samedi 5 avril 2025

Suppression d'emplois chez Arkema : "C’est un espoir que la vérité soit dite", une commission d'enquête parlementaire lancée


 Le groupe écologiste à l'Assemblée nationale a lancé une commission d'enquête parlementaire sur "les défaillances des pouvoirs publics face à la multiplication des plans de licenciements".

"On a une année 2025 qui s'annonce comme celle des records en matière de plans sociaux et de plans de licenciements", avait déclaré lors d’un point presse le député Benjamin Lucas, porte-parole du groupe écologiste.

Arkema comme première étape

Première étape de cette commission d’enquête parlementaire, la visite du site d’Arkema, ce vendredi 28 mars à Jarrie (Isère), avec une question.

"Moi, je veux interroger les patrons de ces grands groupes qui, aujourd’hui, licencient malgré le montant de leur rémunération, le montant des dividendes versés à leurs actionnaires, le montant des aides publiques qu’ils ont reçu", explique le rapporteur de la commission, Benjamin Lucas. 

Cyrielle Chatelain, Christophe Ferrari, Benjamin Lucas, député et rapporteur de l'enquête parlementaire en visite à Arkema à Jarrie. • © France TV

Une commission d'enquête parlementaire sur les défaillances des pouvoirs publics face à la multiplication des licenciements vient de voir le jour. Son rapporteur, le député écologiste Benjamin Lucas, était ce vendredi sur le site d’Arkema à Jarrie, où près de 154 postes sont menacés.

Des élus et parlementaires locaux qui suivent les conflits de Vencorex et Arkema ont accompagné le député tout au long de la journée. Christophe Ferrari, président de la métropole de Grenoble et maire du Pont-de-Claix, s'est dit rassuré par la visite du député.

"C’est un espoir que la vérité soit dite. Je considère que, depuis le début, ces dossiers ne sont pas pris au bon niveau et il n’y a pas une prise en compte sérieuse et nationale de ce qu’est la réalité de la filière chimique. Je pense qu’il faut que tout soit dit et là, nous sommes dans une commission d’enquête parlementaire, donc les gens doivent dire la vérité, les grosses entreprises doivent dire la vérité, Arkema doit dire la vérité", insiste-t-il.

Le député, rapporteur de la commission d’enquête parlementaire, a rencontré et échangé avec les représentants des salariés d’Arkema. Fin janvier, l’entreprise a annoncé supprimer 154 des 344 emplois actuels en raison d'une réorganisation des activités de son site et du manque d’approvisionnement en sel, après le placement en redressement judiciaire de son principal fournisseur, Vencorex.

300 000 emplois menacés en France

Au total, en France, 300 000 emplois seraient menacés par des plans sociaux cette année. "L’objectif, c’est de voir comment l’Etat pourrait agir pour empêcher des licenciements qui aujourd’hui traversent le pays. On estime qu'il y a à peu près 300 plans sociaux ou menaces de plans sociaux dans les mois qui viennent. C’est un choc pour l’emploi, pour l’économie, pour la souveraineté de nos territoires qui est considérable, comme on n'en a pas eu depuis longtemps", réagit Benjamin Lucas.

D’après la Cour des comptes, entre 140 et 220 milliards d’euros d’aides publiques ont été versées aux entreprises en 2023. Une somme qui dépasse les budgets cumulés de l’Éducation nationale, de la défense et de la santé.

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