les
concernent ;
la défense des droits et libertés, individuels
et collectifs, confortés, particulièrement par des droits économiques et
sociaux protecteurs et facteurs d’une solidarité pour tous ;
le refus de la stigmatisation de catégories de
population et d’un Etat policier, sous couvert de lutte contre le
terrorisme ;
la réaffirmation d’un Etat de droit, où les
juges contrôlent l’action de l’exécutif, refusant l’état d’urgence et
l’inscription des mesures d’exception dans le droit commun.
Paris, le 12 juin 2017
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