Le Front de gauche, qui tient meeting lundi à Paris avec Jean-Luc Mélenchon et Marie-George Buffet pour soutenir sa liste en Ile-de-France, creuse l'écart avec le NPA, certains tournant déjà les yeux vers l'après-régionales avec l'espoir de poursuivre le rassemblement jusqu'en 2012.
Dans le dernier sondage Ifop, le Front de Gauche (PCF-Parti de gauche-Gauche unitaire) se maintient à 6,5%, loin devant le NPA d'Olivier Besancenot qui recule de 0,5 point à 2% et se retrouve désormais au coude à coude avec Lutte ouvrière (1,5%). En Ile-de-France, le populaire facteur de Neuilly n'est crédité que de 3% face à la liste conduite par Pierre Laurent (PCF) à 7%.
A deux semaines du scrutin, "l'écart n'a jamais été aussi fort" entre ces formations, note Frédéric Dabi (Ifop) qui constate un "effet femme voilée" à l'encontre d'un NPA "vu comme un parti qui ne rassemble pas".
"C'est la prime à l'union", on n'est "pas dans un épiphénomène de témoignage" mais pour agir dans des majorités, explique à l'AFP M. Mélenchon, assurant, à quelques heures du meeting à La Mutualité, que les sondages sous-estiment le résultat du Front au soir du 14 mars.
M. Besancenot "contribue lui-même à son isolement" en faisant mine, dans ses dernières déclarations, d'"oublier qu'on est allié" dans plusieurs régions, poursuit le président du Parti de gauche (PG).
Le NPA, qui refuse tout accord de gestion avec les socialistes, s'est en effet associé au Front de gauche (FG) en Languedoc-Roussillon, Pays de la Loire et Limousin, et part en campagne avec le PG en Bourgogne, Champagne-Ardenne et Basse-Normandie, trois des cinq régions où le PCF s'est allié dès le premier tour avec le PS.
Mais pour Christian Picquet (Gauche unitaire, ex-NPA), le Nouveau parti anticapitaliste s'installe "dans un isolement mortifère" et continue à "n'occuper que le strict espace de l'extrême gauche". La tête de liste FG en Midi-Pyrénées qui se bat pour "sauver la gauche" se demande "quel projet il porte qui justifie de ne pas être dans le Front de gauche".
Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, juge aussi que "l'appel incessant à l'unité" paye: le FG "arrive à faire reculer l'abstention en gagnant des électeurs par des propositions concrètes" sur l'emploi, les services publics ou l'aménagement du territoire, mais "l'essentiel va se jouer dans les 15 prochains jours", prévient-il.
Si les régionales sont un succès pour le Front, neuf mois après celui des européennes, la question de la suite du rassemblement va très vite se poser.
Le PG, partisan d'un Die Linke à la française (La Gauche en Allemagne), milite, depuis l'an passé, pour un "paquet régionales, présidentielle, législatives" et verrait bien son leader Mélenchon à la tête d'un FG "élargi à d'autres formations" pour la présidentielle 2012 alors que des communistes craignent une OPA de l'ex-sénateur PS sur le PCF.
M. Picquet, qui juge toutefois "prématuré de parler de parti commun", propose, lui, de mener cette année des "assises" du FG associant syndicalistes et associatifs pour aboutir à un projet de société pour 2012 et un candidat unique qui devra être désigné sans primaires pour éviter "l'hyperpersonnalisation".
Mais au PCF, la question est renvoyée au congrès du Parti en juin. Pour M. Dartigolles, il faut d'abord mener la campagne régionale "jusqu'à la dernière heure" car "les opérations sur l'après-régionales agacent les gens". Selon le porte-parole communiste, la gauche ne gagnera "pas sur une question de casting, mais sur la qualité du projet".
AFP
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