vendredi 27 septembre 2019

Municipales 2020 : Renzo Sulli candidat à sa réélection

Il a succédé à Gilbert Biessy en cours de mandat, fin 1999. Depuis, Renzo Sulli (PC) a été élu maire d’Échirolles en 2001, 2008 et 2014. Un mandat qu’il souhaite conserver, puisqu’il vient d’annoncer sa candidature pour 2020. Il s’en explique.
Vous avez enfin choisi de vous prononcer sur cette candidature…
« Oui, car aujourd’hui, les choses ont avancé. C’est une bonne période pour accentuer ma volonté d’ouvrir plus fortement la place à la société civile. »
Comment s’est préparée cette candidature ?
« Nous avons créé un collectif, qui a bien travaillé, même s’il ne l’a pas fait de façon médiatique, ni par le biais de réunions publiques. Tout est parti d’une pétition, que des personnes ont pris la responsabilité de faire signer, en faveur de ma candidature. En une paire de mois, 500 signatures ont été recueillies. En juin, une première réunion du collectif a réuni 110 personnes. Des gens qui veulent travailler au programme, et soutenir une liste de rassemblement, que je conduirai. J’ai trouvé cela intéressant, je souhaite encourager cette démarche citoyenne globale. Il leur faut un chef de file, bien sûr, mais c’est l’ensemble de la démarche qui compte. Elle va nous permettre de travailler avec les différentes sensibilités. »
Certaines sensibilités, justement, ont déjà annoncé leur décision de se présenter contre vous (Alban Rosa, de la France insoumise, Alexis Jolly, du RN, Fabienne Sarrat avec LREM ou Laurent Berthet et un groupe de citoyens). Alors, qui pour vous suivre ?
« La base est déjà large, et je pense l’élargir encore : nous discutons avec les socialistes, avec les Insoumis qui suivent Zaïm Bouhafs, avec les Verts… L’objectif, c’est de contribuer à réunir pour une équipe large, pour le rassemblement, et non la division. »
C’est ce qui vous a convaincu de repartir ? Des bruits vous donnaient partant, dans le courant du mandat actuel…
« Je me suis évidemment posé la question, pour ce nouveau mandat. Mais j’ai un attachement viscéral à cette ville. Et je n’ai pas envie que le travail qui a été fait soit gâché : les projets menés avec la Métropole, la Centralité sud (désormais baptisée Projet Grand Alpe), les Villeneuves… Nous portons aussi des projets importants avec la Métro en matière de mobilités (Chronovélo, RER grenoblois…) : on voit bien la place d’Échirolles dans les dossiers d’avenir. Sans oublier Atos (500 emplois), Artelia, et tous les services supplémentaires que nous devons apporter aux habitants. Les enjeux sont forts. Ramener cela à des détails politiciens ne m’intéresse pas. Je souhaite continuer à travailler au rassemblement pour le premier tour, et je suis satisfait de la dynamique citoyenne qui s’est créée autour de ma candidature. Leur initiative m’a montré l’inquiétude de beaucoup d’Échirollois, concernant notamment la division de la majorité. Moi, je veux être un outil de rassemblement, de liant, d’inclusion. Et je suis en pleine forme pour conduire cette liste ! »
En assumant le bilan de trois mandatures ?
« Bien sûr. On a évidemment à rendre compte d’un bilan. Je l’assume : il est très positif, malgré les difficultés financières qu’on a connues. On a ouvert ou agrandi trois centres de santé, reconstruit un Ehpad, ouvert une multi-accueil petite enfance, terminé la réhabilitation du Village 2… On ira à la rencontre des Échirollois pour présenter notre bilan, en évoquant aussi ce que l’on n’a pas pu faire, et pourquoi. On débattra de tout ça, y compris contre des forces qui ne sont pas les même qu’en 2014, lorsque les Insoumis ou LREM n’existaient pas ! »
SÉCURITÉ : DAVANTAGE DE MOYENS
Trafic de drogue, rodéos en tout genre (notamment à Comboire…), insécurité latente : la situation reste problématique à Échirolles, et le maire n’a de cesse de demander des moyens supplémentaires. « Des mesures positives viennent d’être annoncées par l’État », se réjouit-il. « 35 nouveaux policiers sont arrivés, pour les quartiers de reconquête républicaine. Une brigade anti-drogue va être créée, spécifiquement dédiée à la Villeneuve d’Échirolles. Sa mission sera d’harceler les points de vente de stupéfiants. Enfin, les horaires de la BST (Brigade spécialisée de terrain) sont élargis : au lieu de finir à 18 h, leur service sera prolongé jusqu’à 22 h ».
Des décisions « qui étaient attendues », insiste le maire. « Cela fait longtemps qu’on en parle et qu’on dit que la lutte contre la drogue demande une présence quotidienne ». Ces mesures, attestant « d’un travail important entre la police nationale et notre police municipale », s’ajoutent « aux efforts faits en matière de lutte contre les rodéos, par exemple », souligne Renzo Sulli. Il en profite pour confirmer le futur équipement de la police municipale en caméra-piéton (une mesure votée lors du conseil municipal du 1er  juillet dernier).
En marge de ces nouveautés, « on espère régler la question des courses de voitures à Comboire », lance l’édile. « Ces moyens en plus devraient permettre de s’y intéresser davantage ». Il serait temps, car les riverains désespèrent… « Je vais demander à la police municipale d’y retourner, en verbalisant. Je veux des mesures rapides et fortes : ce n’est plus supportable pour les riverains, et c’est dangereux. Il faut les dégager ! »
Une rentrée « plutôt positive »
Quand il écoute les informations nationales, Renzo Sulli ne décolère pas. « Je suis inquiet, comme beaucoup d’Échirollois, par rapport à la future réforme sur les retraites : je n’arrive pas à déceler ce que cela peut apporter de positif. C’est même inquiétant pour les générations de demain. Nous avons beaucoup de familles monoparentales à Échirolles, pour qui c’est déjà financièrement difficile, et cela ne va rien arranger. Si en plus, le gouvernement rajoute un débat sur l’immigration… »
Un contexte difficile, heureusement adouci par la rentrée échirolloise, qui se passe plutôt bien selon le maire. « La rentrée scolaire s’est bien déroulée, les dédoublements de classes dans les quartiers prioritaires ont été assurés… même si des soucis de locaux sont à prévoir quand la mesure sera élargie. La labellisation en “Cité éducative” est également une bonne chose, et une reconnaissance de notre travail. Cela va permettre de développer une approche différente, et de montrer que la question de l’éducation, ce n’est pas que l’école : tout le reste y contribue ».

La polémique du burkini « n’a pas véritablement enflammé Échirolles »

Les annonces concernant le “territoire zéro chômeur” et celles relatives aux mesures de sécurité sont également « des éléments forts », selon Renzo Sulli. Que l’on a interrogé sur la question, très discutée cet été, du burkini dans les piscines. La commune a semblé épargnée par la polémique, même si plusieurs acteurs des opérations menées à Grenoble sont Échirollois…
« Moi, je suis clair : je suis pour l’application du règlement intérieur de la piscine. Pour le reste, je ne veux pas entrer dans le débat. Et de toute façon, je préfère le dialogue, que les provocations. Le sujet n’a pas véritablement enflammé Échirolles, en tout cas… ».
Le maire préfère, on le sent, évoquer l’actualité communale : la transformation des haltes-garderies en multi-accueils, avec des horaires plus souples (« pour rendre un service plus adapté aux conditions de vie d’aujourd’hui, et accueillir davantage d’enfants ») ; la première pierre du projet Atos, le 9 octobre ; l’inauguration du Village 2 santé, le 12… Et puis les dossiers qui avancent, comme l’A480 et le Rondeau (« nos recommandations ont été prises en compte »), le renouvellement des Villeneuves (« En 2020, on commencera les travaux à l’école Marat, et les démolitions du 7/9 Limousin et de l’auto-pont »), Artelia ou encore Grand’place (« Le permis a été délivré, les travaux devraient démarrer en 2020 ; une passerelle devrait aussi être créée entre Carrefour et le centre »). Tout ça, c’est l’avenir. Et Renzo Sulli compte bien être présent…

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