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Elles tiennent bon depuis deux ans. Six caissières d’un supermarché ED-Dia à Alberville, en Savoie, ont décidé de se battre contre le travail dominical que leur direction veut leur imposer. Tous les dimanches, sur le parking du supermarché, soutenues par un prêtre ouvrier, des consommateurs ou le maire de la ville, elles défient ceux qui voudraient les voir rentrer dans le rang. Reportage auprès de ces femmes exemplaires, qui vont fêter leur 100e dimanche de grève.« Malgré les vacances, nous sommes encore une quarantaine à être présents ce dimanche matin pour montrer que notre détermination ne faiblit pas. On attend la rentrée pour impulser une nouvelle dynamique. » 28 août 2011. 96e dimanche chômé pour les six caissières du supermarché ED-Dia (ex-groupe Carrefour [1]) d’Albertville. Bientôt deux ans qu’elles tiennent le piquet de grève chaque dimanche devant le magasin où elles travaillent la semaine. Un banal parking d’une petite zone commerciale de province, au milieu des pompes à essence et des Caddies, qui se transforme alors en lieu de résistance à la société marchande. « On est toujours là et on ne lâche rien », répète chaque dimanche Corinne, l’une des six caissières en lutte.
Ras-le-bol de la surconsommation
Opposée au travail dominical facilité par la loi du 10 août 2009, Corinne revendique, avec ses cinq collègues de travail, le droit de vivre ses dimanches en famille. Comme tout le monde, avec ses gamins, son mari et ses amis. Car, selon elle, le travail dominical n’a pas été instauré sur la base du volontariat. Il a été imposé par la direction. « Je suis mère célibataire, j’ai une petite fille, et le dimanche je préfère être avec elle qu’au travail. En plus, le prix de la nounou me coûterait plus cher que ce que je gagnerais », explique Valérie. Comme on ne leur a pas donné le choix, elles décident de se mettre en grève. « Au début, même le directeur du magasin était avec nous », se souvient Corinne.
« On se bat aussi pour les générations futures », ajoute Marie-Anne. Toutes les six, elles ne veulent pas entendre parler du travail du dimanche, même pour une hypothétique « augmentation du pouvoir d’achat ». « La consommation, la surconsommation, y en ras-le-bol ! Il faut préserver notre planète, alors préservons-là. Les sous, de toute manière, on n’en a pas à gogo. Et le dimanche, on a autre chose à faire ensemble que d’aller travailler ou d’aller en courses. Nous aussi, on a des familles et on aimerait bien pouvoir en profiter », s’emporte Corinne.
Convaincre les consommateurs
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