Malgré la demande élevée d’emprunts, seuls 869 millions d’euros sur les 2 milliards d’obligations proposés par Berlin ont trouvé preneur.
C’était une première mondiale, mais l’initiative n’a pas rencontré le succès attendu. Pour la première fois, l’Allemagne a émis un Bund à taux négatif sur 30 ans, le 21 août dernier. Du jamais vu pour des obligations à si longue échéance, explique Le Monde. Si les taux d’intérêt très bas ont poussé le coût des emprunts allemands à dix ans en territoire négatif, les obligations à plus longue durée continuaient d’afficher des rendements positifs. L’Agence des finances, qui gère la dette de Berlin, a cependant annoncé la mise en vente de deux milliards d’euros de titres à long terme affichant un rendement inférieur à 0%.
Pour autant, et malgré la demande élevée d’emprunts, l’émission obligatoire a tourné au fiasco. Seuls 869 millions d’euros ont trouvé preneur, a indiqué l’Agence des Finances. Le 1,1 milliard d’euros restant demeure à l’actif de la Bundesbank. Une somme que la Banque centrale allemande écoulera plus tard sur le marché obligatoire.
Passage à vide pour l’Allemagne
Cet échec est une mauvaise nouvelle pour Berlin. La dette allemande, réputée sûre, trouve en effet habituellement des acheteurs très facilement. Elle fait souvent figure de valeur refuge en période d’inquiétude sur l’économie mondiale. Mais le rendement des titres émis cette semaine, de -0,11%, signifiant que les investisseurs payent le Trésor allemand pour lui prêter de l’argent sur 30 ans, a freiné les achats. Autre facteur, selon Les Échos, le programme d’achats d’actifs de la Banque centrale européenne (BCE), qui a pesé sur l’ensemble des obligations souveraines européennes.
Le flop de l’Allemagne intervient également alors que l’économie du pays traverse un passage à vide et pourrait entrer en récessioncette année. Face à cette situation, Berlin se veut toutefois rassurant : "Le résultat de l’émission obligatoire reflétait la situation du marché à cet instant précis, a expliqué au Monde Frank-Paul Weber, un porte-parole du ministère allemand des Finances. Nous n’anticipons aucun problème concernant la vente ultérieure des volumes restants".
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