lundi 3 juin 2019

ALIMENTATION. PETITS PLATS CUISINÉS, GROS RISQUES POUR LA SANTÉ

Deux études européennes récentes confirment que l’abus d’aliments « ultratransformés », dont la consommation a explosé, accroît la mortalité.
Attention danger. Si on savait déjà qu’une alimentation saine basée sur des produits non transformés était bonne pour la santé, deux études européennes récentes, l’une française, l’autre espagnole, viennent de prouver que l’inverse est aussi vrai. Un excès de plats ultratransformés augmente les risques de maladies cardio-vasculaires et de mortalité. Parmi ces aliments, on trouve les sodas, la plupart des plats prêts à consommer, les snacks, les saucisses, les plats prêts à réchauffer, ou même les steaks végétariens et le jambon : tous les produits alimentaires ayant subi une transformation industrielle et qui contiennent de nombreux ingrédients utilisés exclusivement par l’industrie, comme les additifs. Ils sont plus riches en sel, sucre et graisses saturées que les autres types d’aliments, tout en ayant une valeur nutritionnelle pauvre. Leur nocivité est accrue par les contaminants provenant des contenants en plastique dans lesquels ils sont emballés.

Le vrai problème, c’est la consommation régulière

Consommer ces aliments ultratransformés quatre fois par jour est associé à un risque accru de mortalité toutes causes confondues de 62 %, souligne l’étude espagnole, réalisée par une équipe de l’université de Navarre. Elle conclut que chaque portion supplémentaire quotidienne de ce type de nourriture accroît les risques de mortalité de 18 %. L’impact est aussi fort sur les maladies cardio-vasculaires. Les risques d’en contracter s’accroissent de 12 % pour une hausse de 10 % de la consommation d’aliments ultratransformés, selon l’Inserm cette fois. Une étude américaine publiée récemment avait déjà mis en évidence ce lien entre mauvaise alimentation et mortalité.
« Il ne faut pas être alarmiste et dire que, si on consomme, de temps en temps, un plat ultratransformé ou un soda, on augmente son risque de faire un accident cardiaque de 12 %. C’est la consommation régulière qui importe », tempère la Dr Mathilde Touvier, qui a dirigé l’étude de l’Inserm. Reste que la consommation d’aliments ultratransformés a explosé. En 2010, elle représentait 32 % de l’apport énergétique quotidien de la population mondiale, contre 11 % en 1990. Une situation qui ne devrait pas s’améliorer. Comme le résume l’article sur l’étude espagnole dans le British Medical Journal : « Ces produits alimentaires sont pratiques (durables, prêts à manger ou pouvant être chauffés), hyperappétants (extrêmement savoureux), très rentables (ingrédients à faible coût) et conçus pour remplacer tous les autres groupes d’aliments à l’aide d’un emballage attrayant et d’un marketing intensif. »

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