Le 9 juin dernier, le site états-unien d’investigation the Intercept révèle qu’une partie de l’investigation lava jato (lavage express) concernant le volet brésilien d’un vaste réseau de corruption sous-continental a été dévoyé pour empêcher l’ancien président brésilien Lula de se présenter aux dernières élections présidentielles. Le tout dans un contexte politique explosif au Brésil.
Selon ces investigations, l’emblématique procureur réputé incorruptible Sergio Moro, héritant d’un super ministère de l’Intérieur rappelant la dictature militaire de 1964 à 1985, aurait lors des élections auxquelles il doit son poste actuel tout mis en œuvre pour écarter Lula de la présidentielle qui selon les sondages étaient acquises à ce dernier. Cela y compris quand la droite de Temer discréditée à son tour et laissa la place libre à Bolsonaro. Pire, Moro qui avait juré ne jamais vouloir entrer en politique ne fit pas grand cas de sa promesse comme on le sait désormais, encore moins de l’éthique judiciaire bafouée avec ce mélange des genres digne des pires heures de la dictature militaire des années 60.
Justice expéditive et criminelle
Depuis l’arrivée de l’équipe de Bolsonaro au pouvoir, la répression contre les favelas a redoublé d’intensité, la police militaire ayant quasiment carte blanche pour tuer essentiellement le prolétariat noir, une violence policière à caractère racial endémique dans le pays mais qui s’est accentuée à la suite de l’élection de Bolsonaro. Dans le même temps, le caractère empressé de la justice provoque des procédures d’appels souvent victorieuses, comme ce fut le cas pour l’ancien président Temer lui-même mouillé dans les scandales. Malgré la faiblesse des preuves contre Lula, la machination anti PT est allée jusqu’à l’empêcher de prendre la parole durant la campagne.
Tensions politiques et mobilisation de masse
Ce scandale intervient 4 jours avant la grève générale du 14 juin rassemblant plusieurs dizaines de milliers de personnes contre la réforme visant à détruire le système de retraites national, à le transformer en système par capitalisation autrement dit sa privatisation.
De plus il repousse l’âge de la retraite à 65 ans pour les hommes et 62 ans pour les femmes.
Les personnes âgées ne sont pas les seules à se mobiliser, les étudiant.e.s se battent contre la mise en coupe réglée de l’enseignement des sciences humaines, secteur de l’université réputé rétif au fascisme et au conservatisme social et sociétal du bolsonarisme. Ile et elles l’avaient déjà fait par deux fois les 15 et 30 mai dernier dans tout le pays.
Un habeas corpus (procédure judiciaire originaire du droit anglais empêchant la détention sans accusation) peut faire sortir Lula de prison et ouvrir la voie à la chute du réactionnaire Bolsonaro.
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