Les syndicats de la chaîne de magasins de sport ont appris vendredi 29 novembre lors des négociations sur les salaires que l’association familiale Mulliez allait puiser dans les caisses, alors que la direction ne propose pas d’augmentation collective aux salariés.
Dans la famille Mulliez, on ne connaît pas la crise. Auchan et Leroy Merlin, les deux vaisseaux amiraux de leur galaxie d’enseignes (dont Kiabi, Flunch, Boulanger ou Norauto), ont beau traverser de sérieuses difficultés, l’association familiale Mulliez (AFM) sait toujours où se tourner pour ponctionner les dividendes nécessaires à leur train de vie.
Les syndicats de Decathlon ont ainsi découvert, vendredi 29 novembre, lors d’une séance de négociations annuelles obligatoires sur les salaires, que leur chaîne de magasins de sport allait verser un milliard d’euros de dividendes au titre de l’exercice 2024. « Pas d’argent pour les négociations seniors, la mutuelle ou les NAO », déplore sur sa page Facebook la CFTC, premier syndicat du groupe. En revanche, « les actionnaires familiaux ponctionnent un milliard d’euros de dividendes », dévoile l’organisation au sigle bleu.
« La CFDT Decathlon est sous le choc de l’annonce de ce matin en comité de groupe Décathlon : un milliard d’euros de dividendes seront versés dès lundi aux actionnaires de l’association familiale Mulliez (AFM) au titre de l’année 2024 », s’indigne de son côté la CFDT.
« Gestion équilibrée de l’entreprise »
Une source proche de la direction a indiqué à l’AFP que ce montant correspondait « à une distribution des réserves accumulées au sein de l’entreprise au fil du temps par les actionnaires ». « Elle est distribuée à l’ensemble des actionnaires dont les plus de 60 000 collaborateurs de l’entreprise », pondère cette source. L’AFM n’a pas souhaité faire de commentaire.
La direction de Decathlon assure quant à elle que cette décision « s’inscrit dans une gestion équilibrée de l’entreprise », dans une réaction transmise à l’AFP. « Notre solide base financière nous permet de remonter une partie de nos réserves vers tous nos actionnaires tout en continuant à investir dans des initiatives stratégiques de croissance au bénéfice
de nos collaborateurs, de nos clients et de nos partenaires. »
La nouvelle relance la demande de la CFDT aux parlementaires de créer une commission d’enquête « afin de pouvoir réellement comprendre à quoi l’argent public a été utilisé » par les différentes enseignes de l’AFM, selon un courrier consulté par l’AFP.
Cette ponction survient alors qu’un plan social prévoit la fermeture d’une dizaine de super et hypermarchés Auchan, ainsi que trois entrepôts, supprimant 2 400 postes. La direction de Leroy Merlin a aussi procédé à une rupture conventionnelle collective ces derniers mois dans son siège de Lezennes, dans la banlieue lilloise, entraînant le départ de 130 salariés. Quant aux NAO, l’enseigne n’a proposé qu’une augmentation collective de 1,1 %, provoquant la colère des syndicats et des salariés.
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