mardi 22 octobre 2019

Droit de retrait à la SNCF : la CGT "souhaite que la direction annonce des négociations immédiates sur le retour des contrôleurs dans les trains"

Selon Cédric Robert, de la CGT cheminots, une alerte sociale a été déposée dès jeudi matin auprès de la direction générale de la SNCF, sans qu'elle n'apporte de réponse, ce qui explique le droit de retrait exercé par de nombreux professionnels vendredi.
"On souhaite que la direction annonce aujourd'hui des négociations immédiates sur le retour des contrôleurs à bord des trains", a déclaré Cédric Robert, secrétaire fédéral CGT cheminots sur franceinfo vendredi 18 octobre, alors que le trafic est fortement perturbé vendredi quasiment partout en France.
Les agents et les contrôleurs de la SNCF ont décidé d'exercer leur droit de retrait après un accident survenu mercredi dans la région Grand-Est, à Saint-Pierre-sur-Vence : un train a percuté un convoi exceptionnel à un passage à niveau, blessant légèrement onze personnes. Le conducteur, blessé à la jambe, était le seul agent à bord et a dû gérer la situation tout seul.
franceinfo : La sécurité n'est pas assurée dans les TER quand il n'y a pas de contrôleur selon vous ?
Cédric Robert : On le voit dans ce type de situations, en cas d'accident ferroviaire, [...] quand le conducteur est seul à gérer une situation, blessé, et qu'il [doit assurer] la protection de son train pour éviter un suraccident, les voyageurs étaient laissés livrés à eux-mêmes, et sans contrôleur, effectivement, la situation est beaucoup plus difficile à gérer. J'ajoute qu'il ne s'agit pas d'une grève sauvage, ni d'une grève surprise, ni d'une grève inopinée, contrairement à ce que prétend la direction de l'entreprise, dans un énième mensonge, mais bien d'un droit de retrait exercé par les agents de conduite et les contrôleurs aujourd'hui sur le territoire.
Était-ce une action prévue ?
L'accident a eu lieu avant-hier soir. Nous avons nous-même déclenché une alerte sociale dès hier matin auprès de la direction de l'entreprise, qui n'a donné aucun signe de vie et qui s'est affolée hier soir en voyant l'ampleur de la situation sur le territoire. Voilà la situation dans laquelle on est aujourd'hui.
Est-ce qu'il n'y avait pas un autre moyen de vous faire entendre ? 
L'impact est rude, pour les voyageurs, nous le déplorons, mais il est au moins proportionnel au choc et à l'impact qu'ont vécu les voyageurs dans le train avant-hier soir et le conducteur. Y avait-il un autre moyen de nous faire entendre ? Nous le souhaiterions, d'ailleurs c'est pour ça que nous avions déposé une alerte sociale hier matin auprès de la direction générale de l'entreprise SNCF, sans qu'elle n'apporte de réponse et qu'elle ne donne signe de vie. Donc voilà où on est en est aujourd'hui : c'est aussi une attitude irresponsable de la direction de l'entreprise.
Que vous répond la direction de la SNCF quand vous l'alertez sur le fait que c'est trop dangereux de ne pas avoir de contrôleur dans certains TER ? 
La direction de l'entreprise, [pour des raisons] purement budgétaires, a fait le choix de supprimer un certain nombre de contrôleurs qui, au-delà de contrôler les titres de transport, ont un rôle d'assistant de sécurité vis-à-vis du conducteur. Ils ont fait le choix budgétaire. Aujourd'hui, indéniablement, il faut remettre des contrôleurs à bord des trains et notamment des TER, pour avoir une chaîne de sécurité complète qui puisse assister le conducteur en cas de difficulté, telle qu'on a connu en Champagne-Ardenne avant-hier.
Combien de temps va durer ce mouvement, qui touche quasiment toute la France ?
On souhaite qu'il dure le moins longtemps possible. D'ailleurs en ce moment même, une délégation de la CGT cheminot est reçue au siège de l'entreprise pour des discussions. Les discussions sont en cours et pour l'instant on n'a pas avancé. Mais on souhaite que la direction annonce aujourd'hui des négociations immédiates sur le retour des contrôleurs à bord des trains, pour que la situation puisse s'apaiser très rapidement.

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