samedi 6 avril 2019

EUROPÉENNES. « IAN BROSSAT DE LOIN LE MEILLEUR À GAUCHE »

Le candidat communiste a tiré son épingle du jeu hier soir, lors du premier débat télévisé consacré aux européennes. Nous avons suivi sa prestation auprès de militants communistes qui organisaient une écoute collective dans le 20ème arrondissement de Paris
« Ce soir, c’est le grand soir » s’enthousiasment des militants communistes du XXème arrondissement de Paris, quelques minutes avant le top départ d’un rendez-vous politique déterminant pour la tête de liste PCF. Devant leur poste, un brin anxieux, ils sont une dizaine à avoir voulu partager cette étape importante de la campagne, pour laquelle ils ont arraché la présence de leur candidat, dans un premier temps blacklisté du casting de France 2. Car si ce soir Ian Brossat se tient debout derrière son pupitre, aux côtés des autres têtes de liste, c’est aussi grâce à la mobilisation des militants communistes. Linda est l’une d’entre eux. « A force d’e-mails et de coup de fil, on a réussi à convaincre France 2 d’appliquer cette fameuse représentativité électorale qu’elle se targue d’incarner, raconte-t-elle. Si Ian n’avait pas été là ce soir, le service public aurait été directement complice de ce qu’il serait arrivé à l’Europe ». 
 
À leurs yeux, ce débat est avant tout un combat de « communication politique », très codé. Damien estime par exemple que l’enjeu pour son candidat est de se faire remarquer. Comment ? « En lâchant deux-trois punchlines. Il n’y a au fond que ça pour que les gens le retiennent, et que le parti fasse du bruit » pense-t-il. Alors quand son candidat interpelle Nathalie Loiseau, c’est l’ovation. «Si ne pas avoir accueilli l’Aquarius, c’est un modèle de fierté pour vous, nous ne devons pas avoir les mêmes valeurs», lâche-t-il.
 
Très vite, le candidat communiste s’impose par sa clarté, refusant de s’enfermer dans le piège du pugilat. Il ne s’adresse pas à ses adversaires politiques sur le plateau, mais aux classes populaires qui le regardent derrière l’écran. « On sent dans sa posture et sa façon de s’exprimer une volonté de ne pas entretenir l’hostilité à laquelle les autres candidats participent, en s'interpellant et en s'interrompant constamment », constate Emmanuel.
«En abordant les questions du travail à minuit, vous vous rendez compte que les principaux intéressés sont déjà couchés car ils travaillent demain?»
À cette sérénité s’ajoute une vraie maîtrise des dossiers. «  Il est le seul  à avancer des chiffres en rapport avec une réalité qu’il connaît, celle des ouvriers, se félicite le militant communiste. Il est aussi le seul à les mettre en perspective, en soulignant notamment le salaire de Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, qui gagne plus de 30 000 euros par mois et qui demande en même temps à la France de ne pas augmenter le SMIC. C’est là sa vraie force ». Car Ian Brossat aura été l’un des seuls candidats à remettre systématiquement dans le débat les urgences sociales et à formuler des propositions concrètes. Après un long volet sur le Brexit et l’immigration, il interpelle les journalistes : «En abordant les questions du travail à minuit, vous vous rendez compte que les principaux intéressés sont déjà couchés car ils travaillent demain?». Sur l’environnement, alors que les candidats Yannick Jadot et Benoit Hamon comptaient tirer leur épingle du jeu sur le sujet, là aussi le candidat communiste se démarque. « La pollution est un crime. 50 000 morts par an en France, 600 000 morts au niveau de l’Union européenne. Qui est le coupable ? interroge Ian Brossat. Pas l’ouvrier qui utilise sa voiture diesel. Mais les ménages les plus riches, qui polluent 40 fois plus que les modestes ». Une adresse aux gilets jaunes, et à tous ceux qui refusent d’opposer les fins des mois à la fin du monde.
 
À l’issue du débat flotte un parfum de satisfaction et de fierté dans les rangs militants. Revigorés par la prestation de leur candidat, tous ressortent encore plus déterminés à mener campagne. D’autant que la tête de liste de communiste séduit bien au-delà des rangs du PCF. « Plusieurs amis à moi, qui n’ont pourtant aucun engagement politique particulier, m’ont avoué trouver les arguments de Ian Brossat percutants. C’est encourageant », se réjouit Linda. Un sentiment confirmé par les commentaires sur les réseaux sociaux. Au point que la porte-parole de La République en marche, Aurore Berger a même twitté : « Brossat de loin le meilleur à gauche ». Les chaines privées, qui refusent toujours d’inviter les communistes à leur grand rendez-vous politiques de campagne, vont devoir revoir leur copie….

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire